Résumé Les communautés de pratiques sont reconnues comme étant une forme spéc
Résumé Les communautés de pratiques sont reconnues comme étant une forme spécifique de réseau « intra- organisationnel » permettant les échanges et le dévelop- pement du savoir et des pratiques. L’objectif de cette communication est d’évaluer le degré et la motivation des membres à participer à une communauté de pra- tiques Pour cela, notre partie empirique présente des profils d’utilisateurs au sein de la communauté de pra- tiques intra-organisationnelle de type virtuelle dans une multinationale d’ingénierie. Ce premier résultat a per- mis de mettre en lumière des jeux d’acteurs entre les membres de la communauté. Mots clefs : Communautés de pratiques, connais- sances, partage, participation Abstract . Communities of Practice are recognized as specific form of "intra-organizational" network for the exchange and development of knowledge and practices. The ob- jective of this communication is to understand motiva- tion of members to participate in a community of prac- tice. For this, our empirical section presents users pro- files within an intra-organizational virtual community of practice in a multinational. This first result have highlight games of players between members of the community. Mots clefs : Communities of practice, knowledge sharing, participation Relations et participation au sein d’une communauté de pratique virtuelle : étude de cas dans une multinationale de l’ingénierie Isabelle BOURDON MCF HDR Polytech’Montpellier Université Montpellier 2 isabelle.bourdon@polytech.univ- montp2.fr Nathalie TESSIER Professor Human Resource Management ESDES Université Catholique de Lyon ntessier@univ-catholyon.fr Chris KIMBLE Professeur en Stratégie et de Management Technologique Euromed Management, Marseille chris.kimble@euromed-management.com Relations et participation au sein d’une communauté de pratique virtuelle : étude de cas dans une multinationale de l’ingénierie Introduction Une grande partie de la littérature sur les communautés de pratiques en ligne considère que ces formes organi- sationnelles constituent un moyen efficace de partager des connaissances entre des groupes dispersés géogra- phiquement (Lave et Wenger, 1991 ; Wenger et al . 2002; Wenger et Snyder, 2000). L'argument majeur est que les technologies de support des communautés peu- vent créer des liens entre ces groupes et que, grâce à eux, l’entreprise peut accéder aux «meilleures pratiques mondiales», qui peuvent ensuite être incorporées au niveau «local» (Vaast 2004, 2007). Les communautés de pratique (CP) ont été décrites comme jouant un rôle prépondérant dans l’amélioration des problèmes liés aux structures rigides et cloisonnés de la bureaucratie traditionnelle (Brown et Duguid, 1991; Snyder et al 2003.). En termes de partage des connaissances, les CP sont un domaine d'intérêt impor- tant dans la littérature sur la gestion des connaissances (Lesser et Storck, 2001; Nonaka, 1994). Toutefois, l'idée d'utiliser une communauté de pratique comme un moyen de partager les connaissances, en particulier lorsque l’on se trouve dans des environnements distri- bués, n'est pas sans poser des problèmes - conceptuels et pratiques. Du point de vue conceptuel, plusieurs auteurs (Cox 2005; Roberts, 2006) ont analysé les changements qui ont eu lieu dans la définition du concept entre les pre- miers travaux de Wenger et Lave (Lave et Wenger, 1991) et ceux de McDermott et Snyder (Snyder et al 2003; Wenger et al . 2002; Wenger et Snyder, 2000). La notion de communauté de pratique s’est ensuite étendue encore pour inclure des groupes qui n'existaient qu’en ligne. Les communautés de pratique sont souvent décrites comme des groupes animés par des obligations mu- tuelles et une passion commune pour un sujet particu- lier. La notion de liens forts dans une communauté de pratique est souvent en contradiction avec les liens faibles considérés comme caractérisant les communau- tés en ligne (Teigland et Wasko 2004). D’autant que la communication dans ce cadre n'a pas la richesse de l'interaction en face-à-face, et par conséquent, en se fondant uniquement sur la communication en ligne les communautés de pratiques virtuelles ont tendance à inhiber les liens étroits qui semblent constituer une ca- ractéristique clé des communautés de pratique (Kimble et Hildreth 2005). Dès lors se pose la question du degré et des motivations des membres dans la participation à une communauté de pratique virtuelle. Du point de vue pratique, , en raison de la nature con- textuelle des communautés de pratique, la plupart des études ont adopté une approche largement ethnogra- phique (Lave et Wenger, 1991; Orr 1990; Wenger, 1998b). Au-delà des difficultés habituelles du travail ethnographique, qui pose déjà des difficultés lorsque les groupes sont co-localisés, de nouveaux problèmes peu- vent surgir. L'idée de l'ethnographie virtuelle n'est elle- même pas nouvelle (Hine, 2000) et parmi les premières études sur les communautés en ligne beaucoup ont été largement ethnographiques (Bruckman et Resnick, 1993; Bruckman 1993). Cependant, l’étude de groupes en ligne, répartis autour du globe et intégrés dans une plus grande organisation, nécessite des approches eth- nographiques difficilement envisageables d’un point de vue opérationnel. Nous présentons ici un exemple de réussite d’une com- munauté de pratiques intra-organisationnelle fonction- nant de manière virtuelle dans une multinationale du secteur de l’ingénierie où les membres sont dispersés géographiquement. Il s’agit d’examiner la participation des membres à cette communauté autant que leurs mo- tivations. Nous proposons également une analyse sur les jeux d’acteurs entre les membres de la communauté puisque nos résultats en ont révélé la présence. La communication sera articulée de la manière sui- vante : tout d’abord, la description du cadre théorique relatif à la théorie des communautés de pratique en pré- sentant notamment une approche historique du concept et en positionnement notre problématique dans la dia- lectique relative aux frontières des CP ; ensuite la pré- sentation de l’étude de cas de notre communauté de pratique virtuelle d’une multinationale de l’ingénierie ; enfin l’examen des résultats. 1 Partie théorique : les commu- nautés de pratiques : ca- drage théorique Les descriptions des communautés de pratique présen- tés dans la littérature sont souvent confuses et parfois contradictoires. Plusieurs auteurs ont fait état de divers changements dans le concept, en soulignant en particu- lier la distinction entre les travaux initiaux analytiques (Brown & Duguid, 1991; Lave et Wenger, 1991; Wen- ger, 1998b) et les derniers travaux adoptant une ap- proche plus manageriale (Snyder , Wenger, et de Briggs Sousa, 2003; Wenger, McDermott, & Snyder, 2002; Wenger & Snyder, 2000). La plupart des documents mobilisés ici porte sur les communautés de pratique en tant que groupes co-localisés, mais la notion de Com- munauté de pratique a été étendu de manière à inclure les Communautés «hors frontières» où les membres pourraient ne jamais se rencontrer en face à face » et où la communication fait toujours appel à la technologie (Castro Gonçalves, 2007; Dubé, Bourhis, & Jacob, 2005; Hildreth et Kimble, 1999). Le but de cette section n'est pas de fournir la «définition vraie» d'une CP, mais d'offrir un bref aperçu des diffé- rents points de vue afin de fournir un cadre pour l'étude de cas qui suit. 1.1. Les communautés de pratiques : évolution des représentations Afin de présenter l’évolution des représentations con- cernant les CP, nous décrivons rapidement l’origine du concept qui précède la vision analytique puis managé- riale du concept. 1.1.1. De l’origine du concept …. Le terme Communauté de Pratique prend son origine avec Lave et Wenger (1991) et était fondé sur l'analyse de l'apprentissage au sein de groupes tels que les tail- leurs du Libéria, les sages-femmes mayas, les alcoo- Relations et participation au sein d’une communauté de pratique virtuelle : étude de cas dans une multinationale de l’ingénierie liques anonymes, les apprentis bouchers et les timoniers de la marine. Probablement, la définition la plus fré- quemment citée d'un CP de cette œuvre de jeunesse est celle –ci : "... un ensemble de relations entre des personnes, des activités, et le monde" (Lave & Wenger, 1991, p. 98) et note que celles ci "... implique nécessairement la co- présence, necessarily, un groupe facilement identi- fiable, et des frontières socialement visibles » (Lave & Wenger, 1991, p. 98), mais ne suppose pas une partici- pation à une activité qui a du sens pour les participants. Le concept a été rapidement adopté par d'autres, comme Brown et Duguid (1991) qui se sont intéressés à la per- tinence du concept en milieu de travail. Brown et Du- guid ont utilisé l’étude ethnographique d’Orr (1990) sur les réparateurs de photocopieur afin de présenter une description d’une communauté de pratique comme des "communautés d’interstices" qui existent dans les «es- paces» entre le travail tel que défini par l'organisation et les tâches quotidiennes. Ils ont fait valoir que les sciences de gestion : "... se concentrent sur les groupes en tant qu’entités délimitées se trouvant au sein d'une organisation et qui sont organisées par cette organisation du point de vue des tâches" (Brown & Duguid, 1991, p. 49) Ils notent également : " Les communautés que nous étudions sont, en re- vanche, souvent non-canoniques et non reconnues par l'organisation." (Brown & Duguid, 1991, p. 49) Ainsi, dans ces premières œuvres, les CP étaient princi- palement de petits groupes: non reconnus, informels et souvent invisibles de l'extérieur. Brown et Duguid no- tent notamment que, dans le lieu de travail, ces groupes existent souvent en dépit de, plutôt que par des actions de la direction. 1.1.2. uploads/Management/ aim-2011-final.pdf
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- Publié le Mai 28, 2021
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