Démarches empiriques appliquées au Risk Management M’hamed RANNANE, Professeur
Démarches empiriques appliquées au Risk Management M’hamed RANNANE, Professeur Assistant en Sciences de Gestion Laboratoire de Modélisation Appliquée à l’Economie et à la Gestion rannane.mhamed@hotmail.fr Mohamed LAIACHI, Professeur Assistant en Sciences de Gestion Laboratoire de Modélisation Appliquée à l’Economie et à la Gestion Université Hassan II - Casablanca - FSJES Ain Sebaâ mohamed.laiachi@gmail.com Résumé. L’objectif de cette contribution est double : la vulgarisation des méthodologies de recherche qualitatives en science de gestion et l’intérêt de leurs applications sur l'un des concepts les plus mitigés et difficiles à cerner qui est « le risk - management ». Nous présenterons ainsi les spécificités et l’intérêt d’adoption d'une démarche qualitative en risk management, son processus ainsi que les critères de validité et de fiabilité en s’appuyant sur les travaux de Yin (2009). Mots clefs : Méthodologie qualitative, Risk Management. Introduction : La définition de la question de recherche et du modèle utilisé nous ouvre la voie sur leur confrontation avec le terrain de recherche. Le choix de la méthodologie, en principe ne doit modifier ou changer les résultats finals. En revanche, une problématique nouvelle, tel que le risk management et dont le nombre de cas permettant d’utiliser une démarche quantitative, nous oriente vers une démarche qualitative. Dans ce travail, nous présenterons l’intérêt de l’adoption d’une démarche qualitative de recherche dans le domaine du risk management. Choix méthodologiques pour le risk mangement Comme le spécifie Yin (2009 : 26) : le plan de recherche est la logique qui lie les données empiriques qui seront collectées (et les conclusions qui seront tirées) aux questions de recherche initiales. La démarche de l’étude de cas décrite par Yin (1981, 2009) se compose de trois phases : (1) justifier le choix de l’étude de cas comme une stratégie de recherche, (2) décrire la logique qui sera reproduite, ce qui est essentiel en cas d’analyse de multiples cas et, (3) discuter la validité et la fiabilité. Pourquoi choisir une méthodologie qualitative pour étudier le risk management? Le choix méthodologique est à la fois motivé par des raisons de compatibilité de la démarche choisie avec la nature de la recherche et des motivations propres au terrain d'investigation. Dans le domaine du risk management, les questions qui reviennent assez souvent sont de type comment un département risk management créera de la valeur pour les entreprises qui les intègrent à leurs structures ? Comment le risk management participera-t-il à la performance de l’entreprise ? Elles sont aussi de type comment implémenter un processus fiable de risk management ? Comment fonctionnera-t-il avec la fonction contrôle interne ? Pour une question de recherche composée de "comment" et "pourquoi", Yin (1981, 2009) incite à l'utilisation d'une démarche qualitative par études de cas. C'est une démarche appropriée à l'accès au réel par la perception des dirigeants des entreprises marocaines voudront intégrer la fonction risk management ou développer une démarche risk management. Cela est possible par le contact direct avec les cas étudiés dans leur contexte. Les approches qualitatives tentent d’augmenter la compréhension des perceptions locales, d’expliquer la façon avec laquelle les gens, dans un contexte particulier, comprennent, expliquent et gèrent les situations au jour le jour (Miles et Huberman, 2005 : 7). Elles sont en outre de plus en plus appliquées dans la recherche même pour les PME (Chetty, 1996; Perren et Ram, 2004). La présente recherche tente d’orienter les recherche dans le domaine du risk mangement qui étudieront les perceptions ou les pratiques des dirigeants des entreprises marocaines disposant ou souhaitent disposer d’une fonction risk management au sein de leurs entreprises puisque c’est leurs orientations stratégiques qui guident les actions de l’ensemble des composantes de l’organisation. De ce fait, ce choix d’interlocuteurs allait renforcer notre compréhension du comportement des acteurs impliqués dans les processus risk management. Le choix d’une méthodologie qualitative est aussi motivé par la possibilité de modifier, au cours de l’enquête, certains éléments du guide d’entretien mobilisé par la crainte de se réveiller en phase d’analyse par le cauchemar des données tirées d’un questionnaire qui ne mesure probablement pas ce qu’il est censé mesurer (Alami et al., 2009). En effet, en analyse qualitative, collecte et analyse des données ne sont pas aussi strictement séparées qu'en analyse quantitatives. On peut infléchir la collecte des données, en qualitatif, en fonction de ce que donne (ou ne donne pas) l'analyse des données précédemment collectées. La conviction du chercheur qu'une compréhension réelle du phénomène a été atteinte apparaît dans les changements qu'il peut effectuer dans les temps et méthodes de collecte des données en cours de l'étude (Miles et Huberman, 2005: 23). Cela est possible grâce à la flexibilité inhérente aux études qualitatives. La force de la méthodologie qualitative se trouve ainsi dans sa flexibilité, par la possibilité qu'elle offre pour s'adapter à la réalité du terrain et même pour changer ou modifier la stratégie d'accès aux données au cours de l'enquête. Les obstacles se multiplient encore plus lorsque l'on s'adresse à une population difficile à identifier. Nous imaginons en effet que si des rendez-vous pour des entretiens sont assez difficiles à organiser, l'envoi d'un questionnaire a moins de chance encore d'avoir de retour. Toutes ces difficultés d'accès au terrain imposent ainsi une démarche qualitative sur la base d'un échantillon réduit. Pourquoi des études de cas ? Nous encourageons des études de cas explicatives puisque nous cherchons à chaque fois des liens de causalité entre un processus nouveau et la performance des entreprises marocaines. Le choix de cette méthode est aussi justifié par (1) la forme de la question de recherche, (2) le degré de contrôle du chercheur sur les comportements du cas, en opposition avec les études historiques qui traitent le passé, et (3) la contextualisation du phénomène étudié. L’objectif est ici de d’intéresser les chercheurs à de nombreux éléments contextuels, afin d’apporter des éléments compréhensifs sur les choix effectués et leurs conséquences sur le devenir de études. Pour ce faire, les méthodes qualitatives sont bien placéespour atteindre cette finalité, en autorisant la triangulation de données provenant de diverses sources (Yin, 2009). L’étude de cas comme technique pour collecter et analyser des données est l’une des méthodes les plus anciennes et en même temps les plus importantes (Jocher, 1928) et qui connaît un regain de faveur en sciences sociales après un fort recul (Hamel, 1989 : 59). C'est une technique particulière de cueillette, de mise en forme et de traitement de l'information qui cherche à rendre compte du caractère évolutif et complexe des phénomènes concernant un système social comportant ses propres dynamiques (Yin, 2009). Elle trouve ses origines dans le matériau mythologique fictionnel ─ fables, allégories, rêves, tragédie grecque, épiques et des récits de tout genre ─ à caractère moral et philosophique dominant. Le cas est un genre ou espèce particulier qui constitue l’unité de base de l’étude (Jocher, 1928). Et chaque unité, malgré sa simplicité apparente, si elle est soigneusement étudiée et analysée, peut être agrégée. Jocher (1928) fait aussi la distinction entre l’étude de cas et le travail de cas. En effet, l’étude de cas consiste à collecter et assembler des données alors que le travail de cas procède au diagnostic, prescrit un traitement et use de tous les moyens possibles pour que le traitement soit utilisé. Même si les méthodes sont complémentaires nous n'allons pas jusqu'à la mise en place effective des traitements. Dans une étude de cas, les faits sont obtenus à partir des documents, artefacts, de l’individu lui-même, d’un membre du groupe ou de toute personne ayant une connaissance relative au cas étudié (Jocher, 1928; Yin, 2009). La capacité de l'étude de cas à utiliser cette large variété de sources de données constitue sa force (Yin, 2009 :11). Jocher propose aussi que l’ensemble de données collectées à partir de toutes ces sources doivent ensuite être pesées, testées et filtrées pour éliminer toute fiction ou fausse déclaration. Il est difficile de concevoir une étude de cas totalement objective. La subjectivité est liée à la fois à la nature des sources de données collectées et aussi aux interprétations du chercheur spécialiste (Jocher, 1928). Toutefois, cette subjectivité peut être réduite au minimum si le chercheur approche sa problématique scientifiquement (Jocher, 1928) en multipliant les angles d’études. Une étude de cas peut être conduite par la présentation individuelle et séparée des autres cas (l'analyse cas par cas), ou au contraire par une analyse transversale comparant et contrastant les cas, ou encore faire les deux à la fois (Yin, 2009 : 20). Nous procédons par cette dernière qui nous parait plus parlante pour l'analyse de nos cas. Pourquoi choisir de procéder par un guide d’entretien semi-directif ? Même si nous étudions l'existence des liens de causalité entre le risk management, entant que fonction et processus et la performance des entreprises marocaines, nous ne cherchons pas à mesurer mais à comprendre ce phénomène. Pour ce faire, l'outil d'observation, par entretien individuel et unique (Loubet del Bayle, 2000) que nous recommandons pour saisir la réalité est un entretien semi-directif avec un guide dressant une liste de sujets à aborder avec les dirigeants-propriétaires des entreprises marocaines. Les sujets sont uploads/Management/ approch-quali-par-e-tude-de-cas-en-risk-management.pdf
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- Publié le Mar 09, 2021
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