Les classes grammaticales : du cycle 3 en 5e. Point de départ : constat que la
Les classes grammaticales : du cycle 3 en 5e. Point de départ : constat que la nomenclature grammaticale nécessaire à l’identification des classes de mots n’est pas maîtrisée pas les élèves à l’entrée en 6e, et complètement abstraite pour les élèves en difficulté et/ou en situation de handicap. Pour y remédier, un travail expérimental a été mis en place sur les classes de 6e et 5e accueillant des élèves présentant des troubles du langage. Il peut être étendu à d’autres classes. Objectif : Identifier les classes grammaticales des mots. Compétences : Savoir classer les mots selon la nomenclature grammaticale et être capable d’identifier dans un texte la classe d’un mot. Démarche 1 : Les activités s’effectuent tout au long de l’année soit lors de séances de grammaire spécifiques, intégrées dans une séquence d’apprentissage, soit au fil d’une lecture, lors d’une séance décrochée. Procédures et activités utilisées : 1. Manipulations orales des unités linguistiques selon les opérations suivantes : a. Déplacer ou permuter (le verbe « déplacer » est employé pour indiquer une modification dans la phrase de la place d’un mot ou d’un groupe de mots; le verbe « permuter » est surtout employé pour souligner un changement réciproque de place. Le verbe « déplacer » reste le mot le plus employé) b. Remplacer ou substituer c. Etendre ou ajouter/augmenter d. Réduire ou supprimer/effacer 2. Classer des mots, des phrases, des unités linguistiques à l’aide d’un tableau-outil de mémorisation créé en classe (voir ci-dessous2), puis formalisation des propriétés sur un affichage collectif qui évolue au fil de l’année. Les dictées à objectif(s), négociées ou réfléchies3 (une note pour préciser le protocole de ces dictées serait la bienvenue) servent à stabiliser et/ou évaluer les acquis, structurés par des exercices de systématisation. Déroulement des séances : 1 Je m’appuie sur les travaux du Groupe opérationnel départemental Maîtrise de la langue de l’Inspection académique de l’Essonne. Et notamment sur « Maîtrise du langage et de la langue française », numéro 5 de juin 2007. 2 Le tableau proposé est un outil pour la mémorisation mais doit être exploité en prenant bien conscience de ses limites, énoncées plus bas. Par ailleurs, ce tableau s’est avéré très utile pour aider les élèves dyslexiques (de 5e et de 6e) à restituer des notions très abstraites pour eux. Il a été élaboré en collaboration et dans un esprit de continuité des apprentissages avec ma collègue, Laurence Nirrengarten, en charge des élèves dyslexiques de 6e. 3 Dictée à objectif(s) : l’évaluation porte sur un ou plusieurs objectifs du type l’accord du participe passé, la différence entre le pronom personnel « leur » et le déterminant « leur(s) ». Les autres erreurs ne sont pas évaluées. La dictée négociée, comme la dictée réfléchie, sont des exercices qui font appel à une réflexion collective. Dans le premier cas, les élèves émettent des soutes sur l’orthographe d’un mot, d’autres justifient l’orthographe proposée. Enfin, la dictée réfléchie consiste à faire rappeler la règle de grammaire ou d’orthographe sous-jacente permettant d’orthographier ou d’accorder correctement un mot. Ces exercices permettent de développer chez les élèves une posture réflexive. 1 Préalables : toute affirmation devra être démontrée à l’aide de preuves (= des manipulations linguistiques). Phase 1 : Rappel de l’objectif de la séance (Identifier les classes grammaticales des mots dans une phrase) et de la méthode (Classement, c’est-à-dire, regrouper des éléments qui ont les mêmes propriétés). Support : Une phrase extraite d’un texte, proposée par un élève ou choisie par l’enseignant. Phase 2 : déroulement - Les élèves classent individuellement sur leur cahier les mots proposés et les étiquètent en justifiant leur classement. - Mise en commun des recherches dans des groupes de 4 élèves. Ils doivent produire un tableau commun. Une colonne « Je ne sais pas » est prévue en cas de désaccord ou d’incertitude. Phase 3 : Synthèse collective. Les affiches sont comparées : les propositions communes sont validées, les différences discutées et justifiées à l’aide des manipulations orales évoquées ci- dessus. LA CLASSE GRAMMATICALE DES MOTS 2 VARIABLES INVARIABLES Il est toujours devant un nom et s’accorde avec lui. Déterminant Ex : Un berger vivait avec ses moutons. Elles introduisent souvent un GN complément et forment avec lui un groupe que l’on peut encadrer par « c’est…que » Prépositions Ex : Elle l’amène chez le boulanger. Il désigne un être, une chose ou une idée Nom commun (variable) Nom propre (invariable) Ex : La Seine est un des fleuves français. Ils portent sur un élément de la phrase (verbe, adjectif, autre adverbe) ou la phrase tout entière ; on peut les supprimer sans que la phrase devienne agrammaticale) Adverbes Ex : Il savourait encore sa vengeance. Il caractérise le nom et s’accorde avec lui Adjectif Ex : Les nouvelles sont des récits brefs. Elles joignent deux mots ou groupes de mots ou deux propositions Conjonctions de coordination Ex : Elle ne lui fit un serment et une promesse. Il désigne une action ou un état4 , se conjugue (reçoit les marques de temps et de personnes) Verbe Ex : Sébastien riait fort. Elles réunissent une proposition principale avec une proposition subordonnée5 Conjonctions de subordination Ex ; Quand elle rentre, elle fait ses devoirs. Il remplace6 (c’est-à-dire il a les mêmes fonctions que le groupe du nom) un nom Pronom Elles traduisent des bruits, expriment des émotions. Onomatopées7 (et interjections) 4 Cette entrée sémantique du verbe est pertinente pour assurer une liaison avec le CM2 mais se révèle rapidement imprécise : la manipulation syntaxique devra rapidement être introduite. 5 Pour identifier une conjonction de subordination, il est nécessaire d’identifier la principale et la subordonnée, ce qui produit ici un raisonnement circulaire. La conjonction de subordination ne fera donc l’objet d’une reconnaissance plus stable après un travail d’analyse permettant de définir une principale d’une subordonnée. 6 Le verbe « remplacer » n’a pas ici de sens anaphorique. 7 L’onomatopée n’exprime pas un sentiment en soi ; c’est la modalité de la phrase exclamative qui le fait. 3 Ex : Elle lui donne du pain. / La boulangère donne du pain aux oiseaux. Ex : Boum ! Elle tomba. « Oh ! » S’écria-t-il. Limites de cet outil qui reste un point de départ avant toute manipulation linguistique La limite la plus évidente repose sur un étiquetage fragmenté des mots. La notion de groupes n’apparaît pas. Elle devra être systématisée par les séances de manipulation. De même, une liste plus exhaustive devra être donnée aux élèves pour compléter certaines classes de mots, notamment celle des conjonctions de coordination. Dans la partie « mots variables », matérialisée par les vagues : - Déterminant : un nom n’est pas toujours précédé d’un déterminant. Ex : Les noms propres, ce que le tableau ne distingue pas suffisamment et qui devra être complété au fur et à mesure des séances sur les affiches et sur les cahiers. De même, beaucoup de constructions prépositionnelles sont sans déterminant : « avec courage, sans force, par mégarde », etc . C’est important de le signaler pour l’apprentissage des langues. - Nom : la distinction non propre/non commun avec les propriétés de chacun est à prévoir (voir ci-dessous). - Adjectif : l’adjectif verbal et la forme adjective du participe passé ont les propriétés morphologiques de l’adjectif : ils sont donc classés ensemble. En revanche, le participe présent et le participe passé sont deux formes (simple et composé) du verbe à un mode impersonnel). - Verbe : l’entrée sémantique doit être rapidement remplacée par une entrée morphologique (modifications de mode/temps/personnes) et syntaxique (lien de dépendance avec le sujet, constructions avec ou sans complément, encadrement par la négation) pour aboutir à la notion de groupe verbal. - Pronom : il ne « remplace »8 pas toujours un nom. Il peut aussi remplacer un groupe nominal, un adjectif, un adverbe, un infinitif, une proposition et même une phrase. Les pronoms relatifs ou interrogatifs ne sont pas différenciés des pronoms personnels. NB : La notion de groupe nominal doit être affinée pour montrer que le nom est le noyau du groupe et qu’il n’est pas obligatoirement constitué d’un adjectif mais peut-être complété par une proposition subordonnée relative (ce que le tableau ne permet pas d’insérer) ; mais il ne s’agit plus alors d’une classe de mot ; la même remarque est vraie pour le groupe prépositionnel complément du nom. Il faudrait alors un tableau complémentaire indiquant les équivalents dans une phrase donnée de chaque classe de mots : on serait alors clairement dans la syntaxe et il faudrait prendre en compte la fonction. La suppression reste la manipulation la plus pertinente pour démontrer l’importance du nom dans ce groupe. à condition de préciser que la suppression ne maintient pas la valeur référentielle du GN : « le cheval de Troie » (pas n’importe quel cheval)/ « le cheval » (connu de moi mais pas nécessairement indentifiable par le destinataire). 8 (l’ambiguïté du verbe « remplacer » est redoutable : si « remplacer » veut dire « avoir les mêmes fonctions », alors on peut dire uploads/Management/ 12-classes-grammaticales.pdf
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- Publié le Aoû 31, 2022
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- Langue French
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