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TOPDESLIVRES.COM Copyright Dunod, Paris, 2012 9782100579433 Illustration de couverture : Laurent Audouin Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que « les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information », toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite (art; L122-4). Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, notamment par téléchargement ou sortie imprimante, constituera donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle. Avant-propos Pour le grand public, y compris le public cultivé et de nombreux journalistes, la psychologie se confond souvent avec la psychanalyse ou avec la psychiatrie. Les « psys » sont essentiellement vus comme des gens qui soignent. C’est une erreur de perspective car la psychologie scientifique contemporaine est très diversifiée… Ainsi, le recensement des publications en psychologie ou sciences connexes, au plan international, dans le plus grand répertoire informatisé (« Psyclit »), montre que le nombre de titres en psychologie, revues scientifiques et livres confondus, est d’environ 100 000 par an. La psychanalyse, trop souvent confondue avec la psychologie (essentiellement en France), ne représente que… 1,7 % de l’ensemble des publications ! Fig. 1.1 Répartition numérique des publications dans les grands secteurs de la psychologie en 2005 sur 103 223 titres (Lieury et Quaireau, 2006 : source PsycInfo) TOPDESLIVRES.COM Parmi environ 150 catégories, deux secteurs se taillent la part du lion, puisqu’ils totalisent plus de 20 % des publications ; ils concernent d’une part la psychopathologie, au sens large du terme, incluant les déficits physiques (cécité, traumatismes crâniens), les troubles psychiatriques, la criminologie, etc., et la psychologie de la santé et de la prévention (stress, alcoolisme, addictions…). Les autres grands domaines sont la psychologie cognitive, principal objet de ce livre et s’intéressant aux mécanismes normaux de notre fonctionnement mental, de la mémoire à l’intelligence. Les autres secteurs importants sont les neurosciences (incluant la psychopharmacologie), la psychologie sociale, la psychologie du développement ou de l’enfant et la psychologie de l’éducation… Enfin il existe de très nombreuses recherches dans le vaste domaine de la psychologie appliquée, la psychologie de la consommation[1], la psychologie industrielle et des organisations. Au titre des curiosités et de la diversité de la psychologie (regroupées dans « divers » sur le schéma), on peut trouver la psychologie des arts et des humanités, la psychologie militaire, la psychologie juridique et de la police… La psychologie se partage donc dans des disciplines aussi diverses que les comportements humains qui en constituent l’objet. Difficile donc de tout aborder ! Mais si vous vous demandez pourquoi on voit en couleur, si l’on perd la mémoire avec l’âge ou si les astres prédisent le caractère, alors ce livre est fait pour vous… Notes [1] Dont plusieurs thèmes sont traités dans cette collection avec le livre de Nicolas Guéguen Psychologie du consommateur pour mieux comprendre comment on vous influence. Chapitre 1 L’intelligence 1. Qu’est-ce que l’intelligence ? « Mon chien est intelligent… il m’a ramené mon journal dans sa gueule » ; mais si je ramène à ma femme son magazine préféré entre mes dents, elle me dira que je suis bête. Alors ! Qu’est-ce donc que ce terme d’intelligence qui n’a pas le même sens selon qu’il est appliqué à l’animal ou à l’homme ? De même chez les humains, il ne nous viendrait pas à l’esprit de douter de l’intelligence d’un écrivain ayant gagné un prix littéraire, même s’il est nul en maths, ou de penser que des étudiants (j’en connais) ne sont pas intelligents parce qu’ils font beaucoup de fautes d’orthographe alors qu’ils sont très doués par ailleurs. Qu’est-ce donc que cette insaisissable intelligence ? Quand on parle de mémoire ou de langage, de vision des couleurs ou d’émotions, tout le monde voit à peu près de quoi il s’agit et les spécialistes ne font que préciser la définition. Mais ce n’est pas le cas pour le mot « intelligence » qui a plusieurs sens. Chez les philosophes par exemple, l’intelligence était appelée « la pensée » et était souvent vue comme le langage intérieur. Certains esprits religieux pensaient d’ailleurs que le langage était le propre de l’âme humaine. Cela posait un problème sérieux d’assimiler le langage à l’âme humaine à cause des sourds et muets. Ainsi, un jeune garçon, Victor de l’Aveyron, découvert dans les bois à l’époque de Napoléon, posait des problèmes philosophiques aux savants et philosophes de cette époque, car il ne parlait pas. Cette imprécision du terme d’intelligence a conduit les scientifiques, depuis la fin du XIXe siècle, à s’orienter dans des pistes de recherche parfois très divergentes. En résumant un siècle de recherche, on peut dire maintenant que l’intelligence est utilisée (par les scientifiques) dans trois sens principaux. Le sens le plus courant est le sens de capacités mentales générales ; le terme à la mode est actuellement « capacités cognitives », de cognitio en latin, qui signifie « connaissances » ou « apprendre des connaissances ». Ces capacités sont très étendues, elles recouvrent notamment le langage, mais aussi le raisonnement, la perception, la mémoire et les habiletés sensorielles et motrices. C’est d’ailleurs cette définition générale qui est utilisée dans les tests les plus courants. Ainsi un tout jeune enfant sera considéré comme normalement intelligent s’il est capable de dessiner un cercle ou de dire son prénom, alors qu’il n’y a pas tellement de rapport entre ces différentes aptitudes. C’est également dans ce sens général qu’on utilise le terme d’intelligence à travers les espèces animales. Si l’on dit qu’une fourmi est intelligente, c’est parce que, par comparaison avec d’autres insectes, papillon ou coccinelle, l’organisation sociale et du travail chez la fourmi est étonnante. De même, si l’abeille est considérée comme intelligente, c’est parce qu’elle est capable d’un langage primitif qui permet d’indiquer aux autres la direction par rapport au Soleil et la distance du butin à récolter dans les fleurs. Le deuxième sens a été principalement découvert par les psychologues, quoique déjà anticipé par certains savants des siècles passés comme Descartes, c’est le sens de raisonnement. Être intelligent, c’est posséder la capacité de raisonner, c’est-à-dire de parvenir à un but à partir d’éléments premiers. Un cas concret est la résolution de problèmes. Attention, vous penserez peut-être aux mathématiques quand je parle de « problèmes » alors que pour le psychologue, le terme de problème est très général ; le plombier résout un problème lorsqu’il répare une fuite, l’organisation d’un mariage est un problème (et les mariages des forts en maths ne sont pas nécessairement les mieux réussis…), se servir d’une machine à coudre en est un autre. Et j’admire l’inconnue qui a inventé le tricot : comment faire plus simple qu’avec de la laine et deux aiguilles ; même Einstein ne fait pas plus court avec sa formule E = mc² qui comporte 5 symboles ! Ne pensez pas non plus forcément à quelque chose d’ennuyeux en parlant de problème car beaucoup de jeux, du casse-tête chinois au jeu d’échecs, et maintenant les jeux vidéo sont des problèmes. Enfin, il existe un troisième sens du mot intelligence, c’est la culture. Être intelligent, c’est être cultivé. La culture, c’est le langage (notamment la richesse du vocabulaire) et la mémoire des connaissances. La culture n’est pas héréditaire et repose sur la mémoire et sur les apprentissages. Pour une théorie américaine, le behaviorisme (de behavior, comportement) prédominante des années vingt aux années soixante, tout s’apprend. Le mot « intelligence » avait d’ailleurs été banni parce qu’il évoquait une capacité innée et il avait été remplacé par le terme « résolution de problèmes ». Et on ne résout pas un problème par un éclair de génie, on apprend à le résoudre. Le charpentier ne réussit pas du jour au lendemain une charpente complexe de même qu’une couturière ne réussit pas des costumes élégants dès le premier essai. Cette idée que l’intelligence résulte des apprentissages complexes revient à la mode en prenant le modèle de l’ordinateur avec l’idée que l’intelligence est en grande partie… de la mémoire ! La nébuleuse « intelligence » a été en grande partie éclaircie lorsqu’un psychologue anglais, Charles Spearman, a inventé vers 1900 des analyses statistiques qui permettent de classer les matières scolaires ou épreuves (ou tests en américain). Le classement aboutit à des « familles » de matières ou tests qui se ressemblent (par exemple français et histoire-géo, ou maths et physique…). Avec de telles méthodes, le chercheur américain Thurstone a identifié cinq principales aptitudes (mais il y en a d’autres) et fabriqué de nombreux tests pour les différencier. Sans ordre de prééminence (puisque tous sont « égaux » dans cette vision de l’intelligence), l’aptitude verbale est un facteur de signification verbale et correspond à uploads/Litterature/ tous-les-secrets-de-notre-cerveau-pdf 1 .pdf

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