HEROÏSME ET LÂCHETE A LA LUMIERE DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE PREAMBULE Lâcheté et

HEROÏSME ET LÂCHETE A LA LUMIERE DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE PREAMBULE Lâcheté et héroïsme en temps de paix Deux faits divers récents, l'un à Lille, l'autre à Paris, viennent de se télescoper. Et ils nous interrogent. Qu'est-ce que la lâcheté ? Qu'est-ce que l'héroïsme ? Deux notions que certains médias ont aujourd'hui bien du mal à cerner, ignorant la réalité de l'insécurité vécue au quotidien. On se souvient du barouf, il y a une dizaine de jours, autour de ce fait divers pénible d’une jeune femme suivie et harcelée sexuellement dans le métro de Lille par un jeune aviné, effondrée de constater que personne, sur le quai ou dans la rame, ne lui ait porté secours avant que, dehors un automobiliste ne finisse par la protéger. Ce fut, des réseaux sociaux aux journaux, en passant par les plateaux télé et radio, l’occasion de grands réquisitoires indignés sur le thème de la honteuse honte des lâches. Libération fut de la meute donneuse de leçon d’héroïsme en consacrant pas moins de deux pleines pages à « cette lâcheté ordinaire ». (…) Mais le paradoxe, c’est que des héros, il y en a, mais ils intéressent moins les indignés de la « lâcheté ordinaire ». Et justement, quelques jours après le fait divers négatif de Lille, un fait divers positif nous offrait un vrai héros : Walid, un chef de chantier d’origine égyptienne de 47 ans, qui est venu au secours d’une femme agressée par deux hommes qui voulaient lui dérober son sac, Porte d’Ivry, dans le 13ème arrondissement de Paris. Les deux voleurs ont insulté l’homme brave et lui intimer l’ordre de ne pas se mêler de leurs affaires. Il s’est alors battu et l’un des deux, sortant un couteau, l’a poignardé à quatre reprises dans le ventre et le dos. Le Parisien nous apprend qu’au CHU du Kremlin Bicêtre les médecins qui l’ont soigné lui ont précisé qu’à un demi-centimètre près les coups auraient pu lui être fatals. Sa femme l’a engueulé pour avoir joué au héros en prenant de tels des risques et son fils lui a dit qu’il avait fait une « bêtise ». Pour faire plaisir à Libération ? Même pas. Le quotidien a consacré une brève de neuf lignes à ce héros dont il regrettait quelques jours auparavant qu’il ne s’en trouva point dans le populo lillois ordinaire anesthésié par sa « lâcheté ordinaire ». Libération semble plus empressé de faire écho à cette « lâcheté », qu’il ne comprend pas, venant de ceux qui sont livrés à l’insécurité, qu’à l’héroïsme de ceux qui ont encore la folie d’y résister. (Eric Conan : « Lâcheté et héroïsme en temps de paix » - Marianne - 17 Mai 2014 http://www.marianne.net/Lachete-et-heroisme-en-temps-de-paix_a238799.html ) Les actes d’héroïsme ou les actes de lâcheté dépendent –ils de la personnalité de chacun ou de la situation dans laquelle on se trouve ?…Ou un peu des deux ? Les expérimentations en psychologie sociale, sans donner de résultats définitifs, permettent de comprendre un peu mieux. Chaque dossier se divise en deux parties : il y aura d’abord un ou des documentaires videos qui donnent l’essentiel de la question à analyser ; dans une deuxième partie vous trouverez des textes qui permettent de préciser l’analyse. J’ai choisi de mettre, en général, les compte-rendus originaux des expérimentations de façon à vous familiariser avec ce type d’approches QUESTION : 1) Quel est le problème posé dans le texte ? 1 PARTIE II L’INFLUENCE DU GROUPE – L’EXPERIENCE DE SOLOMON ASCH (Durée totale estimée : 35 mn) I) VIDEO : L’EXPERIENCE DE ASCH Expérience de Asch , le conformisme (video de 4 mn 11) https://www.youtube.com/watch?v=7AyM2PH3_Qk II) TRAVAIL SUR DOCUMENTS (Lecture + réponses au questions : 55 mn) LE COMPTE-RENDU ORIGINEL DE L’EXPERIENCE (EXTRAITS) “Influence interpersonnelle. Les effets de la pression de groupe sur la modification et la distorsion des jugements.” * Par SOLOMON E. ASCH Traduit par Patricia Nève http://classiques.uqac.ca/contemporains/moscovici_serge/psycho_soc_theorique_exper/ psycho_soc_theorique_experimentale.pdf Nous allons décrire notre conception et nos premières recherches visant à éclaircir les conditions dans lesquelles il y a indépendance ou soumission aux pressions de groupe. Notre objectif immédiat s'attache à étudier les conditions sociales et personnelles qui induisent les individus à résister où à se conformer aux pressions de groupe quand ce groupe à un avis contraire à l'évidence perceptive. Les conséquences que soulève ce problème sont évidentes : au niveau de la société, sous certaines conditions, un groupe se conformera-t-il ou non aux pressions existantes ; au niveau de l'individu, se sentira-t-il assez libre d'agir de manière indépendante, ou non, par rapport à ces pressions de groupe? Le problème souligné nécessite l'observation directe de certains processus fondamentaux se produisant lors de l'interaction entre individus et autres individus et groupes. Cette classification semble nécessaire si nous voulons mieux comprendre le problème de la formation et de la réorganisation des attitudes ainsi que le fonctionnement de l'opinion publique et de la propagande. Aujourd'hui nous ne possédons pas de théorie adéquate sur les processus psychosociaux ; (…) Les approches courantes se basent sur l'axiome que les pressions de groupe induisent des changements psychologiques arbitraires, sans tenir compte des propriétés matérielles des conditions données. Un tel mode de pensée insiste sur la soumission aveugle des individus aux pressions de groupe, il néglige les possibilités d'indépendance et de relations productives avec l'environnement humain en déniant à l'homme la capacité, sous certaines conditions, de s'élever au-dessus des pressions de groupe et des préjudices. Nous avons voulu clarifier ces questions importantes aussi bien du point de vue théorique que de ses implications humaines en observant directement les effets de groupe sur les décisions et les évaluations des individus. L'expérience et ses premiers résultats * Version française de l'article paru in : GUETZKOW H. (ed.), Groups, leadership and men. Pittsburgh, Carnegie Press, 1951, 177-I90). 2 La même technique expérimentale a servi de base à une série d'expériences. La procédure est telle qu'elle place un individu en relation de conflit radical avec les autres membres du groupe ; les effets sur l'individu sont mesurés de manière quantitative et les conséquences psychologiques peuvent être décrites. Un groupe de huit individus est invité à juger une série de relations perceptives structurées et simples : appareiller la longueur d'une ligne donnée (étalon) à l'une des trois lignes inégales ; chaque membre du groupe donne son jugement publiquement. Au cours de ce test, un individu se trouve soudain en contradiction avec le groupe entier et ceci plusieurs fois. Le groupe est simulé, c'est-à-dire qu'il donne des réponses erronées de façon unanime à certains moments. Les erreurs de la majorité sont importantes (1/2 inch et 1 3/4 inch) 1. Le sujet naïf est donc placé en position minoritaire, isolé face à une majorité unanime ; sans doute pour la première fois de sa vie ce sujet se trouve face à un groupe contredisant de façon unanime l'évidence perceptive. Cette procédure a été le point de départ non seulement de cette recherche mais aussi de l'étude d'autres problèmes. Ses caractéristiques principales sont les suivantes : a) Le sujet naïf subit deux forces contradictoires : son expérience perceptive et le groupe unanime. b) Ces deux forces font partie de la situation physique immédiate de l'environnement. c) Le sujet naïf doit donner comme les autres un jugement public, il doit donc se situer vis-à-vis du groupe. d) La situation a un caractère contraignant : le sujet naïf ne peut éviter le dilemme en se référant aux conditions externes à la situation expérimentale. La technique employée permet une mesure quantitative simple de l'effet de la majorité en termes de la fréquence du nombre des erreurs [237] dans la direction des estimations erronées de la majorité. Nous nous sommes aussi intéressés à la perception que le sujet a du groupe : a-t-il des doutes, ou est-il tenté de joindre la majorité ? Enfin, nous avons voulu connaître les bases de l'indépendance ou de la conformité. Le sujet conformiste, par exemple, est-il conscient des effets de la majorité sur son jugement ; son jugement personnel est-il abandonné de manière délibérée ou compulsive ? À cette fin, différentes questions ont servies de base à l'interview post-expérimentale. Après l'interview, le but de l'expérience a été expliqué ; l'expérimentateur doit toujours clarifier les doutes que peut avoir le sujet et lui expliquer les raisons de la situation expérimentale. Les membres de la majorité ainsi que les sujets naïfs sont tous des collégiens. Les résultats portent sur 50 sujets naïfs. Le tableau I résume les comparaisons successives aux différents essais et les estimations de la majorité. Pour certains essais la majorité donne une réponse exacte : « essais neutres », pour d'autres une réponse erronée : « essais critiques ».(…) Les résultats quantitatifs sont clairs et non ambigus. a) Il y a un déplacement marqué vers la majorité. Un tiers de toutes les estimations critiques sont soit les mêmes erreurs, soit des erreurs dans le sens des estimations erronées de la majorité. La signification de ces résultats est claire : le groupe contrôle (estimation écrite) ne fait pas d'erreur. b) L'effet uploads/Management/ dossier-heroosme-et-lpchete-au-regard-de-la-psychologie-sociale.pdf

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  • Publié le Jui 01, 2021
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