Résumé préparé par Annick Bourget, erg., M.Sc., Ph.D. (c) dans le cadre du © Un

Résumé préparé par Annick Bourget, erg., M.Sc., Ph.D. (c) dans le cadre du © Université de Sherbrooke Faculté de médecine et des sciences de la santé © Université de Sherbrooke, Faculté de médecine et des sciences de la santé MPS 710 Enseignement et apprentissage : Théories contemporaines de l’apprentissage TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION .................................................................................................................... 1 BEHAVIORISME .................................................................................................................... 2 COGNITIVISME ET LE SOCIOCOGNITIVISME .............................................................................. 4 CONSTRUCTIVISME ET SOCIOCONSTRUCTIVISME ................................................................... 10 HUMANISME ...................................................................................................................... 16 PROPOSITION D’UN PERSPECTIVE COMPLÉMENTAIRE ............................................................ 19 CONCLUSION ..................................................................................................................... 21 ANNEXE A ......................................................................................................................... 22 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................... 24 ©Université de Sherbrooke, Faculté de médecine et des sciences de la santé MPS 710 - Enseignement et apprentissage : Théories contemporaines de l’apprentissage (17 septembre 2010) 1 INTRODUCTION Le but du présent document est de résumer les principales idées des théories de l’apprentissage les plus souvent citées actuellement dans le domaine de l’éducation, soit le behaviorisme, le cognitivisme et le sociocognitivisme, le constructivisme et le socioconstructivisme et l’humanisme1. Certains auteurs soutiennent que ces théories sont plus ou moins compatibles alors que d’autres proposent plutôt de les considérer comme étant complémentaires. C’est selon cette perspective complémentaire que ces théories vous seront présentées dans le cadre de l’activité MPS 710 Enseignement et apprentissage. Ce choix repose, entre autres, sur deux éléments. D’abord parce que du point de vue théorique, certaines idées-clés découlant de ces théories sont parfois très proches et se complètent. Ensuite, parce qu’en pratique, les activités d’enseignement et d’apprentissage prennent généralement appui sur plus d’une théorie à la fois. * Notes : L’emploi du genre masculin est utilisé pour alléger le texte, mais réfère autant au féminin qu’au masculin. Il en va de même pour l’emploi du singulier lequel réfère autant à un individu (ex. : l’apprenant) qu’à un groupe d’individus (ex. : les apprenants). 1 Dans le souci d’alléger le texte, aucune référence n’est introduite dans le texte. Le lecteur intéressé pourra se référer à la bibliographie ou encore contacter l’auteure par courriel à l’adresse suivante : annick.bourget@usherbrooke.ca. ©Université de Sherbrooke, Faculté de médecine et des sciences de la santé MPS 710 - Enseignement et apprentissage : Théories contemporaines de l’apprentissage (17 septembre 2010) 2 BEHAVIORISME L’APPRENTISSAGE CONÇU COMME UNE ÉQUATION « STIMULI-RÉPONSES-CONSÉQUENCES » Fondé au début du vingtième siècle par Watson, le behaviorisme a dominé le domaine de la psychologie pendant près de cinquante ans. Au sens strict, le behaviorisme renvoie à la psychologie du comportement, c’est-à-dire à des manifestations visibles, observables et mesurables. Ainsi, l’importance est accordée aux produits (comportements observables) plutôt qu’aux processus cognitifs (non- observables). Frédéric Skinner Pavlov, Watson et Thorndike ont notamment contribué à l’exploration du phénomène de l’apprentissage, mais se serait Skinner qui aurait le plus appliqué les résultats de ses recherches au domaine de la pédagogie. Il s’interrogeait, entre autres, sur « comment bien enseigner ? ». En effet, à l’issue d’une visite dans la classe d’une de ses filles, il se questionne sur l’enseignement traditionnel. Pour lui, les enseignants devraient optimiser la gestion de l’environnement dans lequel baigne l’apprenant afin de pouvoir, par un système de renforcement, le conditionner à réaliser les comportements souhaités par l’enseignant. Essentiellement, Skinner a laissé en héritage deux idées- clés encore viables de nos jours. D’abord, l’idée qu’il est nécessaire de morceler les contenus afin d’assurer un apprentissage progressif chez l’apprenant. L’identification d’objectifs d’apprentissage est l’illustration la plus évidente de cette idée. Ensuite, l’idée qu’il est nécessaire d’offrir à l’apprenant une rétroaction rapide et systématique pour qu’il puisse prendre conscience de ses réussites et de ses erreurs afin de maintenir les premières et de corriger les deuxièmes. Sous l’angle du behaviorisme, l’école constitue un lieu de transmission des savoirs, et ce de manière très méthodique et décortiquée. Ainsi, l’enseignant y joue un rôle central et utilise des ©Université de Sherbrooke, Faculté de médecine et des sciences de la santé MPS 710 - Enseignement et apprentissage : Théories contemporaines de l’apprentissage (17 septembre 2010) 3 renforcements positifs ou négatifs pour favoriser l’acquisition de nouveaux comportements chez l’apprenant. Quant à l’apprenant, on le décrit comme étant plutôt « passif » au sens où une faible implication de sa part est exigée. Par exemple, l’apprenant n’interagit pas nécessairement avec le contenu enseigné (pas de négociation de sens avec autrui, etc.), car on s’attend plutôt à ce qu’il apprenne et reproduise ce contenu tel que le présente l’enseignant. Pour faire image, certains auteurs expliquent que sous l’angle du behaviorisme, « le savoir détenu par l’enseignant est déversé dans la tête de l’apprenant ». Pour qu’il y ait apprentissage, l’enseignant utilise des renforcements (positif ou négatif) pour encourager les apprentissages souhaités (ou décourager ceux qui ne sont pas souhaités). Cette équation « stimuli-réponses-renforcements » véhicule l’idée que la motivation est davantage extrinsèque à l’apprenant, c’est-à-dire que sa motivation vient de renforcements offerts par l’environnement. Pour résumer succinctement le processus d’apprentissage sous l’angle du behaviorisme, certains auteurs expliquent que selon cette théorie, l’apprenant apprend parce qu’il recherche les conséquences d’un renforcement positif ou encore parce qu’il tente d’éviter les conséquences d’un renforcement négatif. Bien que certains auteurs estiment que le behaviorisme est en déclin, il serait plus juste de dire que le behaviorisme des premières générations a cédé le pas au « néo-behaviorisme ». Ce néo- behaviorisme, influencé par l’émergence du cognitivisme, admet désormais que la cognition (la « boîte- noire » si vigoureusement exclue par les premiers behavioristes) joue un rôle dans l’apparition de nouveaux comportements. L’un des auteurs le plus souvent cité pour illustrer ce néo-behaviorisme est Bandura (celui-ci est d’ailleurs parfois nommé le « behavioriste-cognitiviste »). L’idée-clé léguée par Bandura est que l’apprentissage peut non seulement s’effectuer par le conditionnement, mais également par le biais de l’observation du comportement des autres et surtout, par l’observation des conséquences du comportement d’autrui. Cette idée-clé fait référence à sa théorie bien connue, la théorie de l’apprentissage social. Ainsi, par observation d’un modèle, il est possible de réaliser des apprentissages que l’on nomme « apprentissage par imitation » ou « apprentissage vicariant ». En conclusion, il importe de retenir que le behaviorisme est toujours bien présent en éducation, qu’il permet de décortiquer les apprentissages complexes ainsi que de favoriser, par l’utilisation judicieuse des renforcements, l’apparition de nouveaux comportements chez l’apprenant. ©Université de Sherbrooke, Faculté de médecine et des sciences de la santé MPS 710 - Enseignement et apprentissage : Théories contemporaines de l’apprentissage (17 septembre 2010) 4 COGNITIVISME ET LE SOCIOCOGNITIVISME L’APPRENTISSAGE CONÇU COMME UN PROCESSUS DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION Le cognitivisme constitue actuellement le courant dominant en psychologie. Il se serait développé d’une part en réaction au behaviorisme et, d’autre part, en raison du regroupement au début des années 1950 de plusieurs champs disciplinaires (intelligence artificielle, philosophie, linguistique et psychologie cognitive). Ce regroupement donna naissance aux sciences cognitives. À cette époque, les membres de ce regroupement établir un parallèle entre le fonctionnement du cerveau et celui de l’ordinateur. Appliqué au domaine de l’éducation, la métaphore de l’ordinateur permet d’avancer que l’apprentissage constitue un processus de traitement de l’information. Sous l’angle du cognitivisme l’apprentissage se produit lorsque l’apprenant interprète, encode et emmagasine de nouvelles informations dans sa mémoire à long terme. Les deux principales idées-clés découlant de cette théorie est (1) la réactivation des connaissances antérieures et (2) l’organisation des connaissances. Parmi les différents champs disciplinaires alimentant le cognitivisme, celui de la psychologie cognitive a particulièrement contribué à la compréhension du processus d’apprentissage. La psychologie cognitive a pour objet d’étude les processus cognitifs et prend appui sur le modèle du traitement de l’information. Selon ce modèle, les processus cognitifs se décomposent en étapes de traitement (réception sensoriel, décodage, encodage, emmagasinage, récupération). Toujours selon ce modèle, la mémoire constitue le cœur du processus de traitement de l’information et donc, de l’apprentissage. Le modèle du traitement de l’information comporte trois éléments essentiels, soit (1) le registre sensoriel, (2) la mémoire à court terme et (3) la mémoire à long terme2. Sous l’angle du cognitivisme, l’apprentissage comprend trois phases, soit (1) l’acquisition, (2) la rétention et (3) le transfert. La phase d’acquisition représente essentiellement le parcours d’une information depuis sa perception par la mémoire sensorielle jusqu’à sa compréhension ou dans la mémoire à court terme. Lors de cette phase, l’enseignant offre un enseignement explicite afin d’optimiser l’acquisition des connaissances. L’enseignant préconise (1) le modelage (démonstration explicite et structurée de 2 Les lecteurs intéressés peuvent visualiser le modèle de Gagné reproduit à l’annexe A. Il s’agit du modèle de traitement de l’information largement connu dans le domaine de l’éducation. ©Université de Sherbrooke, Faculté de médecine et des sciences de la santé MPS 710 - Enseignement et apprentissage : Théories contemporaines de l’apprentissage (17 septembre 2010) 5 l’information), (2) la pratique guidée (ancrage explicite des nouvelles connaissances aux anciennes par le biais d’exercices) et (3) la pratique autonome (consolidation et prise en charge des nouvelles connaissances par l’apprenant)3. La phase de rétention vise la création d’une empreinte dans la mémoire à long terme, nommée une trace mnésique. Lors de cette phase, pour faciliter la création et le maintien d’une trace mnésique, l’enseignant a recourt à 1) l’objectivation (accent sur uploads/Litterature/les-theories-contemporaines-de-lapprentissage.pdf

  • 9
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager