JOSEPH CONRAD (A. SET OF SIX) traduit de l'anglais par PHILIPPE NEEL G A L L I

JOSEPH CONRAD (A. SET OF SIX) traduit de l'anglais par PHILIPPE NEEL G A L L I M A R D Dix-neuvième édition. L'ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage a été tirée à ONZE CENT QUATRE exemplaires et comprend : cent neuf exem- plaires réimposés dans le formai in-quarto tellière, sur papier vergé Lafuma-Navarre au filigrane nrf, dont neuf hors commerce marqués de A à i, et cent destinés aux Bibliophiles de la Nouvelle Revue Française, numérotés de i à c, neuf cent quatre-vingt-quinze exemplaires in-octavo couronne sur papier vélin pur fil Lafuma-Navarre dont quinze hors commerce mar- qués de a à o, neuf cent cinquante destinés aux Amis de l'Édition originale numérotés de 4 à 950, et trente exemplaires d'auteur, hors commerce, numérotés de 951 à 980. Tous droits de reproduction, de traduction et d'adap- tation réservés pour tous les pays, y compris la Russie. Copyright by librairie Gallimard, 4927. NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE Le recueil dont voici la traduction parut au 'début de 1908 sous le litre de « A Set of Six » chez Methuen et Co, à Londres. Les contes qui le composent avaient été écrits au cours des trois années précédentes. « Gaspar Ruiz » fut achevé en janvier 1905, c'est-à-dire à une époque où l'esprit de Joseph Conrad baignait encore dans l'am- biance 'sud-américaine au milieu de laquelle il avait vécu, pendant les deux années qu'il consacra à imaginer et à écrire son roman : « Nostromo », achevé au début de septembre 1904. Dans une lettre que Joseph Conrad écrivait à son ami R. B. Cunninghame Graham, le 30 mars 1923, il dit : « J'ai trouvé l'idée de Gaspar Ruiz « dans un livre du capitaine de vaisseau Basil Hall, « Journal des Années 1820-21-22, un ouvrage dont « vous avez peut-être entendu parler. Hall était un ami « du général San Martin. L'original de Gaspar Ruiz est « un homme nommé Benavides, franc-tireur sur la « frontière méridionale du Chili pendant les guerres de « l'Indépendance. Hall lui consacre une page ou deux « — d'après ce qu'il avait entendu dire. Il m'a fallu « inventer toute son histoire, trouve^ des raisons iï « ses changements de partis, et le cadre du récit. Et « maintenant la composition et l'écriture de tout cela «- ne me semblent plus guère que le souvenir d'un rêve. » Gaspar Ruiz parut d'abord dans les numéros du « Pall Mail Magazine » de juillet à octobre 1906. Au cours de NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE l'été 1920, Joseph Conrad tira lui-même de ce conte un scénario de film intitulé « Gaspàr, the Strong man > > (Gaspard, l'homme fort) qui n'a pas été utilisé jusqu'à ce jour. Un Anarchiste, écrit au cours de l'année 1905 et l'Indicateur, terminé à Londres le 11 janvier 1906, parurent dans le « Harper's Magazine », respectivement en août et décembre 1906. Le narrateur dans l'Indicateur est visiblement inspiré d'Henri Rochefort. La Brute dont le manuscrit porte ce titre : « The Brute, a pièce of invective » a dû être écrit au cours de l'an- née 1906 : nous n'avons pu trouver aucune référence à ce sujet dans les papiers de l'écrivain ; ce récit fut pu- blié pour la première fois le 5 décembre 1906, dans le supplément du « Daily Chronicle ». Le Duel fut entrepris au mois de janvier 1907 pen- dant le second séjour que Joseph Conrad fit à Mont- pellier. L'atmosphère française oà il se trouvait alors et qui lui avait été si familière trente ans auparavant, quelques entretiens échangés avec un officier d'artille- rie rencontré dans un café de la place de la Comédie, enfin les souvenirs militaires de sa propre famille, dont plusieurs membres avaient appartenu aux régiments po- lonais des armées napoléoniennes, sont en grande partie responsables du caractère de ce récit. La composition en fut interrompue par les vives in- quiétudes que lui inspira la santé des siens à la fin de l'hiver et au printemps 1907, en même temps que par l'achèvement de « l'Agent Secret ». Il ne fut terminé qu'en septembre suivant, à Pent Farm (Kent) et il parut dans le « Pall Mail Magazine » de janvier à mai 1908 ; il y eut la même année une édition américaine en un volume séparé, sous le titre « The Point of Honor » (McClure Co, New-York). « Il Conte » fut écrit en peu de jours et terminé le 4 dé- cembre 1907 à Someries, Luton^ Bedforshire. Il fut pu- NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 9 blié au mois d'août de l'année suivante dans le Cassell's Magazine, sous le titre erroné de « Il Conde » au lieu de « Il Conte ». Il avait été inspiré à Conrad par le récit d'une aventure arrivée quelque temps aupara- vant au comte Szembek pendant qu'il était à Naples. Joseph Conrad avait fait la connaissance de ce gentil- homme polonais pendant son séjour à Capri, de janvier à mai 1905 et c'est de lui-même qu'il en tint le récit. Dans l'édition originale du recueil de ces contes, cha- cun d'eux porte un sous-titre. « Gaspar Ruiz », a roman- tic taie ; « The Informer », an ironie taie ; « The ïîrute », an indignant taie ; a An Anarchist », a desperate taie ; « The Duel », a miliiary taie et « Il Conte », a pathetic > taie. Joseph Conrad écrivait à son éditeur Algernon Me- thuen, le 26 janvier 1908 : « Chacun de ces contes est le « récit d'incidents, d'une action et non pas un récit « d'analyse. Ils sont tous dramatiques, dans une certaine « mesure, mais sans rien de lugubre. Tous, sauf deux, « empruntent leur signification à un motif sentimental, « bien qu'ils ne soient pas, cela va sans.dire, des histoires « sentimentales au sens conventionnel du mot. Ce ne sont « pas là des études : ces contes n'abordent aucun pro- « blême. Ce sont de simples récits où j'ai fait de mon « mieux pour retenir simplement l'intérêt du lecteur. Je « puis peut-être ajouter que dans ce recueil j'ai visé une « certaine virtuosité de style. » Et dans une lettre à Ed- ward Garnett du 21 août 1908, Conrad dit à propos du « Duel » : « Ma première intention était d'intituler ce « conte « Les Maîtres de l'Europe », mais j'ai écarté ce « titre comme un peu prétentieux. En tout cas j'ai essayé « consciencieusement d'y mettre autant d'atmosphère v. napoléonienne que le sujet pouvait le comporterI. » G. J.-A, 5, Correspondance inédite. NOTE DE L'AUTEUR Les six contes qui composent ce volume représentent toois ou quatre années de travail intermittent. Les dates de leurs rédactions respectives sont éloignées et leurs origines di- verses. Aucun d'eux n'a trait à des souvenirs personnels, et dans tous cependant les faits sont véridiques. Par cela, je n'entends pas seulement qu'ils sont possibles, mais qu'ils se sont réellement produits. Le dernier conte du volume, par exemple, celui que j'intitule pathétique, en sous-titre à 11 Conte, est une transcription presque littérale du récit que me fit un vieux gentilhomme charmant que j'avais rencontré en Italie. Je ne prétends pas que ce ne soit que cela. Il est facile d'y sentir quelque chose de plus que le mot à mot d'un récit, mais je laisse à la perspicacité du lecteur que le problème intéresse le soin de déterminer où cesse la part du conteur et où commence la mienne. Je n'implique .pas par là que le problème en vaille la peine. Ce dont je suis du moins certain, c'est qu'il est insoluble, parce que je ne saurais, pour ma part, jeter aucune clarté sur le sujet. Tout ce que je puis dire, c'est qu'en dehors même de son récit, la personnalité du narrateur était extrê- mement intéressante. J'ai su, voici quelques années, qu'il était mort loin de sa bien-aimée NapJes, où lui était réelle- ment arrivée cette « abominable aventure ». La genèse d'il Conte est donc simple. 'Ce n'est plus le cas des autres récits. Ils découlent de sources diverses, dont j'ai 13 NOTE DE L'AUTEUR en général perdu la mémoire, faute de jamais m'astreindra à prendre de notes avant ou après la lettre. Par la lettre, entendez la composition d'une histoire. Ce dont je me souviens le plus nettement, concernant Gaspar Ruiz, c'est qu'il fut écrit ou du moins commencé moins d'un mois après .l'achèvement de Nostromo ; mais, en dehors de la scène (et c'est une scène assez vaste puisqu'elle comprend toute l'Amérique du Sud), le roman et le conte n'ont au- cun trait commun, ni l'esprit, ni l'intention, ni encore moins le style. Le ton du récit est, presque tout au long, emprunté au général Santierra, et je remarque .avec satis- faction que ce vieux soldat reste 'bien d'un bout à l'autre conforme à lui-même. A considérer, sans parti pris, les divers smodes possibles de présentation, pour une histoire de ce genre, je ne puis honnêtement conclure que le général y uploads/Litterature/conrad-gaspar-ruiz-ocr-pdf.pdf

  • 44
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager