Georges Bleuhay Quand s’égrène la vie 50 poèmes inédits Du même auteur Le cœur

Georges Bleuhay Quand s’égrène la vie 50 poèmes inédits Du même auteur Le cœur fou (Edilivre 2014) Le cœur marigot (Edilivre 2015) Le cœur à vau-l’eau (Edilivre 2015) L’errance poétique (Edilivre 2016) L’âme en révolte (Edilivre 2016) Le miroir brisé (Edilivre 2016) La fin du chemin (Edilivre 2017) Le crépuscule du poète (Le livre en papier 2017) L’âme en flamme (Le livre en papier 2017) Le rêve en tête (Le livre en papier 2018) Esneux au fil de l’Ourthe (Le livre en papier 2018) En mémoire d’Odette Vandaele ma fidèle compagne que j’ai tant aimée « Il est trop certain que la vie n'a pas de but et que l'homme pourtant a besoin de poursuivre un rêve. » Maurice Barrés « Je n'attends plus rien de la vie qu'une suite de papiers à barbouiller de noir. Il me semble que je traverse une solitude sans fin, pour aller je ne sais où, et c'est moi qui suis tout à la fois le désert, le voyageur et le chameau. » Gustave Flaubert 1 Souvenir de Vendome Je me souviens des jours heureux Où nous campions au bord du Loir En vacanciers toujours joyeux Et profitant de ses terroirs Nous n’avions pas beaucoup d’argent Mais comme toujours en France L’on y trouve des restaurants Où l’on peut faire bombance Je me souviens d’un coq au vin Délicieusement mijoté Le repas fut vraiment divin À nos estomacs affamés Profitant de nos vacances Loin de notre pauvre logis Nous profitions de la chance D’être bien loin de nos soucis Lorsqu’on est jeune et amoureux Visiter les nombreux châteaux Du Val de Loire est merveilleux En été sous un ciel tout bleu C’est un endroit privilégié Aux parcs et aux jardins fleuris Où il fait bon se promener En ses villages si jolis Je garderai souvenance Jalousement au fond du cœur De ces premières vacances Et de ses moments de bonheur 2 La lune moqueuse La lune est complice Des amants éplorés Elle joue de malice Avec leur cœur brisé Elle les a fait rêver De l’amour absolu Elle les fait pleurer Quand il a disparu Elle luit toute la nuit En lumignon moqueur Quand le sommeil s’enfuit Par perte du bonheur Dans la désolation De se sentir trahis Dans leur folle passion Ils hurlent leur dépit L’astre est indifférent Aux reproches vengeurs Loin dans le firmament Il rit de leur douleur Le poète le sait Et il se garde bien La nuit de l’implorer Cela ne sert à rien 3 Le retour du printemps Quand change la saison De l’hiver au printemps J’écoute la chanson Que m’apporte le vent C’est le chœur des oiseaux Qui appellent à l’amour Et leur chant est si beau Qu’il m’inspire à mon tour Je regarde ébloui Les bourgeons éclater Le bonheur m’envahit Le gel va nous quitter La chaleur du soleil Tiédit l’eau de l’étang La nature en éveil Éclate dans les champs Car les premières fleurs Leurs donnent maintenant De jolies couleurs Qui charment le passant Et j’ai le cœur battant Devant ce renouveau Brusquement j’ai vingt ans Et la joie en cadeau Moment béni des dieux Pour lequel je priais Miracle merveilleux De l’espoir qui renaît 4 Le muguet cruel Revoici le beau mois de mai Et laisse-moi prendre ta main Pour aller cueillir le muguet À l’orée du bois voisin Il fait si doux sous le bosquet Le soleil est tellement chaud Viens donc te reposer au frais Tu peux t’allonger sur le dos Si je te serre dans mes bras Et pose un baiser dans ton cou C’est l’amitié qui veut cela Tu sais que je t’aime beaucoup Je ne suis pas mauvais garçon Comme tu pourrais le penser Si je soulève ton jupon C’est pour ne pas le chiffonner Pourquoi te relever soudain Les joues rouges de colère Car ce n’était qu’un jeu taquin N’en fais pas toute une affaire Je voulais t’offrir le muguet Et tu me traites de vaurien Cela m’apprendra désormais À vouloir être trop câlin 5 Une perte obsédante Une petite fleur Avec tous mes regrets Le cœur encore en pleurs Sur un triste décès Sur la tombe où tu gis Je vois toujours ton nom Qui toujours me poursuit Au fond de ma prison Inscrit en lettres d’or Il fait mon désespoir La nuit quand je m’endors Il brille dans le noir Je t’ai tellement aimé Tu me rendais vivant Depuis tu m’as quitté En me laissant mourant Du fond de mon malheur Je répète ton nom Tu t’appelais bonheur Je suis dans l’abandon 6 Le bonheur de donner Il n’est rien de meilleur Que de pouvoir donner Simplement du bonheur Aux gens désespérés C’est d’un peu de chaleur Qu’ils ont besoin souvent Leur offrir du bonheur Vous en procure autant Si leurs soucis sont lourds Ils peuvent les oublier Dans un moment trop court Il serait inhumain De ne pas alléger Leur pénible destin 7 Le loup-garou Un loup sommeille en moi Et il va s’éveiller À mon grand désarroi Quand la nuit va tomber Je sens le cri primal Monter vers l’astre mort Et comme un animal Je hurle sur mon sort En ce monde cruel Où j’ai connu le jour J’entends monter l’appel De la haine à mon tour À ressentir la peur De devenir gibier J’éprouve de l’horreur Devant les meurtriers La nuit comme un linceul S’étend sur l’horizon C’est triste d’être seul Privé de compagnons Mais je veux rejoindre Une meute à aimer Voir l’aurore poindre En étant rassuré Redevenir l’humain À la lumière du jour Je le veux pour destin Consacré à l’amour 8 C’est la fatalité De l’ange et du démon Ensemble ils vont chanter La fin de la Raison 9 Le temps meurtrier Quand l’on se sent vieillir On devient impatient À voir le temps courir Aussi rapidement L’on voudrait ralentir La cadence des jours Freiner le devenir De la fin des amours Hélas le poids des ans Sans aucune pitié Accable les amants De regrets du passé Alors l’on se presse L’on cherche au fond de soi Un peu de jeunesse Qu’on avait autrefois Et l’on veut profiter De ces quelques instants Où un feu allumé Se meurt rapidement L’angoisse de vieillir Qui abrège le temps Par perte d’avenir Se transforme en tourment 10 Le baiser volé Ma mie c’était rappelez-vous À notre premier rendez-vous Émus nous avons échangé Le plus timide des baisers Votre bouche avait la saveur Du fruit cueilli dans sa fraîcheur Mon cœur battait la chamade Étonné par ma bravade Je sentis vos lèvres s’ouvrir Pour mieux répondre à mon désir Ce fut ma plus belle émotion La plus tendre des sensations Je rêve toujours aujourd’hui À ce doux larcin si joli Qu’un beau jour je vous ai volé Et que je ne puis oublier 11 Le cancre Il était beau à voir Et je l’ai poursuivi Oublieux du devoir Auquel j’étais soumis Conduit de fleur en fleur J’oubliais les leçons J’admirais leurs couleurs En parfait sauvageon Mon cœur était joyeux À me sentir vivant Loin du monde ennuyeux Qui cache le printemps Il est dur d’étudier La multiplication Lorsque tant de beauté Détourne l’attention Le cancre a eu zéro Et une punition Mais ce n’est pas idiot D’aimer les papillons 12 Yseult pleure Tristan Il est perdu le temps Lorsque les troubadours Magnifiaient les amants Et chantaient leur amour Allant de villages en bourgs De châteaux en manoirs Ils fréquentaient les cours Le cœur empli d’espoir D’une demoiselle Honorer la beauté Lui être fidèle Jusqu’à l’éternité Tout comme un chevalier Porter haut ses couleurs Être son bouclier Contre le déshonneur Telle était le désir Des poètes d’alors D’arriver à ravir Ce merveilleux trésor Le délicieux émoi Empli d’adoration C’était l’amour courtois Loin des basses passions Aujourd’hui rimailleurs Leurs pauvres héritiers Écrivent sans pudeur Leurs mots sont meurtriers 13 Leurs serments sont d’un jour Souvent vite oubliés Le temps est bien trop court Dans la modernité Oui le monde a changé Et les grands sentiments Appartiennent au passé Yseult pleure Tristan 14 Alzheimer maudit Mon amour tu ne m’aimes plus Pourtant moi je t’aime toujours Si tu ne me reconnais plus Je te donne encore mon amour Et tout ce bonheur partagé Que nous avons connu longtemps Dans ton esprit s’est effacé Petit à petit lentement Ton anniversaire aujourd’hui Ne t’apporte plus le bonheur Car son souvenir s’est enfui Dans ta conscience qui se meurt Pourtant je serai près de toi Comme chaque jour le cœur en pleurs Dissimulant mal mon émoi Devant cette fin de malheur Comment accepter cet oubli De tout ce que tu as été T’enfonçant dans ce monde gris Ou tu as cessé d’exister Depuis je vis dans le malheur Je ne peux pas t’abandonner Et c’est ma vie qui se meurt À te regarder décliner Mon amour tu ne m’aimes plus Pourtant moi je t’aime toujours Si tu ne me reconnais plus Je te donne encore mon amour 15 Le cadeau des Dieux Il n’est jamais trop tard Pour aimer uploads/Litterature/ quand-la-vie-s-x27-egrene-version-numerique.pdf

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