RECENSIONES Vetus Testamentům Tryggve n.D. Mettinger, The Eden Narrative. A Lit
RECENSIONES Vetus Testamentům Tryggve n.D. Mettinger, The Eden Narrative. A Literary and ligio-historical Study on Genesis 2-3. Winona Lake, IN, Eis brauns, 2007. xvii - 159 p. 16 x 23,5. Hardcover: $19.50 "Que peut-il encore pousser dans le jardin d'Éden?". C'est ainsi débute la recension que H.N. Wallace consacre au livre qui nous occ ( RBL 12 [2008], sur le site internet de la Society of Biblical Literatu Dans le même sens, nous pourrions demander qui est encore intéressé à promener dans ce jardin après avoir pris connaissance de l'immen bibliographie sur le sujet. Notre auteur réussit pourtant le tour de forc nous faire franchir la porte que gardent désormais des chérubins armés glaive de feu. Les raisons principales sont deux. Tout d'abord, et il faut souligner, il écrit avec une clarté que l'on souhaiterait rencontrer p fréquemment dans la littérature exégétique. L'A. explique à chaque é la méthode qu'il emploie et il résume les résultats obtenus à la fin chaque chapitre. En second lieu, il pose immédiatement des questi essentielles et il y répond pas à pas, dans un exposé linéaire, en expo ses arguments et sans se laisser séduire par les sirènes qui attirent exégètes vers les gouffres de l'érudition ou les tourbillons des hypothès fragiles. L'ouvrage comprend sept parties. Dans l'introduction (1), l'A. explique le but de son enquête. Les deux questions essentielles auxquelles il cherchera de répondre sont les suivantes: (1) Quel est le thème central de Gn 2,4-3,24? (2) Est-ce que l'auteur - ou le "poète" comme l'appelle T.M. - a utilisé des matériaux pré-littéraires plus anciens pour composer son récit? Si c'est le cas, quelle transformation a-t-il fait subir à ces maté- riaux? À propos du thème du récit, il faut constater qu'il n'existe guère de consensus même si les exégètes reprennent souvent les mêmes termes: immortalité, sagesse, péché, vie, mort, obéissance, hybris ... Il vaut donc la peine, selon notre A. de remettre l'ouvrage sur le métier. L'enquête part d'une constatation intéressante: le récit parle de deux arbres, l'arbre de la connaissance du bien et du mal et l'arbre de la vie. Mais, cette juxta- position n'est pas sans problèmes. Par exemple, quel est "l'arbre au milieu du jardin" (2,9; 3,3)? Depuis K. Budde, Die biblische Urges- chichte. Gen. 1-12,5 (Gießen 1883) 51-58, beaucoup d'exégètes abattent Recensiones 289 l'un des deux arbres. Un seul connaissance, et l'autre, l'arb pointe d'humour, T.M. constat à déboiser le jardin d'Éden en de la critique des sources (x P. Humbert, J. Barr, K. Schm poser la question de l'unité d Gn 2-3 est un texte postexiliq il s'appuie sur quelques travau question (11). Dans l'A. opte délibérément pour une analyse narrative et, par conséquent, pour une première lecture synchronique. Dans ces pages - et non seulement dans ces pages - T.M. dialogue souvent avec son collègue norvégien T. Stordalen qui a écrit une petite somme de plus de 500 pages sur le sujet: Echoes of Eden. Gen 2-3 and Symbolism of the Eden Garden in Biblical Hebrew Literature (Contributions to Biblical Exegesis and Theology 25; Leuven 2000). L'analyse narrative emploie des catégories devenues désormais fami- lières: temps et lieu, scènes et trame/intrigue (plot), personnages, point de vue, omniscience ... Relevons seulement quelques conclusions plus importantes. Selon T.M. Gn 2-3 ne comporte pas d'exposition. Cela me paraît difficile à admettre. Un récit comporte toujours quelques éléments d'exposition, soit implicites, soit explicites. Le lecteur doit être informé sur les circonstances de lieu et de temps, et sur les principaux person- nages du récit. Gn 2 commence d'ailleurs par expliquer que nous sommes à une époque particulière "avant que" n'existe la végétation, la pluie et l'être humain (2,5). Cette information est typique d'une "exposition". Ceci nous amène à une seconde observation. Puisque la situation initiale est celle d'un désert complet, le narrateur est obligé de créer un cadre et des personnages avant de pouvoir lancer son récit. C'est ce qui se passe en Gn 2,5-25. Comme dans d'autres cas, c'est une scène ou une série de courtes scènes qui forment l'exposition. L'action comme telle ne commence en fait qu'avec l'arrivée du serpent (3,1). Avant cela, il n'existe aucune vraie tension dramatique. Pour T.M. la trame du récit serait celle d'une "épreuve" ou d'un "test". Ceci est d'ailleurs une des principales thèses de ce livre. L'argu- ment principal de l'A. est tiré de la traduction de Gn 2,17 qu'il interprète comme une condition: "for if you eat of it you shall certainly die" (23). II traduit donc le beyôm de la phrase par "si". Cette traduction est possible ici comme ailleurs (Ex 10,28; Nb 30,6,9,13; 1 R 2,37,42; Rt 4,5). Mais il reste une difficulté. Il est vrai que dans nos langues, "si" peut devenir un équivalent de "lorsque" et une proposition conditionnelle peut équivaloir à une proposition temporelle. Il n'en reste pas moins vrai que, dans tous 290 Recensiones les cas étudiés, la traduction n satisfaisante. De plus, et cette textes qui parlent explicitemen (cf. Ex 16,4; Dt 8,2; Jg 2,22) suivi d'une question indirect T.M. note l'absence du verbe n (23). L'arbre de la connaissan vie (ou l'accès à l'arbre de la Les deux arbres sont donc T.M. s'appuie sur l'analyse ap Theologie aus der Peripherie. Hebräisch (BZAW 257; Berlin nous avons dans ce verset une c coordonnée - avec deux éléme qualifie tous les membres de complément est placé après le Il semble donc interrompre cet tion la plus correcte de Gn 2,9 toutes sortes d'arbres agréab manger et, au milieu du jardi sance du bien et du mal". Les deux arbres se trouvent donc côte à côte au milieu du jardin. Mais revenons au thème de l'épreuve. Pour T.M., le renversement de situation {peripeteia ) a lieu lorsque la femme et l'homme mangent du fruit (3,6). Le test se termine par un échec et le reste du récit en décrit les conséquences. Il me semble plutôt que Gn 3,6 décrit l'action décisive et que 3,7 contient Vanagnorisis du récit, le passage de l'ignorance à la connaissance ("leurs yeux s'ouvrirent et ils surent [wayyěď' w]"). L'homme et la femme savent, mais ils viennent de perdre l'immortalité. Le changement de connaissance (< anagnorisis ) coïncide avec le change- ment de situation (peripeteia ) symbolisé par le geste de se couvrir de feuilles de figuier (cf. 3,7 et 2,25). Toujours dans l'analyse narrative, l'A. note que les personnages ne sont pas au courant de toutes les informations que le narrateur commu- nique au lecteur. Le premier couple ne connaît qu'un seul arbre, celui de la connaissance, mais il ne connaît pas l'arbre de la vie. Ajoutons que le récit ne nous dit pas comment le serpent et la femme ont appris l'exis- tence de l'ordre que Dieu donne à l'homme défend de consommer du finit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (2,19). Le troisième chapitre répond directement à la question du thème du récit qui est, selon notre A., celui du test ou épreuve dont l'enjeu est l'immortalité. Adam et Ève sont mis devant un choix: obéir ou désobéir, tout comme le seront plus tard Israël, Abraham ou Job. Nous retrouvons Recensiones 291 ici certains éléments reconna chose avait été suggérée en d'Israël (LD 1; Paris 1946) 7-24 et L. Alonso Schökel, "Motivos sapienciales y de alianza en Gen 2-3", Bib 43 (1962) 295-316 = "Sapien- tial and Covenant Themes in Genesis 2-3", Studies in Ancient Israelite Wisdom (ed. J.L. Crenshaw) (New York 1976) 468-480. Ce dernier point fait problème, toutefois, puisque les textes deutéronomistes qui parlent de l'épreuve (Ex 16,4; Dt 8,2; Jg 2,22; cf. Ex 15,25-26) emploient des tour- nures assez différentes. Le récit contient, à notre avis, plusieurs éléments d'une action juri- dique. La situation de départ est décrite en Gn 2,5-25: le "paradis" et les conditions de vie dans le paradis, entre autres le commandement de 2,16. Nous avons ensuite le délit (3,1-7), l'enquête (3,8-13), la sentence divine (3,14-19) et la conclusion qui décrit la situation subséquente à la sentence (3,20-24). Nous aurions donc un récit de "crime et châtiment", mais situé aux origines de l'humanité et qui explique la condition présente de l'humanité. Le récit relève aussi de la théodicée. En peu de mots, la condition humaine est pénible, non parce que le monde a été mal fait (par Dieu), mais en raison d'une faute commise par les ancêtres du genre humain. Il ne s'agit donc pas d'une fatalité; il s'agit des conséquences d'un acte conscient et délibéré. Dans le quatrième chapitre, c'est la question du genre littéraire de Gn 2-3 qui fait l'objet d'une analyse serrée. Pour l'A. le texte fait partie des "mythes", fidèle en cela à une longue et solide tradition scandinave. Il existe bien des méthodes d'analyser les mythes et l'A. choisit la méthode fonctionnaliste (B. Malinowski, J. Campbell). Pour ce dernier, un mythe a pour but de fonder l'autorité d'un ordre moral "as a construct beyond criticism and human emendation" (texte cité p. 70). Dans ce même cadre, T.M. note la possible présence, dans Gn 2-3, uploads/Litterature/ tryggve-n-d-mettinger-the-eden-narrative-a-literary-and-religio-historical-study-on-genesis-2-3.pdf
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- Publié le Dec 09, 2022
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