Baal Shem* avait l’habitude de se rendre en pleine nuit, au bord de la rivière…
Baal Shem* avait l’habitude de se rendre en pleine nuit, au bord de la rivière… …parce qu’à ce moment là tout était paisible et silencieux. Il s’installait au bord de l’eau, calmement, se contentant d’observer sa propre nature. Un jour le gardien d’une riche demeure qui se trouvait sur la route de Baal Schem ne contint plus sa curiosité : – dis-moi ce que tu cherches ainsi dans l’obscurité ? Je t’observe depuis depuis si longtemps, que fais-tu là assis sans rien faire sur la rive ? – Moi aussi je m’étonne, lui répondit Baal Shem, de te trouver éveillé à l’heure où tout le monde dort. Que fais-tu toujours devant cette porte en pleine nuit ? – Je suis le gardien, fit l’homme, j’observe. – quelle coïncidence ! s’exclama Baal Shem. c’est exactement ce que je fais moi aussi. – Comment cela ? s’étonna le gardien. Tu prétends faire comme moi, mais tu ne surveilles aucune maison, aucun palais. Tu restes assis sur le sable ! – Il y a une petite différence entre nous, expliqua Baal Shem. Tu es attentif aux allées et venues extérieures. Moi, j’observe l’observateur à l’intérieur. Qui est-il ? Je consacre toute ma vie à cette question. Je m’observe moi-même. – Etrange, fit le gardien. Et qui te paie pour ce travail ? – Ce travail est sa propre récompense. Il procure une telle joie, une telle félicité, il est en soi une bénédiction. Un seul de ces moments est plus précieux que tout l’or du monde. – C’est bizarre, j’observe la nuit depuis des années et rien de tel ne m’est jamais arrivé. Me permets-tu de t’accompagner demain soir ? Tu me montreras comment m’y prendre. Je sais observer, mais il me semble que tu t’y prends autrement, dans une autre direction. Méditation, la première et la dernière des libertés éditions Vega 2013 *Baal Shem fut un rabbin mystique qui fonda au 18e siècle le hassidisme, un mouvement dissident du judaïsme. Comment Saraha devint « celui qui a décoché la flèche »… Saraha était le fils d’un brahmane lettré vivant à la cour du roi Mahapala. Le roi voulait lui donner sa fille en mariage, mais celui-ci souhaitait renoncer au monde et devenir un « sannyasin ». Il devint le disciple de Sri Kirti *, un célèbre maître bouddhiste. La première chose que Sri Kirti enseigna à Saraha fut de renoncer à tous les Védas, à tout son savoir. Saraha devint un grand contemplatif. Un jour pendant une méditation, il eut la vision d’une femme, sur la place d’un marché, et il sut que cette femme deviendrait son maître. Il dit à Sri Kirti : « Vous avez purifié mon être et maintenant je suis prêt à faire l’autre moitié de mon travail. » Et il partit sur les routes avec la bénédiction de Kirti qui riait. Un jour il trouva la femme de sa vision sur un marché. Elle était en train de fabriquer une flèche, c’était son métier. Elle appartenait à une caste inférieure, mais ce ne fut pas trop un problème pour Saraha, le brahmane lettré, élevé à la cour du roi, de se rendre auprès d’une telle femme . Celle-ci était une jeune femme rayonnante de vie. En train de tailler une flèche, elle était complétement absorbée dans son travail. Saraha sentit tout de suite dans sa présence quelque chose d’extraordinaire, tellement elle était totalement engagée dans son action. Quand la flèche fut terminée, la femme fermant un oeil, se mit en position de viser une cible imaginaire. Il se passa alors quelque chose… quelque chose d’extraordinaire comme une communion intérieure. En cet instant la signification spirituelle de ce qu’elle faisait, apparut de manière éclatante à Saraha. Elle ne regardait ni à droite ni à gauche, mais exactement au milieu, elle était totalement plongée dans le centre, dans la cible. Pour la première fois Saraha comprit ce que le Bouddha voulait dire en parlant du milieu. La beauté, la luminosité de cette femme provenait de sa complète absorption, elle était totalement immergée dans ce qu’elle faisait, c’est pour cela qu’elle irradiait, c’est pour cela qu’elle était belle. Pour la première fois Saraha comprit ce qu’était la méditation. Il ne s’agit pas de s’assoir à une certaine heure et répéter un mantra, ni d’aller à l’église, au temple ou à la mosquée,, il s’agit d’être dans la vie, de faire des choses banales, mais avec une telle intensité, une telle concentration que la profondeur se révèle dans chaque action. Il pouvait maintenant la sentir, il aurait pu la toucher. Saraha lui présenta ses excuses : « tu n’es pas une simple fabricante de flèches, pardonne moi de l’avoir pensé. Je regrette infiniment mon erreur. tu es un grand maître et tu m’as fait renaître. » Parce qu’il avait compris son acte et reconnu sa vérité, la femme se mit à danser et changea son nom : « Désormais tu t’appelleras Saraha, « celui qui a décoché la flèche ». En comprenant le sens de mes actes, tu as touché la cible. » Saraha devint un « tantrika » sous la conduite de cette femme forgeronne qui fut son maître. C’est en même temps une grande histoire d’amour spirituel, il avait trouvé son âme soeur. Tous les deux vivaient un amour, comme il en arrive rarement sur terre. La femme enseigna le Tantra à Saraha, comme seule une femme peut le faire. Et ils partirent ensemble pour s’installer vivre sur un lieu de crémation… *Sri Kirti fut le disciple de Rahul Bhadra, qui était le propre fils du Bouddha Cette histoire est tirée du livret accompagnant le tarot « Perles de sagesse » histoire 54 « la concentration »ed.Almasta Je l’ai enrichi par des extraits du livre « Tantra, le chant Royal de Saraha » ed. Le voyage Intérieur 1989 L’histoire de Saraha est encore longue, je la terminerai une autre fois, dans un autre article. La rencontre de Diogène et d’Alexandre le Grand : « pousse toi de là, tu me caches le soleil ! » Diogène, le mystique grec, est l’un des rares joyaux de la conscience humaine. Lorsqu’ Alexandre le Grand était en route pour l’Inde, il rencontra Diogène sur son chemin. C’était un matin d’hiver, une brise fraîche soufflait et Diogène était étendu au bord de la rivière, nu sur le sable, prenant un bain de soleil. C’était un homme magnifique – d’une belle âme émane toujours une beauté qui n’est pas de ce monde… C’était un homme d’une telle grâce qu’Alexandre ne put en croire ses yeux. Il était émerveillé : « Sire, » dit-il… – de sa vie, il n’avait jamais parlé ainsi à personne -, « Sire, je suis extrêmement impressionné par votre présence et je désirerais faire quelque chose pour vous. Y-a-t-il quelque chose que je puisse faire ? » Diogène répondit : « Pousse toi de là, tu me caches le soleil ! C’est tout, je n’ai besoin de rien d’autre. » Alexandre reprit : « Si j’ai une nouvelle chance de revenir sur terre, je demanderai à Dieu qu’au lieu de me recréer Alexandre, il fasse de moi un Diogène. » Diogène rit : « Qui t’en empêche en cet instant même ? dit-il. Où vas-tu ? Durant des mois, j’ai vu des armées en marche. Où allez-vous ? Et pourquoi faire ? » Alexandre répondit : « Je vais en Inde, Je veux conquérir le monde. » « Et après, que feras-tu ? » demanda Diogène. « Après, je me reposerai. » Diogène rit encore et lui dit : « Tu es fou ! Je me repose ici et maintenant et je n’ai pas conquis le monde, je n’en vois pas la nécessité. Si à la fin, de toute façon, tu voudras te reposer et te détendre, pourquoi ne le ferais-tu pas maintenant ? Qui t’as dit qu’avant de te reposer, tu devais conquérir le monde ? Je te le dis, si tu ne te reposes pas maintenant, tu ne le feras jamais. De toute manière, tu ne seras jamais capable de conquérir le monde… tu mourras en cours de route. Tout le monde meurt au milieu du voyage. » Alexandre assura qu’il s’en souviendrait et qu’il le remerciait beaucoup, mais que, pour le moment, il ne pouvait s’arrêter. Et il mourut au milieu du voyage. Il ne retourna jamais chez lui, il mourut en route. Une étrange histoire s’est transmise au cours des siècles, selon laquelle Diogène mourut aussi le même jour. Et ils se rencontrèrent sur leur chemin vers Dieu, en traversant la rivière. Alexandre marchait un peu en avant, lorsqu’il entendit quelqu’un derrière lui… Il se retourna et aperçut Diogène, toujours aussi beau. Il fut surpris et honteux. Essayant de cacher son embarras, il dit : « Ainsi, nous nous rencontrons de nouveau, l’empereur et le mendiant. » Diogène répondit : « C’est vrai. Mais tu te méprends : tu ignores qui est le mendiant et qui est l’empereur. Je peux affronter Dieu, car j’ai vécu ma uploads/Litterature/ textes-osho-nasruddin.pdf
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- Publié le Jui 11, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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