Thème VII : Le conte philosophique de Voltaire. Candide et la philosophie optim

Thème VII : Le conte philosophique de Voltaire. Candide et la philosophie optimiste. Le conte philosophique Voltaire a écrit des contes parce que c’était un genre en honneur au XVIIIe siècle. Le conte philosophique existait dans la littérature française avant Voltaire. Mais c’est lui, Montesquieu et Diderot, qui lui donnent un sens nouveau et en font un récit philosophique et satirique. Les sources littéraires des contes sont vastes : Rabelais, Fénelon, Lesage, Perrault qui ont fourni à Voltaire des thèmes, des procédés, des idées nouvelles. Mais la grande source, la plus grande de toutes, c’est la vie, la vie de son temps. Les personnages, les événements actuels, les idées nouvelles font de ces contes une véritable chronique littéraire du XVIIIe siècle. Voltaire compose surtout des contes philosophiques à la manière anglaise de Swift. Le thème essentiel – le problème philosophique du mal et du bien, qui est abordé sous divers aspects. Dans Zadig (1748) – conte charmant qui tient à la foi du roman exotique et du roman policier – la raison finit par triompher de toutes les calamités et les infortunés que le sage Zadig a endurés. Zadig – celui qui dit la vérité - est évidemment Voltaire. Il fait la satire des rois inconstants, des courtisans avides et pervers, des prêtres fanatiques. L’auteur médite sur la destinée et est déjà plus sceptique à l’égard de la Providence. Avec Candide ou l’Optimisme, Voltaire réplique à Rousseau et surtout aux philosophes optimistes. Aux spéculations sur l’origine et la signification du mal, il répond par une accumulation de faits. Chaque chapitre nous découvre une forme nouvelle du mal: mal métaphysique, naufrages, tremblement de terre, mal venant des homes, de leur violence (guerre, fanatisme, esclavage), de leur ruse. Dans sa conclusion Voltaire nous propose la solution: le travail, plus heureux. Le philosophe a transposé dans ce roman sa propre expérience. Le jardin qu’il sous invite à fertiliser, с’est le monde. A bien considérer Candide, il résulte que с’est le mal social, dû à la mauvaise organisation sociale du monde, qui détruit l’homme et le rend malheureux, avide, cruel. Et c’est beaucoup plus dangereux que le mal naturel (le tremblement de terre de Lisbonne a peu d’importance dans le conte, si l’on le compare aux innombrables abus et injustices sociales et morales). L’origine de ce mal est dans la mauvaise organisation sociale du monde, qui rend les hommes cruels, avides, fanatiques. Candide est une parfaite satire du monde féodal et catholique. A constater tant de maux, il aurait de quoi être pessimiste. Mais Voltaire ne l’est pas ; sa raison analyse et découvre le mal, elle ne capitule jamais. Le philosophe prouve que c’est justement l’optimisme qui mène à l’acceptation des choses telles qu’elles sont. L’œuvre s’achève sur l’apothéose du travail en 1 commun. La phrase finale cultivons notre jardin est riche de signification : elle résume la philosophie de l’action, propre à la bourgeoisie d’avant la Révolution. Voltaire recourt souvent dans ces contes au thème du voyage. L’auteur promène ses personnages dans divers lieux et situations extrêmes qui servent à illustrer les aspects d’une thèse philosophique ou morale. Chaque conte a un sujet précis : Candide est une satire de l’optimisme leibnizien, Micromegas fait réfléchir au relativisme, Zadig – une attaque contre la foi en la providence qui est le caprice de la destinée, L’Ingénu attaque l’hypocrisie sociale. Le problème essentiel que Voltaire pose dans ses romans et qu’il cherche à résoudre, c’est le problème du mal universel. Voltaire compose ses romans et contes en suivant de nouveaux procédés de compositions : Zadig contient des éléments du roman policier ; Micromegas est une des premiers œuvres de science-fiction ; L’Ingénu –roman d’anticipation (de clairvoyance). Mais tous à la foi ce sont surtout des romans d’aventure. L’intention moralisatrice amène parfois l’auteur à simplifier la psychologie de ses personnages. Ce ne sont pas des caractères humains, mais plutôt l’incarnation de la sagesse ou de la stupidité, la candeur ou la corruption, la tolérance ou le fanatisme. Le style du conte philosophique voltairien est original. Il n’y a presque de descriptions, il évite les passages rhétoriques (monologues), la phrase de Voltaire est laconique, mais admirablement construite. Une seule proposition ou mot lui suffit souvent pour dépendre un caractère, pour attaquer la sottise. Il rejette toutes les techniques lourdes et longues d’exprimer l’indépendance logique. Il simplifie et réduit au minimum les thermes de coordination et de subordination. Ce style s’appelle – coupée qui est créé sous l’influence du langage parlé. Il correspond à la célèbre formule de Voltaire : il faut instruire en amusant. Candide ou l'optimisme (Roman de 100 pages (1759) Résumé Élevé dans le château d'un baron, un certain jeune homme appelé Candide, qui est doté d’un «jugement assez droit avec l’esprit le plus simple», mène la vie la plus agréable en compagnie de son précepteur, le Dr Pangloss. Et pour cause : il tient de ce dernier que le monde est absolument bon, vu que toute cause amène la meilleure fin d'une manière inévitable. Jusqu'au jour où le châtelain trouble cette quiétude : ayant surpris le cher Candide sur le sein de sa fille Cunégonde, il l'envoie sur l'heure à tous les diables d'un grand coup de pied au derrière. Réduit à rouler sa bosse (mener une vie aventureuse), le jeune homme parcourt divers pays qui se chargent de lui montrer que ce monde répond tort peu au mirifique enseignement de Pangloss. Qu'il se trouve en Angleterre, en France ou en Italie, force lui est de constater que le mal prévaut sur le bien de la manière la plus sauvage. Plus il avance, plus il déchante (perd ses illusions). Devenu comme le jouet de la fatalité, il essuie toutes les vexations imaginables, y compris un morne séjour chez les pirates. Toujours escorté de Pangloss, qui reste sourd à l'évidence, Candide s'est fait d'autres amis en cours de route : Martin, l'antipode de Pangloss, et le fidèle Cacambo, valet de Candide. Tous quatre finissent par échouer à Constantinople. Au milieu de tant de revers Candide ne trouve même pas ce brin de consolation que l'amour peut apporter. La preuve, c'est que, rejoint par la belle Cunégonde, il ne sait vraiment que lui dire, tant il la trouve vieillie et ennuyeuse comme la pluie. Il est près de songer au suicide. Mais un Turc plein de sagesse lui enseigne enfin 2 le moyen de rendre la vie supportable : oublier le monde le plus possible en cultivant son jardin . Instruit à I’école du malheur, Candide s'efforce, désormais, de suivre ce conseil. Personnages Candide Le mot « candide » vient du latin candidus qui signifie blanc. Le choix d'un tel nom indiquerait l’innocence du héros, voire sa naïveté. Sa physionomie annonçait son âme. Voltaire nous décrit Candide comme un personnage peu crédible et très crédule. Il croit aveuglément à la philosophie de Pangloss (à vrai dire – Leibniz), le précepteur du château. Il ne pense jamais par lui-même, cherche toujours conseil auprès de quelqu’un d’autre que lui et est très dépendant de Pangloss. C’est vers la fin du conte que Candide pourra pour la première fois, faire taire Pangloss et lui exposer sa pensée sans redouter quelque moquerie de sa part. Naïf et insouciant, le jeune Candide aime éperdument la belle Cunégonde mais seulement pour ses attraits, fraîche, grasse et appétissante. C’est d’ailleurs à cause d’elle que Candide se fait renvoyer du beau château de Thunder-ten-tronckh comme Adam s’est fait renvoyer du Jardin d’Eden lorsqu’il avait goûté au fruit défendu, Cunégonde étant ici le fruit défendu. Cunégonde C’est la fille du baron de Thunder-ten-tronckh. En intégrant le personnage de Cunégonde à ce conte quelque peu épique, Voltaire cherche à démontrer que les femmes ne sont que des sources d’ennuis. Le renvoi de Candide du château en est un très bel exemple. Rappelons que Voltaire se sert beaucoup de sources Antiques et qu’une femme d’une très grande beauté nommée Hélène était la cause de la Guerre de Troie et de sa décadence. C’est une fois encore, un argument assez dépréciatif contre les femmes. Pangloss Le précepteur Pangloss était l’oracle de la maison. Rien qu’avec ces quelques mots, Voltaire nous présente le personnage le plus amusant et le plus ridicule de tout le conte. Pangloss est un orateur en tout point, il avance des théories sur l’Optimisme inspirées de Leibniz qui finissent par devenir de plus en plus pathétiques vers la fin du récit. Voltaire, qui n’aime pas ce genre de personnage, nous met en garde contre de pareilles gens. Martin C’est l’opposé de Pangloss. Très terre-à-terre à cause de ses expériences malheureuses, il donne de très bons conseils à Candide quand celui-ci en demande. Il rencontrera Candide au chapitre 19 quand Candide s’apprête à retourner en Europe. Cacambo Il est un des rares personnages à donner des conseils utiles à Candide, avec la vieille et Martin. Il a apparemment beaucoup d’expérience car il sait quoi faire en toute circonstance. Voltaire veut que le lecteur tire une leçon de Candide : il vaut mieux cultiver son jardin uploads/Litterature/ theme-vii-le-conte-philosophique-de-voltaire.pdf

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