LE ROMANTISME Le contexte Le romantisme est un courant artistique apparu en Eur
LE ROMANTISME Le contexte Le romantisme est un courant artistique apparu en Europe occidentale dans le courant du 18ème siècle dans les lettres en Grande Bretagne et en Allemagne, puis au 19ème en France, en Italie et en Espagne. En France, il se développe sous la Restauration (la restauration des Bourbons avec Louis XVIII, frère de guillotiné Louis XVII (après la chute de Napoléon en 1815), et après lui, Charles X) et la Monarchie du Juillet (La Révolution de Juillet installe Louis Philippe (le « roi- bourgeois »), issu d’une branche fraternelle des Bourbons, et sa Monarchie du Juillet qui durera jusqu’à la révolution de 1848). Ce mouvement se développe dans le sillage de la Révolution de 1789 dont l'un des acquis a été la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. I - Le poids de la Révolution - La Révolution de 1789 est un mythe pour les écrivains romantiques. Le mythe a apporté le nécessaire idéologique à leur mouvement, c'est à dire la notion d'individu essentiel. Le Romantisme revendique (zahtevati, preuzeti) la singularité et l'originalité de chaque personne. Par ailleurs, la destinée de Napoléon Ier nourrit une mythologie de réussite et de destin exceptionnel. II - Une ère bourgeoise - Charles X, qui règne de 1824 à 1830, est un roi intransigeant (nepomirljiv, nepopustljiv) et conservateur aux mesures trop sévères, ce qui aboutit à la Révolution de Juillet suivie notamment par Alexandre Dumas et Stendhal. Les intellectuels voient dans cette Révolution l'espoir d'une réforme libérale du régime, voire une évolution vers la République. Mais la Révolution avorte (ne uspeti, subit un echec). C'est l'avènement (stupanje na prsto) de la Monarchie de juillet avec le roi Louis-Philippe. C'est une grande déception pour la classe intellectuelle. Sous ce régime règnent l'immobilisme social, le conservatisme politique, et un dynamisme économique favorisant la bourgeoisie. La mutation qui s’opère en France par la Révolution et la succession de régimes divers (République, Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Seconde République, Second Empire, Troisième République) n’est pas seulement politique, c’est tout un monde qui change pour donner naissance à la société moderne. De la société agraire, rurale et aristocratique de l’Ancien régime, la France et l’Europe évoluent à la société industrielle, urbaine et « bourgeoise » du XIXe siècle. La mutation économique modifie radicalement le statut social de l’écrivain, comme les condition de diffusion de son œuvre. L’écrivain, privé des protecteurs et des mécènes que pouvait lui offrir l’Ancien régime, se trouve plongé dans un univers soumis à l’impitoyable loi du marché. Ajoutons à cela la montée en puissance de la Presse, l’épanchement de la littérature, poésie comprise, dans les revues, le découpage de la fiction en tranches périodique (apparition du « feuilleton-roman »). Entre Voltaire et Hugo, un abîme, creusé par l’argent. Le livre est devenu une marchandise. Face à ce nouveau statut de l’écrivain, un nouveau public (les ouvriers, le prolétariat), issu des transformations démographiques et sociales qui ont fait déferler sur Paris des vagues de travailleurs. L’artiste romantique est contraint d’observer ce lieu inhumain qu’est devenu Paris. Ce nouveau lieu de vie, bien éloigné des salons de « bonne compagnie » ou des campagnes des siècles précédents, ne manque cependant pas de séduction aux yeux des écrivains. 1 Quelle que soit leur attitude, « engagement » ou refuge dans le culte de l’Art, écrivains et artistes romantiques se rejoignent sur un point : la conscience d’appartenir à une époque nouvelle, de pratiquer un art nécessairement adapté au temps qu’ils vivent, un art d’ici-maintenant. Ils s’accordent à définir le romantisme comme un art moderne – « le romantisme est l’expression la plus récente, la plus actuelle du beau […] Qui dit romantisme dit art moderne – c’est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l’infini », (Baudelaire, Salon de 1846). Caractéristiques Il est vrai que tous ces romantismes nationaux ont en commun d’être des mouvements destructeurs, rejetant les préceptes rationalistes du siècle des Lumières et les canons esthétiques du classicisme. En outre, à travers tout le courant européen du romantisme, des traits généraux s’affirment nettement : la critique du rationalisme, la renaissance de l’intérêt pour la période médiévale gothique, le goût pour les paysages d’un Orient poétisé et pour l’évocation de la vie intérieure, la prééminence accordée au rêve et à l’imagination créatrice, et surtout un intérêt accru pour l’individu, perçu comme origine de la représentation. Le romantisme se caractérise par une volonté d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer les extases et les tourments du cœur et de l'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique, ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d'autres domaines, en particulier la peinture et la musique. Beaucoup d’écrivains romantiques témoignent, dans leurs œuvres, d’une humeur sombre, d’une mélancolie qu’ils justifient par l’analyse de leur condition. Chez Lamartine, vers 1820, cette mélancolie n’est encore que vague à l’âme, aspiration incertaine au bonheur. Chez Musset ou Vigny, au lendemain de 1830, elle est associée à la désillusion qu’entraîne la faillite des idéaux politiques, au désarroi que provoque la crise des croyances religieuses, au dégout qu’inspire la tyrannie de l’argent. La mélancolie romantique exprime le malaise d’un monde bouleversé par les révolutions, les guerres, les troubles économiques ou sociaux, et qui cherche péniblement un nouvel équilibre. Il exprime aussi une aspiration à la Liberté politique, que manifestent alors la plupart des peuples européens. La célèbre allégorie de Delacroix La Liberté guidant le peuple reste la meilleure illustration de l'insurrection générale du Romantisme contre toutes les barrières. Préférant l’imagination et la sensibilité à la raison classique, il se manifeste par le lyrisme personnel (préparé par Chateaubriand et le préromantisme du 18ème siècle) ; inspiré par l’exaltation de moi dans le vague des passions et le mal du siècle. Ce lyrisme introduit aussi la communion avec la nature et avec l’humanité entière. Le vague des passions est selon Chateaubriand un état d'âme, qui précède le développement des passions. Plus les peuples avancent en civilisation plus cet état d'âme augmente. Il reste des désirs en soi mais l'on n'a plus d'illusions. On habite un monde vide avec un cœur plein. 2 « Il reste à parler d'un état de l'âme qui, ce nous semble, n'a pas encore été bien observé ; c'est celui qui précède le développement des passions, lorsque nos facultés, jeunes, actives, entières, mais renfermées, ne se sont exercées que sur elles-mêmes, sans but et sans objet. Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente [...] On est détrompé sans avoir joui ; il reste encore des désirs, et l'on n'a plus d'illusions [...] On habite, avec un coeur plein, un monde vide ; et, sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout. » (Chateaubriand, Génie du Christianisme) Mal du siècle et mélancolie Le romantisme exprime un profond malaise des hommes victimes d'un monde économique où il devient impossible de vivre dignement. Musset dénonce ainsi le matérialisme bourgeois. Les progrès intellectuels apportés par les Lumières s'accompagnent en effet d'un vide spirituel, d'un ennui profond qui pousse au suicide ou à la démence. Mais par dessus tout, la mélancolie est le signe distinctif de l'artiste : c'est déjà le spleen (cf. plus tard Baudelaire) sans cause précise, état morbide où l'on ne se supporte plus, où la solitude est un enfer, où la conscience du temps qui passe et le malheur de l'homme, la cruauté de la nature accablent l'esprit, et lui inspirent des tentations de révoltes politiques ou de suicide, à moins qu'il ne sombre dans la folie. Ce mal est le mal de l'homme, sa condition, et cette expérience de la douleur est inséparable de la vie et de son apprentissage ; c'est une fatalité qu'il faut expier, un châtiment dont le monde est la réalisation. Révolte et société La mélancolie romantique traduit un malaise de l'individu qui ne parvient pas à vivre dans la société et simplement, à vivre. La sensibilité romantique se révolte contre un système politique qui anéantit l'artiste en se consacrant à la gloire de la nation. C'est la révolte par dégoût, dégoût de l'avidité bourgeoise, de la société moderne, dégoût pour un présent qui n'a plus de passé ni encore d'avenir. Cette révolte conduit à une morale hédoniste, sentimentale, par laquelle l'individu se remplit sur les plaisirs du cœur. Elle devient la substance même de la vie, au point de ne pas laisser d'autre alternative que la révolte ou la mort. L'infini et le néant La contemplation de la nature prend dans l'âme romantique une dimension métaphysique qui la confronte à l'infini. Mais c'est aussi une vision intérieure, un résultat de la sensibilité qui est senti plutôt qu'il n'est vu, car l'infini touche d'abord l'âme plutôt que les sens et s'apparente à une conviction intime qui se tourne vers Dieu. Ce toucher de uploads/Litterature/ romantizam.pdf
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- Publié le Fev 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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