Chapitre XV Table des matières Index thématique T ECHNIQUES DE PRÉVISION Gérer

Chapitre XV Table des matières Index thématique T ECHNIQUES DE PRÉVISION Gérer c’est aussi prévoir. Après avoir examiné la problématique prévisionnelle (section I), nous étudierons les filtres linéaires qui sont les plus utilisés en gestion (section II, page 1007), avant d’aborder les techniques de prévision qui se fondent sur des historiques complets (section III, page 1071). S ECTION I P RÉSENTATION DE LA PROBLÉMATIQUE PRÉVISIONNELLE DANS LES CHRONIQUES Les chroniques que l’on appelle encore séries temporelles ou séries chrono- logiques correspondent à une série d’observations (ponctuelles ou agrégées) effectuées au cours de périodes ou à des instants donnés et qui sont ordonnées selon leurs dates d’observation. Prévoir à partir de chroniques, c’est utiliser les informations du passé d’une (ou plusieurs) chronique(s) pour fournir la valeur la plus probable d’une chronique donnée pour une ou plusieurs périodes à venir. Avant toute étude d’une chronique, à des fins de prévision, il convient tout d’abord (voir § I-1) de redresser la série pour en éliminer les variations acciden- telles dont l’origine est parfaitement connue (grève, etc.) et qui ne sauraient faire l’objet de prévisions «normales». Ensuite, il faut analyser la série redressée pour voir à quel type de série temporelle on a affaire. Ce problème typologique sera abordé au § I-2, page 987, et l’on examinera au § I-3, page 997, comment déceler l’existence de cycles dans une chronique. Il faudra enfin sélectionner une tech- nique de prévision adaptée aux problèmes classiquement rencontrés en entreprise. Une présentation sommaire des techniques disponibles sera faite au § I-4, page 1005; on y justifiera la sélection des techniques qui seront présentées dans les sections II et III. La version CD-Rom de ce chapitre permet d’accéder directement à un logiciel exploitant les principales techniques décrites dans ce chapitre. La présence d’une icône en marge du texte (comme celle figurant dans cette page) indique la possibilité d’utilisation de la technique décrite dans le texte et le lien hypertextuel placé sur cette icône permet d’accéder à l’exemple numérique utilisé dans le texte. Les figures et tableaux reproduits dans ce chapitre qui auraient pu être établis à partir de ce logiciel ne l’ont pas été pour des raisons de lisibilité. Vous avez la possibilité de créer vos propres exemples pour exploiter les possibilités offertes, mais ce logiciel n’a qu’une vocation pédagogique et ne prétend en aucun cas, concurrencer les quelques logiciels professionnels qui existent dans ce domaine 1 . 1. Voir avertissement de la note du bas de la page 8 . 982 Gestion de la production et des flux I-1 Redressement préalable des chroniques La chronique étudiée doit porter sur un phénomène homogène. Cette remarque implique concrètement dans les entreprises que, dans les procédures d’enregistre- ment de la demande, soient bien dissociées les commandes exceptionnelles (diffi- ciles à prévoir) ou celles passées par les gros clients réguliers (très encadrées contractuellement) de celles passées par les «petits clients», dont il est possible de prévoir globalement le «comportement statistique», du moins sur le court terme. Préalablement à toute analyse d’une chronique, il convient dans bien des cas de procéder à un «nettoyage» préalable de la chronique, à moins que les techniques d’enregistrement des données ne rendent cette précaution inutile. Il s’agit, en effet, d’éliminer des perturbations importantes dont l’origine est parfaitement connue, pour pouvoir rechercher les caractéristiques structurelles des chroniques étudiées. Le premier redressement concerne l’inégalité de la longueur des périodes, lorsque ce problème se pose. Certaines irrégularités se reproduisent de cycle en cycle: par exemple sur les séries mensuelles, les mois comportent 28 (ou 29) jours pour le mois de février et 30 ou 31 pour les autres mois, d’une année sur l’autre. Comme on le verra, ces irrégularités peuvent être éliminées ou considérées comme étant de nature saisonnière. Plus ennuyeux est le problème d’une activité qui s’effectue de façon intermittente. Par exemple, de nombreuses usines ne travaillent que 5 jours par semaine et, pour un mois donné, le nombre de week- ends, et donc le nombre de jours ouvrables, varie d’une année sur l’autre. Il faut alors redresser les informations mensuelles au prorata du nombre de jours effectifs dans le mois considéré. Si l’année considérée comporte 260 jours ouvrables, le mois standard comporte alors 260/12 = 21,67 jours (en supposant que l’entreprise travaille sur 12 mois); si l’activité d’un mois donné est de 15325, pour un mois de 20 jours ouvrables, on corrigera cette valeur par le ratio 21,67/20, ce qui donne une activité corrigée de 16602. La définition du nombre de jours ouvrables du mois standard peut être encore plus délicate que ne le laisse penser cet exemple. En effet, une source de variation possible (mais non obligatoire) de l’activité d’une année sur l’autre est l’inégalité observée du nombre de jours ouvrables par an. En pareil cas, on aura intérêt à effectuer le calcul du nombre de jours ouvrables de notre mois standard sur l’ensemble des années étudiées, au lieu d’établir un mois standard différent par année. Toutefois, cette dernière méthode présente l’inconvénient d’obliger tous les ans à corriger l’intégralité des chroniques brutes disponibles en fonction du nouveau standard calculé. C’est pourquoi, certaines entreprises préfèrent travailler systématiquement avec le mois standard d’une année de référence qui devient, en quelque sorte, l’année «normale». Lorsque la notion de jour ouvrable ne s’impose pas, une correction similaire à celle décrite précédemment peut s’effectuer sur la base du nombre total de jours par mois. Dans certains cas (activité commerciale par exemple), le nombre de lundis, de mardis…, du mois, explique une partie des variations constatées d’un mois à l’autre. On utilise dans ce cas la technique précédente, mais en raisonnant en nombre de journées standard. La conversion d’un nombre de jours ouvrables en nombre de jours standard s’effectue à partir d’un tableau de correspondance assi- gnant une valeur à chaque jour ouvrable de la semaine. Ces valeurs sont obtenues Table des matières Index thématique Chapitre XV - Techniques de prévision 983 à partir de l’analyse de la répartition du chiffre d’affaires dans une «semaine type», en effectuant le rapport du chiffre d’affaires d’un jour donné, au chiffre d’affaires moyen quotidien, comme l’illustre le tableau 276. Selon la nature du problème posé et du degré de précision souhaité, cette analyse sera effectuée au niveau d’un rayon, d’un magasin ou d’un groupe de magasins (ou de rayons iden- tiques de plusieurs magasins). Supposons, par exemple, que dans ce magasin le chiffre d’affaires s’élève à 3750000 dollars liduriens en janvier 2001, et que le nombre moyen mensuel de jours ouvrables standard soit de 26. Connaissant les jours ouvrables de janvier 2001 (voir tableau 277), il est facile de déterminer le nombre de jours stan- dard correspondant pour ce mois. Le chiffre d’affaires corrigé du mois de janvier 2001 s’élève donc à 3750000 x 26/25,375 = 3842365 dollars liduriens, pour le rayon étudié. Ajoutons enfin que les corrections de l’inégalité du nombre de jours ouvrables par mois (ou trimestre ou semestre) conduit inéluctablement à observer que le cumul annuel des données corrigées ne coïncide plus avec le cumul annuel des données non corrigées (mais, d’habitude, la différence est rela- tivement très faible). Le mode de correction que l’on vient de présenter ne peut être utilisé lorsque le phénomène étudié conduit à de faibles valeurs pour le découpage spatial et temporel retenu, car on aboutit alors à des valeurs qu’il est impossible d’arrondir sans vider de sens la correction de l’inégalité du nombre de jours ouvrables. Par exemple, lorsque l’on s’intéresse à la demande mensuelle de pièces détachées d’un concessionnaire automobile, les références existantes sont, pour la plupart d’entre elles, très peu demandées, voire pas demandées certains mois. En pareil cas, devant l’inutilité de procéder à une correction de l’inégalité du nombre de jours ouvrables, il ne reste plus qu’à préconiser l’utilisation de périodes compor- tant le même nombre de jours ouvrables, par exemple un multiple d’un nombre entier de semaines, à moins d’utiliser un découpage temporel moins fin. En tout T ABLEAU 276 Détermination du nombre de jours standard représenté par chaque jour de la semaine Jours de la semaine Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Total Moyenne Chiffre d’affaires (Millions de dollars liduriens) 3 5 6 7 11 16 48 8 Conversion en jours standard 0,375 0,625 0,750 0,875 1,375 2,000 6 - T ABLEAU 277 Calcul du nombre de jours standard du mois de janvier 2001 Jours Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Total Nombre mensuel de jours observés 4 5 5 4 4 4 26 standard † †. = nombre mensuel de jours observés x conversion en jours standard (donnée au tableau 276); exemple pour le lundi: 4 x 0,375 = 1,500. 1,500 3,125 3,750 3,500 5,500 8,000 25,375 Table des matières Index thématique 984 Gestion de la production et des flux état de cause, l’utilisation de périodes égales ne résout pas les problèmes occa- sionnés par certaines perturbations (présence de jours fériés, grèves…), sauf s’il y a report de la demande au sein de la même période. Les tableaux 278 et 279 illustrent ce point. Ils ont été établis à partir d’une uploads/Management/ chapitre-15-techniques-de-previsions.pdf

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  • Publié le Dec 03, 2022
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