1 Les figures de style Lors de l’analyse d’un texte, pour chaque figure de styl
1 Les figures de style Lors de l’analyse d’un texte, pour chaque figure de style rencontrée : à Quel est l’effet recherché par l’auteur ? 1- Les figures d'analogie : éviter les répétitions, créer des rapprochements et de nouvelles images. Nom Définition / Explication Effet produit/recherché Exemple littéraire La comparaison La comparaison met en relation deux termes, le comparé et le comparant, grâce à un outil de comparaison. Outils de comparaison : comme, ainsi que, tel que, semblable à, identique à, plus [adjectif] que, moins [adjectif] que, égal à... La comparaison permet de créer une nouvelle réalité. La comparaison peut être méliorative (il est doux comme un agneau) à donne une image méliorative/améliorée de cette nouvelle réalité. La comparaison peut être péjorative (son regard est noir comme l’ébène) à donne une image négative de cette nouvelle réalité. « Il était seul comme une barque abandonnée au milieu de l'océan ». (Stendhal, le Rouge et le Noir) Comparé : il / Comparant : une barque abandonnée / Comparatif : comme La comparaison permet de rapprocher deux réalités différentes, de suggérer une nouvelle réalité. Elle intensifie l’image de solitude ressentie. L’auteur nous permet ainsi de visualiser la triste réalité de la solitude du personnage. La métaphore La métaphore est une comparaison sans outil de comparaison donc sous- entendue, plus fine, plus subtile, implicite. Elle peut être directe ou indirecte. On parle aussi de métaphore filée lorsque la métaphore se répète. Comme la comparaison, la métaphore permet de créer une nouvelle réalité, de rapprocher deux éléments. « Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage ». (L’ennemi, Baudelaire) Comparé : ma jeunesse / Comparant : ténébreux orage Le poète évoque son passé, une « jeunesse » qu’il relate sur le mode du passé simple et dans sa généralité « ne fut qu’un ». Le « ténébreux orage », qui symbolise l’éclair rapide, comme le passé simple l’apparition brutale. 2 La personnification La personnification permet d’attribuer des caractéristiques humaines à un objet inanimé, une plante ou un animal à parler, de déplacer, sourire, réfléchir, etc… La personnification permet de donner vie, mais encore faut-il se demander pourquoi l’auteur souhaite donner vie à un animal ou à un objet ? à pour dénoncer, critiquer à se protéger derrière un avatar (La Fontaine avec le lion) à rendre un décor vivant (bienveillant ou menaçant) à etc…. « La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers. » (Correspondances, Baudelaire) « Le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d’un coup de gosier si facile, qu’il semblait ne pas les sentir passer. » (Zola, Germinal) La prosopopée Faire discourir, faire agir, faire répondre un être absent, mort, imaginaire, symbolique, inanimé ou une abstraction. Il joue le rôle de confident, témoin, vengeur, juge, garant, etc. La prosopopée est le stade ultime de la personnification. L’auteur donne la parole à son personnage fictif. La prosopopée met en scène un être proprement extraordinaire. En effet, elle fait intervenir dans un discours un être qui ne devrait pas pouvoir intervenir. Ainsi, la prosopopée théâtralise un récit et possède donc un fort effet de dramatisation. Cette figure de style est en outre une arme très efficace dans une argumentation : la prosopopée permet non seulement d’avoir recours à une autorité surplombante dans une discussion, mais aussi de ne pas prendre la responsabilité d’une argumentation (qui revient à l’être invoqué). 3 L’allégorie L’allégorie est la personnification d’une notion abstraite, d’une idée. L’allégorie peut être marquée par une majuscule. L’allégorie est également très utilisée en peinture, en dessin et en sculpture. Permet de rendre une idée concrète, tangible. Elle peut être inquiétante, effrayante ou agréable. L’allégorie rend les descriptions plus vivantes, plus imagées. « Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ. Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant, Noir squelette laissant passer le crépuscule. » (Victor Hugo, « Mors »). La faucheuse est l’allégorie de la mort. 4 2- Les figures d’opposition Nom Définition / Explication Effet produit/recherché Exemple littéraire L’ oxymore Opposition dans un même groupe de mots de deux mots de sens contraire. Etre enfermé dehors. Un illustre inconnu. Un cannibale végétarien. Les deux mots de sens contraire sont l’un à côté de l’autre. L'oxymore crée la surprise chez le lecteur et peut également permettre de rendre compte de ce qui est absurde. « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » Pierre Corneille. L’antithèse Rapprochement de deux mots de sens opposés mais de même nature. « Tout lui plaît et lui déplaît » à Ici nous avons deux verbes qui s’opposent. L’auteur cherche à souligner une contradiction ou un contraste. Dans le loup et l’agneau de La Fontaine, l’antithèse utilisée cherche à souligner le contraste entre la cruauté (du loup) et la candeur (de l’agneau). L’antiphrase Dire le contraire de ce que l’on pense (mais l’interlocuteur sait qu’il doit comprendre le contraire), parler avec ironie. « C’est du joli ! » L’auteur cherche à créer un effet d'ironie ou à dénoncer quelque chose. « rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées » Candide, Voltaire. 5 Le chiasme Deux phrases construites de la même façon, disposées en ordre inversé. Structure en croix. « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » Molière. 1. « Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu ». Victor Hugo ABC = nom (roi) + verbe (chantait) + adverbe (en bas) / CBA = adverbe (en haut) + verbe (mourait) + nom (Dieu). 6 3- Les figures d'insistance, d’amplification et d’atténuation : accentuer fortement pour impressionner. Les figures d'insistance, d’amplification et d’atténuation permettent, par la répétition ou l'intensité des images créées, d'arrêter l'attention du lecteur ou de la lectrice sur un point particulier. L'impression qu'elles provoquent ou le martèlement qu'elles produisent donne du rythme, de l'énergie, une force au propos. 3-1 : Les figures d’insistance. Nom Définition / Explication Effet produit/recherché Exemple littéraire La répétition Répéter un terme. La répétition peut véhiculer et mettre en valeur une idée. Elle crée un rythme, et renforce l’idée, la sensation, l’émotion. « Elle rencontra Candide en revenant au château, et rougit ; Candide rougit aussi ». Candide. Voltaire. « Par le Styx, par le Styx, par le Styx » Paul Valéry. Le parallélisme Répéter une structure de phrase. Le parallélisme crée un effet équilibré et harmonieux dû à la similitude entre le rythme et la longueur des groupes syntaxiques « Tu dis que tu aimes les fleurs et tu leur coupes la queue, Tu dis que tu aimes les chiens et tu leur mets une laisse, Tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage, Alors quand tu dis que tu m’aimes, moi j’ai un peu peur ». Jean Cocteau 7 L’anaphore Reprise d’un même mot ou groupe de mots en début de phrase, de vers ou de proposition. L’anaphore permet de mettre en valeur le mot ou les mots répétés grâce à un effet d’insistance. Selon le contexte, l’anaphore peut être utilisée pour insister sur certaines sonorités (surtout en poésie), ou pour renforcer un propos dans le but de convaincre (dans un discours politique par exemple). « Mon bras qu’avec respect toute l’Espagne admire, Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire » Le Cid, Corneille. « Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! » Discours du général De Gaulle. 25 août 1944. L’épiphore Reprise d’un même mot ou groupe de mots à la fin d’une phrase, vers ou proposition L’épiphore produit un effet d’insistance qui renforce une émotion (en rythmant les vers) Sans bruit, je quitte la maison, tout est gris dehors, comme d’habitude. J’ai froid, je relève mon col, comme d’habitude Claude François, Comme d’habitude 8 3-2 : Les figures d’amplification. Nom Définition / Explication Effet produit/recherché Exemple littéraire L’énumération (accumulation) Enumération de mots de même nature. Nécessité d’avoir au moins trois mots qui se succèdent. L’auteur cherche à donner une impression de grande quantité. Il peut aussi manifester le souci du détail et de la précision. Parfois en cas d’énumération ouverte (non terminée), l’auteur peut chercher à montrer que le sujet n’est pas épuisé. • « Adieu, veau, vache, cochon, couvée ». La laitière et le pot au lait. Jean La Fontaine • • « Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer ». Candide. Voltaire La gradation Gradation : succession de termes de plus en plus forts (gradation ascendante) ou de moins en moins forts (gradation descendante). Les termes sont de même nature et de même fonction : Je marche, je me déplace, je vais à….. La gradation sert à dramatiser ou à augmenter encore plus la force de l’amplification. L’auteur cherche à souligner l’ampleur, le mouvement et met en lumière le dernier mot. « C’est uploads/Litterature/ les-figures-de-style-illustrees.pdf
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- Publié le Apv 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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