Session 2014 CAPET CONCOURS EXTERNE ET CAFEP Section : Economie et Gestion Opti

Session 2014 CAPET CONCOURS EXTERNE ET CAFEP Section : Economie et Gestion Option : Comptabilité et Finance Composition de sciences de gestion Durée : 5 heures Calculatrice électronique de poche –y compris calculatrice programmable, alphanumérique ou à écran graphique- autonome, non imprimante, autorisée conformément à la circulaire 99-186 du 16/11/1999. La liste des comptes du Plan comptable général à l’exclusion de toute autre information et non annotée autorisée. L’usage de tout autre ouvrage de référence, de tout dictionnaire et de tout autre matériel électronique est rigoureusement interdit. Dans le cas où un(e) candidat(e) repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il (elle) le signale très lisiblement sur sa copie, propose la correction et poursuit l’épreuve en conséquence. De même, si le(a) candidat(e) est conduit(e) à formuler une ou plusieurs hypothèses, il lui est demandé de les mentionner explicitement. Le sujet est composé de deux parties indépendantes portant chacune sur des situations de gestion spécifiques PARTIE A : Analyse d’une situation de management des entreprises PARTIE B : Analyse d’une situation de gestion relevant de la spécialité du concours PARTIE A : Analyse d’une situation de management des entreprises À partir de vos connaissances et des documents joints, il vous est demandé de traiter les questions suivantes : 1. Présenter (une page maximum) les caractéristiques principales qui fondent l’identité de la Soierie Bréhier et apprécier sa performance financière. 2. Distinguer, d’un point de vue théorique, management stratégique et management opérationnel et montrer, à l’aide d’exemples, comment ils s’articulent concrètement au sein de la Soierie Bréhier. 3. Analyser le problème de gestion des ressources humaines qui se pose à la Soierie Bréhier en dégageant notamment ses enjeux. Composition du dossier - Le cas « Soierie Bréhier » - Les annexes : . Annexe A -1 : Quelques ratios et leur interprétation . Annexe A - 2 : Savoirs académiques et savoirs d’expérience Pour des raisons de confidentialité, certaines données contenues dans ce dossier ont été modifiées et des éléments de fiction ont été introduits Le cas « Soierie Bréhier » L’histoire ancestrale de la soie lyonnaise On compte au milieu du XIXe siècle plus de 100 000 métiers à tisser à Lyon et l’industrie de la soie représente plus des trois quarts de l’activité économique de la ville. Mais dès 1851, Lyon vit des heures difficiles : industrialisation, concurrence étrangère et surtout l’apparition de la soie synthétique. Les soyeux lyonnais réagissent et, misant sur leur savoir-faire, trouvent de nouveaux débouchés dans la haute couture initiant ainsi un Nouvel âge d’or… vite brisé par la crise des années 1950. Aujourd’hui, la soie lyonnaise est toujours prépondérante dans la haute couture, l’ameublement et la décoration. Même si sa part est infime dans la production textile française (0,5%), elle continue à véhiculer cette image d’excellence acquise au cours des siècles. Une réputation qui profite à l’ensemble de l’industrie textile, basée à 85% en Rhône- Alpes. Cette région compte aujourd’hui une quarantaine d'entreprises dans le domaine de la soie, faisant vivre un peu plus de 16 000 emplois. Elles servent principalement les métiers du luxe pour l'habillement ou l'ameublement. La soierie à Lyon, deuxième ville de France, est plus qu'une tradition, elle a modelé la cité, jusqu'à ses appartements, les fameux « canuts » de plus de 4 mètres de hauteur sous plafond qui abritaient les monumentaux métiers à bras dans le quartier de la Croix-Rousse. Les canuts désignaient aussi les ouvriers tisserands qui ont quasiment tous disparus. Il en reste toutefois quelques-uns, dont la dextérité est digne des plus grands artisans d'art. Le savoir-faire unique de la Soierie Bréhier La Soierie Bréhier fondée au XVIIIe siècle perpétue son savoir-faire et a su maintenir en parfait état de fonctionnement un des derniers ateliers de canuts existants, permettant de reproduire à l’identique des documents originaux. Cet atelier, situé à Lyon dans le quartier de la Croix Rousse, regroupe un ensemble de métiers à bras traditionnels et offre un savoir-faire unique. Une équipe d’artisans tisseurs, amoureux de leur métier, peuvent réaliser toutes sortes de commandes spéciales de soieries pour les belles demeures, les châteaux et les musées : lampas brochés, velours à dessin aux poils de soie ciselés à la main, brocarts aux fils d’or et d’argent. Tous ces tissus sont réalisés avec la mécanique Jacquard, mise au point en 1806 dans les ateliers de la manufacture. Selon la complexité du travail, ce tissage manuel avance de plusieurs centimètres à quelques mètres par jour. Par ailleurs, à l’aide des métiers à tisser de la génération la plus récente, l’atelier moderne de la Soierie Bréhier situé dans le département de la Loire permet de reproduire la plupart des modèles anciens ou des créations contemporaines, avec une qualité incomparable, mais destinés à un plus large public. Ce savoir-faire permet notamment d’entretenir un catalogue de 700 références de soieries toutes disponibles en stock, regroupées sous le nom de « Collection Patrimoine ». Plus facilement accessibles, ces modèles sont à la disposition des décorateurs, antiquaires et autres prescripteurs qui recherchent une parure et une signature de prestige. Cette subtile juxtaposition de tradition et de modernité, d’exigence et d’audace, d’innovation et de respect, assure le succès et la renommée de la Soierie Bréhier, par ailleurs labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant. Ce label est une marque de reconnaissance du Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, mise en place pour distinguer des entreprises françaises qui détiennent un patrimoine économique, composé en particulier d’un savoir-faire rare, renommé ou ancestral, reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité. Une stratégie fortement spécialisée « Quand j’ai repris la direction de la Soierie Bréhier il y a quelques années, j’ai choisi de spécialiser la manufacture dans le créneau du très grand luxe. On m’a critiqué mais je savais que je ne prenais pas de risque. Aujourd’hui, les grandes fortunes constituent plus de 90% de notre clientèle.» A la tête de la Soierie Bréhier, Gilbert Bréhier, arrière-arrière-petit-fils d’Aimé Bréhier, assisté de sa femme Françoise, perpétue depuis cinq générations une tradition séculaire. Diplômé d’une école de commerce, titulaire d’un diplôme d’expert-comptable, Gilbert Bréhier est avant tout un gestionnaire. Outre la direction générale de l’entreprise, il assure les contacts avec les musées et les grands décorateurs mandatés par ses riches clients. Fervent défenseur de la soierie lyonnaise, il fut le fondateur du Comité Bellecour (promotion des métiers de la décoration de luxe à Lyon) et est aujourd’hui membre du Comité directeur du Centre international d’étude des textiles anciens. Françoise Bréhier préside elle aussi aux destinées de Soieries Bréhier. Au bénéfice d’une solide formation commerciale, elle assure le suivi des fabrications spéciales pour la clientèle, américaine et moyen-orientale plus particulièrement. « Notre travail consiste non seulement à maintenir un savoir-faire ancien, à retrouver des gestes et des façons de faire oubliés, mais aussi à adopter des techniques nouvelles pour répondre aux demandes du marché et aux tendances de la décoration », expliquent Gilbert et Françoise Bréhier. Un processus de fabrication performant Il faut près de trois mois pour préparer un métier, une journée pour confectionner 2,5 cm d’un broché à 116 couleurs, plus d’un an pour réaliser une pièce d’étoffe sur l’un des métiers à bras, en bois de sapin, de hêtre ou de peuplier. Dans les ateliers, l’atmosphère n’a pas changé depuis plus d’un siècle. Plus de 50% de cette masse salariale est utilisée pour la seule préparation du tissu, ce qui en dit long sur les normes qualitatives de l’entreprise. Au final, plus de 85% des tissus de la firme sont exportés à l’étranger, pour un coût pouvant aller jusqu’à 600 dollars le tissu d’1m X 1m30. « Notre force est de faire cohabiter plusieurs générations de métiers à tisser, depuis les métiers à bras qui sont les seuls sur lesquels on peut réaliser certains velours ciselés, brochés en soie ou brocarts d’or et d’argent, jusqu’aux métiers les plus modernes, ultraperformants, avec conception assistée par ordinateur et commandes électroniques. Car le métier a tout de même beaucoup évolué, comme le monde, qui tourne de plus en plus vite » précise Gilbert Bréhier. En effet, aux métiers traditionnels où le tisseur actionne manuellement la navette se sont substitués de nouvelles machines capables de produire jusqu’à 100 mètres de tissu par jour (contre 40 centimètres pour les métiers à bras). En revanche, le choix du motif peut toujours demander plusieurs semaines, même si le scanner et l’analyse par ordinateur complètent aujourd’hui le travail du dessinateur. Même chose pour la mise en carte, le dévidage et l’ourdissage de la soie (opération qui consiste à étaler et tendre les fils, jusqu’à 30 000 pour les plus grandes largeurs), ou encore la préparation du métier, toujours longue. Quand les tissus Soieries Bréhier continuent d’employer 300 fils au pouce, maintenant la finesse du dessin et une très grande richesse dans les croisures de fils, d’autres tissent avec 200 voire 170 fils. Bien que la soie provienne de Chine ou du Brésil, « on porte sur nous le made in France » souligne aussi Damien Caillot, directeur technique de l'entreprise. « uploads/Management/ cas-pge.pdf

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  • Publié le Aoû 11, 2021
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