Taja Kramberger et Drago Braco Rotar Lettre Ouverte: « Culture des épurations n

Taja Kramberger et Drago Braco Rotar Lettre Ouverte: « Culture des épurations normalisées » Avril 2016, à Paris; le texte fut envoyé aux journaux principaux slovènes (Delo, Dnevnik, Primorske novice, etc.) mais il ne fut publiée par aucun. (Certaines phrases et notes explicatives dans la version française furent ajoutés par la suite. Les erreurs du français sont à nous.) 1 Culture des épurations normalisées (Lettre ouverte de Dr. Taja Kramberger, poète, traductrice, éditrice, enseignante et chercheuse universitaire, et de son mari Dr. Drago Rotar, prof. des universités en retraite, publiciste, éditeur et traducteur, Officier des Arts et des Lettres de la République française. Tous les deux furent les cibles principales de la purge universitaire dirigée contre les intellectuels critiques en 2010 à la Faculté des études humaines à Koper. Ils se sont soustraits aux pressions, menaces et agressions camouflés en quittant leur pays pour l’exil en automne 2012 et vivent désormais en France. C'est la quatrième année qui s'écoula depuis notre départ de la Slovénie qui fut, jusqu’au harcèlement généralisé fait à nous à l’échelle nationale, notre patrie, mais où nous fûmes, par une série de machinations (d'abord à Ljubljana et ensuite à Koper) privés de tout sauf de notre détermination ferme et de notre existence nue : de notre statut universitaire et culturel, de notre position sociale, de notre réputation, de conditions de vie élémentaires dans notre « patrie », de la sécurité personnelle enfin. Ces agissements qu’on nous ait fait subir furent dignes des histoires funestes des « temps de plomb » stalinistes. On se demande si ces temps sont effectivement passés, s’ils ne font que se tapir pour le moment, celui du changement du régime politique. En les masquant et en se déguisant eux-mêmes, leurs véritables auteurs se sont glissés dans le monde ténébreux des profiteurs, de la cupidité, de la violence, des secrets d’affaires, de l’élite nationale, néanmoins leurs empreintes sont devenues sensibles à cause de la soi disant crise économique qui les a fait réapparaître dans une forme moins éthérée, c’est-à-dire comme une association provinciale des voyous travestis, sans autoréflexion mais d’autant plus brutaux, rustauds, donc identiques à eux- mêmes.1 Que les amitiés factices et prétendues se soient volatilisées n'est, tous comptes faits, pour nous qu'un acquis. Nous sommes contents, aujourd'hui, d'avoir quitté ce pays : probablement on aurait fait mieux si on le fit plus tôt, disons, justement après le putsch en 2004 à l'ISH-Institutum studiorum humanitatis (Faculté des hautes études en sciences humaines à Ljubljana dont la marque ISH® déposée fut, il y a peu encore, la propriété de Drago (Braco) Rotar, c'est-à-dire aussi au moment où Mme la « propriétaire » autoproclamé – Mme Neda Pagon l'a vendu pour un amas des deniers à un certain Monsieur de Maribor (M. Ludvik Toplak), académicien lui-aussi et chef de la branche locale de l’Alma mater europea très internationalement autrichienne avec le siège à Salzburg (depuis on y installa les agents de deux purges, celle de l’ISH en 2004 et celle de Koper en 2010-2012, une 1 Pas un/une seul/e des intellectuels/intellectuelles « confirmé(e)s » et internationalement connus de Slovénie ne fit, ni avant ni après 1991, aucun effort véritable pour améliorer les choses dans son pays en vue d’un avenir plus démocratique, humain et pluraliste. Pourtant, ils/elles se présentent comme très engagé(e)s, voire zélé(e)s « pour la cause républicaine et démocratique » quand ils/elles se trouvent dans un milieu non slovène et supposément démocratique, là où une telle attitude pourrait leur être utile sans pour autant demander un engagement véritable et sans comportant, pour eux/elles, aucune conséquence embarrassante. En Slovénie, dans leur patrie, on recourt à un scénario contraire. Les rares gens qui combattent pour les acquis démocratiques sur place, dans le micro monde slovène fascisant, contre une corruption bien réelle et omniprésente, et sans l’accepter les limites imposées par les corrompus, en refusant le contrôle imposé par les Angestellten, sont très rapidement dénigrés, chassés, coupés de leur sources de vie et effacés de la présence sociale consentie. Taja Kramberger et Drago Braco Rotar Lettre Ouverte: « Culture des épurations normalisées » Avril 2016, à Paris; le texte fut envoyé aux journaux principaux slovènes (Delo, Dnevnik, Primorske novice, etc.) mais il ne fut publiée par aucun. (Certaines phrases et notes explicatives dans la version française furent ajoutés par la suite. Les erreurs du français sont à nous.) 2 poignée des ambitieux morbides, et effaça le passé de l’institution). Mais – oh, quelle veine de pendu de ces accapareurs ! – les avocats locaux, eux-mêmes habitants du ghetto slovène et membres de son élite ou aspirants à cette position, ne voulurent nullement prendre la cause du sinistré. Or, comme nous aimons aller au fond et comme nous sommes exigeants, nous voulûmes et nous dûmes épuiser toutes les possibilités intellectuelles et créatives offertes par les luttes que, le plus souvent, nous entreprîmes pour les droits et l'avenir des gens durablement honnêtes peu nombreux dans ce pays. Ayant épuisé tout ce que nous ayons pu faire nous ne regrettons pas notre départ : enfin nous nous battîmes aussi longtemps que nous ayons pu et qu’il y ait eu quiconque pour qui lutter. Six dernières années à la Faculté des sciences humaines à Koper, intenses et belles, valaient nos efforts, si ce n'était qu'à cause d'une poignée des étudiantes et étudiants excellents. Nonobstant, cette période fut coupée, en 2010, par l'alliance de fraction q (cf. C. M. Cipolla, Les lois fondamentales de la stupidité humaine, Presses Universitaires de France, Paris, 2012) des goujats de Slovénie réunis qui démontra par ses actes et sans ombre de doute que la stupidité humaine ait été indestructible et que stultorum infinitus est numerus (voir aussi Cipolla). Ainsi, en général, on lutta pour ceux qui, plus tard, sous les pressions et par la crainte panique pour leurs positions dans le système, tournèrent les talons en nous assaillant aussitôt que demandé.2 Bien que nous n'ayons pas beaucoup de prédispositions pour être victimes, nous le devînmes grâce à une engeance prise dans l'amas gélatineux de l' « élite slovène » où chaque voix, rarissime, en notre faveur fut immédiatement réduit au silence. 2 Les attaques contre nous après 2004 (où a eu lieu le putsch des « intellectuels » impliqués dans la domination néolibérale et personnellement engagés dans le démantèlement de l'équipe orientée vers la science et non rapace jusqu’alors active à l'ISH) ont été si nombreuses, de même nos réactions et écrits polémiques publiés, qu’il nous ne pas possible de les citer tous ici. Aussi, à Paris, pendant les années de notre exile (à partir d’automne 2012), les calomnies en vagues continuaient à produire leurs effets très réels et très nuisibles pour nous (les collègues d’hier nous évitent ostentatoirement, refusaient de nous donner la main, ne réagissaient pas à nos textes comme s’ils étaient en possession d’une vérité sur nous que nous ignorions, etc.). Par chance, nous avons aussi une poignée des vrais amis un peu partout dans le monde. Sans eux et, dans la situation où nous n'avons même pas le droit d’avoir le droit – un des effets de camouflage slovène efficaces en estime dans notre pays d’origine – nos collègues à l’étranger se font souvent l’illusion qu’il s’agisse d’une chose sans importance (mais cet illusion est mortellement dangereuse pour nous et pour tous les dissidents dans la situation qui ressemble à la notre!), il nous serait impossible de nous défendre, et, notamment, dans les circonstances où tous les « preuves », i.e. insinuations [comme, par exemple, le dernier cas connu de nous, dans ce deux écrits imprudemment publiés par Mme Svetlana Slapšak en octobre 2016 sur les pages officielles de l’association serbe intitulé « Centre culturel serbe Danilo Kiš » à Ljubljana dont la directrice est bien Mme Slapšak] est une exception à la règle : l’accusations et diffamations contre nous sont pour le reste exclusivement orales et non-publiées et livrées aux réseaux internationaux des « confirmés ». Mais, « les confirmés », il faut s’en rendre compte, dans un pays de l’inversion carnavalesque des valeurs sociales et éthiques ne sont que les « intellectuels organiques » des cliques au pouvoir. C’est-à- dire, nos harceleurs : nombreux d’entre eux – connus comme les intellectuels critiques, de gauche ou de droite, féministes etc.– ont été eux-mêmes impliqués dans les deux purges ou lynchages contre nous (et certaines autres) furent les gagnants pour la 4e fois à cause de notre impossibilité de publication des textes critiques en Slovénie : 1) par nous chasser illégalement du monde universitaire en Slovénie (où la justice ne fonctionne qu’en apparence) ; 2) par nous stigmatiser et détracter ; 3) par nous contraindre de quitter le pays en conséquence d’un éventail d’intimidations ; 4) par le fait que nos luttes aient été exclues des informations publiques, et par la possibilité qui s’est imposée dans le pays permettant le remplacement des victimes et des vrais dissidents par leurs détracteurs élevés en position de distribuer les mensonges partout dans le monde. 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