Ce volume consacré aux Réécritures correspond au numéro 13 de la revue TEM (Tex

Ce volume consacré aux Réécritures correspond au numéro 13 de la revue TEM (Texte En Main) dirigée par Claudette Oriol-Boyer et au numéro 5 de la revue FORMULES codirigée par Jan Baetens et Bemardo Schiavetta 2 Revue publiée avec le concours du Centre National du Livre (France), de la Communauté Française de Belgique, et de la Drac de Picardie. Formules est une publication de l‟Association Reflet de Le~e> Skîm:- Quentin, Aisne) avec la collaboration de la Fondation Noesis In~ers£»- nale et de l‟Association Noésis-France. Formules est une revue traitant d‟un domaine particulier, celui des lirtérar_res a aortes. Les envois spontanés sont encouragés, pourvu qu‟ils soient en rapport es maine; toutefois, Formules ne maintiendra pas de correspondance avec 'es a~.itr.in àes textes refusés, qui ne seront pas retournés. Les auteurs publiant dans Fomada nc-.-rico- pent librement une opinion qui n‟engage pas la revue. Cependant, Fomada se ime pour règle de ne jamais publier des textes antidémocratiques, ou contraires a a crjrrte de la personne humaine. Adresse de la rédaction en Belgique : Parkstraat 171 - 3000 LEU VEN Courrier électronique : jan.baetens@arts.kuleuven.ac.be Adresse de la rédaction en France : 79, rue Manin, 75019 PARIS Courrier électronique : bemardo.schiavetta@wanadoo.fr Site internet : http://www.formules.net Web Master : Philippe Bruhat Directeurs : Jan Baetens et Bernardo Schiavetta. Rédacteur en chef : Stéphane Susana. Assistante de rédaction : Béatrice Delpech. Conseillers à la rédaction : Daniel Bilous, Rosalba Campra, Eric Clemens. Didier Coste, Pascal Durand, Jean Lahougue, Guy Lelong, Mireille Ribière. Gabriel Saad et Michel Voiturier. © Collection Formules : Association Noésis-France © Revue Formules : Reflet de Lettres © Pour les textes : les auteurs ISSN 1275-77-13 ISBN ISBN 2-911606-84-1 Dépôt légal en France : avril 2001 3 Table des matières Editorial 7 DOSSIER REECRITURES Créations Pastiches et collages Albert Kies Les Sardines à l’instar 10 Michelle Grangaud Sartre poète 12 Marcel Bénabou Pastiche et Collage 18 Ian Monk Les Revenantes des Revenentes 20 Hervé Le Tellier Pour quelques Jocondes de plus 30 Luca Chiti Un Chant inconnu de La Divine Comédie 32 Bemardo Schiavetta Un Eclat de ta Voix 36 Yak Rivais La Règle du Jeu Aes Demoiselles d‟A. 39 Plagiats et Faux Nicolas Graner La Version princeps du Desdichado Al Daniel Bilous Un Inédit de Stéphane Mallarmé 48 Paul Braffort Philippe de Puy de Clinchamps 74 Claudette Oriol-Boyer L’Affaire du faux Plagiat 90 Théorie des Réécritures Pascale Hellégouarc‟h Écriture mimétique 100 Pascale Hellégouarc‟h A la Manière de Victor Hugo 119 Anne-Claire Gignoux La Réécriture (...) Michel Butor 129 Françoise Week Le Pastiche selon Tardieu 135 Daniel Bilous Le Concile des Pasticheurs 145 JeanLahougue Le Renversement du Style 170 JeanLahougue 26 Arguments décisifs contre l’Imitation 177 Gilles Esposito-Farèse 26 Arguments en faveur de l’Imitation 181 Alain Chevrier Les Centons de Tristan Derême revisités 183 4 Débats JeanBricmont Faux et Pastiches Scientifiques 198 Bernard Magné Le RAPT de Perec 202 Jean Ricardou L’Impensé de la Contrainte 220 Bibliographies Pascale Hellégouarc‟h Bibliographie choisie de Pastiches 232 Pascale Hellégouarc‟h Bibliographie sur le Pastiche 241 HORS DOSSIER Créations Umberto Eco Poèmes du SATOR 250 MiloradPavic L’Escargot de Verre 258 Patrice Hamel Réplique n°18 269 Stéphane Susana Neige (palindromes) 270 Vincent Tholomé Deux Poèmes prêts à l’Emploi 272 Raymond Federman Eating Books & A hopeless Story 274 EricAngelini Ce Titre correspond 276 Suites au numéro précédent Gilles Esposito Farèse Un Hologramme de Jean Lahougue 27 9 Valérie Susana, Grégory Corroyer Textologie et Contrainte 280 Critiques Chantal Robillard Littérature enfantine à Contraintes 289 Bemardo Schiavetta Pastiche involontaire 292 Jan Baetens Critiques d’Ouvrages 293 Pierre Dulieu L’Ecrit et ses Fantômes 295 EDITORIAL 7 Qu‟est-ce qu‟une contrainte, au sens que ce terme a pris dans le sillage de FOulipo ? Tel était le sujet de notre dernier numéro, première synthèse de quatre années de notre revue, consacrée à un phénomène littéraire qui semble se manifester prioritairement (mais non uniquement) dans le domaine francophone. Cette démarche a eu comme effet de faire poser à d‟autres le problème de la contrainte. Un livre récent de Jon Elster1, qui reprend le problème du point de vue de la critique anglosaxonne, et l‟article de Valérie Susana et de Grégory Corroyer, qui le font du point de vue de la textologie, en fournissent des témoignages très directs. Pour continuer ces échanges, Formules organise cet été un colloque international à Cerisy-la-Salle où il sera tenté d‟ouvrir de nouvelles aires de recherche et de création (voir p. 302). Notre première synthèse théorique sur les écritures à contraintes, a privilégié une approche inductive, qui partait d‟exemples textuels concrets, où les auteurs avaient explicitement utilisé le mot contrainte pour qualifier leurs modes d‟écriture. Dans un premier temps, nous avons établi que ce terme désignait certaines prescriptions systématiques, qui gouvernent la forme et/ou le sens d‟un texte, mais qui sont différentes des normes linguistiques et pragmatiques. Cela nous permettait d‟exclure du champ de la contrainte tous les procédés textuels non systématiques.Au-delà de ces précisions de base, nous avons postulé dans un deuxième temps que tout nouveau critère permettant de mieux cerner la « contrainte », échappait nécessairement à l‟objectivité. En effet, toute question sur le caractère très contraignant ou peu conventionnel d‟une technique d‟écriture (c‟est-à-dire sa difficulté ou sa rareté) ne peut se poser qu‟à propos de son degré de difficulté ou de rareté. De tels «critères» impliquent donc une série indéfinie de degrés, sans qu‟un seuil discriminatoire puisse être fixé sans arbitraire. Nous en avons ainsi conclu que la contrainte était un «cluster concept», et que sa définition devait rester souple et tenir compte de plusieurs facteurs à géométrie variable. Notre définition provisoire serait donc la suivante : nous appellerons contraintes les prescriptions textuelles (explicites, ou pouvant être explicitées) peu canoniques, souvent très contraignantes mais toujours totalement obligatoires, que Ton emploie systématiquement lors de la rédaction et/ou de la lecture d‟un texte donné. La thématique de notre actuel numéro milite dans ce sens. Il est consacré prioritairement à deux types de réécriture systématique, l‟un assez courant et peu contraignant, le pastiche, l‟autre bien plus rare et beaucoup plus contraignant, le collage. Chez les lecteurs, ou chez les écrivains, l‟effet de nouveauté se trouve souvent lié à l‟ignorance ou à l‟oubli. Pour cette raison, nous avons volontairement utilisé deux termes récents, pastiche et collage, pour nommer deux procédés qui ont derrière eux une longue histoire et quelques chefs œuvre, parfois inconnus. Le Cento Virgilianus de Proba est resté célèbre et célébré pendant plus d‟un millénaire, avant de sombrer dans un oubli non mérité. Par contre, le Quichotte est une parodie et un pastiche qui a réussi à faire oublier ses modèles, les livres de chevalerie. Un peu d‟histoire donc. «Pastiche» fut la qua 8 lification péjorative que le XVIIe siècle avait donné d‟abord à certains tableaux plus ou moins contrefaits. On l‟utilisa ensuite en littérature, pour nommer un avatar du faux et de la parodie. Quant au «collage», cette dénomination, utilisée par les avant-gardes du siècle dernier, désigne une série de procédés appartenant en fait à un genre très ancien, le centon, dont la première codification connue, celle d‟Ausone, date du IVe siècle. Dans le domaine de la création contemporaine, qui est notre sujet principal, ces deux genres ont connu des développements inattendus, bien au-delà du pur ludisme qu‟on leur attribue habituellement. Signalons en premier lieu, l‟œuvre singulière de Jean Lahougue, qui utilise des procédés proches du pastiche (mais en les reniant en tant que pastiches proprement dits). Il adopte ainsi, en fonction de projets formels très construits, les styles caractéristiques de divers écrivains de genres dits mineurs (roman policier, roman pour la jeunesse) : Agatha Christie dans La Comptine des Height (Gallimard), Georges Simenon dans La Doublure de Magritte (Les Impressions Nouvelles), Jules Verne dans Le Domaine d'Anna (Champ Vallon). Lahougue a été capable de sacrifier ce que (presque) tout auteur considère comme le plus essentiel, ce style qui «est l‟homme», et obtenir ainsi, paradoxalement une victoire stylistique majeure. Dans le domaine du collage ou centon, Yak Rivais a produit Les Demoiselles d‟A., superbe roman (actuellement réédité) dont l‟onirisme inquiétant surpasse tout ce que le surréalisme a pu obtenir dans cette veine. Ces deux auteurs sont présents dans ce numéro 5 de Formules, qui a été élaboré en commun avec la revue TEM, dirigée par Claudette Oriol-Boyer. Cette dernière nous a apporté, avec sa propre collaboration, celle d‟une équipe où l‟on retrouve Pascale Hellégouarc‟h, Anne-Claire Gignoux et Françoise Week. Quant à Jean Lahougue et Daniel Bilous, ils font partie de TEM et de Formules depuis leur création. Notre collaboration avec TEM met en notre ambition d‟accueillir la plus grande variété d‟approches de la contrainte. Pour cette raison, nous publions, par exemple, les œuvres des membres de l‟Oulipo, à coté d‟auteurs de textes à contraintes qui les réécrivent de manière critique, comme Jean Ricardou, ou qui leur sont ouvertement hostiles, comme Yak Rivais. Nous publions également des auteurs indépendants, comme Umberto Eco, Régine Detambel, Pierre Lartigue, Antoine Volodine, etc. Cette ouverture aux diverses tendances de notre domaine, contredit une opinion sur Formules que Christian Prigent a publié dans son récent Salut uploads/Litterature/ revue-formules-revue-des-litteratures-a-contraintes-5-pastiches-collages-et-autres-reecritures.pdf

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