Vipère au poing Hervé Bazin Fiche de lecture Document rédigé par Delphine Lelou
Vipère au poing Hervé Bazin Fiche de lecture Document rédigé par Delphine Leloup maitre en langues et littératures françaises et romanes (Université libre de Bruxelles) lePetitLittéraire.fr Rendez-vous sur lePetitLittéraire.fr et découvrez : plus de 1200 analyses claires et synthétiques téléchargeables en 30 secondes à imprimer chez soi RÉSUMÉ 3 ÉTUDE DES PERSONNAGES 5 Jean Paule Jacques Ferdinand Marcel CLÉS DE LECTURE 8 Un roman autobiographique Une critique de la société bourgeoise Un récit initiatique PISTES DE RÉFLEXION 10 POUR ALLER PLUS LOIN 11 2 Vipère au poing Fiche de lecture – LePetitLittéraire.fr – Hervé Bazin Écrivain français • Né en 1911 à Angers • Décédé en 1996 dans la même ville • Quelques-unes de ses œuvres : Vipère au poing (1948), roman autobiographique La Mort du petit cheval (1950), roman autobiographique Le Neuvième Jour (1994), roman Hervé Bazin nait à Angers en 1911 et grandit dans une famille bourgeoise de propriétaires terriens. Il reçoit une éducation stricte et pieuse, carcan duquel il tente de se libérer en se rebellant contre sa parenté qu’il juge tyrannique. Il choisit très tôt de devenir écrivain. Après la rédaction de revues littéraires (La Coquille, 1946) et de recueils poétiques (Jours, 1947) délaissés par le lectorat, il rédige Vipère au poing en 1948. Ce roman soulève tant l’admi ration que l’indignation et contribue à l’élection de Bazin comme membre de l’Académie Goncourt (1960). C’est avec ironie et mordant qu’il y traite des valeurs familiales, de la crise identitaire ou de la nature. Bazin décède en 1996, à l’âge de 84 ans. Vipère au poing Itinéraire d’un enfant bourgeois révolté • Genre : roman autobiographique • Édition de référence : Vipère au poing, Paris, Bernard Grasset, coll. « Le Livre de Poche », 1966, 224 p. • 1re édition : 1948 • Thématiques : famille, bourgeoisie, mère, révolte, haine, enfance Publié en 1948, Vipère au poing suscita de vives réactions auprès du grand public qui y vit une satire de la condi tion bourgeoise, des valeurs familiales et de la religion. Ce livre raconte les aventures d’un garçonnet, Jean (dit Brasse-Bouillon), et surtout son insoumission à sa mère, Paule Rezeau (née Pluvignec), une femme sèche et dure. Cette œuvre, clairement inspirée de la vie de son auteur, est le deuxième volet de la trilogie autobiographique de Bazin. La langue très orale du livre ainsi que sa narration à la première personne aident le lecteur à pénétrer dans l’univers fascinant de la Belle-Angerie et de ses habitants. 3 Vipère au poing Fiche de lecture – LePetitLittéraire.fr – RÉSUMÉ UN EXPLOIT INCOMPRIS Jean Rezeau (dit Brasse-Bouillon), aujourd'hui adulte, se souvient d'un exploit de son enfance, à la Belle-Angerie, manoir situé aux confins de la Maine, de l'Anjou et de la Bretagne appartenant à la famille Rezeau : un été, il avait tué une vipère à mains nues, mais cette victoire avait été contrariée par le dégout de sa famille pour sa performance herculéenne. Il nous décrit la Belle- Angerie, maison spacieuse mais sans confort superflu. Alors qu’il retrace la généalogie des Rezeau, Jean avoue connaitre peu ses parents et son frère cadet Marcel (dit Cropette), installés en Chine. Il présente ses proches par leur prénom ou leur sobriquet, décrit leur caractère et leur physique. Il évoque ensuite des souvenirs de jeunesse et revient sur l’épisode, encore douloureux pour lui, de la mort de sa grand-mère, Marie. La suite du livre nous conte le retour de sa mère, Paule Rezeau, (et accessoirement de son père, Jacques Rezeau) en France, et la révolte menée par Jean et ses frères à son encontre lorsque celle-ci a dépassé les bornes. Toutefois, au terme de son récit, il reconnait qu'elle l'a aidé à se construire : désormais, il est rompu aux mesquineries, finalement détaché du monde et blasé de tout. Après la mort de leur grand-mère, Jean et Ferdinand, son frère ainé (dit Frédie ou Chiff) logent seuls au domaine, avec le personnel. Huit mois plus tard, ils subissent des retrouvailles peu chaleureuses avec leurs parents. Il parle de Fine (Alphonsine), la domestique, et évoque les « serfs », trois familles du hameau. À son retour, Paule Rezeau engage un abbé pour parfaire l'éducation de ses fils. C'est avec tris tesse que les garçons apprennent que le programme de leurs journées sera dorénavant révisé et qu'ils seront privés des quelques derniers plaisirs qu’il leur restait. Après le renvoi de Mlle Lion, leur gouvernante, s'ensuivent en effet des réformes : transformation des récréations en corvées de jardinage, condamnation des armoires, confessions quotidiennes et publiques. Les enfants décident alors de mener une offensive contre leur mère, rebaptisée Folcoche (contrac tion de « folle » et « cochonne »). En femme égoïste, celle-ci refuse de faire la charité aux pauvres et renvoie le précepteur de ses fils. De leur côté, les garçons inventent la « pistolétade du diner », consistant à mitrailler leur mère du regard. Pendant la messe du soir, celle-ci tombe, foudroyée par un mal inconnu. En dépit de sa mauvaise santé, Folcoche préside la réception familiale annuelle, à laquelle les garçons doivent paraitre en arborant à tour de rôle le seul costume qu'ils possèdent. Au plus mal, elle doit toutefois se résoudre à entrer en clinique. Après son départ, les trois frères tentent de rentrer à nouveau dans les bonnes grâces de leur père et fondent le Cartel des gosses, véritable mouvement rebelle : en signe d'alliance, ils rédigent une charte de droits inspirée de la Déclaration universelle des droits de l'homme (adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1948). Mais Folcoche rentre au domaine, guérie. 4 Vipère au poing Fiche de lecture – LePetitLittéraire.fr – Un séjour hors des terres est alors proposé à la famille, mais Folcoche décline l'invitation, prétextant une santé encore fragile. Elle garde Cropette, son cadet, avec elle, bien décidée à le manipuler. Les ainés et leur père entament quant à eux le voyage et logent chez divers compagnons mais, bien vite, une lettre de Marcel leur parvient et semble être de très mauvaise augure quant à leur retour prochain au manoir. UN RETOUR MOUVEMENTÉ Les voyageurs rentrent chez eux, retrouvent Paule et font la connaissance du nouveau pédagogue, l'abbé Traquet. Parallèlement à cela, Brasse-Bouillon s'emploie malignement à monter sa mère contre le nouveau maitre pour le faire renvoyer. Au cours d'une promenade en barque, il réussit à la faire tomber à l'eau. À la suite de ce tour, elle décide de faire payer son méfait au responsable de sa chute. Retranché dans ses appartements pour fuir sa colère, Jean décide alors de faire une fugue et ne laisse qu'une note écrite à l'encre : VF, comme une signature vengeresse. Dans le train en direction de Paris où il va rencontrer ses grands-parents maternels, il semble plus mature. Penché sur un journal populaire, en fumant, il rêve aux filles. La première rencontre, protocolaire et froide, avec son ascendance, lui laisse toutefois une profonde déception. Dès le lendemain, Jacques Rezeau vient récupérer son fils dans la capitale. Dans le wagon qui les ramène chez eux, ils débattent du socialisme et du travail avec d'autres navetteurs. Une fois chez lui, le garçon se remet en question et constate qu’il préfère les idéaux de la classe ouvrière à ceux de la bourgeoisie. Cela se confirme quelque temps plus tard, lorsque la famille Rezeau, souhaitant donner un banquet en l'honneur des vingt-cinq années de service de l'oncle René à l'Académie française, se met en frais pour que la maison soit propre et belle. Cette effervescence est une occasion de plus pour Jean, qui se considère à présent comme le rebelle de la famille, de critiquer les fastes bourgeois. L'été de ses quinze ans, plus que jamais fasciné par les femmes, Jean entreprend de faire la conquête de Madeleine, une paysanne. Mais à trop penser à l'amour, il en a oublié de se méfier de sa mère. Un jour, il la surprend à fouiller sa chambre et comprend qu'elle y a caché son portefeuille pour le faire accuser de vol, et ainsi se débarrasser de lui. Bien décidé à contrecarrer ce projet, il affronte Folcoche et lui annonce qu'il n'est pas dupe. Ensemble, ils concluent un accord : lui ne révèlera rien du plan de sa mère pour le faire évincer, et elle acceptera qu'il puisse quitter le toit familial pour le collège. 5 Vipère au poing Fiche de lecture – LePetitLittéraire.fr – ÉTUDE DES PERSONNAGES JEAN Il est le narrateur du roman. Le récit s’ouvre sur l’épisode de la vipère, symbolisant sa jeunesse, et se referme sur un monologue destiné à sa mère. Au début du roman, il est Brasse-Bouillon, élevé par sa grand-mère, une main de fer dans un gant de velours. Sa mère Paule sera tout le contraire de la vieille dame. Violente et sournoise, elle le traquera, le battra et n’aura de cesse de l’humilier. Une guerre froide débutera entre mère et fils, lequel rendra coup pour coup. Jean se découvre alors une force de caractère qu’il ne pensait pas avoir. Par manque d’amour, uploads/Litterature/ vipere-au-poing.pdf
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- Publié le Dec 09, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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