1 L’utopie comme instrument de critique de la société dans les Gulliver’s Trave

1 L’utopie comme instrument de critique de la société dans les Gulliver’s Travels (1726-27) de Jonathan Swift, le Candide (1759) de Voltaire et Un viaggio al centro della terra (1799) de Lorenzo Ignazio Thjulen. Séminaire d’Histoire de la littérature Stefania Santalucia Università degli Studi di Bologna 2 Analyse des concepts d’ « Utopie » et « Dystopie ». Avant d’analyser le rapport dialectique entre l’Utopie et la Dystopie dans les trois œuvres indiquées, il faut d’abord expliquer, prémisse nécessaire, la signification des deux concepts, tels qu’ils se sont délinéés dans l’histoire critique. C’est pacifique que le terme « Utopie » soit naît à Leuven dans le 1516 avec la publication du livre homonyme du chancelier anglais Thomas More. Il s’agit d’un néologisme composé par les mots grecques ou (non) et topos (lieu), acte à indiquer un lieu qu’il n’existe pas. En réalité, comme Trousson1 l’a remarqué, More aurait du appeler plus correctement son livre-île « Atopia », mais il a préféré jouer sur l’homophonie, créé par la prononciation anglaise, d’ou-topos et d’eu-topos (lieu heureux), pour suggérer en même temps, à travers cette double racine, l’idée d’irréalité et de bonheur. On peut à cet égard constater que à l’intérieur de la littérature Utopique il est possible de trouver une véritable coïncidence entre les deux origines du terme, puisque un lieu qui soit en absolue heureux peut être en effet considéré inexistant. Cependant l’idéation utopique naît précisément de l’exigence de proposer un modèle di vie alternative, auquel l’homme doit viser. La métamorphose de l’Utopie en celle qu’on appelle indifféremment Utopie négative, Anti-Utopie ou Dystopie s’est vérifié par contre à travers une dissociation entre la forme utopique et le contenu utopique, tant qu’il est possible d’affirmer que la structure littéraire est la même, tandis que le jugement de valeur change, pour se traduire cette fois en un modèle non à suivre mais à fuir. 1 R. Trousson, Voyages aux pays de nulle par, Histoire littéraire de la pensée utopique, Bruxelles, Edition de l’Université de Bruxelles, 1999, p.9. 3 Pour Baczko la Dystopie offre la description de « uno spazio utopista in cui le nefaste conseguenze della realizzazione degli ideali utopisti compromettono l’Utopia stessa»2. Mais pourquoi et quand l’Utopie se transforme dans son contraire ? Trousson détermine l’origine primaire de l’Anti-Utopie dans le fait que quand l’Utopie avec toutes ses rigides caractéristiques deviennent réalisables et les projets utopiques se multiplient, on se pose la question de la vrai validité de ces univers parfaits3. Peut-être on réfléchit sur le fait que le paradis tant convoité peut cacher un enfer, le rêve un cauchemar. Cette transformation se passe juste au XVIII siècle, pendant l’époque des lumières. Peut-être parce que les mondes futuristes proposés d’un côté perdent leur pouvoir persuasif et d’un autre visuel ne manquent pas de révéler les dangers inhérentes aux rêves totalitaires. La critique commune fondamentale, poussée par les différentes Dystopies à un système, soit elle un projet utopique ou une construction réel, est l’exagération, l’excès, le dépassement du limite. On peut à cet égard retourner sur le passage d’Utopie donnée par Dieu à Utopie crée par l’homme, qui a bien pensé de remplir la passivité de l’attente d’un nouveau age de l’or avec son action. On pourrait presque dire qu’il a décidé entre-temps de se substituer à Dieu. Mais on peut à ce point même revenir à une autre définition d’Utopie, fondée sur son caractère ambivalent, puisqu’elle, en opposant la société idéale à celle réelle, est négative et positive ensemble. La definition remarquée recite que l’Utopie est “ a hybrid plant, born of the crossing of the paradisiacal belief of Judeon-Christian religion with the Hellenic myth of an ideal city on earth”4. 2 B. Baczko, L’Utopia, Torino, Einaudi Paperbaccks, 1979, p.43. 3 R. Trousson, La Distopia e la sua storia, in Dall’Utopismo. Percorsi tematici, a cura di V. Fortunati, R. Trousson, A. Corrado, Napoli, Istituto Suor Orsola Benincasa, CUEN, 2003, p.63. 4 Voir l’article de V. Fortunati, L’Utopia come genere letterario, in Dall’Utopia all’Utopismo Percorsi tematici, op. cit., p. 52. 4 On voit que l’adjectif hybrid est tire du latin hybrida, qui dérive à son tour du terme grec hybris, dont est considéré comme une manifestation. L’Hybris, selon la conception grecque, est toute violation d’un nomos qui établi la limite de la mesure à laquelle l’ homme doit se conformer dans ses rapports avec les autres hommes, la divinité et l’ordre des choses5. La vision de la vie humaine proposée par cette définition repose sur la fixité d’un ordre conservateur, que l’homme ne doit pas se permettre de rompre ou, pire encore, subvertir, bouleverser, en se substituant à Dieu à travers un acte qui, en dépassant la limite, dans les faits le déplace. Tous le mythes grecs basés sur la violation connaissent les trois phases de l’ate- hybris-nemesis ainsi que l’expulsion du paradis terrestre et la chute sur la terre de l’homme, qui a perdu le bonheur divin à cause d’une transgression et tente de en y rentrer grâce à une autre transgression : le surpassement d’un nouveau ordre naturel dégradé auquel il est condamné. Le mot Hybris est devenu hybrida, c’est-à-dire ibrido, pour indiquer soit ce « che deriva dall’incrocio di individui vegetali o animali di razze o specie o varietà diverse», soit une personne «ambigua, piene di contraddizioni interiori»6 : il y a donc une référence à une contamination-mixité qui, dans le premier cas, a ignoré les règles de la nature - et on ne doit pas oublier que le métissage contre nature peut provoquer même une déformation - et dans le deuxième a préféré à la pureté de l’ordre l’offuscation du chaos et du turbide, qui peut à la fin se résoudre en un ordre encore plus lumineuse de celui d’origine, mais qui, au début, ne peut pas faire que peur. Il ne faut pas oublier à ce propos la procédure de l’ ibridazione, « Pratica dell’incrocio fra individui vegetali o animali di razze o specie diverse atta a produrre variazioni o combinazioni »7; il s’agit d’une pratique ancienne, qui a permit la création aussi que l’utilisation de produits utiles à l’hommes. 5 N. Abbagnano, Dizionario di filosofia, III Edizione, Torino, UTET, 1998, p.547; voir même l’article sur le concept de “Hybris”: Marchesini R., Guardare in modo positivo al concetto di hybris, www.estropico.com. 6 Grande dizionario della lingua italiana, Torino, UTET, vol. VIII, p. 197. 7 Ibid., p.196. 5 Mais l’Utopie est déjà une Chimera, dont la signification principale est celle d’un monstre mythologique à la tête de lion, le corps de chèvre et la cou de drague, qui crache son feu. Dans le sens figuratif cela signifie « sogno irrealizzabile, idea priva di fondamento, immaginazione strana e impossibile »8. Et dans le sens figuré dans le milieu biologique cela est le terme utilisé pour indiquer l’allocution ibrido d’innesto, c’est-à-dire « individuo risultante dall’innesto di parti di due individui di specie o razza diversa (per lo più si ottengono nelle piante, ma sono anche ottenibili sperimentalmente sugli animali, specialmente negli Anfibi)»9, tant que en ichtyologie il est même le nom d’un poisson. On peut à ce point faire une dernière réflexion sur le caractère déjà double de l’espèce des anfibi, animaux capables de vivre en deux conditions ambiants différentes, sur la terre et dans l’eau, dont le terme peut être employé pour indiquer dans le sens figuratif quelque chose ou une personne «che presenta aspetti contrastanti, doppia, ambigua, indecifrabile»10. On ne peut pas manquer de considérer que le mot même d’Utopie est, au niveau linguistique, déjà le résultat d’une procédure d’hybridation entre l’écriture d’un terme grec et la prononciation anglaise d’un préfixe ambiguë, c’est-à-dire la figure fuyante née de l’union d’une composition avec un son, qui ne le lui appartient pas. L’Utopie est alors susceptible d’être considéré une transgression, parce qu’elle ose aller au de là de l’ordre constitué, pour créer à son tour un nouveau ordre. Comme on a été remarqué,11 elle constitue une façon pour s’éloigner du respect d’un vieux nomos et s’ouvrir, même à travers un parcours d’obstacles et de risques, à une nouvelle harmonie. Cette possibilité d’altérité peut épouvanter à cause de son incroyable pouvoir subversive, de toute façon, si la transgression prospectée n’est pas le délire absolutiste d’un homme qui se crois Dieu, mais se révèle l’expression humaine d’une légitime aspiration à un amélioration des conditions de vie, comme on trouve dans l’oeuvre aussi rationnelle que sage du fondateur du genre, T. More, alors on doit accepter la chance et la défi lancé par l’Utopie. Il est à cet égard souhaitable 8 Ibid., p.76. 9 Ibid, p.77. 10 Ibid, vol. I, p.466. 11 F.M. De Sanctis, Prefazione, Dall’Utopia all’Utopismo Percorsi tematici, op. cit., 52. 6 recouvrer l’acception d’Utopie, comme eu-topie, bien vivre, qui ne se pose pas nécessairement comme une « soluzione totalmente altra rispetto all’esperienza conosciuta »12, mais plutôt comme un projet riche de potentialités. Critique de la société dans les Gulliver’s Travels, le Candide et Un Viaggio al centro della terra. Swift, Voltaire et Thjulen ont dans les oeuvres non seulement pris en uploads/Litterature/ santalucia-histoire-de-la-litterature-utopie-dystopie.pdf

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