a 3 f Dylan horna John Cage e e UlnZalne littéraire du 1er au 15 déc. 1970 SOMM
a 3 f Dylan horna John Cage e e UlnZalne littéraire du 1er au 15 déc. 1970 SOMMAIRE 3 LE LIVRE DE John Cage Silence par Marcelin Pleynet LA QUINZAINE 4 Gide au Collège de France 5 Jean Ristat Du coup d'Etat en littérature, suivi par Philippe Sollers d'exemples tirés de la Bible et des auteurs anciens 6 ROMANS FRANÇAIS Paul Werrie La souille par Paul Otchakowsky-Laurens Philippe Wolff La flippeuse par Anne-Marie de Vilaine Michel Huriet Une fille de Manchester par Cella Minart Anne Hébert Kamouraska par Anne Fabre-Luce Jean·Louis Arnaud Chacun sa bière par Claude Bonnefoy 9 Philippe Jaccottet Paysages avec figures absentes par Pierre Chappuis Leçons Rilke par lui-même 11 L1TIERATURE Dylan Thomas Œuvres par John Montague ETRANGERE 12 Entretien avec Iwaszkiewicz Propos recueillis par C. B. 13 Marc Saporta Histoire du roman américain par C. B. Heather Ross Miller A l'autre bout du monde par Jacques-Pierre Amette 14 TRIBUNE Contre les idéologies de la mauvaise par Dionys Mascolo conscience 16 SCIENCES Jacques Monod Le hasard et la nécessité par Jean Choay François Jacob La logique du vivant par Jean-Paul Aron 20 Hélène Michel-Wolfromm Cette chose-là par A.-M. de V. 21 HISTOIRE William L. Shirer La chute de la IIle République par Jean Duvignaud 22 THEATRE Théâtre du Soleil 1789, la Révolution doit s'arrêter par Lucien Attoun à la perfection du bonheur Whitkiewicz La Mère Edward Bond Demain la veille 24 MUSIQUE Boulez au T.N.P. par Anne Rey 25 CINEMA Marin Karmitz Camarades par Louis Seguin 26 EXPOSITIONS Formes et béton par Roger Dadoun Galeries par Jean-Jacques Lévêque La Quinzaine Ilth·r.url' 2 François Erval, Maurice Nadeau. Conseiller: Joseph B.-eitbach. Comité de rédaction : Georges Balandier, Bernard Cazes, François Châtelet, Françoise Choay, Dominique Femandez, Marc Ferro, Gilles Lapouge, Gilbert Walusinski. Secrétariat de la réclaction et documentation Anne Sarraute. Courrier littéraire : Adelaide B!asquez. Maquette de couverture: Jacques Daniel. Rédaction, administration : 43, rue du Temple, Paris (4e) Téléphone: 887-48·58. Publicité littéraire : 22, rue de Grenelle, Paris (7e). Téléphone: 222-94·03. Publicité générale : au journal. PIÛ du nO au Canada : 75 cents. Abonnements : Un an : 58 F, vingt-trois numéros. Six mois : 34 F, douze numéros. Etudiants: réduction de 20 %. Etranger: Un an : 70 F. Six mois: 40 F. Pour tout changement d'adresse envoyer 3 timbres à 0,40 F. Règlement par mandat, chèque bancaire, chèque postal : C.C.P. Paris 15 551-53. Directeur de la publication : François Emanuel. Impreuion S.I.s.s. Printed in France. Crédits photographiques p. 1 Le Seuil D.R. p. 3 Denoël Denoël p. 5 D. R. p. 7 Gallimard p. 8 D. R. p. 9 Gallimard Le Seuil p. 11 Le Seuil p. 12 Stock p. 13 Gallimard p. 17 Le Seuil p. 19 Gallimard p. 20 Gni"sset p. 23 Martine Franck p.24 Bemand p. 25 D. R. ·p.27 D. R. I.E I.IVRE DE Cage et la modernité 1. ... QUINZ ...INE La QuinzaIne Uttéralre, du 1er au 15 décembl'e 1970 d'une analyse, que ce n'est pas le lieu de développer ici. La forme poétique qu'empruntent les sûtra indiens se développe en ef- fet dans une culture dont l'organi- sation relève d'une tout autre « lo- gique» que la nôtre (1) - qu'on voit par exemple au niveau de la mise ~n place de la langue les sûtra initiaux de la grammaire de PânINI : « Les voyelles â, ai, au, portent le nom de accroissement. Les voyelles a, e, 0, portent le nom de qualification secondaire... » etc., et on se fera une idée de la complexité ainsi mise en jeu. Au demeurant, Cage n'est certainement pas parti sur cette piste, et pour entendre ce qu'il entend donner comme définition de la poésie en citant cet exemple indien, il suffit en somme de souligner le caractère irrationnel des éléments «musi· caux» que véhicule le signifiant poétique. Mallarmé avait déjà, et ~ 3 l'édition anglaise et française de Silence, John Cage apporte, d'au- tre part, une précision tout à fait éclairante quant aux déterminations de son travail de compositeur : « Si je regarde en arrière, je m'aperçois que le souci de poésie m'accompa- gne depuis longtemps Il. Et Cage ne veut pas seulement dire par là, qu'entre dix·huit et vingt et un ans il songea à une carrière littéraire, ou encore qu'il ne cessa en fait ja- mais d'écrire. Les deux tiers de l'Avant-propos du livre de ce musi- cien, sont délibérément condition- nés, surdéterminés, si je puis dire, par la poésie : « Quand M.C. Ri- chards m'a demandé pourquoi je ne faisais pas un jour une causerie instructive classique, ajoutant que je ne saurais rien faire qui choque davantage, j'ai dit : « le ne fais pas ces causeries pour surprendre les gens, mais par besoin de poé- sie. » Finalement, c'est à la poésie que John Cage fait essentiellement référence non seulement lorsqu'il entend justifier sa « méthode », mais encore lorsqu'il entend rendre compte des divers emprunts cultu- rels sur lesquels cette méthode s'ap- puie : « Selon moi, la poésie n'est pas la· prose purement et simpIe. ment parce que la poésie est d'une manière ou d'une autre formelle. Elle n'est pas poésie du fait de son contenu ou de son ambiguïté, mais du fait qu'elle permet à des élé- ments musicaux (temps, son) de s'introduire dans le monde des mots. Ainsi, par tradition, l'infor- mation si lourde soit-elle (les sûtra et shastra de l'Inde par exemple) se transmettait en poésie. Il était aisé de saisir cette méthode ». John Cage précise ainsi l'impor- tance qu'il attache et qu'il faut attacher à des textes comme « Dis- cours sur rien», « Discours sur quelque chose », et à l'aide de quel- le discipline il convient de les abor- der. Quoique insuffisamment déve- loppée, la définition que donne le compositeur de ce qu'il entend par poésie, n'en est pas moins suffisam- ment claire, pour qu'on puisse la suivre à l'œuvre dans les textes qui nous sont présentés aujourd'hui et dans toute la pratique de Cage. Pour lui la poésie n'est pas réducti- ble au signifié (son contenu), elle est poésie « du fait qu'elle permet à des éléments musicaux de s'intro- duire dans le monde des mots ». Ce caractère « musical» du signifiant (le mot pris comme suite de lettres) rattaché aux sûtra de l'Inde nous entraînerait dans la complexité discours et écrits par la version américaine, et de plus se distingue de celle-ci par l'addition de trois courtes déclarations sur Marcel Duchamp, Jasper Johns et Miro. Quoiqu'il faille regretter l'absence de textes importants comme par exemple « Composition as process» (dont ne figure dans l'édition française que la troisième partie), le livre publié aujourd'hui n'en reproduit pas moins un nom· bre suffisant des essais les plus si- gnificatifs de John Cage pour être considéré comme représentatif de la complexe démarche théorique du musicien. Aussi bien dans les manifesta· tions spectaculaires que dans les écrits de ce compositeur ce qui sur- prend le plus, et qui est le plus fait pour surprendre, c'est le caractère joué, enjoué et quasi enfantin des propositions qui les déterminent. Attitude puérilement avant-gardis. te, gestes provocateurs qui donnent aux fragments d'une démarche peu, mal, voire tout à fait, inconnue, un aspect superficiel et incohérent. Cage sera ainsi connu comme le créateur du piano préparé, mais combien sont ceux qui ont entendu A mores (créé à New York en 1953)? Cage sera l'inspirateur du happening, du pop.art, adepte du boudhisme zen, dadaïste, mycologue, tout et rien, n'importe quoi, mais encore? Silence, pour peu qu'on s'y arrête, permet de revenir sur les divers aspects de cette activité tapageuse, dont on doit retenir une déclaration d'intention avant-gar. diste. Déclaration en somme initiale désignant plus particulièrement le champ à l'intérieur duquel le compositeur entend inscrire la som- me des textes aujourd'hui réunis et leurs références culturelles. Dans l'Avant-propos de 1961, à Mais ces notions elles-mêmes conviennent mal pour définir la pratique de Cage dont l'activité consiste précisément à contester l'existence musicale d'un centre et d'une marge : « il s'agit évidem- ment de placer les choses qu'on s'était proposé de faire en rapport avec les choses alentour qu'on ne s'était pas proposées» - « J'en suis venu à penser qu'on pouvait apprendre beaucoup sur la musi- que en se consacrant aux champi- gnons ». (( La flore de l'amateur de musique»). On dira donc plus jus- tement que c'est parce qu'il se veut partout et nulle part que John Cage occupe dans l'histoire de la musique d'avant-garde une situa- tion marginale et de premier plan. De .cette attitude apparemment paradoxale, que tout au long de sa carrière John Cage n'a cessé de systématiser, le recueil de textes et essais Silence répond. C'est ce livre que nous devons interroger maintenant si nous voulons déter- miner dans quelle mesure, comme dit Proust : « Les paradoxes d'hier ne sont pas devenus les préjugés d'aujourd'hui»; dans quelle me- sure cette avant-garde brillante et bruyante répond de sa proposition d'hier : « Bien entendu c'est une autre école uploads/Litterature/ quinzaine-litteraire-107-decembre-1970.pdf
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- Publié le Oct 11, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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