THÉOT EX Alexandre Vinet ÉTUDE SUR L’ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS LICENCE D’UTILISATIO
THÉOT EX Alexandre Vinet ÉTUDE SUR L’ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS LICENCE D’UTILISATION — ÉDITIONS THÉOTEX Ce fichier PDF, ou livre numérique, reste sous la responsabilité de ThéoT EX. Vous êtes autorisé : • à utiliser le livre numérique à des fins personnelles. Vous ne pouvez en aucun cas : • vendre ou diffuser des copies de tout ou partie du livre numé- rique, exploiter tout ou partie du livre numérique dans un but commercial ; • modifier les codes sources ou créer un produit dérivé du livre numérique. • placer le livre numérique en téléchargement sur un serveur inter- net, sans en avoir premièrement obtenu l’autorisation auprès de THÉOTEX. Éditions THÉOT EX site internet : theotex.org courriel : theotex@gmail.com ISBN : 978-2-36260-028-9 L’ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS PAR Alexandre VINET 1841 ♦ ♦ ♦ Soleil d’Orient — 2005 — Introduction Nous avons successivement employé deux de ces méthodes et nous abordons ici la troisième sous la forme d’un cours. Aucune ne suffit à elle seule, chacune complète les autres ou trouve son complément dans les autres ; il les faut employer en outre simulta- nément et non pas successivement. Une méditation spéculative de l’art ne suffit pas et la pratique ne peut pas se passer de la théorie. Tous les hommes qui ont brillé dans la pratique ont étudié la théo- rie et ont été des hommes de théorie. Pierre Corneille a écrit sur la tragédie et a peut-être trouvé la philosophie de son art. Si, dans sa pratique, il est défectueux, c’est que sa théorie est imparfaite, incomplète et absolue. Corneille n’a pu se renouveler. Vous n’aurez dans la pratique la supériorité possible, la supériorité à laquelle vous pouvez arriver, que par la réflexion sur l’art. . .. La troisième méthode, celle qui va faire l’objet de ce cours, se subdivise en deux branches : Premièrement, la composition de sermons sur des textes isolés ou des sujets détachés ; et secondement, l’explication homilétique d’un livre de l’Ecriture, et c’est cette dernière branche que nous allons entreprendre et à laquelle nous devons nous attacher main- tenant. Cette manière n’a été encore que peu employée et appliquée et n’est pas organisée. Aussi ce ne sont que des vues que nous pro- posons. 1 L’explication homilétique d’un livre de l’Ecriture touche par ses deux extrémités à deux genres de travaux qui en sont distincts cependant, savoir à l’homélie et à l’exégèse. C’est, d’un côté, l’ex- tension du genre de l’homélie ; c’est, de l’autre, l’exégèse étendue et modifiée. Si nous voulons rapprocher l’explication homilétique d’un livre de la Bible d’abord de l’homélie, elle ne semble, au premier coup d’œil, que l’homélie dans de plus grandes proportions, une homélie étendue ou une suite d’homélies : au lieu de quelques versets, c’est un livre qu’on traite. Il semble qu’elle n’en diffère que par là. Cepen- dant nous pensons que ces deux genres sont assez différents, pour que les règles de l’un ne suffisent pas à l’autre. Expliquer homilé- tiquement un livre, ce n’est pas mettre bout à bout des textes pris dans le même endroit et en faire des homélies. En effet, d’abord quand on fait une homélie ordinaire sur un sujet quelconque, on choisit ses textes et on cherche à prendre ce qui est le plus fa- vorable au but qu’on se propose, tandis que, quand on fait une explication homilétique d’un livre, on est lié par son dessein et il faut bien passer en revue toutes les parties, passer bon gré mal gré par tous les textes ; il faut tout embrasser et ne rien sauter ou franchir. Ensuite dans un texte ou un sujet d’homélie ordinaire, on a vu un tout et il y a ordinairement une unité ; dans l’autre genre, l’unité ne s’offrira pas si complaisamment, il faudra la créer ou s’en passer. Enfin, dans l’explication homilétique d’un livre, il faut avoir un grand égard à l’ensemble du livre, à sa composition générale. Mais maintenant il est plus important de distinguer notre étude de l’exégèse. Une explication exégétique peut ressembler beaucoup à une explication homilétique, mais à l’ordinaire, elle en diffère beaucoup. L’exégèse a bien ses limites tracées rigoureusement, de manière à ne pas entrer dans l’explication homilétique, cependant 2 la ligne de démarcation n’est pas si distincte que les territoires ne se confondent jamais, quoique assez rarement. Ces deux genres peuvent incliner, tendre l’un vers l’autre ; toutefois l’exégèse pro- prement dite n’a pour but que d’indiquer et de déterminer le sens du texte et les rapports logiques entre les parties du texte ; mais l’explication homilétique part des résultats obtenus par l’exégèse, ou du moins elle ne fait que les mentionner pour les constater et les donne pour base à ses explications qui, pour ainsi dire, extraient le suc de ce sens donné, le justifient, le décomposent (le multiplient) et enfin l’appliquent. Voilà ce que fait le prédicateur 1. Légitimité de ce mode de prédication. Il réside dans le fait que, outre qu’il n’y en a pas de plus ancien : 1. Il donne d’abord à la prédication dans une paroisse une suite propre à en augmenter l’intérêt et à soutenir l’attention des auditeurs. 2. Puis l’explication suivie d’un livre bien choisi fait aisément passer sous les yeux des fidèles toutes les principales matières du christianisme, de la religion. C’est le propre d’un système vrai que chaque vérité renferme toute la vérité. « Les vérités morales s’enveloppent les unes les autres », a dit Charles Bon- net. On trouvera donc dans ce livre les vérités principales du christianisme, et même implicitement toute la doctrine chré- tienne. Par là, on évitera ce genre capricieux de textes choisis en quelque sorte à l’aventure ; on aura un plan et autant que possible une catéchèse homilétique. 3. Ensuite les sujets de cette étude suivie, ainsi liés et soutenus les uns par les autres, se conservent mieux dans la mémoire des auditeurs. Il est probable que d’une prédication détachée, il restera moins de souvenir. 1. Il y a ici en marge des notes de l’auteur : « Meo sum pauper in aere » Horace. 3 4. Cette explication bien faite est enfin un moyen de faire connaître la Bible toujours trop peu connue (et elle peut ainsi leur en donner la clef) et elle apprend aux membres du troupeau à la bien lire. Toutefois, quelque légitime et utile qu’elle soit dans l’enseigne- ment pastoral, je ne saurais conseiller au pasteur un emploi exclu- sif de cette méthode. Et pourquoi ? C’est d’abord qu’il y a des sujets importants, et beaucoup, qu’il faudrait traiter à part et qui ne se rattacheraient pas à tel ou tel livre. Puis, s’il y a une suite importante à observer, ce n’est pas tant celle des idées d’un livre que la série des idées, des impres- sions qu’un prédicateur reçoit et des états par lesquels il passe, ainsi que de ses rapports avec sa paroisse, si prédicateur, il est en même temps pasteur. Car alors, ce sera chose heureuse que sa prédication soit l’histoire de son ministère et que toutes les phases de la paroisse aient leur retentissement dans son âme. Et c’est bien là l’idéal des rapports d’un pasteur et d’une paroisse ! Pour ce prédicateur-pasteur, il est impossible qu’il n’y ait pas dans sa prédication une suite, qui ne paraîtra pas toujours, mais qui sera bien réelle, diverse cependant selon la vie de telle ou telle paroisse. Or, il serait peu avantageux, il serait même fâcheux qu’un pasteur s’enchaînât à un livre de la Bible ; en s’attachant ainsi à la série des idées de ce livre dans le choix des sujets, il se priverait de l’op- portunité. . .il s’ôterait la possibilité de faire, dans sa prédication, la communication de ses expériences et d’y suivre les expériences et les événements de son troupeau Ainsi il doit être libre de traiter avec opportunité les sujets de prédication ; l’usage de notre mé- thode n’est donc pas recommandée exclusivement. La difficulté de ce genre de prédication varie selon la nature ou la forme du livre qu’on a choisi. 4 Si un livre est composé uniquement de sentences ou maximes détachées, il n’y a plus la même difficulté, ou du moins ce livre en présente moins qu’un autre ; mais peu importe, puisque notre méthode ne lui est pas applicable. Quant à un livre narratif, il s’y prête sans beaucoup de résis- tance apparente. La succession, l’enchaînement, la génération des faits les uns par les autres, soutient et guide : un événement, une histoire est toujours logique ; mais s’il y a là renfermée une logique toute faite, encore faut-il ne pas la manquer dans l’explication, sa- voir lier ce que l’auteur paraît souvent ne pas avoir lié, et pour cela faut-il bien chercher la liaison profonde entre les événements et retracer l’engendrement intime des faits. Si c’est un livre didactique (d’enseignement, d’exposition ou de démonstration), même à le prendre sans mélange de subjectivité, la difficulté s’accroît sans doute : le genre lui-même est plus diffi- cile à traiter uploads/Litterature/ vinet-colossiens.pdf
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- Publié le Dec 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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