COURS DE SÉCURITÉ INDUSTRIELLE Pr. Wolfgang NZIE Département de Génie Mécanique

COURS DE SÉCURITÉ INDUSTRIELLE Pr. Wolfgang NZIE Département de Génie Mécanique Anné academique 2019-2020 UNIVERSITE DE NGAOUNDERE ENSAI Chapitre 1 - Généralités sur la sécurité I. Définitions et Concepts 1.1 Définitions La sécurité est définie par le dictionnaire Larousse comme étant la situation où l’on n’a aucun danger à craindre. Le référentiel OHSAS 18001 : 1999 intitulé systèmes de management de la sécurité et de la santé au travail - spécifications la définit comme une absence de combinaison de la probabilité et de la (des) conséquence(s) de la survenue d'un événement dangereux spécifié de dommage inacceptable. Elle vise donc à mettre en œuvre des moyens permettant d’éviter que se produisent des événements aux conséquences potentielles jugées inacceptables. La sécurité restant un terme très général, il n’existe pas actuellement de consensus pour une normalisation. La terminologie en usage (en France) ne fait pas la différence entre les termes anglais « security » et « safety ». Le terme « security » concerne les aspects réglementaires de la sécurité (respects des normes, contrôle des accès à des locaux ou à des systèmes informatiques) tandis que le terme « safety » enseigné aux États-Unis sous le nom d’« industrial safety » recouvre les aspects techniques de la sécurité. La Sûreté de fonctionnement, est « l’aptitude d’une entité à éviter de faire apparaître, dans des conditions données, des événements critiques ou catastrophiques ». Les circonstances et les conséquences des catastrophes et accidents sont variables. Elles montrent que le risque présente deux aspects : probabilité d’apparition (occurrence) et conséquences. Au niveau des conséquences, celles-ci se caractérisent par la sécurité : protection des personnes, de l’environnement mais aussi protection de l’outil de production (aspect économique et, par extension, social). Deux voies peuvent être pratiquées pour réduire les risques :  diminution de la probabilité d’occurrence de « l’événement indésirable » ;  atténuation des conséquences de « l’événement indésirable » ; L’évaluation de la sécurité est actuellement encore limitée et est effectuée pour les installations chimiques, les centrales nucléaires, les plates-formes pétrolières et l’aéronautique. Elle est basée sur des études statistiques des impacts des accidents (réels, expérimentés ou simulés) sur l’homme et l’environnement (notion de gravité). La démarche de la construction de la sécurité implique au départ la maîtrise des risques à un niveau acceptable, le risque zéro étant un concept qui ne peut se réaliser dans les systèmes industriels, contrairement à ce que de nombreux discours ou écrits ont tenté de laisser croire, il y a seulement quelques années. Le niveau de risque acceptable prend en compte des paramètres techniques, économiques, médiatiques, sociaux voire politiques. Ces niveaux acceptables sont, pour des industries à risques, définis par les autorités administratives sous la direction des autorités ministérielles de tutelle. Ainsi, dans le domaine nucléaire, le risque acceptable pour la probabilité de fusion du coeur d’une centrale nucléaire est fixé dans la fourchette 10–6 -10–5 par réacteur et par an pour la plupart des exploitants américains, européens et asiatiques. Dans le domaine aéronautique, le risque de catastrophe aérienne est d’un accident par 107 vols. Le rôle d’un spécialiste en Sûreté de fonctionnement est de ramener le risque industriel à son niveau acceptable en définissant :  les critères d’acceptabilité des risques ;  des méthodes de conception en sécurité ;  des méthodes d’évaluation des risques résiduels et de vérification de leur niveau d’accessibilité. Les études de sécurité visent essentiellement à évaluer la probabilité de l’occurrence d’un événement indésirable en prenant en compte dès la conception tous les facteurs initiateurs : facteurs techniques : matériels et produits manipulés (incluant les problèmes de conception, de fabrication, d’assurance qualité, de conduite et de maintenance) ; facteurs humains : qualité de la formation, ergonomie, procédures ; facteurs environnementaux : risques naturels, milieux ambiants (poussières, gaz, électricité statique...). Les études de sécurité, où la maintenance joue un rôle non négligeable dans la mesure où de nombreux accidents sont liés à des défaillances techniques ou humaines, couvrent un spectre technique étendu. Les méthodes utilisées en sécurité doivent en particulier :  identifier les modes de fonctionnement anormaux pouvant conduire à une situation dangereuse ;  analyser la combinaison et l’enchaînement d’événements peu probables, pris isolément, qui conduisent à des accidents. L’expérience montre, en effet, que de nombreuses catastrophes ont été le résultat de séquences de défaillances mineures (techniques ou humaines) ;  évaluer la probabilité d’occurrence d’un accident et lui assigner une gravité sur une échelle appropriée pour juger si le risque est acceptable économiquement ou écologiquement compte tenu des enjeux de la mission ;  maintenir le risque à son niveau acceptable grâce, par exemple, à la maîtrise de la fiabilité des matériels obtenue par des politiques efficaces de maintenance. La maîtrise des risques représente une discipline à part entière et fait l’objet d’ouvrages spécialisés et de techniques spécifiques des industries concernées (transport, chimie, nucléaire...). La figure ci-après résume les liens entre fiabilité, maintenabilité, disponibilité et sécurité. 1.2 Les concepts de la sécurité Les concepts de la sécurité s’articulent autour :  D’un socle de principes qui déterminent la « conception de la Sécurité » propre à l’entité qui la conçoit, qui l’adopte et/ou qui la met en œuvre, conformément aux ressorts et aux déterminants du modèle managérial qu’il applique,  D’un cadre politique (une « politique de Sécurité ») qui a vocation à fixer de manière qualitative des objectifs de Sécurité,  D’un ensemble d’architectures (institutionnelle, fonctionnelle et organique) articulées entre elles de manière cohérente, et au moyen desquelles doit se déployer la stratégie de Sécurité, Fig.1 Relations entre fiabilité, maintenabilité, disponibilité et sécurité  D’une « stratégie des moyens » qui précise la nature et le volume des ressources (organisationnelles, financières, matérielles, humaines, ..) que cette entité dédie à sa politique de sécurité. 2. Les principes de la sécurité La sécurité au travail repose sur l’évaluation et l’analyse des risques et dangers auxquels sont exposés les employés et les matériels. Cette analyse se fait selon les principes suivants :  Identifier et mesurer les risques en termes de fréquence et de gravité (la mesure de la fréquence permet d’agir sur la prévention tandis que la mesure de la gravité permet d’agir sur la protection),  Eviter les risques, dans la mesure du possible,  Diminuer les risques, en choisissant par exemple des procédés moins dangereux,  Se protéger efficacement (en diminuant les conséquences, par exemple : détecter, compartimenter, se doter en moyens de secours adaptés, optimiser les conditions d'intervention des secours...). La sécurité au travail n'est pas que du ressort de spécialistes, c'est aussi l'affaire de tous. En effet, chacun a son propre rôle : être conscient des risques auxquels on est exposé ; éviter le risque et la situation de danger ; alerter en cas d'anomalie ; se mettre en sécurité face à une situation dangereuse. II. Système de management de la sécurité 2.1 Enjeux du SMS Un système de management de la sécurité (SMS) est un dispositif de gestion combinant personnes, politiques, moyens et visant à améliorer les performances d'une entreprise en matière de santé et de sécurité au travail (SST). Il permet de mieux maîtriser l'organisation de l'entreprise et de progresser en continu en intégrant la SST à toutes les fonctions. L’adoption d'un tel système est l’expression d’une approche globale et gestionnaire de la prévention des risques professionnels. C’est une démarche volontaire qui vise à :  Réduire la fréquence et la gravité des accidents de travail,  Augmenter la réactivité et la performance de l'entreprise dans la prévention des risques en SST,  Limiter les dysfonctionnements en SST,  Assurer une cohérence globale avec les autres démarches de management. 2.2 Création de la valeur par la mise en place d’un SMS Il est très généralement admis de nos jours qu’un SMS efficace et optimal contribue à l’amélioration de la rentabilité de l’entreprise (Bernard CHARAVEL, 2002). Sa qualité principale réside dans la cohérence des moyens mis en œuvre et dans leur adéquation aux menaces recensées afin d’éviter qu’un sinistre de quelque nature qu’il soit (incendie, erreur…) ne puisse profiter des failles pour se réaliser. Les entreprises ayant mis en place un SMS ont diminué le nombre d’accidents survenus dans leur organisation ; ce qui a permis la réduction des pertes financières provenant des compensations dues aux conséquences néfastes des accidents non seulement sur le personnel mais aussi sur le matériel et l’environnement. 2.3 Le référentiel OHSAS (Occupational Health and Safety Assessment Series) A l’absence d’une norme internationale, le référentiel OHSAS 18001 intitulé Système de management de la sécurité et de la santé au travail - spécification ; est le référentiel le plus utilisé par les entreprises voulant mettre en place un SMS. Ce référentiel, strictement privé, résulte du travail commun d'organismes internationaux de normalisation et de certification. Il a le mérite d'offrir une matière première crédible aux approches transnationales de management de la sécurité. Son architecture est la suivante : 1) Domaine d’application, 2) Publication de références, 3) Terme et définition, 4) Exigences générales, 5) Politique de santé et de sécurité au travail, 6) Planification, 7) Mise uploads/Management/ cours-securite-industrielle-wnzie-egcim.pdf

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  • Publié le Jul 21, 2022
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