LEADERSHIP : Néologisme Anglo - saxon ou procédure moderne de direction 1 Deuxi
LEADERSHIP : Néologisme Anglo - saxon ou procédure moderne de direction 1 Deuxième Partie CHAPITRE III Conception et rôle du leadership Dans son ouvrage Roger Moyson (1) écrit : « C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale qu’on s’est rendu compte qu’il n’était plus possible de diriger les hommes comme par le passé c’est-à-dire de manière autoritaire et paternaliste. Les hommes avaient appris la solidarité et l’égalité au front en luttant côte à côte pendant des années, et à l’arrière une nouvelle force était apparue, celle des femmes qui remplaçaient les hommes dans les usines et les entreprises. Les mentalités n’étaient plus les mêmes. Il faillait s’adapter. La première solution adoptée fut celle de placer l’image et la personnalité de l’ex-chef tout puissant à l’arrière-plan et de le remplacer par des systèmes de management. Un exemple? Les fameuses horloges pointeuses : plus besoin d’un contremaître pour vérifier l’exactitude de l’arrivée des ouvriers, la machine s’en chargerait désormais ». Moyson précise lucidement qu’aujourd’hui pour une meilleure dynamique des ressources humaines, un chef, un vrai s’impose à la tête de chaque groupe de travail, comme par le passé. Il doit donner l’exemple, mobilise les énergies et séduit les hommes si jamais il veut les faire intéresser aux différentes tâches qu’il leur demande d’exécuter. C’est uniquement dans un climat d’admiration et d’amour mutuel liant les individus à leur leader, plutôt à leur grand-frère ou même père que l’efficacité organisationnelle peut s’obtenir. Pour illustrer cette idée, Moyson revient à l’exemple nostalgique des années de Lycée ou l’élève moyen n’aurait jamais réalisé des prouesses en mathématiques si tout simplement le prof n’était pas jeune, sympa, drôlement mignon, enthousiaste, bref stimulant ! C’est avec, cet état d’esprit que s’explique l’importance du leadership. Section 1 : Leadership et Management Né en 1934 en Grande Bretagne, John Adair, l’un des pionniers de la pensée britannique sur la théorie et la pratique du leadership, a écrit plus de 25 ouvrages sur le leadership (2) et l’évolution du management (« effective leadership » en 1983 ; «Developping leaders » en 1988 ; « Great Leaders » en 1989 ; « The action Centred Leader » en 1991…). Aujourd’hui, consultant en Management International, il gère sa propre maison d’édition « Guildford, Talbot Adair Press ». La contribution de John Adair à la « science » du management est importante : Il fut le premier à démontrer que le leadership ne manifestait pas forcément une aptitude innée mais pouvait s’acquérir au même titre que n’importe quelle autre qualité ; il aida à transformer le concept même de management en lui adjoignant la notion de leadership, celle de prise de décision et de gestion du temps ; il définit le leadership comme l’ensemble formé par 3 cercles se recoupant Tâche-Equipe-Individu; et qui fait l’objet de son « Enseignement Orienté-Action » (Action-Centred Learning : ACL) (ACL est le sigle aussi de son concept«Action-Centred-Leadership»; LeadershipOrienté-Action). Il est titulaire d’une chaire d’études sur le Leadership à l’université du Surrey en G.B de 1979 à 1983. L’ACL, développé par Adair à Sandhurst puis à l’Industrial Society, intègre une grande partie de l’enseignement sur les besoins de l’individu déjà définis par A. Maslow et Frederick Herzberg. J. Adair justifie étymologiquement la grande différence qui existe entre leading (diriger, commander) et managing (visioning, concevoir). ( 1) Roger Moyson :« Communiquer dans l’entreprise et dans la vie », De Boeck Université -1997- ( (2) A ce sujet voir le livre : « Toutes les théories du management » de C.Kennedy, Maxima-1993-PARIS. 2 Dans une interview au magazine « Director » (Novembre 1988), J.Adair explique que : «Le leadership implique une orientation, une direction ». « Leading dérive d’un mot anglo-saxon commun aux langues du Nord de l’Europe qui signifie route, voie, ou cap pour un navire…………. Le mot laisse entendre que l’on sait quelle sera la prochaine étape…Venant du latin « manus », la main, managing véhicule une notion différente, que l’on retrouve par exemple dans « manœuvrer un bateau » . « Managing est apparu au 19ième siècle, lorsque ingénieurs et comptables ont commencé à prendre en main la direction d’entreprise ». Adair explique dans la même interview que la grande qualité des leaders est leur capacité à motiver les autres : « c’est lié à l’enthousiasme et à l’engagement propres du leader, à sa capacité à communiquer et à partager cet enthousiasme avec les autres, et à les passionner. ………..Leadership concerne le travail en groupe, la création d’équipes… En fait, si vous êtes un manager, vous ne serez un leader qu’au moment où votre fonction sera acceptée corps et âme par ceux qui travaillent pour vous ». Le génie du groupe est le cœur des théories d’Adair sur le leadership et son concept d’ « Enseignement Orienté - Action ». Pour lui, les groupes de travail partage trois types de besoins communs : • Le besoin d’accomplir une tâche commune ; • Le besoin de perdurer en tant qu’équipe ou unité sociale cohérente ; • La somme des besoins individuels des membres du groupe. C’est ce qui constitue l’ensemble des ses trois fameux cercles se chevauchant. Trois cercles s’interpénètrent et qui sont nommés « Tâche» , «Equipe »et « Individu ». Dans son livre récent intitulé «Under Standing Motivation » (1), Adair dresse la liste des missions du Leadership : 1. Planifier : (rechercher toutes les informations disponibles) ; 2. Préparer : (mettre au courant le groupe ; attribuer les tâches ; définir les standards) ; 3. Contrôler : (assurer la progression vers les objectifs ; « pousser » à l’action et à la prise de décision) ; 4. Encourager : (Créer un esprit d’équipe ; dissiper les tensions avec humour ; résoudre les désaccords) ; 5. Informer : (clarifier tâches et plan ; résumer idées et suggestions) ; 6. Evaluer : (vérifier la faisabilité des idées ; tester les conséquences ; aider le groupe à s’auto évaluer). Ces missions du leadership sont un élément de la théorie intégrée de l’ACL. L’originalité de cette théorie explique Adair ne réside pas dans ses composantes (déjà connues) mais dans leur intégration globale et l’application de cette globalité à la formation. « Les managers savent ce qu’ils doivent faire, les leaders savant ce qu’il faut faire » un aphorisme de Warren Bennis.(2) Dans leur ouvrage de référence :«Diriger :les secrets des meilleurs leaders», Bennis et Nanus étudient 90 individus de différentes catégories de la société américaine (l’astronaute Neil Armstrong, des entraîneurs sportifs, des chefs d’orchestre, des hommes d’affaires, etc…).Ils identifient 4 facteurs ou compétences qui leur sont communs : (1) J. Adair: «Under Standing Motivation», Guildford-Tablot Adair –1990- (2) W. Bennis : Psychologue d’entreprise et conseiller de 4 présidents américains, né en 1925 à New York. Il a travaillé dans le monde entier, notamment en France, en Suisse et en Inde. Il est actuellement professeur de management à l’université de Californie du Sud. Le second des 3 livres qu’il a consacré au leadership, « Diriger : les secrets des meilleurs leaders »traduit par C. Durieux, Inter Editions -1985- écrit en collaboration avec Burt Nanus, a fait de lui l’une des autorités mondiales dans le domaine du Leadership. 3 1. La capacité de gérer l’attention ; 2. Le signifiant (les communications) ; 3. La confiance ; et 4. Soi-même : (autogestion ou gérer soi-même). Persuadé qu’il est possible d’enseigner le leadership et de s’y former, Bennis présente son dernier livre : «Profession : Leader» (on Becomming a Leader) traduit par C. Durieux en 1989. Pour Bennis, le leadership est «probablement le plus étudié et le moins compris des thèmes du management». La définition favorite concernant la qualité que doit avoir un leader est « la capacité à créer une vision globale, de la traduire en action et de la maintenir ». Dans leur ouvrage « Diriger : les secrets des meilleurs leaders »,(1) Bennis et Nanus concluent que la qualité la plus impressionnante et la plus remarquable de tous ceux qu’ils ont étudiés est la manière dont ils réagissent à l’échec…. Ils n’y pensaient absolument pas, n’en prononçaient même pas le mot, utilisant plutôt des synonymes comme « erreur » , « gaffe », « maladresse » et des milliers d’autres . Bennis est aujourd’hui un gourou du Leadership unanimement reconnu. Mais, si la plupart des auteurs traitent désormais du Leadership dans leurs ouvrages, seuls John Adair et Warren Bennis (2) se sont spécialisés dans ce domaine et avec un degré moindre Rensis Likert(3) . L’idée que nous nous faisons de ce que sont la direction ( Leadership) d’une entreprise et le personnage qui l’exerce a considérablement évolué au fil des années. Tous les managers ne sont pas des dirigeants (Leaders). Section 2 : Définition du leadership et mission de la direction générale Diriger (to lead) c’est avoir une vision que l’on communique à autrui : c’est également posséder le pouvoir de la rendre réelle et de l’imposer. Dans cette perspective, les leaders sont des personnes qui font « ce qu’il faut faire » (W. Bennis) pour réaliser leur vision. Les uploads/Management/ cours-management-chap-2 1 .pdf
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- Publié le Jui 13, 2021
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