SOMMAIRE OBJECTIFS PREMIERE PARTIE : Champs et objet de la didactique du frança
SOMMAIRE OBJECTIFS PREMIERE PARTIE : Champs et objet de la didactique du français I.1. Réflexion sur l’épistémologie de la discipline I.1.1. Le français : une ou des langues ? I.1.2. FLM, FLS, FLE I.1.3. Le français : des objets de savoir I.2. Repérons quelques concepts I.2.1. La transposition didactique 1.2.1.1. La logique de l’applicationnisme 1.2.1.2. La logique de l’implication 1.2.1.3. La transposition didactique : un problème de choix I.2.2. La notion de représentation I.2.3. Pédagogie et méthodologies I.3. Exercices d’application DEUXIEME PARTIE : Situation du français en Tunisie et didactique de l’oral II.1. Situation du français en Tunisie II.1.1. Statut formel et informel de la langue française en Tunisie II.1.1.1. Statut formel de la langue française en Tunisie II.2. La didactique de l’oral, français langue seconde, dans le cycle du primaire tunisien II.2.1. Problématiques et enjeux II.2.2. Tentative de définition de l’oral II.2.3. Identification des finalités II.2.4. Objectifs d’un enseignement de l’oral II.2.5. Comment faire de l’oral un objet d’enseignement II.2.6. Quelles compétences sont-elles mises en jeu ? II.2.7. La pédagogie de l’oral II.2.8. Evaluer les pratiques de l’oral II.3. Exercices d’application Bibliographie -3- OBJECTIFS DU COURS Le cours de Didactique du français s’organise de la manière suivante : - en première partie, un éclairage théorique sur l’épistémologie de la discipline - en deuxième partie, l’étude de quelques spécificités de la didactique de l’oral Ce syllabus a pour objectif de dispenser quelques outils de réflexion sur des pratiques éducatives de transmission et d’acquisition de savoirs. Les enjeux sont de ce point de vue multiples et concernent les trois pôles du triangle didactique : Le savoir - situer les objets d’enseignement : quels savoirs pour quels objectifs pour quelles finalités ? Quels curricula pour quelles compétences pour quel projet socio-éducatif ? L’enseignant - interroger les champs de l’intervention didactique : comment concevoir, construire des séquences didactiques ? Comment les exploiter puis les évaluer ? L’apprenant - cerner le rapport de l’apprenant au savoir : on abordera les notions de représentations, d’obstacles épistémologiques, de situation-problème liées au processus d’apprentissage. METHODE D’APPROCHE Les pré-requis : Ce cours suppose une certaine maîtrise des concepts de base de la didactique générale. Les notions de triangle didactique, de transposition didactique, d’objectif-obstacle… sont supposées connues. Les exercices : Des exercices d’application sont proposés à la fin de chaque partie. Ils sont relatifs au système éducatif tunisien et renvoient à des problématiques qui concernent l’enseignement-apprentissage du français dans le cycle du primaire (3ème, 4ème, 5ème et 6ème année). -4- « « Didactique » signifie : art d’enseigner. C’est ce que depuis peu, certains hommes éminents, pris de pitié pour les écoliers condamnés comme Sisyphe à rouler sans succès le rocher du savoir, ont entrepris d’explorer différemment avec plus ou moins de succès. Certains ont borné leur recherche à l’apprentissage de telle ou telle langue. D’autres se sont consacrés à des domaines particuliers du savoir, essayant des procédés rapides d’enseignement. D’autres encore dans d’autres directions. Presque tous ont suivi la voie facile qui consiste à collecter des observations empiriques, suivant une méthode qu’ils appellent « a posteriori ». Pour moi, je prends le risque de promettre une Grande Didactique, c’est-à-dire un art universel de tout enseigner à tous, sûr, rapide, solide, c’est-à-dire certain quant au résultat, assez plaisant pour éviter l’ennui des élèves et des maîtres, durable quant à l’acquisition des vraies lettres, des bonnes mœurs et de la piété sincère. Tout le contraire d’un savoir superficiel ». Coménius J.A. : La grande didactique ou l’art universel de tout enseigner à tous Traduction M.-F. Bosquet-Frigout, D. Saguet et B. Jolibert, Paris, Klincksiek, 1992, p. 29. -5- -3- PREMIERE PARTIE Champs et objet de la didactique du français -4- I. CHAMPS ET OBJET DE LA DIDACTIQUE DU FRANÇAIS La didactique du français1 « couvre le champ des pratiques scolaires ayant trait à l’enseignement de la langue et de ses enjeux culturels qu’elle analyse et qu’elle veut orienter ou modifier.2 » Autrement dit, elle privilégie les contenus ; elle propose, en amont, une réflexion sur les savoirs à enseigner et interroge, en aval, les savoirs enseignés. La centration sur les champs conceptuels paraît claire. La didactique du français se propose de modéliser, d’élaborer, voire de transformer divers objets de savoir pour finaliser leur enseignement et faciliter leur appropriation par les élèves. Cependant, il est un point que nous aimerions soulever avant d’aborder l’analyse du processus didactique lui-même. En effet, parler de didactique du français, c’est supposer l’unicité : - du concept de français ; - du statut du français ; - du savoir disciplinaire. Or, la réalité est bien moins homogène et, sans rentrer dans des débats qui dépasseraient le cadre de ce cours, nous essaierons tout de même de lever quelques ambiguïtés. I.1. RÉFLEXION SUR L’ÉPISTÉMOLOGIE DE LA DISCIPLINE 1 Rappelons que ce cours est essentiellement centré sur les implications de la didactique sur le français de manière générale et sur le français langue seconde en Tunisie de manière plus particulière. Pour toutes les questions intéressant le champ conceptuel plus vaste de la didactique des disciplines, nous vous proposons de vous référer au cours intitulé « Introduction à la didactique des disciplines ». 2 Rosier J.-M. : La didactique du français, Paris, PUF, 2002, p. 7. Savoirs Enseignant Apprenant ENTREE DIDACTIQUE ? -5- I.1.1. Le français : une ou des langues ? F. Saussure (Cours) en abordant la notion de langue avait déjà souligné l’aspect tant individuel que social du langage. Cette dualité langue / parole renvoie à un modèle variationnel où la langue se négocie et se construit en permanence dans l’échange. La vision d’une langue qui existerait dans l’abstrait n’est donc pas envisageable3. En réalité et dans la pratique « le système s’oppose à l’usage, le code au message, le langage au comportement verbal, les formes aux fonctions4. » Cette réflexion nous conduit à poser plus fondamentalement la question de la norme. En effet, si l’objet à enseigner est bien la langue française, de quelle langue française parlons- nous ? A supposer que l’on veuille uniquement considérer le français de France, on aurait là encore bien du mal à définir « un » français sans occulter les variétés sociales et régionales et les différences entre l’oral et l’écrit5. Nous voyons par conséquent de manière succincte que le concept de « français » n’est pas évident du point de vue épistémologique et suppose, en amont du traitement didactique, que l’on en définisse le champ. I.1.2. FLM, FLS, FLE Là encore et très sommairement, dans la mesure où l’apprentissage d’une langue dépend du rapport particulier que le locuteur entretient avec cette langue, il paraît primordial de circonscrire le statut de la langue – en d’autres termes de l’envisager soit en tant que 3 Comme le précise H. Besse : « Traditionnellement, au moins en Occident, grammairiens et linguistes posent l’existence, sous-jacent à la diversité des pratiques observables, d’un système abstrait de régularités qui serait commun à l’ensemble des locuteurs d’un idiome donné, système qu’ils dénomment grammaire, langue ou compétence et dont l’actualisation, variable selon les individus et les circonstances, permettrait de rendre compte de cette diversité. », « Langue maternelle, seconde, étrangère » in Le français aujourd’hui, p. 78. 4 Martinez P. : La didactique des langues étrangères, Paris, PUF, 1996, p. 27. 5 Cette question pose, du point de vue didactique et comme nous le verrons plus tard, la question du choix de l’environnement langagier auquel l’apprenant doit être exposé. Citons Alain Jambin (I.A.-I.P.R. d'anglais, 6 décembre 1999) à ce propos : « L'héritage des humanités perdure inconsciemment dans les représentations que se font les enseignants de ce que devrait être le bon usage d'une langue. (S'il y a effectivement une esthétique de la langue ancrée par exemple dans la fonction poétique du langage: il n'y a que des actes de parole réussis ou non). Or apprendre le français ou toute autre langue, c'est apprendre à identifier et à maîtriser (pour au moins les comprendre à défaut d'en user) des variétés de langue liées à des paramètres culturels et situationnels. Ceci vaut aussi sur le plan phonologique où coexistent des multiplicités de réalisations qu'on peut certes situer (régionalement ou socialement) sans pour autant les hiérarchiser. En d'autres termes, la maîtrise d'une langue passe aussi par celle de ses différents niveaux. L'enjeu pour le jeune apprenant est de pouvoir se mouvoir dans une langue qui ne lui soit pas totalement étrangère, à l'intérieur d'une langue [éventuellement] elle-même étrangère. -6- langue maternelle, langue seconde ou langue étrangère6 - pour pouvoir finaliser les conditions de son enseignement. La grammaire par exemple subira un traitement didactique différent selon qu’elle sera destinée à un enseignement de français langue maternelle, seconde ou étrangère. Parler de didactique du français peut donc prêter à équivoque si l’on ne prend pas soin de préciser le statut de la langue. Le statut d’une langue indique les conditions d’appropriation et la nature de la relation qui lie le locuteur à cette langue. Il permet aussi de situer l’usage et les rôles de la langue par rapport à « une économie uploads/Management/ didactique-du-francais-pdf.pdf
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- Publié le Jan 03, 2022
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- Langue French
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