Au pays de la « bonne bouffe », on assiste à un phénomène récurrent chez les 25
Au pays de la « bonne bouffe », on assiste à un phénomène récurrent chez les 25-40 ans : il ne s’agit pas du tabac, ni de l’alcool, mais de la parte du savoir faire culinaire. En effet, depuis 10 ans, les ventes de produits surgelés ont augmenté de façon significative, nous amenant à nous demander comment nous sommes devenus si nuls en cuisine et quelles sont les conséquences actuelles de ce manque de connaissance. Le patrimoine culinaire français est en train de se perdre, qui aujourd’hui sait encore cuisiner un pot au feu ou un bon bœuf bourguignon comme le faisaient si bien nos grands-mères ? Malheureusement, moins en moins de femmes car bon nombre d’entre elles préfèrent se nourrir de produits surgelés bien plus pratiques. Cette tendance est le résultat de multiples facteurs. Tout d’abord, les sociologues de l’alimentation expliquent que le temps de consacré à la préparation des repas diminues : il y a 15 ans, on consacrait une heure en moyenne pour mijoter le dîner du samedi, alors qu’on y consacre uniquement quarante minute et les experts pronostiquent une persistance de cette tendance. Par ailleurs, la perte de savoir faire culinaire s’explique par la fait qu’il s’est opéré une rupture de transmission du savoir faire entre 1985 et 2000, autrement dit les mères qui ont aujourd’hui entre 50 et 60 ans n’ont pas pris le temps d’enseigner les recettes de cuisine à leurs filles aujourd’hui trentenaires. Pourtant, les sociologues sont surpris de constater que ces filles répondent largement oui lorsqu’on leur demande si elles cuisinent comme leur mère. En réalité, cela traduit une volonté de ces femmes trentenaires de cuisiner comme leur mère des plats traditionnels. Résultat, où les femmes vont-elles désormais apprendre à cuisiner ? Et bien la réponse se trouve dans la presse féminine, dans les magazines tels que Elle, Madame Figaro, et autres dans lesquels abondent les conseils de cuisine sous forme de fiches détachables. Elisabeth Scotto, rédactrice de ces fiches pour le magasine Elle précise qu’elle propose des recettes légères, appétissantes et surtout rapides. Elle ajoute aussi qu’elle évite d’utiliser le vocabulaire technique de la cuisine comme « dorer, blanchir… ». L’autre moyen d’apprendre à cuisiner : les émissions télévisées. Elles attirent de plus en plus de téléspectateurs, surtout quand elles proposent des recettes de traditionnelles et facile à préparer. Il est également possible de prendre des cours avec un cuisinier professionnel, d’anciens restaurateurs, mais cette solution certes efficace, reste tout de même onéreuse. La solution la plus simple pour cuisiner « vite et bien » c’est : le surgelé. Aujourd’hui, c’est sans aucun complexe qu’on mange du surgelé dans le pays dit de la « bonne bouffe ». En réalité, c’est presque devenu une preuve de modernité, voir d’affranchissement des servitudes domestiques. Lorsqu’on demande aux enfants aujourd’hui ce qu’ils aiment manger, ils répondent plus volontiers « steak haché frites glaces » que « du foie de veau, des endives braisées, du munster ». Il s’agit sans aucun doute du résultat de la perte de savoir faire culinaire, mais aussi de la montée en flèche des établissements comme Mcdonald’s. N’a-t-on pas dès lors le devoir en tant que parent d’apprendre le goût à nos enfants ? Comment cela est il possible ? Tous les bébés ont des prédispositions génétiques en ce qui concerne le goût, en effet, tous les bébés ont une attirance innée pour le goût sucré comme le démontrent les expériences du psychologue français Matty Chiva sur le «réflexe gusto-facial du nourrisson». Ainsi, lorsqu’on: dépose sur la langue de bébé une solution d'eau sucrée, il manifestera plaisir et envie de succion; proposez-lui une solution très salée, acide ou amère, il fera la grimace. Cette «inscription génétique permettrait à l'enfant de mieux se nourrir pendant les premiers mois de sa vie, le lait de sa mère étant légèrement sucré», note Nathalie Rigal, docteur en psychologie, auteur de La Naissance du goût. Comment donner aux enfants le plaisir de manger? D’autre part, petits et grands craignent la nouveauté, hésitent à goûter un aliment inconnu. Une attitude que le psychologue américain Paul Rozin juge paradoxale, puisque nous sommes omnivores, donc bien obligés, si nous voulons (sur) vivre, de diversifier notre alimentation et d'apprendre à manier la palette des saveurs. Cette volonté semble de plus en plus se répandre si bien qu’elle vient se nicher parfois là où on ne l'attend pas: à la maternité régionale de Nancy, Serge Claude, le cuisinier, ne manque jamais de déposer sur chaque table de nuit le menu de la semaine. Amoureux des légumes oubliés, il a concocté, pour la 11e Semaine du goût (du 16 au 22 octobre), une purée de panais et des pâtissons en salade, accompagnés de fiches techniques vantant leurs vertus nutritionnelles! Objectif: pallier les carences alimentaires des futures mamans et leur (re) donner le goût de cuisiner dès leur retour à la maison. L'heure de la mobilisation a sonné également pour les chefs des cantines scolaires de la Sodexho (400 000 repas servis par jour): en sept ans, une centaine de cuisiniers du groupe ont suivi une formation auprès du grand chef Marc Veyrat. Derrière son célèbre chapeau noir, la troupe crapahute, à la fraîche, sur les alpages de Manigod, à la recherche du cresson et de la mâche sauvages. Retour à l'Auberge de l'Eridan, au bord du lac d'Annecy, où le maître magnifie le mariage du topinambour avec des graines de fruits de la passion et livre les secrets de l'émulsion de bouillon de légumes, «qui remplace à merveille les fonds de sauce traditionnels plus gras», témoigne un élève. QUESTIONS SUR LE TEXTE 1. Quel est le sujet du texte? (30 mots environ) 2. Quelles sont les raisons de la perte du patrimoine culinaire français ? 3. D’après le texte, où les femmes apprennent-elles à cuisiner actuellement ? 4. Relie chaque personne à l’expérience expliquée dans le texte : a) Matty Chiva b) Paul Rozin c) Serge Claude d) Marc Veyrat e) Nathalie Rigal v) Il dit qu’en tant qu’omnivores nous devrions diversifier notre alimentation. w) Grand chef français qui aiment aller chercher et mélanger dans ses plats des légumes peu connus. x) Psychologue français qui a fait des expériences sur le réflexe gusto-facial des bébés y) Cuisinier d’une maternité qui a comme objectif pallier les carences alimentaires des futures mamans et leur donner le goût de cuisiner dès leur retour à la maison z) Docteur en Psychologie, auteur du livre « La naissance du goût. Comment donner aux enfants le plaisir de manger ? » 5. Rédaction (au choix ; 100 mots environ) Toi et la cuisine : Aimes-tu faire la cuisine ? Qui cuisine à la maison ? Consommez-vous beaucoup de fruits et de légumes à la maison ? À chaque repas ? Utilisez-vous beaucoup d’aliments surgelés ? Pourquoi ?…. Compare la France et ton pays par rapport au problème dont on parle dans le texte. uploads/Litterature/ texte-bouffe 1 .pdf
Documents similaires










-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 04, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1956MB