80 La Lettre de l’Infectiologue - Tome XIX - n° 3 - mai-juin 2004 M I S E A U P

80 La Lettre de l’Infectiologue - Tome XIX - n° 3 - mai-juin 2004 M I S E A U P O I N T TYPE D’ÉPREUVE L’épreuve “résumé structuré d’un article” est une épreuve clas- sique des concours des écoles scientifiques, économiques et administratives, où elle s’intitule en général “contraction de texte”. Différente des autres épreuves de concours qui visent à déterminer des connaissances et l’esprit d’analyse des candi- dats, elle s’intéresse à leur “esprit de synthèse” face à un texte à propos duquel le candidat doit montrer, au-delà des connais- sances ponctuelles nécessaires à la compréhension de celui-ci, ses compétences globales. Il pourrait paraître, aux yeux des futurs candidats, que cette épreuve n’a aucun intérêt, point de vue d’ailleurs accrédité par sa non-existence jusqu’alors au sein des épreuves de l’internat de médecine. Cette vision est fausse, car il s’agit là d’une épreuve testant des capacités de synthèse et de raisonnement qui, dans les tâches quotidiennes de soins et de recherche, doi- vent être celles de tout candidat reçu. Que ce soit au cours des soins pour lesquels il aura fréquemment à effectuer une syn- thèse de dossier-patient, ou au cours de sa formation durant laquelle, parallèlement aux cours qui lui seront dispensés, il devra effectuer une autoformation continue à partir de la litté- rature de la discipline qu’il aura choisie, ou bien encore au cours des séances dites de “bibliographie”, nombreuses seront les situations correspondant aux qualités que cette épreuve a pour but de révéler. Cette épreuve est donc importante à un double titre, car elle permet : 1. la prise en compte de l’esprit de synthèse dans un concours à épreuves plutôt analytiques ; 2. de distinguer, dans l’ensemble des candidats, les têtes à la fois “bien pleines” et “bien faites”. Le but de l’épreuve est de vérifier l’aptitude du candidat à comprendre une publication médicale scientifique et à en rendre compte. Cette épreuve consiste en : 1. la contraction en un nombre de mots imposés (250) d’un texte scientifique structuré ; 2. en gardant comme principe premier la fidélité : – au sens ; – à la logique du raisonnement (progression et articulation de pensée des auteurs) ; – et, pour partie, à la structuration du texte. POINTS PRÉLIMINAIRES IMPORTANTS Même si la culture biomédicale solide d’un futur interne est obligatoire pour la compréhension du texte, de sa structure et de la continuité du raisonnement des auteurs, même si une cer- taine connaissance des méthodes employées en recherche cli- nique et épidémiologie est nécessaire, il ne s’agit pas, dans l’épreuve de synthèse, d’une analyse critique. Le candidat devra donc : 1. rester neutre vis-à-vis du texte et fidèle à celui-ci (aucune information non située dans le texte ne doit être rapportée dans le résumé) ; 2. restituer tout ce qui est essentiel : – dans l’ordre du texte ou dans une recomposition de cet ordre, si l’ordonnancement de celui-ci ne correspond pas au plan préconisé par le Centre national de correction de l’internat (CNCI) ; – et dans le respect des articulations ; 3. dans un français exact et correct. Résumé structuré d’un article médical scientifique How to design structured abstracts of medical scientific publications ●P . Dujols*, P . Godard** * Département de l’information médicale, CHU de Montpellier, université Montpellier-1. ** Service des maladies respiratoires, CHU de Montpellier, université Montpellier-1. © La Lettre du Pneumologue - volume VI - n° 2 - mars-avril 2003. RÉSUMÉ. Le résumé de publication est une épreuve classique de la plupart des concours, mais elle est nouvelle dans les concours médicaux. Elle dénote les capacités de synthèse des candidats, qualités indispensables dans leur futur exercice. Les auteurs décrivent une méthodologie de construction du résumé en deux phases, analytique et synthétique. La première repose sur une méthode d’analyse de l’article permettant de dénoter tous les points essentiels et la trame du raisonnement de son auteur. La seconde débouche sur l’écriture du résumé. Mots-clés : Résumé - Article médical - Méthodologie de lecture. ABSTRACT. Scientific articles abstract design is a classical test in most of engineer or administrative schools entrance examination but a new one in medical internship ones. Its main interest relies in its ability to elicitate student synthesis skills. The authors afford an abstract design methodology able to drive the global understanding of the article together with the analytic identification of target points, leading then to an adequate abstract writing capacity. Keywords: Medical publication - Abstract methodology making. La Lettre de l’Infectiologue - Tome XIX - n° 3 - mai-juin 2004 81 M I S E A U P O I N T La présentation Il s’agit d’une épreuve d’un examen classant. Et la présenta- tion et l’écriture ont une importance avérée. L’écriture doit : 1. être lisible aisément, de préférence à l’encre noire ; 2. utiliser des phrases simples et courtes (sujet + verbe + complément). La présentation doit : 1. être aérée (c’est le nombre de mots qui importe et non la place prise) ; 2. comporter un espace en tête du résumé ; 3. respecter une marge suffisante ; 4. comprendre une séparation nette des paragraphes et des dif- férentes parties correspondant au plan du CNCI. La forme Il s’agit d’un résumé en français. La forme doit être parfaite. Toute faute d’orthographe ou incorrection, a fortiori dans les mots et expressions médicales, est une perte de chances, voire même révèle rapidement le candidat peu cultivé et ne dominant pas le sujet. Le vocabulaire employé doit donc être précis, la ponctuation exacte et l’orthographe irréprochable. Par ailleurs, l’écriture doit être très lisible : il s’agit d’un concours et, au-delà d’une certaine illisibilité, le correcteur n’est nullement obligé de “traduire des hiéroglyphes” ; la note d’une copie de lecture ardue risque d’être minorée, certains points fondamentaux n’ayant pas été lus. La structuration Le résumé doit être structuré (1, 2). Différents modèles exis- tent selon les revues et selon le type d’article (épidémiologie, étude randomisée, etc.) : – objectif, matériel et méthodes, résultats, conclusion ; – contexte, méthodes, résultats, conclusions ; – objectif, schéma expérimental, lieu, population, intervention, critère(s) d’évaluation, résultats, conclusion ; – contexte, objectif, schéma expérimental, lieu, population, intervention, critère(s) d’évaluation, résultats, conclusion. Le modèle préconisé par le CNCI est le modèle standard : “Objectifs, matériel et méthodes, résultats, conclusion”, dont la structure plus détaillée est : • objectifs de l’étude : contexte, objectifs ; • matériel et méthodes : schéma expérimental, lieux de l’étude (hôpitaux, services, etc.), population étudiée, intervention, cri- tères d’évaluation ; • résultats ; • conclusion. MÉTHODE DE CONTRACTION D’UN ARTICLE Les règles Le décompte des mots Le résumé doit comprendre 250 mots (± 10 %, soit 25 mots). Le terme de “mot” doit s’entendre par sa définition typogra- phique : “ensemble de caractères séparés par deux ‘blancs’, deux signes de ponctuation…”. “L’” compte pour un mot, “il s’agit” pour trois mots, etc. Il faut donc éviter les phrases trop lourdes, utiliser quand on le peut l’apposition mais en n’oubliant pas qu’une phrase trop longue est souvent peu claire et donc difficile à lire. D’où l’intérêt des phrases simples : sujet + verbe + com- plément. Il existe toujours une tolérance quant au nombre de mots, en général de 10 % du nombre total désiré. Celle-ci est cependant absolue, tout dépassement au-delà ou en deçà de la tolérance étant sanctionné. Par exemple : 1. Entre – 10 % et + 10 % : texte de longueur correcte. 2. Entre – 20 % et + 20 % : longueur incorrecte et note divisée par deux. 3. En deçà de – 20 % ou au-delà de + 20 % : note égale à zéro. Les mots du résumé Le résumé n’est pas une simple paraphrase du texte, un “mon- tage copier-coller” de certaines phrases, jugées importantes ou un simple recensement des idées jugées fondamentales. Il faut donc éviter la répétition pure et simple des mots du texte. Cependant, certains mots-clés du texte (ceux qui en font le sujet de l’exposé technique) peuvent et doivent être repris légitimement. UNE MÉTHODE DE LECTURE-DÉCHIFFREMENT Le candidat doit posséder une méthode adaptée à la lecture et au déchiffrement du texte. De nombreuses méthodes existent. L’une d’entre elles (3), testée dans le cas de l’épreuve de résumé structuré d’un article, est présentée ici. La lecture du texte doit : 1. être précise et efficace ; 2. se faire en deux temps : lecture globale et lecture analytique. ●La lecture globale vise à se faire une idée globale et synthé- tique du texte. Tout doit être lu, en dehors de la bibliographie, même si cette lecture peut être rapide (l’épreuve ne dure que 3 heures 30). À la fin de la lecture, doivent être relus le premier paragraphe de l’introduction et le dernier de la conclusion. De l’ensemble de cette lecture globale, aidée par la culture médi- cale du candidat, doivent émerger : 1. la problématique, objet de la publication : pourquoi les auteurs ont-ils réalisé ce travail ? + 20 % – 20 % + 10 % – 10 % Note uploads/Litterature/ resume-structure-d-x27-un-article-medical-scientifique-how-to-design-structured-abstracts-of-medical-scientific-publications 1 .pdf

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