Guide du tuteur en APP Principes de base, trucs et astuces, balises (J.M Braiba

Guide du tuteur en APP Principes de base, trucs et astuces, balises (J.M Braibant) Ce que l’on attend du tuteur en quatre lettres : C.Q.F.D. C comme Conduire Les étudiants ont besoin d’être guidés dans leurs démarches et dans la résolution du problème. En effet, s’il est vrai qu’il ne suffit pas, pour un étudiant, d’assister à une présentation de la matière faite par un professeur pour apprendre réellement ce qu’il est supposé apprendre, il ne suffit pas non plus de réunir un groupe d’étudiants autour d’un problème pour que leurs activités mènent à un apprentissage de bonne qualité. Le rôle principal du tuteur est d’accompagner les étudiants de manière à ce qu’ils atteignent les objectifs fixés par les concepteurs de la situation-problème, tant du point de vue du contenu que du point de vue des démarches et des étapes prévues. Pour ce faire, le tuteur est susceptible d’intervenir à tout moment, chaque fois que c’est nécessaire : poser une question de clarification, suggérer un contre-exemple ou demander un complément d’explication… sans pour autant être directif, ni occuper le devant de la scène, ou monopoliser la parole. En fonction de ce qui précède, nous vous demandons de proscrire deux types d’attitudes. Le tuteur qui laisse faire, qui ne se mouille pas : - attendre d’être sollicité par un groupe avant d’intervenir - jouer le rôle de « celui qui sait, mais ne veut rien dire » - jouer au « Casque bleu » (observateur sans mandat pour intervenir) - laisser faire, laisser aller ou, à l’inverse, le tuteur qui contrôle tout : - occuper le devant de la scène - monopoliser la parole (« faire un ‘petit’ cours ») - être directif (diriger le groupe) - devenir la référence vers laquelle le groupe se tourne au moindre problème. Des outils pour « conduire » ? Les « productions incontournables », les étapes pour y arriver et les consignes données au tuteur dans le livret APPO Q comme Questionner Tout en évitant de diriger explicitement ou de donner des réponses complètes aux questions qui apparaissent, le tuteur soutient et oriente la réflexion des étudiants par des questions qui facilitent leurs apprentissages. « Un tuteur effectif est celui qui utilise ses connaissances sur la matière pour poser des questions qui orientent et stimulent la discussion » (Schmidt et al, 1993). Le questionnement est donc le principal outil du tuteur pour, par exemple : - pousser les étudiants à aller plus loin - faciliter la recherche de nouvelles hypothèses de travail - vérifier le niveau de compréhension de la matière des étudiants - clarifier et synthétiser le travail réalisé - mettre en exergue et résoudre les points de controverse - attirer l’attention sur des parties de la matière occultées par le groupe - faire réfléchir les étudiants sur leur fonctionnement en groupe - ... Le tuteur n’est pas là pour résoudre le problème à la place des étudiants. C’est bien l’activité du groupe et non celle du tuteur qui est le centre de gravité de l’APP (Suite de CQFD en 4e page=>) Quelques trucs et ficelles • Avant d’entrer en séance, le tuteur doit bien connaître l’ensemble des documents et des ressources mises à la disposition des étudiants et il doit avoir une bonne compréhension de ce qui est attendu d’eux (cf. guide APPO). • Organisez l’espace (les tables et les chaises) de manière à faciliter les interactions entre apprenants. • Si le groupe et le tuteur s’installent autour d’une table rectangulaire, il vaut mieux que le tuteur évite de s’installer à une largeur (petit côté) car il occuperait une place dominante. • Faire changer les étudiants de place peut être un moyen de résoudre d’éventuels problèmes de communication dans un groupe (par ex., mieux vaut placer un étudiant qui a tendance à monopoliser la parole à côté du tuteur et s’arranger pour placer les étudiants les plus timides là où la chance de croiser leur regard est la plus élevée). • Veillez à ce que chaque apprenant prenne bien le temps de lire tous les documents que vous lui avez remis et que chaque apprenant s’approprie bien le problème avant de poursuivre. • Incitez les apprenants à utiliser le tableau. Il s’agit d’un outil très important lorsqu’on travaille en groupe vers un objectif commun. Aidez le scribe à bien exploiter cette ressource. • Ne prenez pas la place de l’animateur (sauf lorsque c’est absolument nécessaire pour faire avancer le groupe). • Surveillez le secrétaire du coin de l’œil pour vous assurer qu’il fait bien son travail et qu’il consigne tout ce dont les membres auront besoin pour leur travail personnel. • Assurez-vous que le groupe tient compte du timing prévu. • Répondre aux questions des étudiants est la meilleure façon de leur faire croire que vous allez résoudre le problème à leur place. • Relancez vers le groupe toutes les questions individuelles qui vous sont adressées par un de ses membres afin de ne pas être tenté d’y répondre vous-même. • A chacun de déterminer son propre style de tutorat mais il faut en tout cas éviter de devenir LA référence vers laquelle se tournerait le groupe au moindre problème (création d’une « relation de dépendance » du groupe à son tuteur). • Si vous avez l'impression que la discussion en groupe piétine, demandez au groupe si ce qu’il fait est réellement utile et aidez-le à trouver des pistes pour sortir de l’ornière. • N’hésitez pas à intervenir lorsque le groupe s’égare : « C’est intéressant mais quel rapport cela a-t-il avec le sujet ? » « Je ne suis pas sûr de comprendre » « Est-ce la meilleure manière d’utiliser votre temps ? » • Demandez aux étudiants en retrait (les moins bavards) de faire la synthèse de ce qui a été fait par le groupe. • N’hésitez pas à faire de temps un temps un bilan à propos du fonctionnement du groupe, y compris lors de la première séance, si ce fonctionnement ne vous satisfait pas. • Lors d’un bilan de fonctionnement du groupe, ne donnez votre avis qu’après que les membres se soient exprimés ; encouragez les membres à être francs (mais courtois) dans leurs appréciations : l’objectif n’est pas le règlement de comptes, mais bien l’entraide pour progresser et mieux travailler ensemble. • Veillez à ce que tout le monde s'exprime dans le groupe. Interpellez. • Ne laissez pas le groupe s'éparpiller avant la fin d’une séance « aller » sans vérifier que tout le monde est au clair avec le travail individuel à réaliser pour la prochaine séance. • Ne dirigez pas le travail du groupe, mais balisez-le en fonction des étapes prévues, des « productions incontournables » et des éléments de « solution » dont vous disposez (livret APPO) En séance tutorée, il est important qu’aucune étape ne soit court-circuitée par les étudiants et que ceux-ci produisent effectivement ce qui est attendu (« les productions incontournables ») Septembre 2008 Le guide du tuteur. p 2/4 Quelques balises supplémentaires • Le rôle principal du tuteur est de faciliter l’apprentissage de chaque étudiant, pas de « donner la matière ». A chaque instant, il faut donc se demander  s’il est nécessaire d’intervenir  si oui, comment intervenir au mieux pour faciliter l’apprentissage. • Le plus difficile est de laisser une place suffisante à l’autonomie des étudiants tout en veillant à ce qu’ils ne perdent pas trop de temps… • Le rôle et l’utilité du groupe doivent être mis en avant : on est plus forts ensemble qu’isolés. Il faut donc veiller constamment au bon fonctionnement du groupe. L’intérêt d’une réunion est de profiter de la dynamique d’un groupe et de sa créativité. On participe à une activité commune et collective. Donc, lorsqu’on est en groupe, le plus important c’est qu’il y ait des interactions entre les différentes personnes (sans quoi cela n’aurait pas de sens d’être en groupe !). En tant que tuteur, vous serez donc particulièrement attentif à élargir le réseau d’échanges entre les étudiants. Plus les membres s’impliquent dans la discussion, plus le groupe gagnera en efficacité. • Il ne faut pas tarder à intervenir lorsque  le groupe déraille, se perd dans des voies sans issues, perd son temps inutilement (le ramener dans le « droit chemin »)  un individu semble largué (le faire réintégrer par le groupe). • Il est très important, pour le fonctionnement du groupe, que les différents rôles (animateur, scribe, secrétaire) soient assumés correctement par les étudiants : c’est au tuteur de veiller que c’est bien le cas et d’aider les étudiants à « entrer » dans ces rôles. • Malgré toute l’insistance sur l’importance du groupe, il ne faut jamais perdre de vue que l’apprentissage est individuel (il peut être facilité par le groupe). Les étudiants doivent donc être amenés à comprendre que chacun d’entre eux doit faire le travail (pas de partage !), sinon certains passeront à côté des objectifs et auront, par conséquent, des difficultés lors des évaluations individuelles… • Les tuteurs forment, eux aussi, un uploads/Management/ app-annexe-tuteurs-t1.pdf

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  • Publié le Mar 18, 2022
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