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Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2018 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 4 fév. 2023 15:25 Études littéraires africaines COULIBALY (Adama), Le Postmodernisme littéraire et sa pratique chez les romanciers francophones en Afrique noire. Paris : L’Harmattan, coll. Critiques littéraires, 2017, 472 p. – ISBN 978-2-343-12050-8 Bernard De Meyer Numéro 46, 2018 URI : https://id.erudit.org/iderudit/1062287ar DOI : https://doi.org/10.7202/1062287ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA) ISSN 0769-4563 (imprimé) 2270-0374 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Meyer, B. D. (2018). Compte rendu de [COULIBALY (Adama), Le Postmodernisme littéraire et sa pratique chez les romanciers francophones en Afrique noire. Paris : L’Harmattan, coll. Critiques littéraires, 2017, 472 p. – ISBN 978-2-343-12050-8]. Études littéraires africaines, (46), 188–190. https://doi.org/10.7202/1062287ar 188) portent certes sur des éléments très précis de l’histoire politique ivoirienne, qui « n’avai[ent] que peu de chances d’intéresser un lectorat international » (p. 221), mais que cette réécriture est peut- être moins une auto-mutilation que « le parachèvement d’un tra- vail » (p. 231) déjà largement accompli : la fictionnalisation du propos politique. Le problème posé par la version initiale de la troi- sième partie était que Fama était relégué au second plan, tandis que le réquisitoire contre Houphouët était mené par un « narrateur essentiellement autonome » (p. 218). La réécriture rétablit donc l’appareil énonciatif caractéristique du reste du roman, qui joue subtilement de l’entremêlement des voix et points de vue. Ce passionnant volume nous offre donc, en regard de ce puzzle à jamais inachevé que sont les archives, une autre sorte de tangram, interprétatif cette fois, dont chacun pourra évaluer à sa guise les différentes pièces, avec leurs zones de convergence et divergence, mais aussi leurs points aveugles que des travaux ultérieurs seront appelés à combler.  Florence PARAVY COULIBALY (ADAMA), LE POSTMODERNISME LITTÉRAIRE ET SA PRATI- QUE CHEZ LES ROMANCIERS FRANCOPHONES EN AFRIQUE NOIRE. PARIS : L’HARMATTAN, COLL. CRITIQUES LITTÉRAIRES, 2017, 472 P. – ISBN 978-2-343-12050-8. Dans cet ouvrage volumineux, Adama Coulibaly tente de cerner la notion de postmodernisme littéraire et de faire apparaître sa validité pour le roman francophone de l’Afrique noire à partir des années 1980 et jusqu’au début du vingt-et-unième siècle. L’ouvrage est divisé en trois grandes parties, chacune se composant de quatre à six chapitres. Dans la première partie, la notion de postmodernisme est analysée dans une perspective historique et épistémologique. Aussi renvoie-t-elle à la genèse même du mot et à ses rapports au modernisme, au structuralisme et au poststructuralisme et, plus tard au postcolonial. L’étude mentionne évidemment les théories fondamentales, de Lyotard, de Bakhtine (ou encore de Barthes et Baudrillard), qui sont présentées de façon minutieuse ; par ailleurs, elle s’inspire principalement des recherches menées au Canada, en particulier par Walter Moser et Linda Hutcheon, également par Josias Semujanga dans le domaine des littératures africaines. Cet examen détaillé aboutit à une définition opératoire de la notion de postmodernisme littéraire et aux répercussions de cette mouvance sur le genre romanesque. Thèses soutenues en 2017 (189 Dans la deuxième partie, ces conséquences sont analysées au niveau du temps et de l’espace, des personnages, de l’historio- graphie et de l’autoreprésentation. Pour chaque aspect sont convo- qués une dizaine d’exemples d’auteurs africains. Une étude parti- culièrement perspicace est menée sur le griot comme narrateur et personnage qui représente, chez Kourouma par exemple, une figure essentielle de l’esthétique postmoderne. Cette vue d’ensemble per- met des études plus détaillées, incorporées dans la troisième partie. Celle-ci s’attarde sur une série de composantes de la notion du postmodernisme littéraire, parmi lesquelles le rôle de l’intertextua- lité (y compris cinématographique), l’écriture féminine, la représen- tation du sexe ou encore la langue kitsch. À la fin du livre, le lecteur s’étonne que l’« index des critiques » soit classé selon les prénoms des auteurs – à l’exception de certains auteurs dont le prénom est omis (Roland Barthes est ainsi men- tionné deux fois dans cet index, avec et sans prénom, avec deux listes différentes de pages). On pourrait également reprocher à l’ou- vrage de forcer un peu le trait en lisant toute la production roma- nesque de l’Afrique francophone à l’aune d’une perspective post- moderne, toute entorse à la notion de genre étant considérée comme un phénomène lié au postmodernisme. Toutefois, la subti- lité de la majorité des analyses permet la plupart du temps d’éviter cet écueil. La critique majeure que nous pourrions adresser à ce livre concerne son défaut d’actualisation. Cette recherche, conduite et finalisée en 2005, a été publiée 2017, et il semble que l’auteur n’ait pas jugé nécessaire de mettre à jour son manuscrit. Ainsi, Peuls est-il présenté comme le « dernier roman » de Monénembo tandis qu’une « visite récente » d’un site web date de 2004 (du reste, cette page n’existe plus). Bien plus grave est le fait que, depuis la rédaction de l’ouvrage, le grand nombre de publications ayant vu le jour dans ce domaine ne soit pas pris en compte (y compris des études par Coulibaly lui-même, ainsi de sa contribution « D’un Sujet… post- moderne dans le roman africain postcolonial ? Aspects d’un débat » publié dans un ouvrage collectif datant de 2011, Le Postmodernisme dans le roman africain, qui résume assez bien sa pensée sur le sujet). Ce décalage nous conduit à postuler que la notion de postmodernité littéraire semble – du moins dans l’espace francophone – moins pertinente aujourd’hui, ou du moins plus nuancée. Ignorant la cause du retard de cette publication, on ne peut que le regretter, cela produisant inévitablement l’impression d’analyses datées à certains endroits. Le lecteur pourra néanmoins apprécier une étude ronde- 190) ment menée et quelques analyses percutantes, qu’il devra placer dans son contexte d’émergence, avant, par exemple, la dissémina- tion en France des théories postcoloniales, comme celle de Homi K. Bhabha ou celle d’Achille Mbembe, ou encore avant l’apparition de la notion de littérature-monde.  Bernard DE MEYER CUKIERMAN (LEÏLA), DAMBURY (GERTY), VERGÈS (FRANÇOISE), DIR., DÉCOLONISONS LES ARTS ! PARIS : L’ARCHE, COLL. TÊTE-À-TÊTE, 2018, 144 P. – ISBN 978-2-85181-945-1. Cet ouvrage collectif est né de l’initiative de l’association Décolo- niser les arts (DLA), dont l’objectif est d’« identifier les causes des absences, dénis, oublis, et points aveugles dans les représentations des racisé.e.s, et dans les formes de narration, de méthodologie ou de formation dans les institutions artistiques et culturelles » (« Intro- duction », p. 7). Il regroupe les contributions de quinze artistes de divers horizons (arts scéniques, visuels, musicaux…), dont les pro- pos s’articulent autour de trois axes, à savoir : la dimension déco- loniale de leur pratique artistique, leur approche de la notion de « racisé.e », les possibilités qu’offre la décolonisation des arts pour une remodélisation de la vision de l’universel, notion qui continue, en France, à être définie en fonction d’une conception purement occidentale (introduction, p. 9). Pour y répondre, ces artistes témoignent de leur expérience personnelle et professionnelle, et s’appuient sur des exemples de leur production. Les trois derniers articles, écrits par les directrices de l’ouvrage, proposent une ouver- ture à ces témoignages, incluant une dimension plus scientifique et permettant de conclure que « décoloniser c’est apprendre à voir de nouveau, de manière transversale, intersectionnelle, à dé-naturaliser le monde où nous évoluons » (François Vergès, p. 120). La « décolonisation » appelle en premier lieu à démanteler « l’opacité du grand récit national » (Kader Attia, p. 12) et à y inscrire l’histoire de l’esclavage et de la colonisation ainsi que l’héritage qui en résulte. À ce titre, l’art joue un rôle primordial en contribuant à transmettre la mémoire et constituant un espace de représentations sociales. Or, l’absence de personnes racisées au sein du paysage culturel français contemporain est flagrante, ainsi que le montrent des statistiques (Gerty Dambury, p. 100). Aussi, les contributeurs manifestent la nécessité d’explorer l’héritage colonial afin de permettre que ces générations se réapproprie[nt] « leur uploads/Litterature/ pratique-chez-les-romanciers-francophones-en-afrique-noire.pdf

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