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Dossier M031549 – Document DMSI/4 – page 1/6 Compte Rendu Le 23/03/2012 Séminaire Aquaref sur les Incertitudes Date et lieu : Date : 07/12/2011 Lieu : LNE, PARIS Participants : 90 inscrits Rédacteur : N. GUIGUES (LNE) 1 – Programme de la journée L’objectif de ce séminaire était d’échanger avec les laboratoires et les donneurs d’ordre sur leurs pratiques et leurs attentes en terme d’outils ou d’informations pour la détermination des incertitudes. Ce séminaire a traité des aspects concernant à la fois les méthodes en hydrobiologie et des méthodes en chimie qui contribuent à l’évaluation de l’état des eaux. Le programme de la journée est jointe en annexe de ce compte rendu. L’ensemble des présentations est disponible sur le site Aquaref (http://www.aquaref.fr/de-la-maitrise-de-la- qualite-des-donnees-la-prise-de-decision-quid-des-incertitudes). 2 – Synthèse des interventions Introduction L’Onema a introduit la journée en rappelant que le niveau de confiance sur la détermination de l’état des masses d’eau ainsi que pour l’évaluation des tendances était un enjeu crucial pour la mise en œuvre de la DCE. L’Onema a aussi mentionné qu’il était très couteux de s’engager dans un effort de surveillance sans connaître les incertitudes sur les mesures effectuées. Enfin, l’Onema a salué l’initiative de ce séminaire qui associe des personnes produisant les données et celles qui les utilisent. Ceci devrait permettre de définir les usages possibles et souhaitables de ces incertitudes. Une rapide introduction sur la terminologie du mot incertitude a été présentée par le LNE. Ainsi, il est intéressant de souligner que dans l’usage général, le mot incertitude est associé au concept de doute. Par contre pour les métrologues, les incertitudes de mesure n’impliquent pas de doute sur la validité d’une mesure. Au contraire, la connaissance des incertitudes induit une confiance accrue dans la validité d’un résultat de mesure. L’incertitude est avant tout un outil à la prise de décision. Les exigences relatives à la surveillance des milieux aquatiques dans la DCE (annexe 5) à travers les exigences de performances de la directive QA/QC ont été abordées par Aquaref. Le lien entre incertitudes et conformité par rapport au NQE (norme de qualité environnementales), ou encore entre incertitudes et évaluation des tendances a été présenté. Il a été noté qu’il y a une confusion possible entre les différentes notions d’incertitudes dans les Dossier M031549 – Document DMSI/4 – page 2/6 textes européens et réglementaires. Enfin la notion d’incertitudes à travers les différents guides européens a été développée. Pour finir, l’accent a été mis sur les champs d’action concernés par Aquaref sur les incertitudes. Définition, concepts et prise de décision L’intervention du LNE sur les concepts et définition a souligné qu’il était nécessaire de passer du temps à bien définir le mesurande (grandeur que l’on veut mesurer) car c’est le point essentiel dans la démarche d’estimation des incertitudes. Par ailleurs, il a été aussi rappelé que les incertitudes étaient un indicateur de la qualité du résultat. Enfin, le cas des variables qualitatives a été abordé en rappelant qu’il n’y a pas d’obligation d’estimer les incertitudes dans le cadre de l’accréditation car ce ne sont pas des grandeurs que l’on peut mesurer. Les incertitudes et la prise de décision, ou comment comparer deux résultats de mesure entre eux ou un résultat de mesure à une valeur seuil réglementaire, ont ensuite été abordées par le LNE Ainsi, en tenant compte des incertitudes, la prise de décision peut se faire en fonction d’un risque jugé acceptable. Enfin la garde (distance entre le seuil de tolérance et le seuil d’acceptation) permet de réduire le risque d’accepter à tort un échantillon non-conforme. Retour d’expériences Plusieurs retours d’expériences ont permis d’illustrer différentes situations dans les lesquelles les incertitudes sont utilisées. Ainsi, dans le cadre du LCSQA (Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air) les estimations des incertitudes de mesures sont en adéquation avec les exigences réglementaires. Par ailleurs un travail d’harmonisation des pratiques d’estimation des incertitudes a été mis en œuvre pour et avec la participation des AASQA (Association Agrées de la Surveillance de la Qualité de l’Air). Enfin les incertitudes sont surtout utilisées comme levier d’amélioration des pratiques et de la qualité des mesures. A noter que les incertitudes ne sont pas à l’heure d’aujourd’hui transmises au Ministère de l’Ecologie ou à l’Europe, mais des discussions sont cependant en cours pour une transmission à moyen terme. Par ailleurs l’intervention de l’IRSN a montré qu’il était important de prendre en compte les résultats inférieurs à la limite de détection / quantification dans les calculs de moyennes ou pour réaliser des analyses statistiques afin de ne pas introduire de biais dans les calculs. Cette pratique est par ailleurs recommandée par la Royal Society of Chemistry (UK) ainsi que par l’Environmental Protection Agency (US). Enfin, L’Agence de l’Eau Seine Normandie a indiqué ne pas utiliser actuellement les incertitudes rendues par les laboratoires, et s’interroge sur comment le faire pour, par exemple, agréger les paramètres (calcul indicateurs), ou encore pour hiérarchiser les actions à mettre en place sur le bassin. Par ailleurs, des zones d’incertitudes au niveau des seuils réglementaires existent : par exemple, environ 20 % des stations flirtent entre le bon et le mauvais état écologique ou chimique selon les années. Les incertitudes en hydrobiologie Un premier exposé, présenté par Irstea, a abordé la notion d’incertitude en hydrobiologie. Il a été rappelé qu’il y avait trois grands types d’incertitudes : les incertitudes liées à la mesure, les incertitudes liées à la représentativité spatiale et temporelle du milieu, et les incertitudes liées aux règles d’évaluation. Il a été rappelé que le principe de la bio-indication repose sur l’analyse des peuplements en place, l’objectif étant d’intégrer tous les paramètres environnementaux et leurs variations dans le temps. Par ailleurs il a été souligné que les protocoles étaient souvent très différents selon l’élément de qualité biologique (EQB) et les catégories de masses d’eau, et que l’impact de la compétence et de l’expertise de l’opérateur pour certaines étapes du protocole est élevé. Il a été conclu en mentionnant la création en 2012 d’un groupe de travail qui devrait s’occuper de définir une stratégie d’approche (orientation conceptuelle et méthodologique). Le deuxième exposé concernait les spécificités des eaux marines pour l’estimation des incertitudes en hydrobiologie. Pour l’IFREMER, les objectifs de la démarche d’estimation des incertitudes sont d’identifier les sources de variabilité pour fiabiliser la qualité des données de surveillance et associer systématiquement une incertitude à une mesure. Les EQB concernés sont la composition, l’abondance et la biomasse du phytoplancton, la composition et l’abondance de la flore aquatique (autre que le phytoplancton) et la composition et abondance de la faune benthique invertébrée. En conclusion, il apparaît qu’il existe des spécificités marines mais sans doute pas de nature à justifier une approche métrologique spécifique. Deux exemples d’approche d’estimation de la variabilité inter- et intra- opérateur pour les macro-invertébrés et la note d’Indice Biologique Diatomée 2007 (IBD) en cours d’eau ont ensuite été présentés par Irstea. Ainsi, il a été montré que, par rapport à 2009, il y avait une nette amélioration des résultats obtenus pour les macro- Dossier M031549 – Document DMSI/4 – page 3/6 invertébrés pour la phase terrain. Ceci traduit une appropriation progressive par les DREALs et les bureaux d’études de la nouvelle norme XP T90-333. Par ailleurs, les métriques les plus sensibles à la variabilité inter- opérateur sont celles basées sur l’abondance, celles se basant sur la richesse étant plus stables. En ce qui concerne les diatomées, les résultats d’une inter-comparaison réalisée sur 42 sites, avec 12 DREAL/DRIEE, entre 2002 et 2008 ont été présentés. Le jeu de donnée a permis d’estimer une variabilité inter opérateur globale pour les sites suivis. Cependant il est difficile, sur cette base, d’estimer une incertitude globale sur la note IBD, du fait notamment de la gamme restreinte IBD explorée et de la couverture incomplète de l’ensemble du réseau hydrographique français. Une étude sur la rivière Loup a permis d’évaluer l’influence de l’opérateur, de l’étape de prélèvement, de la constitution de la lame et du comptage/détermination fait sur la lame. Il en ressort que l’effet opérateur est largement dominant. Enfin, pour clôturer cette session, AGLAE a présenté les résultats obtenus lors de l’essai réalisé en 2010, dont l’objectif était de déterminer les compétences des laboratoires en matière de tri, de détermination et de dénombrement des taxons, d’établissement de la liste faunistique et de calcul d’indices IBGN et IBG-DCE. 17 laboratoires ont participé à l’essai. L’essai expérimental fût concluant en termes de faisabilité technique (homogénéité suffisante des prélèvements, dispersion des résultats des participants), mais aussi car il a été possible de réaliser une exploitation statistique à plusieurs niveaux (dénombrement des individus par taxon, variété taxonomique, profil faunistique). Ce type d’outil peut ainsi être utilisé comme contrôle externe de la qualité dans une approche de mise sous assurance qualité des analyses en hydrobiologie. Les incertitudes en chimie Un premier exposé par l’INERIS concernait l’homogénéité des pratiques à travers la normalisation. Pour information, il existe 384 documents normatifs faisant référence aux incertitudes de mesures, dont seulement 2 relatifs aux méthodes physico-chimiques dans l’eau : la norme française NF uploads/Management/ 2011lne4-synthese-seminaire-incertitudes-0.pdf
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