IRGUET Écor,E )ioRrALE DE Huï I}NS BNI,{iN BT flVILISATIOI\{ \I.M DIRECTBUN DN
IRGUET Écor,E )ioRrALE DE Huï I}NS BNI,{iN BT flVILISATIOI\{ \I.M DIRECTBUN DN 1,, HISTOIIIN DT I,ET]H 8, I BRUXELLES J. LEBÈGUE & Ci", LIBRAIRES-ÉDITEURS 46, RUE DE LA ITTADBLEINE ' t*6 { 896 HISTOIRE DES BELGES nT. DE LEUR CIVILISATION 'a 't. Bruxclles. - lrnprirnerie J Jrlssuus, ?.ï, nrc des Arrnuriers. PRB[ÂCN < Les notions qu'on dorme à la jeunesse sous le nom d'histoire > sont absolument sans valeur comme guide dans la vie. Les faits l rapportés dans lcs rnanuels, et ceux même conterius darm les )) ouvrâges plus sérieux écrits pour les adultes, ne mettent presque ' pâs en lumière les vrais principes de I'action politique. Lcs biogra- > phies des souverains (et, nos enfants n'apprennent guère autre > chose) ne jettent pas lieaucoup de lumière sur la science sociale. > Nous y lisons qu'il y a eu, à telle époquL., une conlestatiorl pour > Ie pouvoir ct que cette contestation a amené une bataillc rangée; , QU€ les généraux avaieut tant de nille honuues d'infanterie, taut > de mille hornmes de cavalerie et mêrne tarrt de cânol)s; qu'ils ont r disposé leurs troupes dans tel ou tel ordre; qu'après toul.es les > péripéties du combat, la victoire a été r.crnportée par l'une ou r ltautrearméc; eulill qu'il y r eutant, d'hommes tués, tant de faits )) prisonniels. Dans tous les détails du r'écit, s'en trouve-t-il un seul u qui puisse vous aidcr à vous diriger en tiurt que cito-vens? > Supposez que vous iiyoz lu avec soin non seulemcut les quinze r> batailles décisivcs qui ont été livrées dans le uronde, rnais le récit r de toutes les autres bataillcs que rnentionne I'histoire, votre votc )) aux élections prochaines en sera-t-il plus judicieux? > Ce qui constitue I'histoir.e véritable, ce qu'il nous irnportc > surtout de connaître, c'est l'ldstoire naturelle dc la société. Nous )) avons besoin de savoir tous les faits rlui peuvent ilous aider il )) compt'elldre comrnent une nation a grandi ct s'est organisée. > Parmi ces faits, plaçons un récit de son 'gouvernement, tlans > lequel nous ferons entrcr autant rle details que nous pourrons sur S > s{l constitution, sur lcs principes, les ruéiliotles, lcs préju.gf V.llirguet.-HistoiredesBelges. n ifl Àa tFr I d I ri -l II i t: l, pnÛl'AcE [t' t d )) qu'il ac0us0, et quc ce recit eOmprenne, nOn seulenent ce qui sc )) rappOrte ir la nltule e[ au jeu du gouvernement eentral, mais > aussi tout, ce qui a rapport aux gou'ernemenrs rocaux. Ir > faudrait cusuitc connaître, d'une facàn gé'érale, le système > industriel de la nation; ce qui nous al]prcnch,ait à quel" aegrJ > ré$rait chez cile rrr uréilrode de Ia division cru tr.avair, res rèfte_ > ments eu vigueur dans I'i'ti.strie; si les proclucteurs formaù't ,r des castes, des corporations, o* s'irs étàient isorés; queiles > étaielt les lelations de patron à emplo.vé; p:ll, quelles voics les > produits se trouvaient cn circulation; quels étaieni les rnoyens de )) comnunication et quel était le signe représentatif tlcs ialeurs. ,r II faudrait mo'tre' ce qu'était le degré de culture esthétiq.e de hr )) natiol), dans son arehitecture, sa peinture, sr seurpiurc, sl r nusique, son r.ôtltrnent,, sa poésie et ses fictions. ' ,, Voif llr, ,rotio,r, ,f,, prrrO qui'pru"r,rt r.,,ui.,.., .rrurr,, ,, ,fi.ig.u,. > sa conduite ct r\ lui forner une opinion exlete sul les époqles " qui nous olr[ pr'écédcrs. La seule histoire qui ait une valeur ,, pratique pourr:rit s'rppeler sociologie ilasuiptiue; et lc meilleur ', service que I'histoire puisse 'ous re'tlre, cbst cle r.lconter la vie ' des nations, tle telle façon r1u'il nous soit fourni des rnatéri:rux de ,, sociologie cornpartc,, alin qu'on puisse ensuite cléter.nriner les lois o fondamcnt*les qui président aux phénomr\res sociirux. > Nous 'ous rallio's entièreme't à ces itlées de I'illustre philo- sophe anglais Hnnnrnr sprxcnn au sujet de I'enseignement de I'histoire. Nous avons donc tenté, tlans notre ouyr,àge, un pre- mier effort pour réalisel sa méthode. Nous nous sommes attaché à y retracer., sous la for.me la plus simple et la plus intéressaute possible, ceux des faits tle notre histoire qui paraissant lcs plus propres li évoquer, dans sou intéglale et sincère réalité, la vie tle nos ancêtres. Sans négliger les événements considérables d'oldre militair.e, nous n'avons pas cfn ponyoir les mettre. toujours au prernier. plan ni les exalter outre mesure à toute occasion. Avec une légèreté, uu défaut de pr:évoyance qui attristc, la plupart des homrnes de notre époqrre réservent encore torrl .aa- DRÉI-ACE III leur intérêt ri ces jours tle tliscorcle, de haine et de passion, qui ont élevé I'hurnauité contre elle-même, fait couler le sang et les larmes de millions d'hornrnes, occasionné tant de lamen- tables ruines, tant ct si souvent, pâr suite, retardé la marche tle la civilisation. Ce qir'ont été chez un peuple, aux différentes époques tle son histoire, administration., justice et bienfaisance ; sciencet, plr,ilosoplûe et c?'lllences ; instructian, Iettres e\ beaun-arts ; agnculture, czntnrerce eï indu,strie ; nou,rriture' et uetement, habitatiort, et mobilier ; enfin, mæu,?'s 1nùliques et aie priuée, tout cela n'est que dôtail et accessoire, aux yeux du plus graud nombre. Les inconvénients et les dangers de cel,te disposition des esprits, contre laquelle nous avons essayé de réagir, ne peuvent ètre contestés. Nous croyons, du reste, que seul, un exposé clair e[ méthodique des faits de civilisation est capable de faire revivre le passé aux yeux tle l'élève; tle lui fairc comprendre comment ttos ancêtres out senti, pensé, vécu; de lui montrer par quels efforts incessants et pénibles ils ont lentement, pâs à pas, progressé dans les tlivers champs tle I'activité humaine, En nous attachant à présenter I'histoire de la patrie sous une forme à la fois plus concrète et plus vivante, nous avons eu pour but tl'en rcndre l'éturle plus agréable, plus fructueuse, et aussi de procurer aux jenucs gens qui ont passé par l'école primaire et par l'école nroyenne un complément intlispensable d'instruction historique et civique. Pour permettre à l'élève de distinguer aisément les notions tlont la conuaissance est exigée par les programmes, nous les itvorrs signalées à son attention pâr un texte bien apparent. Les parties tlu livre imprimées eu caractères plus petits poul'- lont être, de sa part, I'objet d'une simple lecture ; tontefois, les détails fournis par ces demièr'es éclaireront certaine- tnent d'un jour plns vif les rnatières du progrârrrme et contri- IY pnÉr,'lûn bueront à développer 0u à faire naitre chez lui le gott des étutles historiques. 0n trouvera peut-être que nous auriorrs dt nous étendre moins longuement sur certaines époques, sur certaines institu- tions, sur certains hommes, pour faire une place à d'autres, d'irnportance secondaire il est vrai, mais que nous passous complètement sorrs silence ou que nous mentionnons à peine. Nous avons préféré nous borner et traiter avec plus tl'ampleur les questions principales, nous souvenant de I'adage : Peu,, mais bien,. C'est un danger, dans un manuel tl'histoire, de prétendre toucher à trop de points. Au lieu de composer un livre élérnentaire, clair et intéressant, comme i[ conviendr.ait, on s'expose à ne produire qu'un abrégé obscur, aride, rebutant. Le mot de Lakanal est toujours en situation : ( On corrfond volontiers les éICmentaires a\ec les abrégés,. on oublie que l'abré,gé est précisément I'opposé de l'éIintentaire. n Peut-être aussi nous fera-t-on un grief de séparer, tlans notre manuel, des faits sociaux que la vie pr.atigue associe intimement. C'est pr.écisément parce qu'il s'agit d'un rnanuel que lrous avons cru devoir procéder ainsi. Conduire parallèlement l'étutle des faits d'ordre politique ou militaire et les faits tle civilisation, n'est-ce pas disséminer I'attention tle l'élève, la distraire, I'affaiblir? N'est-ce pas exposer ce dernier à ne pas bien apelcevoir, à rnal retenir, la trame et I'évolution des divers élémelts historiques ? Notre plan lui fera, moyons-nous, saisir avec plus d'aisance I'enchaînement des faits tl'un même ordre à tlavers les rnultiples périotles histor.iques; il en facilitera la revisiou par le professeur. A la vérité, en répartissant la matière cornme nous le faisons, oll s'expose à tomber parfois en des r.edites. Est-ce là un si glaud mal ? Le seul inconvénient à cr.aiutlre serait de grossir légèrement le manuel. Mais norrs rlous sommes efforcé d'éviter PRETACE V cet écueil en introduisant dans I'exposé des faits proprement dits, chaque fois que la chose nous a paru possible sans rompre I'unité du récit, les faits d'ordre administratif, judiciaire, scien- tifique, économique, etc., ne réservant guère, pourles chapitres subséquents de la pér.iode, ![u0 les svnthèses et les aperçus généraux. Au surplus, en suivant ce plan, nous avons imité I'exemple de hautes autorités parmi lesquelles nous nous bornerons à citer M. Hulrxn, dans son Histoire rlu règne cle Clm,rles-Quint ctl Belgiqu,e, oir l'éminent historien cousacre des chapitres spéciaux à la lëgislation, el ii lt justice,. au conrnxerce, à I'indu,strie et àI'agriaùture; à l'organisation nùlita,ire,. aux sciences, aux leftres et :lux beaun-arts. Nons espérons donc que les sérieux avantages didactiques dc notre plan compenseront aux yeux des lecteurs et tles maîtres les faibles inconvénieuts qu'on pourrait lui reprocher. *** Le 2 uploads/Litterature/ v-mirguet-histoire-des-belges.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 25, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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