P . Rygiel Historien à l'âge numérique Introduction générale L’écriture liée au
P . Rygiel Historien à l'âge numérique Introduction générale L’écriture liée aux premières civilisations, avait un aspect prosaïque de part ses desseins utilitaires. Ce qui intéresse l’historien, c’est les mutations qui y sont liés grâce à cette technologie qu’est l’intellect, la pensée. Nous, contemporains, ne faisons pas exception par l'invention des écritures électroniques et autres algorithmes (écritures mathématiques) ayant opéré de nouvelles transformations. L'intelligence historique est nécessaire à la compréhension de cela. Car ces transformations ne sont pas une suite de causes et conséquences, mais il faudrait plutôt dire que cette informatisation est partie d’autres transformations, comme les concepts de la vie en réseau ou du premier alphabet complet. Ces mutations touchent alors aux modes de pensée, aux activités économiques et amorcent les changements de civilisation. Ces transformations ont donné naissance à une caste de gestionnaires nouvelle au sein des mondes universitaires. Celles-ci sont cependant très souvent assimilées à une attaque allant à l'encontre des fondements mêmes des institutions universitaires. Cela ramène les connaissances à une simple marchandise et amorce une situation assez sombres pour beaucoup d’historiens. Les acteurs de ce « numérique » qui suscite la méfiance devient alors de nouveaux acteurs de la connaissance historique. Pour contrer cela, il faudrait alors accepter l’idée d’une Digital History, où l’on formerait l’historien d’une nouvelle manière. Car en effet, l'informatique est une science, et elle demande une formation spécifique et longue. Pour les anciens maîtres, tous ces ordinateurs, photocopieuses… sont des outils nouveaux dont ils ne connaissent strictement rien. En effet, leurs travaux tournaient plus autour des bibliothèques et des « recopiages ». Mais parmi ceux-ci, ils existaient aussi des pionniers postulant que l’historien de demain, serait ou ne serait pas programmeur. Aujourd’hui, il n’est pas d’étudiant n’ayant pas accès à Internet ou d’historien ne communiquant pas avec ses confrères par le biais de ce dernier. Au contraire des années 80’, l’historien des années 90’ commence à devenir expert et connaisseur de sa machine. Certains concepteurs du début des années 90’ furent producteurs et diffuseurs d’informations numériques, par le moyen d’Internet. En 1996, a été lancé le site Clio qui devint, de site destiné à fournir des document relatifs à un séminaire, un 1 site savant. Il constitue le premier site savant d’histoire en langue française. Si la réalisation et les réflexions sont de tradition ancienne, on s'intéresse désormais aux possibilités nouvelles d’écriture. Au début des années 2000, beaucoup de petits groupes « d’historiens numériques » voient le jour . Une réflexion poussa plusieurs historiens à mettre au point l’Analyse, un site web 2 ayant pour but d’embarquer un partie de la maîtrise procédurale pour aider les étudiants n’ayant pour première vocation celle de l’historien. Le climat change peu à peu, rendant la numérisation « affaire d’état », de telle sorte que de nouveaux plans de numérisation de la littérature apparurent. On parle ici d’une innovation où le travail de l’historien se mêle à celui du mathématicien et de l’informaticien comme lors du PIREH. Ce qu’il faut souligner ici n’est un développement de ce parcours (dont on ne peut définir les propriétés) mais plutôt la plurivocité des points de vue naissant. Certains pensent à une dissolution dans l'idéologie et la littérature historique. Mais d’autres traditions, plus savantes et érudites, existent. Ce qui intéresse ici et qui a Rygiel se situe parmi ses auteurs. 1 ENS, PIREH. 2 Από τον διδάκτορα 11 Historien à l'âge numérique été rassemblé sont « l’intérêt marqué de ses tenants pour les transformations des conditions de production du savoir historique. Tous ces textes numériques portent la marque de leur contexte de production. Ils n’ont en effet pas tous les mêmes fonctions, répondant à des besoins pour chacun différents. Ces textes sont pour beaucoup difficiles d’accès car ils concentrent souvent leur publique vers une dizaine d’individus. Ce qui fait que cela favorise une écriture souvent nourrie d’implicites. Pour un souci de lisibilité, les sources ont été dans ce texte souvent mise à jour de part le fait que des sites disparaissent ou sont souvent modifiés . Enfin le numérique change pour l’historien que 3 « l’ubiquité croissante des dispositifs numériques conduit à une différenciation des pratiques et à l’apparition d’enjeux et de controverses locales dont les termes ne sont pas identiques ni superposables ». Pour comprendre l’historicité de cela, il faut prendre conscience des transformations du métier et des débats y naissant. Car l’historien est plongé dans un monde où il n’a pas ou peu de repères. Tout comme les textes présentés ici qui ne tendent pas à une épistémologie mais vont plutôt nous donner des outils en contribution à ses débats. Une des idées les plus défendues est que ces transformations touchaient simultanément à tous les aspects du métier. Il faut ajouter que la prise en compte de l’horizon numérique dans les divers débats est nécessaire. Ainsi, deux débats semblent d’importance particulière. Un premier débat se pose au sujet de l’enseignement de l’histoire. Alors que notre nature aujourd'hui est numérique où toutes ces techniques qui le compose détermine notre expérience sociale. Mais notre enseignement est dérivé de ces techniques et sciences qu’il ignore mettant l’histoire au niveau d’un canon. La question se pose ensuite de qu'est-ce que sera l’historien de demain et quelle forme prendra l’activité savante à ses côtés. Nous pouvons supposer que l’historien n’écrira peut-être jamais de livre et que les moyens d’exposition de la science historique prendra de nouvelles formes. Le numérique se dotera de compétence utiles dans l’immédiat, mais vite obsolètes. En effet, les formats, interfaces et logiciels évoluent et les métiers avant tout se transforment. Un deuxième point est l’évolution des compétences numériques qui deviennent acquis et les outils relatifs à cette histoire numérique ne cessent d’accroître. Ensuite, nous nous baignons dans une illusion en croyant possible la fusion parfaite entre l’historien numérique et l’historien de part les compétences bien trop grandes pour un même individu. Toutes ces interrogations s’inscrivent dans un humanisme numérique ou dans un enseignement d’une culture numérique. Le problème du numérique est que l’historien use de jugements experts complexes qu’un ordinateur peut difficilement automatiser. En effet, le problème est que les unités numériques peuvent difficilement s’adapter aux différents contexte de par les informations qu’elles ont acquises de part un ou plusieurs contextes initiaux. On pourrait dire ensuite que l’expression d’«humanité numérique » engage à renouer le commerce entre tous les littérateurs . Un enjeu de taille sera pour tous ces praticiens 4 des disciplines érudites devenant guère solide; ce sera de pouvoir « s’épanouir » dans un monde bien plus saturé des différents dispositifs numériques. En conclusion, concocter un canon d’outils à la numérisation n’est guère possible. Ensuite, la forte spécificité de certaines tâches demande, et demandera un hyperspécialisation. Dans un même temps, les études doctorales, en demandant un maîtrise rapide des outils utiles à la réalisation d’une prive les étudiants des apprentissages complexes. La thèse en change de la nature ne constitue plus l’occasion d’un apprentissage mais plutôt une « monstration » de ce que l’on sait déjà faire. L’historien dans sa formation devra essayer non pas d’acquérir une connaissance parfaite mais plutôt acquérir une Cela pose un soucis d’archives. 3 Historiens, orateurs, mathématiciens, physiciens… que Colbert voulait réunir en une seule 4 académie. Από τον διδάκτορα 12 Historien à l'âge numérique compréhension de ces divers outillages numériques lui permettant d’atteindre un accès à ce lieu. Cela conduira à une formation laissant place à une grande abstraction méthodologique mais aussi à une connaissance des premiers rudiments mathématiques et informatiques. Ce qui est difficile dans la mise en place de ce programme, ce sont les pénuries des ressources humaines et des étudiants qui vont suivre ce cours (on n’ouvre pas un cours pour deux ou trois personnes). L’autoformation, grande mangeuse de temps, a cependant ses limites. L'idéal serait un enseignement par mutualisation qui permettrait aux étudiants d’apprendre par les échanges entre les différentes institutions et établissements. Le mouvement qu’actionne ce débat peut être mis en relation avec le tournant réflexif que théorisèrent certains auteurs de sciences sociales au début des années 90’. Les sciences historiques, bien que moins atteintes par ce mouvement, ont été prouvées par J-P Genet l'élaboration d’instrumentations nouvelles conditionnent les objets d’étude et les différents concepts. Cela nous amène à une pratique de l’histoire comme pratique sociale; dont l'environnement et les instituons de tout ordre en place, par leurs évolutions déterminantes, permettent de comprendre les dynamiques de transformation de la discipline. Celles-ci sont le produit de processus politiques et sociaux. Les injonctions d’informatisation ainsi demandées aux universitaires se comprennent ainsi en référence à des processus politiques. Mais de ces pratiques découlent aussi leur historicité. Mais même si ces mutations sont considérables, elles sont soudaines et inachevées. Le contexte semble cependant aller vers une historicisation du rapport de la profession historique au numérique permet de briser ce rapport fétiche à cette dernière. Les formes de l’écriture sur le Web ont constamment changé. Il y a vingt ans, au débuts des sites savants, il fallait s’orienter vers un éditeur ayant les différentes compétences à la publication de uploads/Litterature/ synthese-d-x27-quot-historien-a-l-x27-age-numerique-quot.pdf
Documents similaires
-
11
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 07, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1778MB