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Un liabitant do Cartliago, nommé Honoré, mais dont nous ne connais- sons pas la vie et qnc saint Augustin comptait au nombre de ses amis, avait adressé cinq questions au grand évoque, le priant de vou- loir bien lui répondre par écrit; voici la réponse de l'évéque d'Hippone qui a l'étendue d"un livre; l'examen des cinq questions s'y déroule avec un admirable enchaînemeiit; saint Augustin y avait ajouté une sixième question sur la grâce pour mieux faire comprendre toute 1 économie du cliristianisme, et pour prémunir contre la propagande pélagienne. Il commente dans cette lettre le fameux p aume prophé- tique dont Jésus-Christ sur la croix prononça le premier verset. Avant de lire la lettre à Honoré, on ferait bien de voir ce que nous avons dit sur le pélagianisme dans le xxix" chapitre de V Histoire de saint Augustin. Honoré n'était pas encore chrétien ; saint Augustin avait besoin de lui expliquer toutes choses et de revenir souvent sur les mêmes idées et les mêmes détails; voilà la raison des longueurs et des répétitions qu'on rencontre parfois dans cette K ttre, mais la lumière n'en jaillit que plus vivement. AUGUSTIN A HONORÉ. Vous m'avez propose cinq questions, mon bien-aimé frère Honoré ; elles vous sont venues à l'esprit, soit par (1) Cette lettre porte au si le nom de Livre sur la grâce de la nouvelle alliance. Saint Augustin en parle danr^ le livre H, chapitre xxvi, de la Revue de ses ouvrages ; il nous apprend qu'-'i cette épof[ue il avait déjà commencé ses luîtes co!i1re les pélngiens. m. 1 2 AUGUSTIN A HONORÉ . la lecture, soit par la méditation des saintes Ecritures, et vous les avez en quelque sorte répandues en ma pré- sence. Pour bien les résoudre, il ne faudrait pas les prendre une à une comme vous me les adressez, mais les rassembler dans la suite d'un même discours ; ce serait un travail assez difficile; toutefois je ne pense pas qu'il y ait un moyen plus aisé d'en yenir à bout, car ces propositions se prêteront un mutuel appui, si l'une dépend de l'autre, de façon que toutes s'encliaî- nent dans le même raisonnement; on ne les séparera pas comme si chacune devait présenter un sens parti- culier, mais on les groupera comme tendant toutes au même but et se soutenant par une raison commune et une indivisible yérité. Vous m'avez donc demandé par écrit ce que si- gnifient ces paroles du Seigneur : ce Mon Dieu, mon » Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné? » et ces paroles de l'Apôtre : ce Afin qu'enracinés et fondés » dans la charité vous parveniez à comprendre avec » tous les saints ce que c'est que la largeur, la lon- » gueur, la hauteur et la profondeur (1), » et ce que sont les cinq vierges folles et les sages, et les ténèbres extérieures et comment on doit comprendre ce passage : c( le Verbe s'est fait chair. » Ce sont là vos cinq ques- tions que je ramasse aussi brièvement que vous les avez posées. Ajoutons-en une sixième, si vous voulez bien, et voyons principalement ce que c'est que la grâce de la nouvelle alliance. Que toutes ces questions se rap- portent à celle-ci et que chacune d'elles nous apporte son concours pour la résoudre, non pas dans le même (1) Aux ÉplK'siens, m, i7. LETTRE CXL. 3 ordre que vous les avez posées et que je les ai rappelées, mais que les questions soient là de manière à répondre quand nous les appellerons et à remplir chacune son office. Commençons donc. Il ^ aune certaine vie de l'homme toute dans les sens, et livrée aux joies de la chair ; elle se défend contre toute incommodité corporelle et poursuit le plaisir. La félicité qu'on y trouve ne dure qu'un tenq)S ; c'est une néces- sité de commencer par cette sorte de vie; on s'y main- tient par la volonté. C'est dans cette vie-là qu'est jeté l'enfant qui vient de naître ; il en évite les peines, autant qu'il le peut, et en cherche les douceurs; il n'est capable de rien de plus. Mais, parvenu à ïà^e où s'éveille en lui la raison, il peut, à l'aide de Dieu, choi- sir une autre vie, dont la joie est tout en esprit, dont la félicité est intérieure et éternelle. Il a été donné à l'homme une âme raisonnable, mais tous les hommes ne font pas le même usage de la raison ; le uns se tour- nent vers les biens de la nature visible et inférieure, les autres vers les biens de la nature invisible et supé- rieure : pour les premiers, il s'agit de jouir du corps et du temps, pour les seconds, de jouir de Dieu et de l'éternité. L'àme humaine se trouve ainsi placée comme dans un milieu, ayant au-dessous d'elle le monde des corps. Cl au-dessus son propre créateur et le créateur des choses corporelles. L'âme raisonnable peut donc bien user de la félicité temporelle et corporelle, si elle ne se donne pas à la créature en négligeant le créateur, mais plutôt si elle fait hommage de cette félicité à Dieu lui-même, de qui on la tient par une faveur signalée de sa bonté. Do même que tout ce que Dieu a lait est bon^ depuis la 4 AUGUSTIN À HONORÉ. cmitiire raisonnable jusqu'au plus infime des corps, ainsi Fâme douée de raison peut faire le bien dans toutes ces choses si , fidèle aux lois de l'ordre et choisissant avec discernement, elle préfère les grandes choses aux petites, les spirituelles aux corporelles, les supérieures aux inférieures, les éternelles aux temporelles : en dé- laissant ce qui est en haut et en désirant ce qui est en bas (et c'est par là qu'elle se corrompt), l'âme se jette et jette le corps même dans une situation pire, au lieu de s'élever, elle et son corps, à un état meilleur par un amour réglé. Tontes les substances étant bonnes de leur nature, c'est un acte louable que d'en user selon l'ordre, un acte condamnable que d'en mal user. L'àrae, en faisant un mauvais usage des créatures, n'échappe ])as au plan du créateur; si elle use mal de ce qui est bon. Dieu use bien, même de ce qui est mal : l'âme devient mauvaise par l'usage pervers de ce qui est bon, et, quant h lui, il demeure bon par un bon usage de ce qui est mal. Celui qui sort de l'ordre en tombant dans le péché est remis dans l'ordre sous le poids des peines qu'il subit. C'est pourquoi Dieu, voulant montrer que la félicité terrestre et temporelle est aussi un don parti de sa main, et qu'il ne faut espérer de personne que de lui- même, a cru devoir placer dans les premiers âges son ancienne alliance qui regardait le vieil homme, par où commence nécessairement cette vie. Mais les livres saints présentent ces félicités comme des bienfaits de Dieu, quoique ces bienfaits appartiennent à une vie pas- sagère. Ces dons terrestres étaient ouvertement promis et accordés, mais c'est d'une façon cachée que toutes ces choses annonçaient par des figures la nouvelle alliance ; LETTRE CXL. 5 elle ne se révélait qu'à rinielligence d'un petit nombre (l'élus q.ie la prràce de Dieu avaii vendus dignes de V\m- piiation prophétique. Ces saints qui, selon la conve- nance des temps, étaient les dis[)ensateurs de rancienne alliance, appartenaient à Falliaiice nouvelle. Lors(prils goûtaient la félicité temporelle, ils comprenaienl qu'il y avait une l'élicité préférable et que celle-là était véri- table et éternelle; ils jouissaient de Tune dans le mys- tère pour obtenir l'autre comme récompense. Et si par- fois ils avaient à supporter des adversités, c'était pour les faire tourner à la gloire de Dieu dont Féclatant secours les délivrait : ils rendaient hommage à leur divin libé- rateur, dispensateur de tous les biens, non-seulement des biens éternels, objet de leurs pieuses espérances, mais encore de ces félicités passagères dont on usait conune de ligures prophétiques. Mais, selon les mots de l'Apôtre, ce Lorsque est venue )) la plénitude des temps, » pour que la grâce cachée dans l'ancienne alliance se révélât dans la nouvelle, c( Dieu a envoyé son fils formé d'une femme (1). » Ce mot, en hébreu, désigne toute femme, soit vierge en- core, soit mariée. Ecoutez maintenant l'Evangile, alin que vous reconnaissiez quel est ce fds que Dieu a voulu envoyer et faire naître d'une femme, et quelle est la grandeur de ce uploads/Litterature/ poujoulat-lettres-de-saint-augustin-1858-volume-3.pdf
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- Publié le Mai 02, 2021
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