LA FONCTION CONTRÔLE DE GESTION : PROPOSITION D'UNE TYPOLOGIE Caroline Lambert,
LA FONCTION CONTRÔLE DE GESTION : PROPOSITION D'UNE TYPOLOGIE Caroline Lambert, Samuel Sponem Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité Contrôle Audit » 2009/2 Tome 15 | pages 113 à 144 ISSN 1262-2788 ISBN 9782311001303 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-2009-2-page-113.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Association Francophone de Comptabilité. © Association Francophone de Comptabilité. Tous droits réservés pour tous pays. 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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 18/03/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.250.171.207) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 18/03/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.250.171.207) COMPTABILITÉ – CONTRÔLE – AUDIT / Tome 15 – Volume 2 – Décembre 2009 (p. 113 à 144) 113 113 113 Résumé L’objectif de cet article est de comprendre la place et le rôle de la fonction contrôle de ges- tion dans l’organisation afin de proposer une typologie des fonctions contrôle de gestion. Celle-ci est réalisée à partir de douze études de cas ayant donné lieu à 73 entretiens. Quatre idéaux types sont mis en évidence : la fonction contrôle de gestion discrète, garde-fou, parte- naire et omnipotente. Nous montrons que la fonction contrôle de gestion peut remplir des rôles divers : surveillance discrète, légitimation interne et externe des décisions et formation des managers, aide à la décision locale, centra- lisation du pouvoir. Les résultats montrent que le vécu des contrôleurs reste bien souvent éloi- Abstract The aim of this article is to understand the position and role of the management control function in the organization to propose a typol- ogy of management control function. This typol- ogy is drawn out of twelve case studies and 73 interviews. Four ideal-types are brought to light : The discrete, foolproof, partner and omnipotent management control functions. This article shows that the management control function can fulfill diverse roles : providing discrete surveillance, pro- viding internal and external legitimization for decisions, and shaping managers, aiding local decision-making and centralising power. The results invite to discuss the business partner role. It appears that, most of the times, it remains a 113 113 113 113 * Professeur assistant, HEC, Paris ** Maître de conférences, Conservatoire National des Arts et Métiers Caroline LAMBERT et Samuel SPONEM LA FONCTION CONTRÔLE DE GESTION : PROPOSITION D’UNE TYPOLOGIE reçu février 2008 / accepté janvier 2009 La fonction contrôle de gestion : proposition d’une typologie The Management Control Function : Proposition of a Typology Caroline LAMBERT* et Samuel SPONEM** © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 18/03/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.250.171.207) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 18/03/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.250.171.207) 114 Caroline LAMBERT et Samuel SPONEM LA FONCTION CONTRÔLE DE GESTION : PROPOSITION D’UNE TYPOLOGIE COMPTABILITÉ – CONTRÔLE – AUDIT / Tome 15 – Volume 2 – Décembre 2009 (p. 113 à 144) MOTS CLÉS. – CONTRÔLEUR DE GESTION – TYPOLOGIE – BUSINESS PARTNER. KEY WORDS. – MANAGEMENT CONTROLLER – TYPOLOGY – BUSINESS PARTNER. gné du modèle du business partner, présenté comme une panacée dont on omet malheu- reusement de relever les effets pervers. myth and a pseudo panacea from which we omit the negative side effects. Remerciements : Nous remercions les membres du groupe CriM, du GREG-CRC, du MACORG, ainsi que les participants du congrès de l’Association Francophone de Comptabilité 2008 pour leurs suggestions sur d’anciennes versions de cet article. Nous remercions également Simon Alcouffe, Nicolas Berland, Henri Bouquin et Hélène Löning ainsi que les réviseurs pour leurs remarques constructives et Anne-Sophie Constant et Delphine Vilain pour leurs relectures. Nous remercions la Fondation HEC et l’ANR intitulée « La construction sociale d’interfaces : le cas d’activités financières en émer- gence » pour leur soutien. Correspondance : Caroline Lambert Samuel Sponem HEC, Paris Conservatoire National des Arts et Métiers GREGHEC GREG-CRC (EA 2430) 1, rue de la Libération samuel.sponem@cnam.fr 78351 Jouy en Josas CEDEX lambert@hec.fr. Introduction Se référer à la définition du « contrôle de gestion » pour en déduire le rôle du « contrôleur de gestion » ne met pas à l’abri du contresens, bien au contraire. En effet, le contrôle de gestion est défini par le père de la discipline, Robert Anthony, comme « le processus par lequel les managers obtiennent l’assurance que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente pour la réali- sation des objectifs de l’organisation » (Anthony 1965, p. 17). L’acteur central du contrôle de gestion est donc, sans ambiguïté, le manager et non le contrôleur de gestion. Telle est la spécificité de ce domaine, car « si l’on peut dire que la comptabilité est ce que pratiquent les comptables, la pratique des contrôleurs ne recouvre qu’une partie du contrôle de gestion » (Bouquin et Pesqueux 1999, p. 94). Mais alors, que fait le contrôleur de gestion et à quoi sert-il ? Dès 1969, on peut lire que « le contrôleur ne peut plus rester dans sa tour d’ivoire et jeter, selon son bon plaisir, des bribes d’informations à ses collègues de la fabrication, de la vente, de l’ingénierie. Il doit s’insérer comme un membre d’une équipe et reconnaître à chaque instant que son métier ne se justifie que par le service rendu » (Gerrard 1969). Trente-cinq ans plus tard, Larry White, président de l’IMA (Institute of Management Accountants) en 2004-2005 déclare : « Nous vivons une crise du © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 18/03/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.250.171.207) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 18/03/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.250.171.207) 115 COMPTABILITÉ – CONTRÔLE – AUDIT / Tome 15 – Volume 2 – Décembre 2009 (p. 113 à 144) Caroline LAMBERT et Samuel SPONEM LA FONCTION CONTRÔLE DE GESTION : PROPOSITION D’UNE TYPOLOGIE contrôle de gestion, mais personne ne s’en est rendu compte pour le moment. Je veux aider les contrô- leurs à gagner leur juste place dans la profession comptable, c’est-à-dire celle de véritables business partners qui agissent à l’interface des opérations et de la prise de décision économique à un niveau qui change les opérations des entreprises. » (Williams 2004, p. 20). À presque quarante ans d’écart, la même incantation : faire du contrôleur de gestion un business partner. Cette fonction partenaire est celle « dont rêvent les professionnels du contrôle de gestion, à travers les manifestes et les témoignages que contiennent leurs organes de communication comme les revues Strategic Finance aux États-Unis et Échanges en France » (Bouquin et Fiol 2007, p. 15). Il semble cependant que ce contrôleur de ges- tion, partenaire du manager local et copilote de la prise de décision, se fasse attendre. Mais ne s’agit-il ici que d’une question de temps ? Le business partner relève-t-il de l’avenir prochain ou est-il condamné à rester le mythe d’une profession ? Pour répondre à ces questions et comprendre le ou les rôles effec- tifs de la fonction contrôle de gestion dans l’organisation, il semble utile de s’intéresser aux pratiques réelles et quotidiennes des contrôleurs de gestion et de les insérer dans leur contexte organisationnel. Si, jusque dans les années 1990, les travaux sur les contrôleurs de gestion étaient plutôt rares, Bollecker (2007) note un accroissement significatif de la production scientifique ces quinze dernières années. En effet, la tendance à l’externalisation des services fonctionnels et de la comptabilité en par- ticulier vient naturellement interroger la valeur ajoutée de la fonction contrôle de gestion. La plupart de ces études sont néanmoins rédigées pour le compte d’associations professionnelles (par exemple Ardoin et Jordan 1979 ; Chiapello 1990a, 1990b ; Jordan 1998 ; Siegel et Sorensen 1999 ; Burns et Scapens 2000 ; Bescos 2002), ce qui peut potentiellement limiter la liberté des chercheurs quant aux conclusions qu’ils en tirent. Par ailleurs, si certaines sont partiellement attachées à l’étude de la rela- tion entre les contrôleurs de gestion et les opérationnels, (Sathe 1978, 1982, 1983 ; Chiapello 1990a, 1990b ; Ahrens 1997 ; Ahrens et Chapman 1999, 2000 ; Burns et Scapens 2000 ; Burns et Yazdifar 2001 ; Indjejikian et Matejka 2006 ; Byrne et Pierce 2007), rares sont les études ayant pris en compte le contexte des organisations dans lequel les contrôleurs évoluent. L’objectif de cet article est d’apporter des éléments de réponse à la question suivante : à quoi sert la fonction contrôle de gestion dans l’organisation ? Pour répondre à cette question, douze études de cas ont été menées. Ces études de cas, réalisées à partir d’entretiens de contrôleurs de gestion et d’opérationnels et d’une observation non participante, permettent de mettre en évidence la diversité des tâches et des rôles de la uploads/Management/ cca-152-0113 1 .pdf
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- Publié le Mar 25, 2022
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