Brevet Blanc 3e Mercredi 6 avril 2016 9h – 10h30 FRANCAIS Première partie : Tex

Brevet Blanc 3e Mercredi 6 avril 2016 9h – 10h30 FRANCAIS Première partie : Texte, questions et orthographe. Durée : 1h30 - Questions (15 points) et réécriture (4 points) 1 heure - Dictée (6 points) 30 minutes L’usage de la calculatrice et de tout document est interdit. Dans Chagrin d'école, Daniel Pennac parle de son rapport à l'école, de l'élève qu'il a été, du professeur de français qu'il est devenu et de l'écrivain reconnu qu'il est actuellement. La haine et le besoin d’affection m’avaient pris tout ensemble dès mes premiers échecs. Il s’agissait d’amadouer l’ogre scolaire. T out faire pour qu’il ne me dévore pas le cœur. Collaborer, par exemple, au cadeau d’anniversaire de ce professeur de sixième qui, pourtant, notait mes dictées négativement : « Moins 38, Pennacchioni1, la température est de plus en plus basse ! » Me creuser la tête pour choisir ce qui ferait vraiment plaisir à ce salaud, organiser la quête parmi les élèves et fournir moi-même le complément, vu que le prix de l’affreuse merveille dépassait le montant de la cagnotte. Il y avait des coffres-forts dans les maisons bourgeoises de l’époque. J’entrepris de crocheter celui de mes parents pour participer au cadeau de mon tortionnaire. C’était un de ces petits coffres sombres et trapus, où dorment les secrets de famille. Une clef, une molette à chiffres, une autre à lettres. Je savais où mes parents rangeaient la clef mais il me fallut plusieurs nuits pour trouver la combinaison. Molette, clef, porte close. Molette, clef, porte close. Porte close. Porte close. On se dit qu’on n’y arrivera jamais. Et voilà que soudain, déclic, la porte s’ouvre ! On en reste sidéré. Une porte ouverte sur le monde secret des adultes. Secrets bien sages en l’occurrence : quelques obligations2, je suppose, des emprunts russes3 qui dormaient là en espérant leur résurrection, le pistolet d’ordonnance4 d’un grand-oncle, dont le chargeur était plein mais dont on avait limé le percuteur, et de l’argent aussi, pas beaucoup, quelques billets, d’où je prélevai la dîme5 nécessaire au financement du cadeau. Voler pour acheter l’affection des adultes… Ce n’était pas exactement du vol et ça n’acheta évidemment aucune affection. Le pot aux roses fut découvert lorsque, durant cette même année, j’offris à ma mère un de ces affreux jardins japonais qui étaient alors à la mode et qui coûtaient les yeux de la tête. L’événement eut trois conséquences : ma mère pleura (ce qui était rare), persuadée d’avoir mis au monde un perceur de coffres (le seul domaine où son dernier-né manifestait une indiscutable précocité), on me mit en pension, et ma vie durant je fus incapable de faucher quoi que ce soit, même quand le vol devint culturellement à la mode chez les jeunes gens de ma génération. Daniel Pennac, Chagrin d'école (2007), éditions Gallimard 1 Pennacchioni : véritable nom de Pennac. 2 Obligations : dans le domaine financier, des titres de prêt rapportant des intérêts petits, mais réguliers. 3 Emprunts russes : emprunts émis par la Russie tsariste entre 1882 et 1918. Après la révolution bolchevique, le régime communiste refusa de reconnaître ces emprunts, et donc de les rembourser. 4 Pistolet d'ordonnance : pistolet de soldat. 5 La dîme : l'impôt. 5 10 15 20 25 30 QUESTIONS (15 points) 1. Quel est le point de vue du narrateur ? Justifiez votre réponse. (1 point) 2. a. Quels sont les deux temps majoritairement employés dans les deux derniers paragraphes ? Donnez un exemple de chacun. À quelle époque de la vie du personnage renvoient-ils ? (2 points) b. Dans le verbe « reste », (l. 16), quel est le temps employé ? Indiquez sa valeur et l'effet produit par son emploi. (1 point) c. Dans le verbe « suppose » (l. 18), quel est le temps employé ? Indiquez sa va- leur et l'effet produit par son emploi. (1 point) 3. « On en reste sidéré » (l. 16-17) et « on me mit en pension » (l. 31) : a. Indiquez la classe grammaticale des mots soulignés. (0,5 point) b. Qui chacun de ces mots désigne-t-il ? (0,5 point) 4. Quel type d'élève le narrateur était-il ? Justifiez votre réponse en citant deux expressions du texte. (1 point) 5. « Il s'agissait d'amadouer l'ogre scolaire » (l. 2) : nommez la figure de style employée et expliquez-la. (1 point) 6. Quels sentiments poussent le personnage enfant à commettre un vol ? Expliquez et citez le texte. (1,5 point) 7. En quoi son idée est-elle contradictoire ? Justifiez votre réponse en relevant deux expressions désignant le professeur de l'enfant. (1,5 point) 8. « Et voilà que soudain, déclic, la porte s'ouvre ! » (l. 16) : a. Quel est le type de phrase employé ? Quel sentiment traduit-il ? (1 point) b. Que contient le coffre ? Citez les quatre éléments et dites quelle est la figure de style employée. Quel effet produit-elle ? (2 points) 9. En vous appuyant sur le texte et le paratexte, expliquez, dans une réponse développée et argumentée, en quoi cet épisode a pu être formateur pour le narrateur. (2 points) RÉÉCRITURE (4 points) Réécrivez le passage suivant en imaginant que ce sont deux frères qui parlent, et en procédant à tous les changements nécessaires. « J'offris à ma mère un de ces affreux jardins japonais qui étaient alors à la mode et qui coûtaient les yeux de la tête. L ’événement eut trois conséquences : ma mère pleura (ce qui était rare), persuadée d’avoir mis au monde un perceur de coffres (le seul domaine où son dernier-né manifestait une indiscutable précocité), on me mit en pension, et ma vie durant je fus incapable de faucher quoi que ce soit, même quand le vol devint culturellement à la mode chez les jeunes gens de ma génération. » DICTÉE (6 points) Consignes : 1. Écrire au tableau : • « heurt », • « hébétude », • et « Daniel Pennac, Chagrins d'école, 2007 », en soulignant Chagrins d'école. 2. Lire le texte une fois, posément, sans la ponctuation. 3. Dicter le texte, avec la ponctuation. 4. Relire le texte une fois, avec la ponctuation. Mais revenons à mes débuts. Dernier-né d'une fratrie de quatre, j'étais un cas d'espèce. Mes parents n'avaient pas eu l'occasion de s'entraîner avec mes aînés, dont la scolarité, pour n'être pas exceptionnellement brillante, s'était déroulée sans heurt. J'étais un objet de stupeur, et de stupeur constante car les années passaient sans apporter la moindre amélioration à mon état d'hébétude scolaire. « Les bras m'en tombent », « je n'en reviens pas », me sont des exclamations familières asso- ciées à des regards d'adulte où je vois bien que mon incapacité à assimiler quoi que ce soit creuse un abîme d'incrédulité. Apparemment, tout le monde comprenait plus vite que moi. Daniel Pennac, Chagrin d'école, 2007 Nom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Classe : _ _ _ _ _ _ _ _ Prénom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DICTÉE AMÉNAGÉE Entourez la réponse juste pour chaque mot en gras. Mais revenons a / à / ah mes débuts. Dernier-né d'une fratrie de quatre, j'étais un cas d'espèce. Mais / mes / met parents n'avaient pas eu location / l'occasion / l'ocassion de s'entraîner avec mes aînés, don / dont / donc la scolarité, pour n'être pas exceptionnellement brillante, s'était déroulé / dérouler / déroulée sans heurt. J'étais un objet de stupeur, et de stupeur constante car les années passer / passé / passait / passaient sans apporter la moindre amélioration à mon état d'hébétude scolaire. « Les bras m'en tombent », « je n'en reviens pas », me sont des exclamations familières associé / associés / associées à des regards d'adulte où / ou / houx je vois bien que mon incapacité à assimilé / assimilée / assimiler quoi que ce soit creuse un abîme d' incrédulité / incrédulitée / incréduliter. Apparemment / aparemment / apparement, tout le monde comprenait / comprennaient / comprenaient plus vite que moi. Daniel Pennac, Chagrin d'école, 2007 BREVET BLANC 3e Mercredi 6 avril 2016 10h45 – 12h15 FRANCAIS Deuxième partie : Rédaction. Durée : 1H30. L'usage d'un dictionnaire de langue française est autorisé à l'exception de tout autre document. L'usage de la calculatrice est formellement interdit. RÉDACTION (15 points) Le candidat traitera, au choix, l'un des deux sujets suivants. Sujet 1 (d'imagination) : Vous aussi, enfant, vous avez mal agi dans le but de plaire à un adulte ou de ne pas le décevoir. Racontez cet épisode en évoquant vos motivations et vos sentiments. Sujet 2 (de réflexion) : D'après vous, une personne honnête peut-elle être amenée par les circonstances à transgresser une règle ou une loi ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté, en vous appuyant sur deux ou trois exemples tirés de votre culture uploads/Litterature/ sujet-francais.pdf

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