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DELRUE Emeline Numéro étudiant : 20904882 Culture et Médias Année 2012 Universi

DELRUE Emeline Numéro étudiant : 20904882 Culture et Médias Année 2012 Université Lille III TD Langages et Performances Mme S. Proust « La performance est une façon d’en appeler directement au public, de heurter l’auditoire pour l’amener à réévaluer sa propre conception de l’art et de ses rapports avec la culture ». Roselee Goldberg, La Performance du futurisme à nos jours, Paris, Thames et Hudson, 2001, 232 p., p. 8. En quoi cette phrase de Roselee Goldberg peut-elle être toujours d’actualité en 2012 ? Depuis ses débuts, la performance pose le problème de sa définition précise. Bien des auteurs ont essayé de mettre des termes clairs sur ces représentations d'un genre à part, souvent mal connues du grand public. Aujourd'hui encore, il n'en existe pas de définition précise qui mette tout le monde d'accord. Cependant, cet art continue de se développer, d'attirer la curiosité de certains et de fasciner le public de par son originalité, son extravagance et les questionnements qu'il dégage. Roselee Goldberg s'est particulièrement penchée sur la question de la performance, notamment dans son ouvrage La Performance du futurisme à nos jours, 2001. Nous traiterons donc une citation relevée dans son livre : '' La performance est une façon d’en appeler directement au public, de heurter l’auditoire pour l’amener à réévaluer sa propre conception de l’art et de ses rapports avec la culture''. Nous rappellerons tout d'abord les différentes conceptions de l'art performance qui ont été faites par différents auteurs, pour essayer d'en ressortir une idée de ce qu'est cet art. Puis nous analyserons ses relations avec le public, en quoi il le touche, le choque, ou le surprend. Et nous verrons que l'art performance connait aujourd'hui un véritable essor, qui touchera peut-être bientôt le grand public. La performance pourrait simplement être définie comme un spectacle vivant, souvent impressionnant, qui n'a lieu généralement qu'une seule fois et avec le but de faire réagir le spectateur. Le faire réagir par diverses émotions, mais souvent en le choquant. Patrice Pavis1, professeur de théâtre à l'Université du Kent, s'est essayé à définir la performance. _____________________________________________________________________ 1 reprise des notes de cours Selon lui, ce mouvement est apparu dans les années 60, et est un mélange de plusieurs arts, comme la danse, la musique, ou le cinéma, dont résulte une création éphémère. Richard Martel2, artiste media, a pour idée que la performance a toujours les même matériaux de base : le corps, le temps et l'espace. Anni Albers3 pense elle que la performance s'intéresse moins au résultat qu'à la façon de faire. On se concentre plus sur l'action qui est faite que sur son résultat final. La performance est une mise en scène, ce qui prime, c'est l'action réelle, immédiate. Ce qui caractérise la performance, c'est l'implication du spectateur. Les artistes invitent le public à sortir de leur quotidien, à se questionner sur cet art. La performance oblige à se questionner sur les limites de l'art, puisqu'elle les repousse. Le public a donc un rôle très important dans l'art performatif. Sans public, cet art perdrait beaucoup de son intérêt, plus que d'autres types d'arts qui ne nécessitent pas l'intervention immédiate du public. Cette forme d'art est destinée à heurter le public, pour qu'il se questionne sur les limites de l'art, sur son rôle, et sur les normes de notre société. Richard Martel a dit que la performance est ''à la fois une attitude visant la libéralisation des habitudes, des normes, des conditionnements et en même temps une déstabilisation visant une reformulation des codes de la représentation, du savoir, de la conscience''.4 La performance est aussi une façon de provoquer, de prouver la liberté des artistes et de l'art lui-même. En effet, lorsque Chris Burden demande à un ami de lui tirer une balle dans le bras, c'est une façon de provoquer le public présent. Il souligne même à la fin de sa représentation que toutes les personnes présentes à ce moment là furent complices de la violence qu'il s'est infligée. Ainsi, le performer pousse le public à réagir, si quelqu'un l'en avait empêché, la performance n'aurait pas forcement été arrêtée, elle aurait pu prendre une autre tournure. C'est là aussi l'avantage de l'art performance, rien n'est écrit précisément à l'avance, l'important c'est l'immédiat. Le public tient une responsabilité dans la performance. Paul Ardenne, critique d'art spécialisé dans le domaine contemporain, pense que ''la confrontation directe avec le public est la garantie d'un échange concret, sans barrière, sans délai non plus, au sein d'un espace-temps fusionné de la poétique et de l'esthétique.'' Il précise l'importance du public en ajoutant que ''la création et la réception, dans un rapport instantané, y trouvant même à l'occasion cette opportunité: ________________________________________________________________________ 2 Sitec.fr 3 www.wikipedia.fr, Performance (art) 4 Richard Martel, Performance, 2003-2004 évoluer l'une en fonction de l'autre, muter, se corriger respectivement.''5 Le public est donc essentiel dans l'art performatif, puisqu'il est susceptible de déterminer la finalité de la performance, par ses réactions, et les questionnements qu'il en tire. Aujourd'hui encore, la performance est un art qui heurte le public. Tous les jours, des artistes cherchent à provoquer pour faire évoluer les mentalités, faire réfléchir les personnes dans leur quotidien. La Tate Modern par exemple lance un programme de performances à regarder en direct sur Internet. Le plus est l'interactivité possible après la performance, en discutant avec l'artiste. Au Québec se tient une rencontre internationale d'art performance en Septembre 2012. Le festival Ravy se joint également au mouvement, en promouvant 3 artistes Camerounais, donc Christian Etongo, qui s'est fait poser une perfusion tout en buvant un verre de bière rempli de whisky. Le monde d'aujourd'hui est plus habituée aux choses choquantes, mais l'art performatif reste quelque chose de fascinant, bien que mal connu du grand public. Aujourd'hui, peut-être même plus qu'avant, le monde a besoin d'être choqué pour bouger. Les artistes doivent donc redoubler d'imagination pour faire réfléchir le public sur sa vision de l'art et de la société. La performance reste donc un type d'art très complexe, impossible à définir jusqu'alors. La seule chose sur laquelle les artistes tombent généralement d'accord est l'envie de faire bouger les choses, de choquer, de soulever des questions, des interdits. Depuis le XXIe siècle, l'art performatif est en plein essor. Le monde a de plus en plus besoin d'artistes engagés, pour donner une autre vision du quotidien. C'est pourquoi les performances continuent de se multiplier, et commencent à faire parler d'elles auprès de personnes ne intéressants pas forcement à l'art. La citation de Roselee Goldberg est donc toujours d'actualité, la performance tient son rôle d'art choquant, provoquant, et surtout avec l'intérêt principal de libérer les esprits humains. __________________________________________________________________ 5 Paul Ardenne, “Performance: la face à peine caché de la religiosité désacralisée' Bibliographie • Richard Martel, Performance, 2003-2004 • Paul Ardenne, Performance : la face à peine cachée de la religiosité désacralisée, www2.cfwb.be/lartmeme/no031/pages/page5.htm • Roselee Goldberg, La Performance du futurisme à nos jours, Paris, Thames et Hudson, 2001 • Roselee Goldberg, Performances, l'art en action”, Thames et Hudson, Paris, 1999 uploads/Management/ dossier-proust.pdf