Glanes interstellaires… À propos de William Sansom. En présentant dans notre nu
Glanes interstellaires… À propos de William Sansom. En présentant dans notre numéro 24 la nouvelle de William Sansom « Le tournoi », nous écrivions qu’aucune œuvre de cet auteur n’avait encore été publiée en France. C’était là une erreur dont voici la rectification : deux romans de Sansom ont été publiés chez Robert Laffont, qui s’intitulent « Son corps » et « Le visage de l’innocence ». Deux autres sont annoncés dont l’un, « Bed of roses », va sortir prochainement. Nous remercions l’agence littéraire Denise Clairouin, représentant l’auteur en France, de nous avoir communiqué ces renseignements. « Le tournoi » et le duel arabe. À propos encore de cette nouvelle de William Sansom, un aimable correspondant de Vienne, M. Robert Van Laer, nous a envoyé une coupure de presse en date du 25 octobre dernier (parue dans le quotidien autrichien « Neuer Kurier ») et qui constitue un curieux contrepoint au thème évoqué dans « Le tournoi ». En voici la teneur : « Ces jours-ci, un violent combat s’est déroulé dans les rues d’Istanbul, entre deux camions dont les conducteurs avaient quelque différend à régler. » Au clair de lune, ils foncèrent l’un sur l’autre à toute allure, furent rejetés en arrière sous la violence du choc, et recommencèrent la manœuvre au milieu des débris de verre, des garde-boue défoncés, des pare-chocs arrachés, jusqu’à ce que l’un d’eux fût réduit à l’impuissance. Cette fois, la lutte se termina d’une manière encore plus curieuse, car, par suite d’une avarie à la commande, le vaincu fonça dans la foule des curieux. Le vainqueur actionna fièrement son klaxon et s’empressa de disparaître avant que la police apparaisse sur les lieux. » Cette sorte de combat singulier, qui a sans doute vu le jour en Amérique, est qualifiée de « duel arabe » en Orient, du fait que ce jeu fut adopté par les cheiks arabes des régions pétrolières. Ceux-ci se lancent parfois des défis en vue d’une rencontre avec leurs grosses voitures américaines. Le duel se déroule en terrain plat, quelque part dans le désert, et les adversaires s’affrontent jusqu’à ce qu’une des machines refuse le service. Réconciliés, les combattants se tendent la main. Les dégâts sont expertisés et le perdant doit payer ; une allumette dans le réservoir d’essence de la voiture perdante met un point final à la rencontre. » Qui oserait encore prétendre, après cela, que le récit du combat entre le « tank noir » et l’« auto rouge » n’est pas du domaine des possibilités futures ? De quoi faire un collier… Michel Lacre, le jeune auteur qui a remporté le prix de « Galaxie » pour sa nouvelle « Les larmes », s’est vu gratifier de perles assez fines en leur genre. On a pu en effet lire en ces termes dans « L’Aurore », l’annonce des résultats du concours : « Le prix Galamine, décerné à un conte de « science-fiction », a été attribué à M. Michel Logre, pour sa nouvelle « Les hommes ». À travers la presse. Nous citons ici Francis de Miomandre, dont le billet hebdomadaire, dans « Les Nouvelles Littéraires » du 5 janvier, était consacré à la « Renaissance du fantastique » : Nous vivons dans une époque qui se croit intellectualisée à outrance, éprise de logique et de pragmatisme, mais qui se trompe peut-être car, en fait, cette certitude commence à vaciller dans son esprit, sous l’influence des dernières conceptions de la science, lesquelles débouchent franchement dans l’inimaginable. Ainsi le fantastique, qui n’a jamais cessé de nous cerner, de nous guetter, est- il en train de reprendre ce prestige qu’il avait depuis si longtemps perdu. Mais il y a une différence très grande, et même essentielle, entre ce qu’il fut jadis et ce qu’il est aujourd’hui. Au Moyen Age, période de son apogée, il était surtout extérieur à l’homme ; et l’Église, avec une certaine habileté conjuratoire, l’avait refoulé, que dis-je ? avait tenté de le replonger dans les abîmes infernaux dont elle le croyait issu. C’était – stryges, larves, incubes et lémures – des monstres qu’il s’agissait d’exorciser pour la libération et l’épanouissement de l’âme. Il en va tout autrement de nos jours. Dans l’admirable livre qu’il vient de consacrer à Léonor Fini(1), notre cher Marcel Brion nous fait bien remarquer que « le fantastique moderne n’est pas gratuit, puisqu’il s’entrelace au contraire avec ce qu’il y a de plus dramatique dans la destinée de l’homme d’aujourd’hui ». On ne saurait mieux dire. Il ne s’agit plus, en effet, de conjurer les monstres, mais de les délivrer et de les apprivoiser. De leur donner accès dans ce secteur réservé du vaste domaine de la poésie qui s’appelle le rêve. Il s’agit de faire comprendre à l’homme que ces formes étranges émanent non pas de quelque espace étranger, et hostile, mais de ses propres profondeurs, de cet inconscient « collectif », suprême réservoir de ses forces et de sa vie. On ne peut s’expliquer d’autre manière le succès immense d’artistes tels justement que Léonor Fini, ni l’audience passionnée accordée à des écrivains tels que Marcel Brion lui-même, ou André Pieyre de Mandiargues, ou Marcel Béalu. Et j’en oublie certainement. Nous nous plongeons dans l’admiration de ces toiles et de ces livres avec un sentiment qui n’a rien à voir (ou si peu) avec la terreur médiévale. C’est que, grâce à eux, la désintégration des formes, qui est, si je puis dire, leur marque essentielle ressortit désormais à l’ivresse panthéiste et donc s’épanouit en plein climat poétique. Et y a-t-il au monde quelque chose qui soit plus libérateur, plus rassurant, que la poésie ? Du bizarre au merveilleux, la transition est insensible et le lecteur se trouvera en plein fantastique avant qu’il se soit aperçu que le monde est loin derrière lui. Prosper MÉRIMÉE. (Essai sur Nicolas Gogol.) Publication mensuelle paraissant le 10 de chaque mois. ÉDITION FRANÇAISE DE “THE MAGAZINE OF FANTASY AND SCIENCE FICTION” Sommaire La Patrouille du temps (Time Patrol) par POUL ANDERSON (1955) Morts en haute fidélité (The new sound) par CHARLES BEAUMONT (1955) Le dieu a soif (Thirsty god) par IDRIS SEABRIGHT (1953) Le désert d’étoiles (The wilderness) par RAY BRADBURY (1952) Et le bonheur était aux combles (Happy landing) par ESTHER CARLSON (1952) L’intrus par P. A. HOUREY (1956) Le livre de vie (The Book of your Life) par JAMES BLISH (1955) La sentinelle par CHARLES HENNEBERG (1956) MAURICE RENARD, SCRIBE DE MIRACLES Revue des Livres L’écran à quatre dimensions ÉDITIONS DE LUXE LA CRITIQUE DES REVUES COURRIER DES LECTEURS Photo-montage de couverture de Philippe Curval illustrant la nouvelle « Le Livre de Vie ». 4e Année – N°28. Mars 1956 Éditions OPTA, 96, rue de la Victoire, Paris (9e). Tél. : TRI. 16-31 – C.C.P Éditions OPTA Paris 1848-38 Directeur : Maurice RENAULT. La publication des récits contenus dans ce numéro est faite avec l’accord de Fantasy House, Inc. New-York N. Y. (U. S. A.). Le numéro : France 100 frs ; Belgique 17 fr. 50 ; Suisse 1 fr. 50. ABONNEMENTS (6 mois) : France et Colonies 550 frs. (Recommandé 700 frs.) La Patrouille du temps (Time Patrol) par POUL ANDERSON (1955) Il y avait longtemps (depuis « Les parias », en avril 1955) que vous n’aviez eu l’occasion de voir ici la signature d’un des meilleurs auteurs de notre revue, un des meilleurs auteurs de S.F. tout court à l’heure actuelle : Poul Anderson. Mais pour notre joie commune, nous pouvons vous annoncer que 1956 sera à « Fiction » une année Anderson », car nous avons en réserve plusieurs récits de lui dont nous ne vous disons rien d’autre ! La carrière d’Anderson aux U.S.A. a été rapide et brillante. Comme beaucoup de ses confrères de S.F., il est diplômé de physique. Né en 1926, il débuta en 1948, encore à l’université, pour se faire de l’argent de poche ! Devant des résultats prometteurs, il décida à la fin de ses études de consacrer, à titre d’essai, une année entière intégralement à écrire… Il n’a pas cessé depuis ! Ses nouvelles paraissent régulièrement dans les meilleurs magazines du genre, dont bien entendu « Fantasy and Science Fiction ». Et ses romans sont maintenant au nombre de cinq : « Vault of the ages. », « Three hearts and three lions », « Brain wave », « The broken sword » et « No world of their own ». Le premier et le dernier d’entre eux sont des aventures interstellaires. « Brain wave », le meilleur d’Anderson à ce jour, est un roman de S.F. sociologique basé sur un postulat étonnant : la disparition du champ d’inhibition qui restreignait chez les humains et les vertébrés supérieurs l’activité des neurones, ce qui a pour résultat de doubler d’office leur quotient intellectuel ! Quant aux deux autres ouvrages, ils participent (chose inattendue) du merveilleux, de la féerie et d’un fantastique épique. Anderson en fait n’a pas l’intention de se consacrer exclusivement à la S.F. ; il prépare aussi plusieurs romans purement uploads/Litterature/fiction-028-028 1 .pdf
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- Publié le Dec 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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