Séquence 1 - Texte 1 - Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L’Ennemi », 1857. L’Enn

Séquence 1 - Texte 1 - Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L’Ennemi », 1857. L’Ennemi Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? - Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! Passé / jeunesse = hiver Présent, âge mur = automne Futur, renouveau , Espoir = printemps Atemporalité , vérité générale Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Procédé Analyse et interprétation Le titre « L’Ennemi » (v.1) Allégorie du temps qui d'emblée est représenté comme un ennemi  temps obsédant « Ma jeunesse» (v.1) – L'emploi de la 1re personne Implication du poète dans sa relation avec le temps  rapport de force et de rivalité entre le poète et le temps Le passé simple «ne fut qu'un ténébreux orage» (v.1) Action ponctuelle qui montre que la jeunesse du poète a été brève et rapide  temps brusque La négation partielle (de restriction) «ne fut qu'un énébreux orage» (v.1) Réduit la jeunesse a la noirceur et la violence  jeunesse décevante Antithèse «ténébreux orage» (v.1) ≠ « brillants soleils » v.2) Alternance ombre / lumière  poids du spleen par opposition à l'élan du poète vers l'idéal Expression adverbiale « çà et là » + participe passé « raversé » (v.2) Brièveté des moments de bonheur  omniprésence du spleen Champ lexical de la tempête «orage», « tonnerre », «pluie» (v.1 et 3) Métaphore du temps qui ravage la vie du poète  Dimension diluvienne du temps C.C de circonstance « Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils » (v.4) Conséquence d une jeunesse tumultueuse et de la fuite du temps sur l'esprit du poète  temps destructeur pour le poète ainsi que pour sa productivité et sa création poétique. Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Procédé Analyse et interprétation Le présentatif « Voila que j'ai touché l'automne des idées » (v.5) Se présente comme le résultat tragique de la 1re strophe: le temps a passé; l’automne, associé au déclin mental et spirituel du poète qui exprime sa peur de ne plus pouvoir créer  annonce de la mort spirituelle La tournure impersonnelle + Métaphore filée du jardin «il faut employer la pelle et les râteaux »(v.6) Travail urgent et laborieux pour sauver le poète et sa création de la destruction  labourer la boue pour sauver la création poétique C.C de but « Pour rassembler à neuf les terres inondées » (v.7) Effort de re-création  résurrection des terres et par conséquent du poète et de sa création poétique Schème descendant (catamorphe) « Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux » (v.8) Rappelle la descente vers les enfers  temps criminel Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? Procédé Analyse et interprétation La périphrase « Les fleurs nouvelles » (v.9) Renouveau, printemps, beauté  écho aux Fleurs du mal (titre du recueil) La PSR « que je rêve » (v.9) Inscription du futur dans une ambiance onirique  Le recueil est un projet d'avenir et d'innovation Retour de l'élément aquatique « ce sol lavé comme une grève» (v.10) Par opposition à l'eau qui détruit (« terres inondées » v.7) cette eau promet une terre fertile, une purification  baptême par le même élément qu détruit; le vice devient vertu. Métaphore «Le mystique aliment qui ferait leur vigueur » (v.11) L'inspiration poétique a à la fois une source physique et spirituelle; paradoxalement, le spleen inhibe et catalyse la création poétique  Alchimie poétique Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! Procédé Analyse et interprétation La ponctuation , le tiret (v.12) Rupture syntaxique qui rompt avec l'espoir de la 3e strophe  annonce de la victoire du temps et de sa brutalité Répétition de l'apostrophe «Ô douleur ! ô douleur ! » (v.12) Tonalite élégiaque  apogée de la mélancolie, cri au secours Allégorie du temps« Le Temps mange la vie » (v.12); « ronge le cœur »; (v.13) Le temps se transforme en un monstre qui dévore l'être  temps féroce et vorace Passage à la 1re personne du pluriel « nous » + Présent de vérité générale (v.13) Implication du lecteur engloutissement général par le temps COI antéposé « Du sang que nous perdons croît et se fortifie »(v.14) Le temps se nourrit de la vie des mortels  temps vampirique , invincible Le sonnet Ecriture atemporelle  victoire du poète sur le temps Vers la dissertation… Comment apparait l'alchimie poétique dans ce sonnet? V Que lentement passent les heures Comme passe un enterrement Tu pleureras l’heure ou tu pleures Qui passera trop vitement Comme passent toutes les heures A la Santé Guillaume Apollinaire uploads/Litterature/ sequence-1-texte-1-1ab.pdf

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