MÉTHODOLOGIE DE LECTURE CRITIQUE D’UN TEXTE NARRATIF: schéma1 I. INTRODUCTION:
MÉTHODOLOGIE DE LECTURE CRITIQUE D’UN TEXTE NARRATIF: schéma1 I. INTRODUCTION: une approche de la genèse de l’œuvre. 1.1. CONTEXTE SOCIO-CULTUREL 1.1.1. Données historiques (seulement celles qui ont une représen- tation dans le roman). - politiques - religieuses - idéologiques - socio-économiques - concernant la structure familiale 1.1.2. Données littéraires - topique littéraire du moment : thèmes, intrigues, typologie des personnages. - poétique des genres : genres à la mode au moment de l’écriture et leurs caractéristiques. - intentionnalité de l’écriture admise ou reconnue à l’époque. 1.1.3. Données linguistiques - rôle reconnu au langage à l’époque. 1.2. L’AUTEUR 1.2.1. Possibles rapports de l’écrivain avec le contexte … - politique - social - littéraire : voir s’il fait partie d’un groupe, d’un mouvement ou d’une école littéraires, s’il a participé à des manifestes. 1.2.2. Intentionnalité de l’auteur face à son projet d’écriture. - Existe-t-il un dessein, un point de départ, un a priori esthétique, littéraire et/ou idéologique, avoués par l’auteur, concernant l’écriture de l’œuvre ? 1 Vid. F.-J. del PRADO BIEZMA, Cómo se analiza una novela. Alhambra Universidad. Madrid, 1984. Ainsi que les autres textes dont les références bibliographies se détaillent dans le chapitre suivant (section 4). 1 II. LECTURE DESCRIPTIVE DU TEXTE: 2.1. LE TEXTE COMME RÉCIT : niveau de l’histoire racontée. 2.1.1. Analyse de l’unité du texte - Une seule dynamique narrative : mise en relief de sa structure narrative, de sa segmentation en séquences narratives macrosegments, segments, microsegments, des charnières qui articulent ces différentes unités, de la nature (temporelle, spatiale, actantielle) de ces charnières. - Plusieurs dynamiques narratives : leur structure (segmentation en séquences narratives : macrosegments, segments, microsegments, les charnières qui articulent ces différentes unités, la nature -temporelle, spatiale, actantielle- de ces charnières) et leur syntaxe récits convergents, croisés, parallèles, enchâssés ou secon- daires (récits spéculaires, à tiroirs…). - Mise en relief des conflits qui constituent ces séquences narratives, de leur nature (individuelle, interpersonnelle, collective…) et de leur possible, ou impossible, positive, ou négative, résolution. (Important lors de la lecture interprétative du texte). 2.2.2. Le micro-cosmos de texte : sa coordonnée spatiale. - La morphologie des espaces: • Espaces naturels sauvages : campagne, forêt, montagne, désert, mers, océans, fleuves… • Espaces naturels « civilisés » : les cultures, les jardins… • Éléments climatologiques : saisons, pluies, chaleur, froid… • Espaces sociaux : les maisons, les villes… bâtiments publiques, historiques. - Les rapports description-narration : • Place des segments descriptifs dans le récit : au début, à la fin des segments narratifs… • Rapports de quantité : degrés de présence / absence des segments descriptifs dans le texte. Abondance descriptive : construction d’une topie détaillée qui répond à un principe d’extraversion et qui caractérise, par exemple, les récits réalistes ou naturalistes. 2 Absence progressive de description : le récit évolue ver l’atopie et l’intériorisation. (P. ex. les romans psycholo- giques). • Rapports de qualité : « décrire est choisir » donc analyse des éléments décrits et mise en évidence des « oublis » ou des présences qui pourront être importants au moment de la lecture interprétative. • Nature de la topie créée, par rapport à notre expérience de la réalité : topie mimétique topie diégétique utopie : a. de signe positif b. de signe négatif - Rentabilité de la coordonnée spatiale : • Au niveau de la structure narrative du texte : La coordonnée spatiale comme habitat des personnages et lieu où se passent leurs actions. Premier niveau symbolique : la coordonnée spatiale comme signifiant, ou comme opposition, des personnages qui l’habitent (rapport métonymique ou de contraste). • Au niveau du contenu symbolique du texte (niveau de la lecture interprétative du texte) : Possible rapport de la coordonnée spatiale, ou de certains de ses éléments, avec l’auteur (cosmologie symbolique ou rêverie de la matière de l’écrivain) 2.2.3. La temporalité du texte : sa coordonnée temporelle. Description des différents niveaux temporels qui se superposent dans le texte : - Le temps référentiel de l’Histoire dans le texte : dates, allusions à des moments ou à des événements historiques ancrages 3 du texte dans l’Histoire. - Rapports entre le temps de l’Histoire (référent historique) et le temps de l’action : • Il est possible d’établir une corrélation entre un moment donné historique et le temps de l’action : Le texte se structure en synchronie historique lorsque les faits se passent à la même période où se produit leur écriture. (Par ex. le roman réaliste ou le roman naturaliste) Le texte se structure en anachronie lorsque on peut établir une corrélation, plus ou moins claire ou diffuse, entre le temps de l’action et un temps de l’Histoire différent du présent : a) Anachronie régressive (ou récit rétrospectif) : les faits racontés renvoient au passé (par ex. le roman historique, les mémoires…). b) Anachronie progressive (ou récit antici- patif) : les faits racontés se passent dans le futur (par ex. la science fiction) • Le texte n’établit aucun lien avec une quelconque temporalité historique : volonté claire de la part de l’auteur de présenter les personnages et leurs actions en dehors de toute possible réalité temporelle historique. Le texte se structure en achronie. • Le texte se structure comme une uchronie : normalement complémentaire d’une utopie, dans laquelle les lois « physiques » de la temporalité restent annulées. (Par ex. dans la recréation de l’espace des « paradis perdus ») - Le temps de l’action, des événements racontés, de l’anecdote : périodes de temps privilégiées par l’action, durée des événements… - Le temps du récit : qui reflète l’action du narrateur : • L’ordre : progressions linéaires, analepses (retours en arrière), prolepses (anticipations). • La durée : ellipses, sommaires, scènes, pauses. Organisation du récit en fonction de la présence et 4 la distribution de ces figures. • La fréquence : combien de fois les actions sont-elles racontées dans le texte ? L’étude de la fréquence nous permet d’établir l’importance accordée par l’auteur (à travers la voix du narrateur) aux actions racontées, en fonction des modalités suivantes : Modalité itérative : toute une « classe » d’actions est racontée une seule fois. Modalité singulative : une action unique est racontée une seule fois. Modalité réitérative : une seule action est racontée plusieurs fois (par plusieurs narra- teurs, de différents points de vue…). 2.2.4. La structure actantielle : actants (ce sont les forces motrices du récit), personnages. - Les forces actantielles du texte : morphologies, fonctions… • Représentées par un seul individu. • Représentées par une collectivité. • Représentées par des forces, des réalités abstraites, des instances. (Par ex. La paternité, le hasard, l’opinion publique…) • Schéma actantiel en fonction de la répartition des actants en six catégories : actant sujet, actant objet, actant destinateur, actant destinataire, actant adjuvant et actant opposant. (Greimas, vid. Bibliographie) - Vers la construction du personnage : • Morphologie : Identité : nom, âge, sexe, profession, situation familiale… Physique : cheveux, yeux, taille, corpulence… Caractère, personnalité, moralité, valeurs attachées… • Rôle dans le récit : agent, patient. • Rapports des personnages avec les autres instances du récit (pour une possible lecture interprétative) : Avec le micro cosmos créé. Avec l’histoire et l’Histoire. Avec les autres personnages. Avec eux-mêmes… 2.2.5. Le narrateur : - Morphologie : est-il doté d’une certaine « consistance » ? A-t-il une entité ? • Simple instance ou voix narrative. • Émergence du pronom « je » ou d’autres pronoms : on, 5 vous… • Il présente une entité ou une épaisseur : physique, psychologique, idéologique, morale (à partir de l’analyse de ses digressions, commentaires, jugements...). • C’est un personnage de l’action. - Focalisation : • Focalisation zéro : le narrateur omniscient. Ce narrateur n’est jamais un personnage. Il a la possibilité de tout savoir, de tout raconter. • Focalisation externe : le narrateur externe. Le narrateur s’identifie à un observateur extérieur qui raconte les événements perçus de l’extérieur, comme s’il les décrivait. • Focalisation interne : le narrateur personnage. Ce narrateur s’identifie à un seul personnage et délivre les seules informations que celui-ci puisse connaître. Cette focalisation peut être fixe lorsque le personnage-narrateur est toujours le même ou variable lorsque le personnage- narrateur change. Narrateur = héros de l’action (par ex. récits de mémoires, autobiographies...) Narrateur = autre personnage (par ex. récits de témoignages). 2.2. LE TEXTE COMME DISCOURS : Texte = structure de signes linguistiques. 2.2.1. Rapports de proportion dans le texte entre : séquences narratives, séquences descriptives et séquences réflexives (digressions du narrateur ou de certains personnages). Notion de dominante. 2.2.2. Présences de l’écriture analogique : synecdoques, métonymies, métaphores, l’écriture introduit la connotation – parfois consciente, souvent inconsciente - c’est le domaine des résonances sensorielles, imaginaires ou émotives que la récréation de certains éléments éveille chez l’auteur. 2.2.3. Présence de l’écriture hyperbolique, redondante, anaphorique : l’écriture se rapproche du poème. 6 2.2.4. Présence de technicismes, néologismes, créations verbales, mots ambigus, ambivalents, de termes rares : il faudra, dans chaque uploads/Litterature/ methodologie-de-lecture-critique-d-un-texte-narratif.pdf
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- Publié le Fev 12, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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