Page 1 sur 2 Pays : Togo Année : 2016 Session : Français Série : BAC, Séries A-
Page 1 sur 2 Pays : Togo Année : 2016 Session : Français Série : BAC, Séries A-CD Durée : 4 h Coefficient : 3-2 Les candidats traiteront, au choix, l’un des trois sujets proposés. SUJET I : CONTRACTION DE TEXTE TEXTE : LA LITTÉRATURE N’EST PAS UN OBJET DE SAVOIR On ne comprendrait pas que l'histoire de l'art dispensât de regarder les tableaux et les statues. Pour la littérature comme pour l'art, on ne peut éliminer l'œuvre, dépositaire et révélatrice de l'individualité. Si la lecture des textes originaux n'est pas l'illustration perpétuelle et le but dernier de l'histoire littéraire, celle-ci ne procure plus qu'une connaissance stérile et sans valeur. Sous prétexte de progrès, l'on nous ramène aux pires insuffisances de la science du Moyen Age, quand on ne connaissait plus que les sommes et les manuels. Aller au texte, rejeter la glose et le commentaire, voilà, ne l'oublions pas, par où la Renaissance fut excellente et efficace. L'étude de la littérature ne saurait se passer aujourd'hui d'érudition : un certain nombre de connaissances exactes, positives, sont nécessaires pour asseoir et guider nos jugements. D'autre part, rien n'est plus légitime que toutes les tentatives qui ont pour objet, par l'application des méthodes scientifiques, de lier nos idées, nos impressions particulières, et de représenter synthétiquement la marche, les accroissements, les transformations de la littérature. Mais il ne faut pas perdre de vue deux choses : l'histoire littéraire a pour objet la description des individualités ; elle a pour base des intuitions individuelles. Il s'agit d'atteindre non pas une espèce, mais Corneille, mais Hugo : et on les atteint, non pas par des expériences ou des procédés que chacun peut répéter et qui fournissent à tous des résultats invariables, mais par l'application de facultés qui, variables d'homme à homme, fournissent les résultats nécessairement relatifs et incertains. Ni l'objet, ni les moyens de la connaissance littéraire ne sont, dans la rigueur du mot, scientifiques. En littérature, comme en art, on ne peut perdre de vue les œuvres, infiniment et indéfiniment réceptives et dont jamais personne ne peut affirmer avoir épuisé le contenu et fixé la formule. C'est dire que la littérature n'est pas objet de savoir : elle est exercice, goût, plaisir. On ne la sait pas, on ne l'apprend pas : on la pratique, on la cultive, on l'aime. Le mot le plus vrai qu'on ait dit sur elle, est celui de Descartes : la lecture des bons livres est comme une conversation qu'on aurait avec les plus honnêtes gens des siècles passés, et une conversation où ils ne nous livreraient que le meilleur de leurs pensées. Les mathématiciens comme j'en connais, que les lettres amusent, et qui vont au théâtre ou prennent un livre pour se récréer, sont plus dans le vrai que ces littérateurs comme j'en connais aussi, qui ne lisent pas mais dépouillent, et croient faire assez de convertir en fiches tout l'imprimé dont ils s'emparent. La littérature est destinée à nous fournir un plaisir, mais un Page 2 sur 2 plaisir intellectuel attaché au jeu de nos facultés intellectuelles, et dont ces facultés sortent fortifiées, assouplies, enrichies. Et ainsi la littérature est un instrument de culture intérieure : voilà son véritable office. Gustave LANSON, Avant-propos de l’Histoire de la littérature Française (Hachette, Éditeur) Après avoir résumé ou analysé le texte ci-dessus, vous en dégagerez un problème important que vous discuterez. SUJET II : COMMENTAIRE COMPOSÉ DE TEXTE Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez étudier par exemple l’angoisse du passé et l’évocation de l’absence. TEXTE je ne sais en combien de chemins m’ont segmenté les pensées vagabondes qui voyagent en moi au rythme des rapides l’espoir à chaque coup d’horloge et à chaque battement de souvenir te sculpte dans mes rides de routine et je suis loin de tout y compris de moi-même sous la rancœur des palétuviers défeuillés que j’ai parcourus sans mon ombre qui me rappelle ce qui-je-suis chaque fois que la route me demande où me conduire dans le carrousel de ces soirs dont toi seule es sommaire Sélom Gbanou, Enfantissages, Lomé, Awoudy, 2014, p.39. SUJET III : DISSERTATION Simone de BEAUVOIR dans son œuvre, La force de l’âge affirme : « En toute société l’artiste, l’écrivain demeure un étranger ». Partagez-vous cette opinion ? uploads/Litterature/ preuve-de-francais-bac-series-a-c-d-annee-2016-togo.pdf
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- Publié le Jan 07, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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