Le point sur…  Les points de vue narratifs appelés aussi focalisation Le point

Le point sur…  Les points de vue narratifs appelés aussi focalisation Le point de vue ou focalisation est un procédé de narration. Il défini et délimite la personne qui perçoit les événements, la situation et les circonstances de l’histoire. La question à se poser est donc : « qui perçoit ? ». Donc pour raconter une histoire, le narrateur choisit un point de vue, il détermine ainsi qui perçoit ce qui va être rapporté. Il y a 3 sortes de point de vue : 1) Point de vue omniscient Le narrateur connaît tout des personnages : le passé, le présent, les pensées et les sentiments. Ce point de vue est très utilisé dans les romans traditionnels (ex : Balzac, Hugo). C’est simple, le narrateur en sait plus que le personnage lui-même. Ex : « A cette minute même où Pierrot ne doutait plus que tout fut fini entre eux, Denis pensa l’interroger sur le ton de leur propos habituels ». 2) Point de vue interne Le narrateur présente l’action à travers le regard d’un personnage. Ce point de vue est souvent signalé par un verbe de perception ou une expression permettant au lecteur d’identifier le personnage qui perçoit la scène. Le narrateur en sait donc autant que le personnage. Ex : « Alors, craignant de la déranger pendant son repas, j’attendis, en nage, dix minutes, devant la grille ». 3) Point de vue externe (aussi appelé « vision de dehors ») Le narrateur s’efface derrière les personnages et les décors pour faire un compte- rendu impartial de l’action. L’histoire semble alors se dérouler toute seule. Le narrateur ne raconte, en quelque sorte, que ce qu’il voit. Ce point de vue est surtout revendiqué par les romanciers naturalistes comme Maupassant et les auteurs du nouveau roman comme Natalie Sarraute. Le narrateur en sait donc moins que le personnage. Ex : « A dix heures du matin un voyageur débarqua de l’autocar donnant la correspondance aux trains de Gérardmer. Il tira un dossier de son sac et se mit à lire des feuillets dactylographiés. ». Dans un récit, les points de vue varient couramment pour soutenir un effet de surprise, conforter le suspense, exprimer une émotion ou une opinion ou encore renforcer la complexité d’un caractère ou d’une situation. Ex : « Gervaise, énorme, tassée sur les coudes, mangeait de gros morceaux de blanc, ne parlant pas (point de vue externe), de peur de perdre une bouchée (point de vue omniscient). Astuce de Marina : Pour savoir de quel point de vue il s’agit dans un récit, essaye de te focaliser comme tel : - Pour un point de vue omniscient, pose- toi la question : Est-ce que je sais des choses que le personnage ne sait pas ? - Pour un point de vue interne, il suffit de s’imaginer à la place du personnage : on sait ce qu’il pense. - Pour un point de vue externe, il suffit de s’imaginer comme si on était à l’extérieur d’une maison et que le personnage était dedans : on ne voit que ce que fait le personnage en apparence, on ne connaît ni ses pensées, ni son passé.  Les différents discours Il existe deux grands types de discours : les discours narratifs et les discours rapportés. 1) Les différents discours narratifs Les textes sont composés de différents types (ou formes) de discours. Le type dépend de l’intention de celui qui produit l’énoncé, du but qu’il se fixe. Il y a cinq types de discours: narratif, descriptif, argumentatif, explicatif, injonctif. Intention de l’énonciateur Type de discours Caractéristiques Raconter une histoire Narratif - Présence de personnages - succession d’actions dans le temps - choix d’un point de vue narratif Indices: - présence de repères temporels (indicateurs temporels et connecteurs temporels) - verbes d’action- passé simple ou présent. - Montrer un lieu, un personnage, un objet. - Permettre au récepteur de l’imaginer. Descriptif - Organisation dans l’espace - choix d’un point de vue descriptif Indices: - présence de repères spatiaux - verbes d’état ou de perception - expansions du GN - emploi de l’imparfait descriptif pour le passé et du présent descriptif pour le présent. - Donner des explications - Répondre à une question - Permettre au récepteur de comprendre. Explicatif - Vocabulaire précis et technique - énonciateur neutre Indices: - connecteurs logiques et chronologiques - présent de vérité générale. Convaincre, persuader Argumentatif - Présence d’une thèse (ce que pense le locuteur sur un sujet) soutenue par des arguments (idées avancées pour démontrer que la thèse est juste) eux-mêmes soutenus par des exemples (faits concrets pour illustrer les arguments) - Présence du locuteur dans son énoncé: jugement, opinion. Indices: - connecteurs logiques - mots exprimant l’opinion et le jugement Ordonner, conseiller Injonctif Conseils, ordres Indices: - modes employés: impératif et subjonctif 2) Les discours rapportés Qu’est-ce qu’un discours rapporté ? Dans un texte narratif, descriptif ou argumentatif, le locuteur peut être amené à rapporter les paroles d’autrui. A) Le discours direct Les paroles des personnages sont reproduites telles qu’elles ont été prononcées. Le discours direct est identifiable par : - des marques typographiques spécifiques : les paroles rapportées sont parfois encadrées par des guillemets ou signalées par un tiret, surtout dans le dialogue pour indiquer le changement de réplique. - des verbes introducteurs : ce sont le plus souvent des verbes déclaratifs, dire, penser, murmurer,… Le discours direct permet de créer divers effets dans un texte : - il conserve le caractère spontané du discours oral. - il dynamise la narration en rendant le texte plus vivant. - il implique davantage le personnage en révélant son caractère, ses sentiments, la situation dans laquelle il se trouve. Ex: “- Hou hou, cria-t-on. Cidrolin ne bouge pas ; sa respiration fait se soulever à petits intervalles réguliers le mouchoir dont il s’est couvert le visage. - Hou hou, cria-t-on plus fort. - Encore une Canadienne et son joueur de banjo, murmura Cidrolin sous son mouchoir. » B) Le discours indirect La fonction du discours indirect est d’insérer les paroles rapportées par autrui dans un texte. Ces paroles sont alors subordonnées à un verbe introducteur déclaratif suivi d’une ou de plusieurs propositions subordonnées. Elles subissent des modifications afin que les propos rapportés, s’insèrent sans rupture dans le discours. Pour cela, on supprime tout signe typographique et on obéit à la règle générale de la concordance des temps dans une phrase complexe. Ex : Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour y être religieuse. [En discours direct cela donnerait : « - Qu’est-ce qui t’amène à Amiens ? Y a-t-il des personnes que tu connais ? demandais-je. - J’y suis envoyée par mes parents pour y être religieuse, me répondit-elle ingénument. »] Le discours indirect est identifiable par : - la conjonction de subordination introductive ("si", "ce", "que"...). - les changements de temps, de pronoms et d’indices spatio-temporels ("là" pour "ici", "le surlendemain" pour "demain"). Le discours indirect permet de prendre des distances par rapport au locuteur dont on rapporte les paroles. C) Le discours indirect libre Le discours indirect libre est une sorte de combinaison entre le discours direct et le discours indirect. Il ne retient pas les marques typographiques spécifiques au discours direct, mais essaie de préserver l’intégralité des paroles telles qu’elles ont été prononcées, y compris les marques caractéristiques de l’oral comme l’interrogation, l’exclamation. Il ne retient pas les marques de subordination du discours indirect, mais respecte la concordance des temps. Il est identifiable par: - le ton et le rythme différents introduits dans la narration. - un niveau de langage parfois différent de celui de la narration. - une ponctuation expressive. - un changement de point de vue. Ex : Pierre s’était mis à marcher de long en large, de son lit à sa fenêtre. Qu’allait-il faire ? Il se sentait trop bouleversé pour passer ce jour-là dans sa famille. Il voulait encore rester seul, au moins jusqu’au lendemain, pour réfléchir, se calmer, se fortifier pour la vie de chaque jour qu’il lui faudrait reprendre. Eh bien, il irait à Trouville, voir grouiller la foule sur la plage. Cela le distrairait, changerait l’air de sa pensée [...]. Le discours indirect libre permet de créer différents effets : - la focalisation : le lecteur pénètre plus facilement dans la conscience du personnage qui parle, ce qui permet au narrateur de s’effacer. Les naturalistes, au nom de l’objectivité de leur narration, affectionnent particulièrement ce style. - une fluidité dans la narration : les paroles rapportées le sont sans rupture apparente. Ces trois types de discours peuvent être mêlés. Dans une narration, ils permettent de renforcer la présence des personnages ; dans l’argumentation, ils permettent de confronter plusieurs points de vue uploads/Litterature/ revision-francais.pdf

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