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HAL Id: hal-02193256 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02193256 Submitted on 24 Jul 2019 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. L’IMPACT DES TIC SUR LES PRATIQUES LOGISTIQUES DES CIRCUITS COURTS ALIMENTAIRES. UNE ENQUÊTE EN HAUTS-DE-FRANCE Ludovic Vaillant, Gwenaëlle Halter To cite this version: Ludovic Vaillant, Gwenaëlle Halter. L’IMPACT DES TIC SUR LES PRATIQUES LOGISTIQUES DES CIRCUITS COURTS ALIMENTAIRES. UNE ENQUÊTE EN HAUTS-DE-FRANCE. 56ème colloque de l’Association de Science Régionale de Langue Française (ASRDLF), Université Alexandru Ioan Cuza de Iasi (Roumanie) conjointement avec l’Association Roumaine de Science Régionale, Jul 2019, Iasi, Roumanie. hal-02193256 1 L’IMPACT DES TIC SUR LES PRATIQUES LOGISTIQUES DES CIRCUITS COURTS ALIMENTAIRES. UNE ENQUETE EN HAUTS-DE-FRANCE Ludovic Vaillant (Cerema/ESPRIM)* Gwenaëlle Halter (Cerema/ESPRIM)* * Centre d’Etudes et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement - Equipe sur les perturbations et la résilience des systèmes de mobilité Contact : Ludovic.Vaillant@cerema.fr 2 Résumé Si l’impact des TIC a abondamment été étudié dans les techniques de production agricole, les différents types d’usages des TIC dans les Circuits Courts Alimentaires de Proximité (CCAP) restent à ce jour très peu étudié (Chiffoleau et al, 2018). Pourtant, à l’instar des chaines logistiques « longues », de nombreux espoirs sont portés sur la capacité des TIC à optimiser les organisations logistiques des CCAP souvent sous-optimales. Façonnés au regard des besoins logistiques de distribution des produits, les services de transport et de logistiques s’avèrent protéiformes. La diversité des besoins logistiques explicitée à l’aune de l’économie des conventions, et la multiplicité des formes d’OLT étudiées à l’aune de L’économie des services conduiront à poser hypothèse d’une diversité des modalités d’inclusion des TIC dans les OLT des CCAP. Une étude menée dans les Hauts de France en 2018 corrobore cette hypothèse et l’analyse approfondie d’une plateforme de vente en ligne, qui propose des services logistiques aux producteurs adhérents, montre que l’inclusion des TIC dans les OLT des CCAP relève d’un processus de changement incrémental continu. Mots clefs Circuits courts alimentaires, technologies de l’information et de la communication, logistique. Introduction Les Technologies de l'information et des communications (TIC) apparaissent comme des ressources de changement dans le secteur agricole (Laborde, 2012). Ces ressources se composent de « hardwares » (ordinateur, Internet, téléphone mobile, tablette, smartphones) et de « softwares » ou dispositifs numériques (applications, logiciels). Définies par le CNRTL1 comme « l’ensemble des techniques et des services qui associent les ressources de l’informatique et celle des télécommunications », elles participent en particulier du renouveau des circuits courts alimentaires 1 Centre national de ressources textuelles et lexicales 3 de proximité (CCAP). Ainsi, les possibilités offertes par le e-commerce notamment élargissent la palette des formes de CCAP et modifient les relations entre producteurs et consommateurs (GIGON et CREVOISIER, 1999). Perçu comme un outil facilitateur de mise en relation entre producteurs et consommateurs ils offrent une alternative aux liens dépersonnalisées de la grande distribution et la possibilité accrue d’identification réciproque (Renaissance numérique, 2015). PRALY et al. (2014) précisent que le recours à internet permet selon les cas de proposer une gamme de produits liés à un territoire à forte identité, ou de proposer dans des territoires urbains ou péri-urbains des livraisons régulières de produits frais issus de la production locale. Mais les différents types d’usages des TIC dans les CCAP restent à ce jour très peu étudiés (CHIFFOLEAU et al, 2018). Dans ce contexte, le présent article s’intéresse plus particulièrement à l’impact des TIC sur les Organisations Logistiques et de Transport (OLT) des CCAP. L’enjeu des OLT dans le développement des CCAP est en effet central (GONÇALVES, ZEROUAL, 2014 ; RATON et al., 2016). On entend par OLT un ensemble d’opérations relatives non seulement au transport des produits stricto sensu mais aussi aux multiples activités amont (telles que : prise de commande, conditionnement, préparation de commande, stockage) et aval (comme la facturation, le paiement). L’observation des circuits longs de distribution, montre que les TIC constituent désormais un des supports majeurs de l’amélioration de la performance des OLT. En facilitant les échanges d’informations, elles améliorent la collaboration entre les parties prenantes (donneurs d’ordres, prestataires de transport et de logistique), une collaboration identifiée comme un des leviers pour améliorer leur performance (SAVY, 2015). Ainsi, au-delà du déplacement physique des marchandises, l’échange d’informations est devenu structurant pour les OLT. A cet égard, le PIPAME (2009) met en évidence que les TIC ont joué un rôle clé dans le développement d’innovations logistiques, telles que les flux tendus ou le juste-à-temps : les stratégies logistiques fondées sur les flux tendus ou le juste-à-temps ont suscité la mise au point et le développement de toute une série de technologies dédiées à la gestion et aux échanges d’informations au sein de la chaîne logistique. Au plan environnemental, l’Union européenne assigne, dans la logistique des transports, aux systèmes basés sur des TIC un objectif de diminution de 27 % au maximum des émissions de carbone. Cet objectif repose notamment sur une amélioration au plan organisationnel des OLT. Les TIC peuvent aussi faciliter la collaboration logistique selon deux formes (PIPAME, 2009) : d’une part de collaborations entre les donneurs d’ordre et les prestataires, et d’autre part entre les 4 prestataires, voire entre les donneurs d’ordre. La mutualisation de ressources, de savoirs et savoir- faire qu’elle facilite génèrerait alors des gains individuels et collectifs significatifs. Participant des trajectoires d’innovation des OLT et d’amélioration de la performance des OLT des circuits longs, les TIC pourraient-elles également aider à optimiser les OLT des CCAP ? Au regard des travaux menés sur l’appropriation des TIC dans l’agriculture et plus particulièrement dans les CCAP, nous posons l’hypothèse d’une inclusion différentiée des TIC dans les OLT des CCAP (1). Cette diversité se fonde sur le croisement de la diversité des opérations servicielles qui caractérise les OLT d’une part, et sur la diversité des contextes de coordinations propres aux CCAP d’autre part. On entend par coordination, le processus par lequel un ensemble d’agents économiques aux stratégies individuelles propres réussissent à réaliser un échange de biens ou de services. Les activités de transport et de logistique relevant de l’économie des services, plusieurs opérations servicielles permettent de les caractériser plus précisément. A l’aune de l’économie des conventions, nous proposons une typologie des usages des TIC par les acteurs des OLT des CCAP. A chacun des idéaux- types correspond des opérations servicielles privilégiées qui vont avoir recours au TIC de manière distincte (2). Nous confronterons cette grille théorique aux pratiques rencontrées dans une investigation menée dans la Région Hauts-de-France (3) et montrerons que l’inclusion des TIC procède plus d’un processus d’évolution continu que d’un changement ponctuel reliant deux états successifs d’équilibre. 1 De l’agriculture industrielle aux circuits courts : une inclusion différentiée des TIC Une littérature abondante témoigne de l’inclusion différentiée des TIC dans l’agriculture conventionnelle (1.1), tandis qu’elle est encore embryonnaire dans les CCAP (1.2). 1.1 Une agriculture qui s’approprie différemment les TIC depuis les années 80 En France, comme dans d’autres pays industrialisés, les années 1980 marquent l’informatisation globale de l’agriculture et l’entrée de l’informatique dans les exploitations agricoles. Durant ces années, Les TIC étaient alors perçue comme « une innovation aussi importante et au même potentiel de changement que les tracteurs dans les années 60 » (DESJEUX, TAPONNIER, 1987). Aujourd’hui, les TIC utilisées par les exploitants se retrouvent dans sept grandes catégories (LABORDE et al., 2012): le 5 contrôle et vérification (PAC, traçabilité) ; gestion comptable ; gestion de production (troupeaux, parcelles, etc.) ; transformation ; commerce et communication avec le consommateur (e- commerce) ; communication et réseau professionnel (newsletter, échanges EDI) ; production et haute technologie (identification animaux, GPS embarqués). Toutefois, la diffusion des TIC ne s’est pas opérée de façon homogène. Dès 1992, une étude sur l’appropriation des outils informatiques (LANNEAU, BAGES, 1991) dans les exploitations conclue que l’appropriation des TIC dépend des institutions et structures liées à agriculture, particulièrement les centres de gestion usant des TIC en réponse à des obligations légales de bilan comptable et de fiscalité. Et de fait, les agriculteurs pro-informatique, volontariste et l’utilisant sur une grande partie de leur exploitation sont rares et correspondent à une catégorie qu’ils appellent « agriculteurs de pointe ». LABORDE (2009 : 3) démontre en outre que « les TIC sont des dispositifs normatifs qui intègrent les perceptions idéal-typiques des secteurs d’activité dans lesquels elles s’inscrivent. En se diffusant, elles accélèrent les évolutions en cours mais ne trouvent des terrains favorables à leur diffusion que dans la mesure où les mentalités ont déjà intégré les nouvelles représentations de l’activité ». Et l’équipement en TIC des exploitations varie selon les caractéristiques de l’exploitation et du producteur : principalement la taille d’exploitation, l’âge et à la formation de l’exploitant, uploads/Management/ 2019-07-04-asrdlf-viticol 1 .pdf
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- Publié le Mai 07, 2021
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