Introduction I.1. Fiche 1 – La fonction logistique Point-clé La fonction logist

Introduction I.1. Fiche 1 – La fonction logistique Point-clé La fonction logistique est centrale dans et entre les entreprises. Certains disent même que sans logistique, il ne peut y avoir d’activité professionnelle. L’importance de son évolution s’inscrit tout au long des XXe et XXIe siècles. De manière générale, cinq dates clés sont proposées. Avant la guerre de 1939-1945, on est dans une logique « d’intendance ». On gère au mieux l’activité de production. De 1945 jusqu’aux années 1970 – période des Trente Glorieuses –une attention est portée sur le flux physique et tout particulièrement le flux aval, de distribution. Nous sommes dans une « consommation de masse » où l’intérêt de l’entreprise est de livrer le maximum de produits au maximum de clients. On est ici dans une logique de « standardisation », dans une approche dite en « flux poussés ». L’industrialisation et la concurrence des années 1980 imposent aux entreprises un contrôle fin de leurs coûts. Ce contrôle financier s’inscrit dans les activités logistiques à travers la mise en place d’une comptabilité de type analytique (souvent évaluée via la méthode Activity Based Costing) et qui permet d’apprécier la rentabilité d’un produit et/ou d’une gamme de produits. Les années 1990 soulignent le « flux d’information » comme primordial à/dans la logistique. Par là, il faut entendre l’importance de la « personnalisation », approche en « flux tiré » où c’est la « commande ferme et définitive1 » du client qui « enclenche » la production. Cette période va souligner 1. Tout achat au sein de l’Union européenne est ferme et définitif, ce qui signifie que vous ne pouvez vous rétracter à moins de payer des frais d’annulation. Néanmoins, la loi n° 2014-1545 du 17 mars 2014, dite loi Hamon, dans son article L121-21 alinéa 1er du Code de commerce précise que « le consommateur dispose d’un délai de quatorze jours pour exercer son droit de rétractation d’un contrat conclu à distance, à la suite d’un démarchage téléphonique ou hors établissement, sans avoir à motiver sa décision ni à supporter d’autres coûts que ceux prévus aux articles L121-21-3 à L121- 21-5. Toute clause par laquelle le consommateur abandonne son droit de rétractation est nulle ». Mais attention, certaines entreprises contournent cet article en vous faisant valider informatiquement 2 La logistique en 42 fiches le passage d’une « stratégie logistique » (support à la stratégie) à une « logistique stratégique » (fondement de la stratégie) (Fabbe-Costes et Colin, 1994). À l’aube du XXIe siècle, on parle de « logistique durable, au sens du développement durable. On souligne ici les rôles économique, environnemental et social/sociétal de la logistique (Morana, 2013). I.1.1. Les définitions attachées à la chaîne d’approvisionnement ou supply chain Plusieurs définitions sont accolées à la chaîne d’approvisionnement. Parmi celles-ci, il est possible de citer celles de l’ASLOG (Association française de la supply chain et de la logistique) et du CSCMP (Council of Supply Chain Management Professionals). Pour l’ASLOG, la supply chain se définit comme « la chaîne logistique globale, celle qui va du fournisseur au client et où la production est tirée par la demande. Son objectif : le bon produit au bon endroit, au bon moment ». Pour le CSCMP, la supply chain s’appréhende « 1) à partir de matières premières non transformées et se terminant avec le client final qui utilise le produit fini, la chaîne d’approvisionnement liant de nombreuses compagnies ; 2) les échanges de matières et d’information dans le processus logistique qui s’étendent de l’acquisition des matières premières à la livraison des produits finis auprès de l’utilisateur final. Tous les fournisseurs, les prestataires de services et les clients sont les maillons de la chaîne d’approvisionnement ». Néanmoins, seule la définition de la norme AFNOR NF X 50-600 (1999) prévaut. On n’y parle pas de chaîne d’approvisionnement, mais de logistique. À ce titre, on peut lire que « la logistique se définit comme la planification, l’exécution, la maîtrise des mouvements et des mises en place des personnes et des biens et des activités de soutien liées à ces mouvements et à ces mises en place, au sein même d’un système organisé pour atteindre des objectifs spécifiques. […] La fonction logistique a pour finalité la satisfaction des besoins exprimés ou latents aux meilleures conditions économiques et pour un niveau de service déterminé ». Sept grandes étapes sont assignées par les experts de cette norme au processus logistique (issu de Giard, 2003) : – « identifier les besoins du marché en matière de qualité de service et déterminer les objectifs en matière de qualité de service ; un achat de biens et de services qui annule cette loi lorsque ceci est spécifié dans les conditions générales de vente. Introduction 3 – concevoir le système logistique et l’organisation de la chaîne des flux ; définir les caractéristiques logistiques du produit (besoins et contraintes), celles du système après-vente ; – développer le système logistique, l’organisation, les procédures et les systèmes d’information logistiques, le système de service après-vente, les emballages et garantir la disponibilité des ressources opérationnelles ; – produire, c’est-à-dire mettre en œuvre les procédures et systèmes industriels, planifier et programmer les besoins en matières et services, approvisionner ; – vendre, c’est-à-dire mettre en œuvre les procédures et systèmes de distribution, stocker, conditionner, expédier, transporter et installer les produits ; contrôler l’exécution des opérations de transport et distribution ; gérer les retours ; – soutenir, c’est-à-dire mettre en œuvre les procédures et les systèmes de maintenance, la réparation et la distribution des pièces ; acquérir, stocker, conditionner, expédier, transporter et livrer les pièces ; entretenir et réparer les produits ; récupérer et recycler les produits ; – contrôler les performances du système logistique : exploiter les résultats, les comparer aux objectifs, apporter les corrections, anticiper… » I.1.2. Les définitions attachées à la gestion de la chaîne logistique globale ou supply chain management Depuis les années 1990, le terme de supply chain management prend de l’ampleur. La traduction du supply chain management est la gestion de la logistique globale. Cette gestion globale souligne le rôle stratégique, intra et interorganisationnel de la logistique. Une des principales différences entre la notion de supply chain et de supply chain management est que dans le supply chain management, on cherche clairement à mettre en place des partenariats à long terme, et ceci dans une volonté de partage des gains, mais aussi des pertes. C’est au travers des écrits de Martin Christopher (1992) que la notion de supply chain management (SCM) a pris son essor. Ce dernier définit à l’époque le SCM comme : « Le réseau des organisations qui exige, au travers de liens amont et aval, et dans les différents processus et activités, de produire de la valeur dans les produits et services détenus entre les mains du client ultime. » (Christopher, 1992) 4 La logistique en 42 fiches Plusieurs autres définitions suivront dont les plus référencées sont celles de : « Le besoin à tous les niveaux d’une coordination des activités et des processus avec et entre les organisations qui s’étend au-delà de la logistique. » (Lambert et al., 1998) et : « Le SCM se définit comme la coordination systémique, stratégique et la gestion tactique des actions au sein des départements d’une organisation particulière, ainsi que des affaires menées à l’intérieur de la chaîne d’approvisionnement. Il a pour but d’améliorer la performance à long terme de chaque organisation et de la chaîne d’approvisionnement des organisations dans leur ensemble. » (Mentzer et al., 2001) I.1.3. Les définitions attachées à la logistique durable ou sustainable supply chain management Actuellement, les regards se tournent vers la notion de logistique durable ou sustainable supply chain management. L’ensemble des recherches révèle une grande diversité de domaines d’applications pour mettre en pratique une logistique durable. On trouvera des travaux sur les thèmes de la gestion des déchets, la logistique verte, la logistique inversée, l’écoconception ou encore la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à travers une rationalisation et une massification des tournées de transport, tout particulièrement sur la logistique du dernier kilomètre (Collin, 2003 ; Bernadet, 2008 ; Bazin et Beckerich, 2008 ; Blanquart et Carbone, 2008 ; Durand, 2010 ; Gonzalez- Feliu et Morana, 2010 ; Masson et Petiot, 2010 ; Pan, 2010 ; Savy et Liu, 2010 ; Blanquart et Carbone, 2010). Mais, les réflexions relatives à la logistique durable convergent progressivement vers la prise en compte des trois piliers économique/environnemental/ social-sociétal2, ceci sur l’ensemble de la chaîne logistique (Morana, 2013). Sur le plan des définitions du sustainable supply chain management (SSCM), nous pouvons citer : « Le SSCM requiert une approche élargie du SCM. Il doit mettre l’accent sur les aspects économiques, écologiques et sociaux des pratiques d’affaires et de la théorie. » (Svensson, 2007) 2. Dans le cadre du développement durable, les auteurs mettent souvent à un même niveau les notions de social et de sociétal. Quant à nous, le terme social est plutôt à privilégier pour parler des actions envers les salariés de l’entreprise et le terme de sociétal envers uploads/Management/ 486-la-logistique-en-42-fiches-morana-premiere-partie.pdf

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  • Publié le Jui 25, 2022
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