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•^x^-. y ^ THE UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY \9zo, 0.%^ ^^:^^ ^^' r r V ^ * PLATON OEUVRES COMPLÈTES TOME Vin — 3- PARTIE Il a été tiré de cet ouvrage : 300 exemplaires sur papier pur fil Lafuma numérotés à la presse de i à 200. COLLECTION DES UNIVERSITES DE FRANCE publiée sous le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ PLATON OEUVRES COMPLÈTES TOiME VIII — 2« PARTIE THÉÉTÊTE TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT PAR Auguste DIÈS Profeaseur aux Facultés catholiques de l'Ouest. PARIS SOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES » 95, BOULEVARD RASPAIL 1924 Tous droits réiervés. Conformément aux statuts de l'Association Guillaume Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la commission technique, qui a chargé MM. Albert Rivaud et Louis Lemarchand d'en faire la revision et d'en sur- veiller la correction en collaboration avec M. Auguste Diès. THEÉTÈTE 550362 VIII. 2. — I NOTICE I LE PROLOGUE ET LES DATES Le Theelete est un dialoeue non plus Le prologue. , • i t i- 'm narre, mais lu. La conversation qu il ra- conte eut lieu, à la veille du procès de Socrate, entre Socrate, Théodore de Gyrène, qui professait alors la géométrie h Athènes, et un jeune élève de Théodore, Théétète. Elle fut redite par Socrate à Euclide de Mégare. Celui-ci la transcrivit de mémoire et profita de chacune de ses visites à Athènes pour se faire préciser les points où ses souvenirs étaient en défaut, puis, rentré chez lui, corriger et compléter sa transcription. Ainsi le dialogue de Socrate avec Théodore et Théétète se trouva, finalement, reconstruit par Euclide avec une fidélité parfaite. Le dialogue, et non le récit qu'en avait fait Socrate; car transcrire les formules de récit eût été complication gênante: Euclide les a donc supprimées. Cette conversation de Socrate avec Théétète, ainsi reproduite par lui sous forme de dialogue direct, une occasion s'offre à Euclide aujourd'hui d'en donner lecture à Terpsion, qui l'a entendu souvent men- tionner par Euclide et a toujours eu l'idée de demander quelque jour à en prendre connaissance. Théétète, en effet, vient de passer à Mégare. On l'emporte de Corinthe à Athènes, gra- vement atteint et des blessures reçues à la bataille et de la maladie contractée au camp. Les deux amis se reposeront en écoutant la lecture que fera l'esclave d'Euclide: ils retrouveront ainsi, dans le jeune Théétète du dialogue, la merveilleuse I20 THÉÉTÈTE nature dont Socrate avait tout de suite eu la divination, et les promesses que l'âge mûr a si glorieusement remplies. Les discussions qu'a soulevées ce prolo- Lbs dâtôs. • • gue intéressent directement la chro- nologie du Théétèle. 1 . A quelle bataille fait-il allusion ? Il n'y a eu, du vivant de Platon, que deux batailles de Corinthe: la bataille de Némée, au début de la guerre de Corinthe (juin ou juillet 894); les combats de l'année 869 dans l'isthme, lorsqu'Athènes envoya tous ses hoplites, avec Iphicrate, au secours de Sparte contre les Thébains. Zeller a vigoureusement défendu la pre- mière date '. Campbell la regardait comme la plus probable, sans exclure la possibilité « d'une date incertaine entre 890 et 387 (les limites de la guerre de Corinthe) » ^. Munk fut le premier, en 1867, à supposer la date de 869 et fut suivi par Ueberweg, Ed. Meyer, C. Ritter dans son Platon (19 10), enfin tout récemment par U. von Wilamowitz (1919). 2. Campbell, même en acceptant la date de 894 pour le combat visé par le prologue, était loin de placer, avec Zeller, la composition du prologue et du dialogue entre 892 et 890. Il regardait le dialogue comme très postérieur à cette date et, vraisemblablement, postérieur à la République. Mais, à ceux qui regardent le dialogue comme composé après 869, Zeller, et, à sa suite, Schuftess, Susemihl objectent: comment Terpsion peut-il demander à Euclide de lui raconter un dia- logue qui eut lieu il y a trente ans? Or Terpsion ne de- mande pas un récit : il sait qu'Euclide a transcrit le dialogue, et cette transcription même prouve que le prologue a été composé longtemps après la date du dialogue supposé entre Socrate et Théétète. Dès lors, en effet, que Platon avait résolu de faire faire par Euclide la transmission de ce dialo- gue, cette transmission aurait pu être une narration directe si elle avait eu lieu peu d'années après la mort de Socrate. Rien ne s'opposait à ce que, entre 892 et 890, Euclide racon- tât de vive voix la rencontre survenue entre Socrate et Théétète. La fiction d'un dialogue écrit par Euclide était alors totalement inutile. Si, au contraire, c'est au bout de trente 1. Phil. d. Gr., If, i, 4^ éd. p. 406, note i. 2. The Theaetetus of Plato (i883), inlrod., p. lxii. NOTICE lai ans que doit parvenir au lecteur la narration des entretiens entre Socrate et Théétète, Platon n'avait plus le choix qu'entre deux moyens de transmission : ou une narration par plusieurs intermédiaires, comme celle du Parménide ; ou la lecture, au bout de ces trente ans, d'une transcription faite immédiate- ment après l'événement. Nous avons vu à quelles formules com- pliquées le Parménide devait avoir recours pour que le lecteur ne perdît point la sensation de cette chaîne d'intermédiaires. Si l'on voulait se dégager de telles complications, il fallait assu- rer, avec un intermédiaire unique, à la fois la vraisemblance et la fidélité d'une transmission si lointaine : ainsi nous com- prenons la transcription faite sitôt après le récit de Socrate, les corrections faites presque sous sa dictée. Le prologue, tel que nous l'avons, ne se comprend donc parfaitement qu'écrit à une date tardive et les raisons qu'il donne de la transcription en dialogue direct ne deviennent pleinement intelligibles qu'après le Parménide. Étant donnée la nécessité de le placer après l'une des deux batailles de Gorinthe, le prologue ne peut avoir été écrit qu'après 369. 3. Mais le prologue n'a-t-il pas été ajouté après coup ? Le Théétète n'a-t-il pas été d'abord écrit comme dialogue sim- plement dramatique ? C'est une possibilité contre laquelle on ne peut a priori rien dire. Cependant une telle hypothèse ne peut s'appuyer sur la mention faite, par le Commentaire anonyme, d'une rédaction différente du prologue, rédaction que l'auteur du Commentaire estime, d'ailleurs, inauthen- tique. Cette rédaction avait, en effet, la même étendue, à peu près, que la rédaction actuelle. Elle contenait, elle aussi, men- tion expresse d'une transcription du dialogue, puisqu'elle débutait par les mots: a Apportes-tu, jeune homme, le dia- logue qui concerne Théétète * ? » . Le magisiellas qui écrivit ce Commentaire n'apparaît point, d'ailleurs, avoir fondé, sur l'existence de ce doublet, son hypothèse Çiov/.t os) d'une rédac- tion primitive sous forme simplement dramatique. Quelques modernes seuls, et l'on regrette d'y compter Apelt, ont commis cette confusion logique^. Cette double rédaction du prologue, même supposée authentique, n'a rien en soi qui 1. Anon. Komm. za Platons Theaetet (Diels-Schubart), page 4, ligne 34-36. 2. O. Apelt, Platons Dialog Theaetet (191 1), p. 1^8. 132 THÉÉTÈTE suggère ou qui confirme l'hypothèse d'un dialogue simple- ment dramatique auquel serait venue s'adjoindre, en préface, la dédicace à Euclide. L'hypothèse n'a pour elle que l'aspect indépendant, parfaitement isolable et valant par soi, du dia- logue qui suit cette dédicace. Mais cet aspect isolable du dia- logue se comprend tout aussi bien s'il rentre dans un même plan de composition que la dédicace, si la dédicace a été voulue, soit immédiatement après le dialogue construit, soit même avant qu'il fût construit. A quelle date, d'ailleurs, supposera-t-on composé ce dialogue purement dramatique ? Si c'est après le Parménide, ce n'est guère rien dire de plus que ce truisme : Platon a dû penser le problème et bâtir la dis- cussion avant d'imaginer les détails de l'encadrement. Si c'est avant le Parménide^ il faut supposer que l'allusion à la rencontre de Parménide et de Socrate a été introduite après coup. Mais les critères stylistiques, au moins aussi probants qu'une telle hypothèse, nous interdisent de reporter très haut avant le Parménide le dialogue dramatique en sa forme stylistique actuelle et l'hypothèse d'un Théétète écrit dans un autre style que le Théétète présent n'est ni explicable ni explicative de quoi que ce soit^ Le mieux est donc de prendre le Théétète que Platon a voulu. Pourquoi, dans ce cas, la dédicace à Euclide, entraînant, I. Que les critères stylistiques nous interdisent de placer le Théétète dans un groupe chronologiquement très antérieur au Parmé- nide, c'est une des conclusions qu'a renouvelées et affermies le travail de G. Ritter sur la chronologie du Phèdre (Die Abfassungszeit des Phaidros, Philologus, Bd LXXIII, Heft 3, avril igiS, p. 321-373). Au point de vue stylistique, G. Ritter regarde comme déplus en plus justifiée la délimitation du groupe moyen étabhe par Campbell. Dans la série République, Phèdre, Théétète, Parménide, c'est seulement sur la place du Phèdre par rapport au Théétète et au Parménide que les critères stylistiques sont insuffisants par eux-mêmes à imposer une décision. Je me sépare de G. Ritter en plaçant le uploads/Litterature/ platon-oc-oeuvres-completes-grk-fr-bb-v-bude-1965-v-8-2-teeteto-t-dies.pdf

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