Analyse des risques Étude des dangers et opérabilité - HAZOP Les avantages des

Analyse des risques Étude des dangers et opérabilité - HAZOP Les avantages des analyses HAZOP par rapport aux autres outils d’analyse des risques sont nombreux. On peut notamment citer les points suivants: > Elles affichent un caractère rigoureux : elles sont structurées, systéma- tiques et complètes. > La méthode est facile à apprendre et à appliquer. > La méthode peut être adaptée à la majorité des procédés industriels (industries chimiques, pharmaceutiques, cosmétiques, déchets, fabrications d’encres, vernis, etc.). > Ces analyses favorisent le partage d’expérience entre les participants. > Elles contribuent à anticiper les accidents potentiels. > Cette méthode fait office de formation pour les collaborateurs y pre- nant part ; les participants étudient le procédé sous un autre angle - en imaginant toutes les déviations possibles d’un fonctionnement normal. Il faut cependant garder en tête le fait que les analyses HAZOP sont un outil onéreux, surtout parce qu’elles nécessitent l’implication d’une équipe pluridisciplinaire (ingénierie, maintenance, opérations, etc.) pendant une période parfois assez longue. C’est pourquoi, il est important que l’analyse HAZOP soit optimisée en termes d’organisation. Dans la suite de cet article, nous décrivons quelques erreurs ou dysfonctionnements d’analyses HAZOP que l’on peut rencontrer lorsque le groupe de travail et l’animateur en charge de l’étude ne s’y sont pas préparés. Les informations relatées sont tirées de cas réels vécus par les consultants de notre société ou relatés par nos clients. Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive mais relate des erreurs ou dysfonctionnements fréquemment rencontrés. Analyses HAZOP : quelques erreurs fréquentes A. Trujillo – Novembre 2012 Au cours des décennies passées, la méthode HAZOP (HAZard and OPerability Study) s’est imposée comme l’un des outils les plus efficaces pour identifier les risques liés aux procédés industriels. Les analyses HAZOP sont en outre de plus en plus utilisées concomitamment à des systèmes de semi-quantification plus ou moins sim- plifiés en vue d’évaluer le niveau de risque lié à des défaillances de l’installation et hiérarchiser les mesures visant à limiter ces risques. Analyses HAZOP : quelques erreurs fréquentes Les couches de protection ou barrières de sécurité Les barrières (ou couches de protection) techniques et instrumentales ont pour fonction d’éviter qu’une séquence accidentelle se produise suite à une déviation, ou bien d’en diminuer les conséquences. Ce terme désigne, entre autres, les alarmes (niveau haut, niveau bas, température haute, température basse, détection de vapeurs inflammables, …), les sécurités instrumentales, les évents (soupapes, disques de rupture, trappes d’explosion), les systèmes extincteurs, etc. Si l’on veut en tenir compte pour amener le scénario de déviation à un niveau de risque acceptable, on doit s’assurer de leur fiabilité. Dans ce domaine, de fréquentes erreurs sont faites. Nous listons quelques exemples ci- dessous : > Des instruments locaux qui ne sont jamais vérifiés par les opérateurs sur site ne peuvent en aucun cas être considérés comme des barrières efficaces car aucune garantie sur leur fiabilité ne peut être assurée. > Des alarmes très génériques qui sont activées dans nombre de situations différentes. L’opérateur doit alors identifier le problème auquel il est confronté et perd du temps précieux pour agir. > Des alarmes qui sont activées fréquemment, souvent pour des raisons futiles, ont tendance à ne pas être prises en compte par les opérateurs. > Si le temps de traitement de l’alarme est supérieur au temps que mettrait la déviation à provoquer la séquence accidentelle, on ne doit pas la prendre en compte. > Si la cause de la déviation est due à la défaillance d’un organe de régulation (sonde de température, vanne de régulation, etc.) on doit prendre garde à ne pas prendre en compte cet équipement comme barrière de sécurité. > Des systèmes d’évacuation de la pression (soupapes de sécurité, disques de rupture) pour lesquels il n’existe aucune garantie qu’ils ont été conçus pour le cas étudié. Par exemple, lors de l’accident survenu le 19 décembre 2007 chez T2 Laboratories, le réacteur a explosé en dépit de l’ouverture du disque de rupture, ce qui a entraîné la mort de quatre personnes, des blessures pour treize autres et de sérieux dommages matériels. Bien évidemment, l’objectif des analyses HAZOP n’est pas de vérifier que les systèmes d’évacuation de la pression sont correctement conçus. Toutefois, il doit être recommandé de vérifier que le scénario dimensionnant sera bien pris en compte. > Les procédures à réaliser par l’opérateur dont l’erreur est à l’origine du scénario (ce qui présuppose que la procédure n’a pas été suivie correctement). Les recommandations Pour terminer, l’un des éléments fournis par une analyse HAZOP est un rapport portant sur les actions qui doivent être effectuées pour améliorer la sécurité du procédé étudié. Logiquement, des erreurs peuvent survenir lors de la rédaction des conclusions. Les plus fréquentes sont les suivantes : > Recommandations trop nombreuses. Certains groupes HAZOP pensent qu’ils doivent formuler des recommandations pour tous les scénarios ayant des conséquences pour la sécurité ou l’environnement. Cela n’est bien évidemment pas l’objectif de cette méthode. Les analyses HAZOP ont pour but d’identifier tous les scénarios de risque, de vérifier si des barrières de sécurité adaptées sont mises en place et, seulement si ce n’est pas le cas, de formuler des recommandations. Cette manière de procéder génère un trop grand nombre de recommandations avec le risque de masquer celles qui sont réellement importantes pour la sécurité du procédé. L’utilisation de matrices de risques, définissant les critères d’acceptabilité de l’usine, permet d’évaluer la nécessité ou pas de mettre en œuvre de nouvelles barrières de sécurité pour le scénario étudié . > Transformer l’analyse HAZOP en lettre au Père Noël. Cela peut sembler incroyable mais il s’agit d’une situation relativement fréquente. Certaines personnes tentent d’utiliser cette revue sécurité pour bénéficier d’améliorations dans la conception du projet formulées comme des recommandations, alors que ces améliorations avaient été précédemment refusées en raison de leur coût trop élevé. Un directeur d’ exploitation a ainsi tenté de recommander un dispositif de chromatographie en ligne au niveau du flux de sortie au bas d’une colonne de stabilisation du naphta pour détecter la présence de composés légers due à une anomalie de fonctionnement de la colonne. Il est possible d’ obtenir le même résultat à moindres coûts à partir d’un profil de température de la colonne. Un appareil de chromatographie était de toute évidence un instrument très intéressant pour le contrôle qualité du produit, mais qui avait été supprimé du budget dès le début du projet (comme cela nous a été confirmé plus tard). > Des recommandations extrêmement vagues, comme « étudier la possibilité d’analyser la nécessité d’installer une sonde d’ échantillonnage redondante ». Le groupe HAZOP ne parviendra pas toujours à identifier la recommandation la plus adaptée pour la meilleure maîtrise du scénario étudié. Il est alors tout à fait acceptable d’inclure une recommandation du type « étudier ce qui doit être effectué pour... ». D’autres fois, il y aura deux opinions divergentes, voire plus, et aucun consensus ne pourra être obtenu. Le mieux est alors de demander à une personne extérieure au groupe de sélectionner la meilleure option parmi toutes les possibilités. Dans tous les cas, les recommandations doivent être claires, spécifiques et ne doivent pas être sujettes à interprétation. Une recommandation approximative entraîne potentiellement sa non-exécution. Il en est de même lorsque la formulation d’une recommandation est trop ouverte. > Un autre problème pouvant être rencontré est de tenter de résoudre l’action de l’analyse HAZOP en cours de réunion. Un participant à une analyse HAZOP a ainsi suggéré de calculer le diamètre requis et de quasiment rédiger les spécifications d’une soupape de sécurité dont l’installation était recommandée. Il ne faut pas oublier qu’une analyse HAZOP est un exercice de brainstorming auquel participent des personnes de différents environnements, dont le temps précieux ne doit pas être consacré à des tâches qu’un seul participant peut résoudre par la suite. L’analyse HAZOP doit générer une liste d’actions ou de recommandations, avec une personne désignée pour leur mise en application. Il ne s’agit pas de réaliser les études d’ingénierie en cours de réunion. Les couches de protection & les recommandations L’analyse HAZOP rigide L’une des erreurs les plus fréquentes réside dans la planification. Cette erreur consiste à établir dès le départ une durée définie et intangible pour l’analyse HAZOP (tâche qui n’est souvent effectuée ni par le coordinateur HAZOP ni par l’équipe). Bien évidemment, il n’est pas possible d’entreprendre une analyse HAZOP comme un exercice à durée indéfinie, surtout lorsqu’elle est intégrée au planning d’un projet, avec des étapes à effectuer et dans la mesure où elle nécessite, dans tous les cas, d’optimiser le temps de présence des participants. Nous avons cependant parfois assisté à des analyses HAZOP dont la durée, fixée à l’avance par des personnes extérieures au groupe, incitait à limiter les temps de discussion, ce qui restreint le brainstorming essentiel et peut affecter la qualité de l’analyse. D’un autre côté, nous avons également assisté à des analyses HAZOP qui se prolongent de manière inutile, avec des débats sans fin afin d’occuper le temps initialement alloué, et ainsi « justifier » le travail du groupe. L’estimation de la uploads/Management/ analyses-hazop-erreurs-frequentes-417.pdf

  • 23
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jan 19, 2022
  • Catégorie Management
  • Langue French
  • Taille du fichier 1.0377MB