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LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contemporains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet eBook est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est égale­ ment protégé par les traités internationaux sur la propriété indus­ trielle. Comme un livre papier, le présent fichier et son image de couverture sont sous copyright, vous ne devez en aucune façon les modifier, les utiliser ou les diffuser sans l’accord des ayants droit. Obtenir ce fichier autrement que suite à un téléchargement après paiement sur le site est un délit. 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Paracelse Les sept livres de l’Archidoxe Magique Introduction et préface du Docteur Marc Haven © Arbre d’Or, Genève, avril 2003 http://www.arbredor.com Tous droits réservés pour tous pays 4 Préface Au commencement du XVIe siècle, alors que toute la science somnolait en répétant les oracles d’Avi­ cenne et de Galien, apparaît l’homme à la voix forte, médecin et chimiste, qui se dresse en adversaire des lois établies, brûle les livres médicaux des Grecs et des Arabes, parle philosophie en langue vulgaire, guérit les malades contre toutes les règles de l’art et court l’Europe, buvant avec le premier venu, bataillant avec beaucoup, étudiant avec tous. Son rôle fut si grand qu’à son époque même, son nom souleva des émeutes. Paracelse eut des disciples fidèles, des admirateurs bruyants, des malades recon­ naissants jusqu’à la dévotion ; il eut aussi, parmi les médecins, des ennemis féroces dont la violence jus­ tifie assez les apostrophes véhémentes qu’on lui a si souvent reprochées. Ce « monstre vomi par l’enfer », ce « chemineau innommable » comme l’appelaient les Eraste, les Dessenius1 et tant d’autres confrères dont la boutique se désachalandait, faisait rire les malades et gémir les apothicaires de Rome à Londres et de Paris à Varsovie ; aucun homme, sauf plus tard Cagliostro, ne suscita pareil tumulte autour de lui. 1 « Magus monstruosus, superstitiosus, impius, et in deum blasphemus, mendacissimus, impostor, ebriosus, erro, monstrum abhorrendum ! » Dessenius. Medicina veterum. Col. Agrippæ, 1573, p. 202. 5 INTRODUCTION Quand ses ennemis crurent l’avoir enfin bien et dûment enterré — on dit même qu’ils aidèrent fort à cet événement — ce fut pis encore : une pléiade de dis­ ciples surgit glorifiant le maître, soignant les malades selon ses rites, oubliant ses arcanes. Les Rhenanus, les Camerarius témoignaient de ses merveilleux pou­ voirs ; ils avaient vu à Munich, ils gardaient à Nurem­ berg de l’or fait par lui avec un vieux clou en fer, et qui restait encore moitié fer, moitié or ; les Crollius, les Thurneyser commentèrent et éclaircirent ses doc­ trines. Critiques, apologistes, exégètes, traducteurs, forcèrent les savants des XVIe et XVIIe s à ne penser que par lui, à ne parler que de lui. Le souffle de liberté et de vie nouvelle qui passait, avec son nom fit flotter la bannière des Rose-Croix. Son influence traversa le XVIIIe siècle : Van Helmont, c’est Paracelse encore. De nos jours, alors que des siècles nous séparent de son époque, que l’histoire s’est éclairée et que la science a progressé, il semble que le nom de Paracelse ne devrait plus présenter d’intérêt ni susciter de tra­ vaux. Or, il n’en est rien : dix ans ne se passent pas depuis le début du siècle sans que, tour à tour, et avec la plus vive ardeur, un défenseur ou un critique ne se lève pour parler du Roi des Arcanes. Ce mort ne laisse pas les vivants en repos ; les uns, innovateurs de quelque thérapeutique, — magnétisme, homéopa­ thie, opothérapie, etc. — rencontrant dans une cita­ tion de Paracelse un mot qui les étonne, se reportent au texte, s’ébahissent de découvrir l’idée mère de leur système déjà formulée par le grand alchimiste, et Paracelse réapparaît sur la scène derrière quelque spécialiste original. Les classiques, au nom de la doc­ 6 INTRODUCTION trine médicale du jour, protestant contre l’innovateur et plus encore contre Paracelse ; quelques indépen­ dants se mêlent au débat ; c’est ainsi que nous avons vu Schultz, Marx, en Allemagne ; Bouchut, Cruveil­ her, en France n’hésitant pas à placer Paracelse avant Montaigne et Rabelais, à en faire le précurseur de toute science, le rénovateur de la médecine, tandis que Daremberg et Chevreul n’y voient, l’un, qu’un médiocre imitateur des anciens, l’autre qu’un fou ignorant et prétentieux. Comment expliquer cette contradiction ? Pour­ quoi cette polémique renaissant toujours, ce brouil­ lard enveloppant l’étrange figure du médecin d’Ein­ siedeln ? C’est que Paracelse, comme beaucoup de mystiques, sentait les choses plus qu’il ne les pen­ sait : il essayait de les exprimer avec des termes nou­ veaux ou détournés de leur acception habituelle, sans grand souci de ses auditeurs ; l’évidence qu’il avait du fait lui semblait devoir illuminer de même celui qui l’écoutait. Les Bœhme, les Wronsky n’ont-ils pas fait de même ? Son œuvre, incomplètement traduite d’un haut allemand plein de ces néologismes spéciaux en un latin douteux, est donc restée toujours mys­ térieuse. Quelques traductions françaises partielles comme celles de la Grande et de la Petite Chirurgie sont peu répandues ; si bien que le texte de Paracelse est encore inconnu même des érudits. Daremberg, l’un des hommes les plus instruits que nous ayons eus sur ces matières et qui a consacré sa vie à l’étude des doctrines médicales, n’avoue-t-il pas lui-même qu’il n’a pas lu tout Paracelse et qu’il a dû pénible­ 7 INTRODUCTION ment en traduire pour son usage personnel quelques passages ? Aujourd’hui où la connaissance du latin disparaît, hélas ! à grands pas, la publication d’une traduction de l’Archidoxe Magique présente un intérêt capital, et nous espérons que d’autres traités de Paracelse nous seront encore donnés ; tout lecteur habitué aux auteurs hermétiques et aux philosophes mystiques, étudiant sans parti-pris les œuvres de notre auteur, y trouvera de grandes et fécondes vérités au milieu de beaucoup d’obscurités voulues2 ou inévitables. Il estima d’abord l’œuvre de Paracelse pour les ensei­ gnements qu’il y puisera ; puis il aimera l’auteur, comme nous l’avons fait, en l’étudiant de plus près dans sa vie débordante d’activités ; car ses livres ne sont qu’une portion de lui-même, la plus petite, la moins vivante ; ses actes, ses sentiments, révèlent plus puissamment encore l’esprit qui l’animait. S’il eût vécu de nos jours, il eût été pour nos sciences actuelles, fortes de leurs admirables découvertes et de leurs énergiques intransigeances, un révolutionnaire d’une bien autre envergure, un semeur de bien plus extraordinaires moissons. C’est ainsi qu’il faut songer à lui ; c’est ainsi qu’on peut l’admirer sans réserves, en le désaffublant par la pensée du costume suranné et du bizarre accoutrement sous lequel nous sommes habitués à le considérer ; alors, au travers du Para­ 2 « Paracelse n’a écrit aucune recette touchant la médecine qui n’ait un sens caché et dans laquelle il n’y ait quelque chose en moins ou quelque chose en plus, et cela avec grandes raisons ». Luchter, Traité de l’Antimoine, ch. V. 8 LES SEPT LIVRES DE L’ARCHIDOXE MAGIQUE granum mystérieux, du Labyrinthus décevant, ou de l’Archidoxe magique, tout constellé de talismans, nous pourrons évoquer, en vérité, l’esprit de Paracelse. Dr. Marc Haven 9 Introduction Les progrès faits chaque jour par la science moderne sont près d’avoir une conséquence fort remarquable et fort inattendue : la mise en lumière des vérités découvertes par les alchimistes et mépri­ sées il y a encore moins d’un demi-siècle. Que ne reprochait-on pas aux alchimistes ? Le but même qu’ils poursuivaient avec tant d’opiniâtreté, leurs doctrines, leurs méthodes empiriques et leur facilité d’apriorisme. À dire vrai, il entrait dans cette série de griefs une part de légèreté et une autre plus grande de précipitation. Sans réfléchir à l’état encore embryonnaire, quant aux théories d’ensemble, des connaissances modernes, on tenait rigueur à l’école des souffleurs d’avoir osé concevoir une science d’après une philosophie, et une philosophie d’après une science peut-être trop faible. Puis, sans chercher à discerner l’allégorique du littéral, on prenait pour des thèses Scientifiques ce qui, bien souvent, relevait de la métaphysique ; de ces deux chefs d’accusation, grand mépris qui n’allait pas sans injustice. En somme, quel était le but des alchimistes ? Point autre chose que l’application à la science des uploads/Litterature/archidoxe.pdf

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