Rachel’s Stories La Grande Aventure, ce petit carnet orange, qui ne l’a pas vu

Rachel’s Stories La Grande Aventure, ce petit carnet orange, qui ne l’a pas vu traîner sur les rebords si bien chargés du lit de Mémé Rachel ? À l’intérieur sont sa voix, son sourire, son amour, et des pages rapidement redevenues volantes, à reconstituer comme un puzzle : celui de l’histoire de notre famille, de ses racines du Maroc, préservés dans les souvenirs de Rachel et qui sont notre mémoire commune. Un carnet où les écritures et les couleurs se mélangent, la sienne et celle de ceux qui notaient sous sa dictée, quand il lui prenait l’envie de parler des années passées. « Quelle sacrée vie ! », disait-elle. Et la légende familiale s’étire ici en tant de points d’entrées : la rencontre avec Papa Jacques autour d’une partie de rami, l’évocation de Becka, sa nourrice, qui lui avait sauvé la vie, les aventures de son père adoré, en avance sur tout, les accidents et les joies de l’existence. Tout lui revenait avec cette verve incroyable, ses yeux bleus pétillant… et ce fameux sourire ! Car Mémé avait le secret de la mémoire : l’amour de la langue, la visite des poèmes d’antan, le soucis du mot juste, la ténacité d’aller jusqu’au bout d’une pensée ou d’une réminiscence. Elle disait « Ça va me revenir » et ça lui revenait toujours et nous partions en voyage, avec elle, grâce à elle. Entre les anecdotes, des listes de mots dont elle revisitait le sens ou la graphie : martingale de joueuse de Scrabble et gymnastique de l’esprit, certains de ces mots font aussi tressaillir. Cette petite fille de Mogador aux yeux bleus, comment donc était-elle arrivée à Château-Sec, nous ouvrant la lourde porte avec une joie toujours renouvelée ? Que d’aventures pour en arriver là. Dans ce carnet quelques fragments, quelques pistes, de quoi écarquiller les yeux, de quoi rire, et même de pleurer un peu, mais d’émotion , et par amour, car dans ces pages il n’y a que cette immense leçon de vie, de joie et de tendresse : « Salut » dit-elle, « j’ai cent ans ! Chaque année de plus, c’est bonus ! » et puis, un jour « Tu sais, l’essentiel a été fait ». Pour chaque souvenir heureux, il lui arrivait d’ajouter : « j’ai l’impression de boire du miel ». Elle est notre Rachel : celle des Rubans, celle de Lorsque l’Enfant Paraît, de Jeannot Lapin et de Raminagrobis, du Moïse d’Alfred de Vigny. Rappelons-nous toujours de sa Leçon de grammaire, de la Daphina sortant du four, de ses mains, de ses yeux, de sa voix. De son rire. Elle est toute entière dans notre mémoire : mère, grand-mère, arrière-grand-mère et merveille de l’univers. Rachel Abitbol Lugassy. Noam Assayag 9 avril 2016 uploads/Litterature/ rachel-abitbol-lugassy-ou-la-grande-aventure.pdf

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