ANTHOLOGIE DU HAIKU HISPANIQUE Par Hynde BENACHIR (Université Bordeaux-Montaign

ANTHOLOGIE DU HAIKU HISPANIQUE Par Hynde BENACHIR (Université Bordeaux-Montaigne) Le Moine Sôsei, par Shôkadô Shôjo, Estampe du XVIIe siècle, Musée des Beaux-Arts de Cleveland. 1 NOTE LIMINAIRE Cette anthologie est née de la suggestion de mon directeur de thèse, Frédéric Bravo, de garder « quelque part » tout les poèmes intéressants que nous trouvions, surtout devant la quantité de sources qui augmentait de manière exponentielle au fur et à mesure de nos recherches, alors au stade de la constitution du corpus. En effet, avec les nouvelles technologies, le nombre de sites internets, de blogs et autres pages consacrées au haiku en espagnol fournissait un fonds conséquent de textes exploitables dans le cadre de notre réflexion, notamment du fait de certains auteurs ne publiant qu'en ligne, ou parce que certains textes n'étaient accessibles que par le biais d'internet. L'accessibilité aux textes a constitué l'une des plus grandes difficulté que nous avons rencontrées au cours de l'élaboration de notre corpus. Certains livres étaient épuisés, d'autres indisponibles, d'autre situés dans des bibliothèques partout dans le monde. Cependant, certains fragments de ces sources étaient consultables en ligne : nous les avons donc conservés, préférant garder des données même fragmentaires plutôt que de renoncer à des pistes potentielles. La compilation de cette anthologie ayant été un travail de recherche minutieux sur plusieurs années, nous avons alors pensé que d'autres, s'intéressant au haiku dans la littérature hispanique, auraient sans doute beaucoup de mal à accéder à ces textes que nous avons trouvés au prix de nombreux efforts, c'est pourquoi nous avons, cette fois, senti la nécessité de rassembler toutes ces données en un même endroit afin que l'éventuel lecteur puisse, d'un seul coup, posséder le plus d'informations possibles et une plus grande vision d’ensemble de ce qui est l'objet de notre recherche. C'est également dans un but de partage de ressources que nous avons voulu créer ce document, afin de faciliter l'accès aux poèmes, aux références, et à ce qui a été l'autre difficulté majeure de ce travail d'investigation, la critique sur le haiku hispanique. Cependant, alors que nous avions commencé la phase d'analyse des textes, cette anthologie a finalement pris sa propre autonomie. Nous y avons également vu un document où il était certes possible de trouver un matériau d'analyse, mais aussi de lire des haikus en langue espagnole. Ce qui, au départ, devait être l'annexe d'une thèse, s'était finalement mué, dans notre esprit, en un volume à part entière, qui s'adressait aussi bien au chercheur qu'au curieux ou, tout simplement, à l'amateur de poésie. C'est 2 une des deux raisons pour laquelle nous avons tenu à en faire un volume à part, l'autre étant la possibilité, pour le lecteur, d'avoir à la fois la thèse et des textes complémentaires sous les yeux lors de sa lecture. Même si nous avons tâché de conserver à cette anthologie une rigueur toute scientifique, nous espérons qu'elle pourra également satisfaire toutes sortes de quêtes, fûssent-elles de savoir ou de plaisir. Il s'agissait également de faire justice aux nombreux brillants poèmes que nous n'avons pas eu l'occasion ou le loisir de citer dans notre thèse afin qu'ils figurent, eux aussi, parmi les textes dont nous voulions garder mémoire. Son élaboration a suivi les méandres de la réflexion que nous menions sur le haiku hispanique dans le cadre de notre thèse. Les critères de sélection des textes ont donc beaucoup changé entre le moment où nous avions une première liste de quelques auteurs et leurs poèmes ou leurs recueils, et le présent document. Nous devons rappeler que l'objet de notre thèse état le haiku dans la littérature hispanique, nous n'avons pas cherché à restreindre le corpus : tout ce qui relevait du haiku dans le monde hispanique pouvait – devait – trouver sa place dans cette anthologie. Nous sommes partie des deux premières sources critiques que nous avons trouvées, celles de Luis Antonio de Villena1 et de Pedro Aullón de Haro2, pour avoir quelques noms d'auteurs, quelques livres où chercher des haikus en espagnol. Devant l'absence de précédent dans ce domaine précis de la littérature, nous n'avions finalement que ce que ces deux travaux pouvaient nous fournir. Or, Luis Antonio de Villena, dans son article, mettait en perspective le haiku japonais et certains auteurs qui, paradoxalement, n'ont pas vraiment écrit de haiku nommé comme tel, tels que Antonio Machado, Luis Cernuda et Federico García Lorca. Il y était question d'une strophe d'Antonio Machado que l'auteur avait extraite d'une seguidilla. Alors même que cette remarque devait nous pousser à envisager le haiku dans le cadre des formes brèves, nous avons senti la nécessité de faire figurer ces textes, auxquels on avait prélevé des strophes, parmi les textes de cette anthologie, à la fois dans une volonté de transparence et dans un souci de « garder trace » de la progression de notre réflexion. Ainsi, à mesure que se définissaient les critères du haiku hispanique, nous avons ajusté la visée de notre anthologie en procédant selon une logique dialectique. À la notion de fragment, nous avons opposé celle de recueil. À la notion d'isolat (auteurs qui n'ont écrit que quelques haikus), nous avons opposée celle de contingence. À la 1 Luis Antonio de Villena, « Del « haiku », sus seducciones y tres poetas de lengua española », in Prohemio, IV, 1-2, Abril-Septiembre, Barcelona, 1973 2 Pedro Aullón de Haro, El Jaiku en España, Madrid, Editorial Playor, 1985 3 notion de haiku, nous avons adjoint celle de brièveté. Enfin, la notion d'hispanisme du titre supposait qu'il y figurât les textes écrits en espagnol mais aussi dans les langues du domaine hispanique, telles que le catalan. Les critères que nous avons retenus ont donc bientôt dépassé la simple notion de haiku. Si le poème rassemblait brièveté, amorce et lyrique, il entrait dans le cadre de notre recherche et se devait donc de figurer parmi les textes que nous avons retenus. Enfin, il est un dernier critère que nous ne pouvons justifier de façon scientifique : nous avons pris la liberté de reporter dans cette anthologie des poèmes pour lesquels nous avions un attachement particulier. Cette anthologie n'est pas exhaustive, loin s'en faut. Le pari de rassembler ici tous les haikus de la littérature hispanique est impossible à tenir tout simplement parce que chaque jour qui passe voit fleurir de nouvelles sources. Cette affirmation a constitué tout le « drame », au sens attique du terme, de cette recherche. Lorsque nous l'avons débutée, seules quelques références étaient disponibles tandis que les mois, puis les années passant, apportaient sans cesse leurs lots de nouvelles publications. Nous avons tenu compte de cette réalité en tentant, autant que faire se peut, de prendre en considération les dernières parutions ou les dernières mises à jour. Le lecteur pourra constater que certains ouvrages mentionnés sont très récents. En revanche, les aléas d'internet nous ont parfois privée de certaines données mais nous les avons néanmoins conservées dans le présent document, leur date de consultation attestant de leur existence. Par ailleurs, la vocation de cette anthologie est de référencer les données sur le haiku hispanique et, chaque fois que nous l'avons pu, donner au lecteur un aperçu pour chaque auteur. Pour les auteurs dont il n'est pas reporté de poèmes, c'est que nous n'avons pas pu nous les procurer mais, sachant qu'il existant une œuvre de leur main liée au haiku hispanique, nous en avons fait état dans l'hypothèse où le lecteur pourrait y accéder par lui-même. Le manque d'exhaustivité est également perceptible par le caractère lacunaire de certaines notices : certains auteurs n'ont pas de dates ou de provenance. C'est que nous n'avons pas pu accéder à ces données. Chaque fois que nous l'avons pu, nous avons fait état d'une petite mention biographique. Les dates apparaissant entre parenthèses sont les dates de consultation pour les documents numériques. L'indexation de cette anthologie a, quant à elle, été dictée par une volonté purement pratique et de cohérence avec les hypothèses que nous avons développées dans notre travail de recherches. Elle est composée de deux grandes sections : 4 Espagne et Amérique Latine. Cette division n'est pas arbitraire mais n'avait pas été envisagée au début de cette compilation. Comme nous l'avons dit, notre travail de recherches était conçu comme posant les jalons de l'étude du haiku hispanique. A cours de notre analyse, nous nous sommes progressivement rendue compte qu'il existait deux écoles du haiku dans la littérature hispanique : l'espagnole et l'hispano- américaine. Ceci devant faire l'objet d'une recherche ultérieure, nous avons pris des arrhes sur cette réflexion en séparant dès à présent les deux grandes tendances. Ces sections se composent chacune de plusieurs rubriques. La première est celle des « haikus isolés » : elle concerne les auteurs qui n'ont pas écrit de recueils complets, qui se sont juste essayé à la forme sans poursuivre plus loin leur écriture haikistique. Nous les avons mentionnés pour que ces textes puissent trouver leur place dans la perspective des œuvres respectives de ces auteurs si, le cas échéant, nous devions travailler sur l'un d'entre eux. uploads/Litterature/ these-hynde-benachir-anthologie-annexes.pdf

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