Avec le soutien du Ministère de la Communauté française Union des Fédération
Avec le soutien du Ministère de la Communauté française Union des Fédérations des Associations de Parents de l'Enseignement Catholique Avenue des Combattants, 24 - 1340 Ottignies 010.42.00.50 010.42.00.59 Siège social : rue Belliard, 23A - 1040 Bruxelles Compte 210-0678220-48 - www.ufapec.be. - info@ufapec.be A chaque élève son coach ? Cécile Van Honsté Analyse UFAPEC 2011 n°33.11 A chaque élève son coach ? p. 2/10 Analyse UFAPEC 2011 n°33.11 Introduction Au départ réservé au monde du sport, le coaching pénètre aujourd'hui tous les domaines de la vie : vie de famille, vie amoureuse, scolarité, travail, etc. On parle alors de life coaching, love coaching, coaching d'entreprise, coaching scolaire, coaching parental,... Le coaching est aujourd'hui un mot à la mode ! Le coaching scolaire a fait son apparition il y a une dizaine d'années environ. Le métier commence à davantage se professionnaliser, via de nombreuses formations, et de plus en plus d'élèves y ont recours. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ce concept de coaching ? En quoi consiste concrètement un coaching scolaire ? Quelles sont les implications de l'entrée du coaching dans la sphère de l'école ? Très peu de recherches se sont intéressées à cette forme de coaching. Pour étayer cette analyse, nous nous sommes donc basés sur des témoignages de deux élèves ayant suivi du coaching scolaire (extraits en annexe), d'informations recueillies auprès d'une coach scolaire, de l'analyse critique d'informations se trouvant sur des sites de coaching, d'articles de presse, de livres de coaching,... Nous manquons d'informations objectives sur le sujet, principalement sur la part des jeunes qui demandent un coach, sur la nature de la décision de suivre des séances de coaching et autres. Mais en l'absence de telles sources, à nous d'interpréter et de porter un regard critique sur ce phénomène... Vous avez dit coaching ? D'où vient cette expression de « coaching » ? Le terme anglais « to coach » peut se traduire par « entraîner », « motiver », « accompagner ». Étymologiquement, il provient du mot « coche » qui était au XVIe siècle une voiture tirée par des chevaux servant au transport de voyageurs (et conduite par un « cocher »). Le cocher ('coach') peut alors correspondre à un passeur, un guide, qui amène, accompagne, des voyageurs d'un point A à un point B1. Les livres et sites Internet sur le coaching nous donnent certaines caractéristiques de ce type d'intervention... Le coach viendrait, en partenariat avec son client, l'accompagner, pour lui permettre d'optimiser ses atouts, de résoudre un problème, de prendre conscience de ses ressources, de mener à bien un projet. Le coaching se démarquerait en ce sens d'un conseil ou d'une formation puisque ce serait l'individu qui trouverait lui-même les solutions à ses problèmes : il s'agirait d'un espace de co-construction (de solutions, d'un projet) entre le coach et le coaché. Ce serait la relation intersubjective entre la personne et le coach qui serait mise en avant dans l'intervention du coaching. Cette forme d’intervention postule alors que « le coaché a, en lui, les compétences et le potentiel pour trouver ses propres solutions et que le coach agit comme catalyseur, un facilitateur de changement, en mobilisant ses énergies »2. Le coaché ne serait donc pas un « assisté » : il serait actif dans la relation d'échange. Le but affiché du coaching est alors de favoriser l'autonomisation du coaché, de le responsabiliser. Sur de nombreux supports de coaching, nous pouvons trouver cette célèbre maxime : « donnez un poisson à une personne, il mangera une fois. Apprenez-lui à pêcher et il mangera toute sa vie. » Le coach ne « donnerait pas un poisson » à une personne (soit lui donner les solutions), il lui « apprendrait à pêcher », à le responsabiliser, à être autonome et à trouver lui-même les solutions. Le coach se distinguerait aussi d'un psychologue et le coaching ne serait pas une thérapie. L'objectif du coaching ne serait pas d'apaiser une souffrance psychique et le coach ne serait pas un expert d'un problème « psychologique » du patient. Le coaching se définirait alors comme un travail ponctuel, dans « l'ici et maintenant », poserait la question du « comment », 1 Angel P., Amar P., (2005), Le coaching, PUF, Paris, p.10. 2 Angel P., Amar P., Op Cit., p.7. A chaque élève son coach ? p. 3/10 Analyse UFAPEC 2011 n°33.11 plutôt que du « pourquoi », viserait l'amélioration d'une situation, par une personne qui va responsabiliser le demandeur3. Pour reprendre une métaphore d'une coach scolaire, si une personne s'aperçoit qu'elle a une poubelle dans sa maison, un psychologue irait sortir la poubelle, l'ouvrirait, et analyserait tous les déchets s'y trouvant. Le coach irait quant à lui donner les moyens à la personne de prendre la poubelle, et de la sortir... Il la rendrait autonome, lui apprendrait à se débrouiller, à continuer seule. « Le coach est une sorte d'accompagnateur de l'innovation personnelle, (…) Avec un coach, on débat sur soi-même en évoquant des questions pour lesquelles on est habituellement seul. Et en partie mal voyant. Tant il est vrai que, ne nous voyant pas nous-même, beaucoup de choses nous échappent »4... Mais un psy, un conseiller ou un formateur travaillent également dans la même optique qu'un coach. Il ne s'agit en aucun cas de transformer le demandeur en assisté, mais bien de le rendre actif de sa propre vie, de le rendre autonome et de le responsabiliser. La tendance à l'heure actuelle, dans de nombreuses sphères de la société, est au travail en réseau, au partenariat, à la responsabilisation, à l'activation. Il en va de même dans le cadre de la recherche d'emploi par exemple. Aujourd'hui, on vise à ce que la personne au chômage soit pro-active, active dans sa recherche d'un travail, trouve elle-même son orientation, valorise ses compétences tout en étant guidée et soutenue par un agent du FOREM ou autre. De plus, l'intervention du coaching est aussi en quelque sorte une thérapie puisqu'il s'agit de trouver les solutions à un problème, de débloquer une situation, de s'interroger sur sa propre vie, de prendre conscience de sa situation, de ses capacités, etc. Alors en définitive, qu'apporte un coach par rapport au psy, au conseiller ou au formateur ? Sont-ils à ce point synonymes qu'ils sont tant confondus ? L'intervention du coaching est en ce sens « spécifique » puisqu'elle crée un climat de confiance, d'alliance, favorisant la co- construction, permettant au coaché d'apporter les solutions à sa situation, solutions qu'il détient déjà. Le coach écoute, accepte et ne juge pas. Il a la capacité « d'identifier les véritables enjeux du coaché dans la profusion d'informations et la confusion »5, en recontextualisant les propos, en permettant la réflexivité, la prise de distance. Le coach ne conseille pas véritablement le demandeur, il l'aide à se conseiller lui-même. Et, à la différence d'un psychologue, le coach n'est pas un expert en psychologie, en thérapie ou un spécialiste des maladies et troubles mentaux divers. Le coach est davantage dans l'action, contrairement à un psychologue qui se situerait davantage dans l'introspection. Le coach est formé pour accompagner l'individu, le soutenir, le guider dans les projets qu'il souhaite... Le coaching scolaire Originaire du monde sportif, le coaching a pénétré le domaine de l'entreprise. Cela peut s'expliquer par la convergence de certains enjeux entre ces deux domaines : compétition, performance, recherche d'excellence, d'amélioration de soi... Depuis quelques années, le coaching entre pourtant dans la sphère scolaire ; les enjeux seraient-ils les mêmes ? L’école transformerait-elle les élèves en sportifs de haut niveau, soumis à la loi de la compétition, de la performance ? Dans ce type d'intervention, il s'agit de « travailler sur soi, dans une perspective scolaire »6 pour améliorer une situation, un blocage, éviter que l'élève ne bascule dans l'échec scolaire ou lui permettre de combler une lacune en matière de scolarité. Par contre, contrairement au monde sportif, il ne s'agit pas de « recevoir la médaille d'or », car toute amélioration de la situation du jeune qui suit du coaching scolaire, aussi minime soit- 3 Angel P., Amar P., Op Cit. 4 Gabriel G., (2008), Coaching scolaire. Augmenter le potentiel des élèves en difficulté (1er éd.), De Boeck, Bruxelles, p.9. 5 Angel P., Amar P., Op Cit., p.2. 6 Glasman D., Besson L., (2004), « Le travail des élèves pour l'école, en dehors de l'école », Haut Conseil de l’Évaluation et de l’École, n°15, p.91. A chaque élève son coach ? p. 4/10 Analyse UFAPEC 2011 n°33.11 elle, est perçue comme une victoire. C'est l'amélioration qui est visée, pas la première place... « Nous avons constaté le nombre important d'élèves qui abandonnent l'école, faute d'être entendus. Nous avons noté le nombre tout aussi élevé d'élèves que l'école fait doubler, recommencer une année, alors que la plupart des études montrent l'inefficacité de cette mesure. Nous avons constaté le pourcentage alarmant de jeunes qui terminent leur cursus scolaire avec un, deux, trois ans de retard. Nous avons rencontré un nombre important de jeunes découragés voire uploads/Management/ 3311-coaching.pdf
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- Publié le Jan 30, 2022
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