1 Introduction au lexique des Pèlerinages de Guillaume de Digulleville pour le
1 Introduction au lexique des Pèlerinages de Guillaume de Digulleville pour le DMF Textes dépouillés PelVieSt = Guillaume de Digulleville, Le Pelerinage de vie humaine. Nouvelle transcription du manuscrit BNF, fr. 1818 (abrégé dans les citations du lexique : GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331). Cette transcription accessible en ligne à l’adresse suivante : http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaine (ou sous des formats différents sous http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaine.pdf et http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaineTEI.xml) veut remplacer celle de J. J.Stürzinger, London : Roxburghe Club, 1893, néanmoins incontournable pour son apparat (abrégé dans les citations du lexique : GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331). PelAmeS = Guillaume de Digulleville, Le Pelerinage de l'ame, éd. J. J. Stürzinger, London : Roxburghe Club, 1895 (abrégé dans les citations du lexique : GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358). PelJChrS = Guillaume de Digulleville, Le Pelerinage de Jhesucrist, éd. J. J. Stürzinger, London : Roxburghe Club, 1897 (abrégé dans les citations du lexique : GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358). N.B. Ont cependant été publiées depuis l’édition de J. J. Stürzinger deux éditions partielles des deux plus anciens Pèlerinages. La première, que nous devons à A. Henry (HenryChrest), comporte les vers 5447 à 5790 et 5807 à 5874 du Pèlerinage de vie humaine1 et la seconde, celle de Fr. Duval (Duval 2006), nous livre les vers 2577 à 5590 du Pèlerinage de l'âme. Cependant, bien que ces éditions soient d’une qualité largement supérieure à celles de Stürzinger, j’ai néanmoins jugé préférable de reproduire le texte de ces dernières dans les citations du lexique afin d’assurer un minimum de cohérence ; bien entendu, ces deux éditions plus récentes ont été systématiquement été consultées. Avant-propos Dans le cadre du DMF, la spécificité des lexiques réside dans le fait qu’ils étudient le vocabulaire propre à une œuvre d’auteur ou à un ensemble de documents appartenant à un genre donné, en mettant l’accent sur la collecte de matériaux nouveaux, non encore enregistrés par les dictionnaires de référence, ce qui devrait permettre de compléter notre connaissance du français de la fin du Moyen Âge. Ces matériaux portent aussi bien sur la nomenclature que sur des sens nouveaux et ne négligent pas pour autant la morphologie, la phraséologie ni aucun autre aspect linguistique, tels que les néologismes, ou au contraire, les archaïsmes, ou encore les régionalismes. C’est le cumul de treize lexiques qui constitue la 1 L’édition partielle de J. J. Stürzinger et G. Cohen, « Le Pèlerinage de vie humaine », dans Nativités et moralités liégeoises du moyen-âge, Bruxelles : Palais des Académies, 1953, pp. 263-302, qui couvre en partie les vers 1475 à 5062, ne diffère pas de l’édition intégrale du texte par Stürzinger pour la partie française. 2 première étape du DMF (DMF1) qui a servi de référent pour l’établissement du présent lexique. Contrairement aux glossaires qui réunissent pour l’essentiel les termes qui n’ont pas survécu dans la langue moderne ou dont la signification a évolué au point que leur interprétation peut être incompréhensible au lecteur d’aujourd’hui ou source d’erreur, chaque nouveau lexique du DMF est guidé par le souci d’apporter des données nouvelles ou parfois complémentaires par rapport à celles qui figurent déjà dans les treize lexiques du DMF1. C’est pourquoi il ne faudra pas s’étonner de trouver dans ce lexique des mots tels que pied alors que des mots tels que aloser "louer", cremeur "crainte", decevable "trompeur", despire "mépriser", estache "poteau", estrain "paille", guile "ruse employée pour tromper" ou excusance "excuse", aujourd’hui disparus, qui auraient toute leur place dans un glossaire d’édition critique, n’y figurent pas. En effet, la présence de pied s’explique par le fait que les Pèlerinages nous livrent des nouveautés2 et l’absence des autres mots cités s’explique par la bonne représentation de ces lexies dans le DMF1. Par conséquent, ce lexique, contrairement aux lexiques classiques d’œuvre ou d’auteurs qui, pour rendre compte de la langue des textes étudiés, enregistrent l’ensemble des termes qui y sont attestés, comporte essentiellement, en dehors, bien sûr, des lexies propres à l’idiolecte de Guillaume de Digulleville, des matériaux complémentaires au DMF destinés à enrichir le Dictionnaire qui progresse continûment. Hormis le Pèlerinage de vie humaine qui a fait l’objet d’une nouvelle transcription (accessible en ligne: http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaine ou sous deux formats différents : http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaine.pdf ou http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaineTEI.xml)3, les textes dépouillés pour la constitution de ce lexique n’ont pas été saisis intégralement par une opératrice de saisie, mais proviennent d’une saisie partielle des textes dont la sélection des passages à intégrer au lexique a été réalisée par une lecture personnelle qui tient compte des données déjà existantes et se concentre exclusivement sur les faits intéressants. Ce lexique reflète les mêmes composantes linguistiques et métalinguistiques que celles des autres lexiques du DMF lesquelles sont développées dans la Présentation du DMF à l’adresse suivante : http:// atilf.fr/dmf/PresentationDMF2.pdf. . Du point de vue chronologique, les textes qui ont servi à l’élaboration de ce lexique se situent au tout début de la période relative au moyen français, à la charnière de l'ancien et du 2 Voir infra. 3 Les raisons justifiant une nouvelle transcription sont exposées dans l’introduction à la transcription publiée sur le site du laboratoire (http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaineIntro.doc ou au format pdf : http://www.atilf.fr/dmf/VieHumaineIntro.pdf). 3 moyen français. En effet, le Pèlerinage de vie humaine a été composé vers 1330-1331, le Pèlerinage de l'âme vers 1355-1358 et le dernier poème de la trilogie, le Pèlerinage de Jésus- Christ, en 1358. Auteur et œuvre Guillaume de Digulleville est né en 1295, dans une famille noble, si l’on en croit ses propos au vers 9148 du Pèlerinage de Vie humaine où il se dit « de noble et franc lignage » ; son père se nomme Thomas4 ; on ignore la date de sa mort qui a dû survenir après 1358, alors qu’il venait d’achever le Pèlerinage de Jésus Christ. Son surnom est tiré de son lieu de naissance : le bourg normand de Digulleville, près du cap de la Hague, à l’extrémité de la presqu’île du Cotentin. L’on ignore à peu près tout de la vie et des études de ce poète qui a probablement étudié à Paris5 : tout ce que l’on sait de lui c’est que, vers 1316, il entra dans l’ordre des cisterciens et s’établit à proximité de Senlis, à l’abbaye de Chaalis6 placée entre 1337 et 1372 « sous l’autorité de trois Normands, originaires de la Haute-Normandie »7 et que, entre 1330-1335, il eut des démêlés avec ses confrères8. Son activité littéraire est intense et témoigne d’une culture assez étendue, en particulier, bien sûr, dans le domaine biblique. Outre sa trilogie des Pèlerinages qui totalise près de 35 900 vers, on lui doit le Roman de la Fleur de lis (1331 vers) et onze poèmes latins en l’honneur de Dieu (soit 8 040 vers)9. À travers sa trilogie, le moine de Chaalis, pour édifier le genre humain, vise à traiter de manière exhaustive la question du salut individuel et collectif et dans son roman, il s’emploie à exalter la royauté française. Comme en témoignent les nombreuses copies des Pèlerinages (l’ensemble de l’œuvre est conservé dans 85 manuscrits10) ainsi que les éditions anciennes ou 4 Pèlerinage de Vie humaine 5965 : Ne cuides pas que soient fil / À Thomas de Deguileville, / Quar onques n'out ne fil ne fille / Qui fust de tel conditïon / Ne de si noble natïon. 5 Voir à ce sujet J. Delacotte, « Guillaume de Digulleville, poète normand. Trois romans-poèmes du XIVe siècle. Les pèlerinages et la divine comédie », Paris : Desclée de Brouwer et Cie, 1932, 15-22 et Fr. Duval, « Descente aux enfers avec Guillaume de Digulleville : édition et traduction commentées d’un extrait du Pèlerinage de l'âme (Paris, Bibl. nat. de Fr., français 12466) », Saint-Lô : Archives départementales de la Manche [dorénavant PelAmeD], 2006, 6. 6 Pèlerinage de Vie humaine 4155 : De ceste gorgiere jadis / Fu armé l'abbé de Chaalis, /Saint Guillaume, ton bon parrain. Il se pourrait qu’il ait été prieur (cf. Dictionnaire des lettres françaises, Le Moyen Age, Paris : Fayard, 1992, 614b [dorénavant DLF]). 7 Cf. Ed. Faral, « Guillaume de Digulleville, moine de Chaalis », dans Histoire littéraire de la France, Paris : Imprimerie nationale, 1962, t. XXXIX, 6. 8 Cf. DLF, loc. cit. 9Cf. F. Pomel, « Les voies de l’au-delà et l’essor de l’allégorie au Moyen Âge », Paris : Champion, Nouvelle Bibliothèque du Moyen Age n°57, 2001, 573. 10 Cf. G. Veysseyre, « Lecture linéaire ou consultation ponctuelle ? Structuration du texte et apparats dans les manuscrits », dans Guillaume de Digulleville. Les pèlerinages allégoriques. Actes du Colloque international de 4 encore les traductions et adaptations dans plusieurs langues européennes, cette œuvre occupe une place importante au sein de la production littéraire médiévale. Le succès de cette fiction narrative est telle qu’elle figure parmi les textes médiévaux les plus répandus car seuls dix textes dépassent le seuil de 83 manuscrits conservés11. Les contemporains de Guillaume déjà, se réfèrent à son œuvre : ainsi Philippe de Mézieres dans son Songe du vieil pelerin mentionne à deux reprises « le moisne de Chaalis uploads/Litterature/ pelerinages-digulleville-introlex.pdf
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- Publié le Sep 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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