« A propos d’Horace » Introduction : « A propos d’Horace » est un poème figuran

« A propos d’Horace » Introduction : « A propos d’Horace » est un poème figurant dans le premier livre intitulé « Aurore » du recueil des Contemplations de Victor Hugo. Section correspondant à la jeunesse de l’auteur, il y évoque ses premiers émois amoureux, ses souvenir de collège ou ses premières luttes littéraires. Dans le poème « A Propos d'Horace » Victor Hugo évoque ses mauvais souvenirs d’écolier. Chef de file du mouvement romantique, Victor Hugo recherche une poésie universelle : « Lorsque je vous parle de moi, je vous parle de vous » » écrit-il dans la préface des Contemplations. Ouvrage dans lequel il se livre à une sorte d'autobiographie poétique. Une nouvelle tonalité séduit un public désireux d’épancher son âme, et ravi de trouver dans cette poésie les échos de ses déchirements ou de ses aspirations. Cette tonalité lyrique n’empêche pas Victor Hugo d’aborder des sujets de sociétés fondamentaux. Homme engagé dans son siècle, il soulève dans ce poème le problème de l’enseignement. Il remet en cause la pédagogie de ses maîtres et en propose une idéale. Dans l’extrait qui nous est soumis de « J’étais en proie à la mathématique » jusqu’’ à « du pensum embourbé » le poème comprend deux parties : une première dans laquelle à travers son expérience personnelle d’écolier il fustige l’enseignement ; puis dans un deuxième temps, à partir du vers 13, il énonce son idéal pédagogique. Pourquoi peut-on parler de poésie engagée à propos de ce poème ? I. Dans le premier mouvement du texte, Victor Hugo nous livre son expérience personnelle. Ses souvenirs d’écolier lui laissent une impression d’emprisonnement, de contraintes voire de peur du maître. A travers cette mémoire d’enfant il critique sévèrement l’éducation traditionnelle. Expérience personnelle : utilisation de la 1ère personne au vers 1 « J’étais en proie à la mathématique » // Temps du souvenir imparfait de l’indicatif. Il exprime l’horreur de ce moment, en employant le vocabulaire de l’obscurité dans un rythme binaire exprimant sa vive émotion à travers la phrase de type exclamatif. : « Temps sombre ! ». Puis, dans la deuxième partie de ce vers, il dévoile le véritable état d’esprit de l’enfant : « ému du frison poétique. Le contre rejet interne [« Temps// som//bre ! en//fant// é//mu///// du // fri //sson // po //è //tique » ] 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 insiste sur la sensibilité de l’enfant et nous permet de comprendre la violence qu’il subit. La mise à la rime des mots « mathématique » et « poétique » souligne cette opposition entre l’inspiration sensible de l’enfant et son enseignement rationnel, logique. Au vers 3 débute la métaphore filée de l’oiseau en cage, « Pauvre oiseau ». Assimilation de l’école à une prison. La métaphore se poursuit « on me tordait, depuis les ailes jusqu’au bec » et développe l’image de l’animal innocent injustement maltraité. L’enfant est victime d’un enseignement qui s’apparente à de la torture. Le mélange du champ lexical de la torture et des mathématiques personnifie les mathématiques en les assimilant aux tortionnaires, aux bourreaux « La mathématique ; chiffres ; algèbre « Noirs bourreaux, livrait, ingurgiter de force ». Cette impression est renforcée par l’anaphore « on me » suivie d’un verbe d’expression violente exprimant la torture : « on me livrait, on me faisait de force, on me tordait, on me fourrait ». L’utilisation du pronom personnel COD « me » renforce la soumission de l’enfant mal traité. Le malheur de l’enfant soumis à cet enseignement est accentué par l’utilisation d’adjectif relavant du champ lexical du deuil : « sombre, pauvre, noirs, funèbre ». Au vers 11 la diérèse sur l’adjectif « « patient » suggère la durée de la violence et de la torture infligée. II. Dans le deuxième mouvement du poème Victor Hugo tout en continuant à dénoncer les méthodes éducatives des enseignants donne sa conception idéale de l’éducation à savoir une éducation fondée sur l’amour du savoir. La deuxième partie débute au vers 13, l’alexandrin se trouve divisé avec 2 : d'abord quatre syllabes puis huit à la ligne suivante. Il tire parti de son expérience personnelle d'écolier pour exprimer ses idées sur l'enseignement : « De là mes cris ». Le substantif « cris » connote la révolte de l’auteur. Il exprime alors son idéal dans la deuxième partie de cet alexandrin, mais l’expression « Un jour » nous montre que cela reste de l’ordre de la volonté, cela n’est pas ancré dans le temps. Le combat est à mener. L’emploi du futur en atteste : sera, instruira... L’expression de la liberté se fait jour au sein de la phrase de forme négative : « Lorsqu’on instruira plus les oiseaux par la cage ». Expression de la liberté de l’enfant, libéré de sa cage. La mise à la rime des mot « sage » et « cage » exprime l’idée maitresse de Victor Hugo : la contrainte ne peut pas être le fondement d’une éducation pleine de sagesse. Mise en valeur des effets des nouvelles pédagogies sur l’enfant : confiance. Image du redressement du front : symbole positif et dignité. Les sociétés sont au pluriel L’enfant est au singulier. Importance, singularité de chaque enfant. « Quand les sociétés difformes sentiront // Dans l’enfant mieux compris se redresser leur front » Phrase longue Enjambement Anaphore de quand exprime un lien de causalité. Les résultats d’une pédagogie plus souple et moins contrainte produiront de meilleur résultat. Allusion à la supériorité de l’aigle. Vers 19 « On connaitra la loi de croissance des aigles » Image de l’aigle poursuit la métaphore filée de l’oiseau Image méliorative Amélioration de la pédagogie. Méthode efficace fondée sur l’explication, la compréhension et la douceur du maître. Vers 20 « Croissance ; rayonnera ; plein midi ; sublime. »- « L’éclair, l’astre luit ». Champ lexical de la lumière et du progrès Métaphore filée de la lumière Pour montrer la suprématie du savoir et la conséquence immédiate sur le goût de l’apprentissage : passage du participe présent au futur. Vers 21 « Savoir étant sublime, apprendre sera doux ». Parallélisme (infinitif +verbe adjectif) Lien logique Hyperbole Hiérarchie du savoir : Valorisation du savoir. Hyperbole métaphorique faisant référence aux grands auteurs classiques latin et grecs. Vers 22 « Alors tout en laissant au sommet des études // Les grands livres latins et grecs Projet futuriste auquel Hugo croit avec enthousiasme. Suggère l’enthousiasme et la foi dans l’avenir. Il caractérise les grands livres classiques : Ces solitudes où l’éclair gronde, où luit la mer, où l’astre rit Métaphores assimilant les livres à la nature). Cependant, Hugo dit qu'il faut garder les mêmes grands livres, il faut juste les lire d'une autre façon. Méthodes efficaces fondées sur l’explication, la compréhension, et la douceur du maître. « Apprendre sera doux » ; « explication tendre ». Met en évidence le lien entre amour de l’apprentissage et compréhension. Parallélisme de construction : « En les faisant aimer, qu’on les fera comprendre » Lumière Vérité : « L’écolier ébloui » Délivrance de l’apprentissage mécanique et stérile. Vision très négative de la version latine, exercice récurrent à cette époque. Enjambement : Vers 28 / 29 « …l’enfant ne sera plus // Une bête de somme attelée à Virgile. Définition de l’enfant : Périphrase « Vif esprit agile » Activités rébarbatives dépourvues de sens. Le choix du mot « pensum » qui désigne une punition et ou un travail pénible sans intérêt. Embourbé implique quelque chose de très lourd à trainer et dévalorise, par métaphore, la tâche scolaire à accomplir car elle freine les élèves au lieu de les aider à progresser. Vocabulaire péjoratif pour désigner le maitre Métaphore de la bête de somme pour désigner l’élève soumis à un apprentissage dénué de sens. « le fouet d’un cuistre ou d’u abbé // Le lourd cheval poussif d’un pensum embourbé » Conclusion : Poème plein d'espoir de V Hugo qui remet en question l'enseignement qu'il a reçu par des images très noires mais semble convaincu que le bonheur et la joie d'apprendre seront possibles à l'avenir. Ainsi, la forme poétique peut elle aussi exprimer des idées et chercher à persuader le lecteur en agissant sur ses émotions, en inspirant tantôt la colère et la peur, tantôt l'enthousiasme et la foi en l'homme de demain. En abordant ce sujet, V Hugo montre son intérêt pour la société et s'inscrit dans le courant des écrivains qui ont fait progresser les choses, et insufflé des changements politiques majeurs comme ceux défendus par Jules Ferry en 1870, en faveur de l'école laïque, gratuite et obligatoire. uploads/Litterature/ texte-3-analyse-a-propos-d-x27-horace-victor-hugo.pdf

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